Jean-Noël Guérini et son irritante cuisine de chef
Vous chépa mais moa ça me turlupine noir avec l'envie de voter blanc aussi sec.
Les gens, tout comme moi, veulent qu'on leur parle enfin franchement, qu'on rompe avec l'hypocrisie, qu'on cesse la langue de bûche et qu'on ne les prenne plus pour de sombres crétins. Ils exigent cela aussi et surtout des personnalités publiques et politiques.
Les mensonges, les ronds-de-jambe, les faux semblants, les contournements, les mascarades, de tout cela ils en ont plus que soupé.
La comédie qui se déroule actuellement à la tête de la fédération départementale du parti socialiste est indigne de ce qu'elle doit représenter. Je ne suis pas socialiste. Mais je suis de gauche. Et c'est pourquoi j'estime avoir mon mot dire sur la carte que nous concocte Jean-Noël Guérini.
Reprenons le fil des événements.
Le 5 février, Jean-Guérini fait voter à l'unanimité son auto-proclamation au poste
de président du PS 13. Ce coup d'éclat est d'autant plus osé que ce poste n'existe pas dans les statuts du parti. Mais merci de faire silence dans les rangs.
Le 7 juillet, Eugène Caselli, premier secrétaire depuis six ans et pouvant le demeurer jusqu'en juin 2011, déclare vouloir quitter cette fonction. Président de la communauté urbaine de Marseille, il considère que "les deux postes sont devenus trop lourds à gérer en même temps. Trop compliqués. A MPM, nous avons à traiter, le plus souvent en direct et dans l'urgence, tous les problèmes d'une grande agglomération. Il faut raison garder. On ne peut être contre le cumul des mandats et tout cumuler". Voilà qui est bien dit. Il ajoute que le poste pourrait revenir à Jean-David Ciot, maire du Puy Sainte-Réparade et premier secrétaire fédéral délégué.
Le 9 septembre, Eugène Caselli confirme son départ. "Je ne suis plus en mesure de consacrer un temps suffisant à mes fonctions de premier secrétaire. Par respect pour la fonction que j'occupe, j'ai décidé que le temps est venu de passer le flambeau." A qui ? "Jean David Ciot mériterait de l'obtenir. Il a été six années durant un compagnon à la fois fidèle, intelligent et surtout très efficace. Depuis plus d'un an, il occupait pratiquement le poste de 1er secrétaire, je lui dois beaucoup, la fédération lui doit beaucoup et il mérite vos applaudissements." On applaudit. A l'unanimité aussi.
Des titres qui ne tiennent pas sur une seule carte de visite
Pourtant, dans le même discours, évoquant les combats à venir, il ajoute ceci à l'adresse de Jean-Noël Guérini : "Tu es celui qui se doit de prendre les rennes de notre Fédération pour impulser la dynamique nécessaire qui nous conduira à une série de victoires que nous espérons tous. Dès ce soir, je te demande d'être candidat à ma succession. Devant les militants, je te demande d'entendre cet appel." Ah bon ? Jean-Noël Guérini n'en donc savait rien ?
Une mise en scène digne d'une pagnolade puisque, quatre jours après, ce dernier crachait le morceau sur son blog : "Cette information n’était pas pour moi une surprise, car j’en avais parlé à plusieurs reprises avec Eugène, au cours des entretiens réguliers que nous avons."
La suite est encore plus savoureuse : "J’avais essayé de le convaincre de rester à son poste jusqu’au congrès. Mais j’ai compris, rapidement, qu’il n’était pas utile d’insister. Dans le même temps, Eugène a proposé que je sois le socialiste qui le remplace." Mais ce n'est pas tout. Il ne faut surtout pas oublier de saluer le rôle essentiel de "Jean-David Ciot qui a su réunir et mettre au travail des jeunes motivés". Vite des mouchoirs !
Le 17 septembre, toujours sur son blog, Jean-Noël Guérini annonce : "J’ai décidé, après une longue réflexion, de répondre favorablement à l’appel de nombreux militants et des élus socialistes des Bouches-du-Rhône. Pour l’unité et le rassemblement, je suis candidat au poste de Premier fédéral". Quel sens du sacrifice !
Cette élection est prévue pour le 30 septembre et la nomination pour le 2 octobre. Il y a eu appel à candidatures. Mais devinez quoi. Aucun autre militant ne s'est manifesté. Gros fil blanc.
Reste une dernière grosse farce. Si Jean-Noël Guérini compte bien quitter sa fonction de président du PS 13, sa conscience ne semble pas plus secouée que ça par la violation des statuts du parti qui énoncent dans leur article 16.2 que "les fonctions de président de conseil général sont incompatibles avec celles de premier secrétaire fédéral."
Et puis, pourquoi s'embarrasser, s'il l'on peut tout prendre… Pourtant, le fardeau est déjà imposant pour cet homme dont la litanie des titres actuels a déjà du mal à tenir sur une seule carte de visite : sénateur, président du conseil général (avec toutes les importantes responsabilités afférentes), "président" de la fédération PS 13, secrétaire du sénat, membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, membre du groupe d'études fruits et légumes section oléiculture. Ouf ! Voilà.
Alors, vous chépa mais moa ça me turlupine noir avec l'envie de voter blanc aussi sec.
La prochaine fois, je vous parlerai de la cuisine en terroir aixois.