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Lundi, semble-t-il maintenant, c'est les soldes. Le trombinoscope gouvernemental va changer. Si tout va bien -faut bien rigoler un peu- quelques entrées ou retours vont bien nous faire marrer. Mais, pour se fendre un peu plus, faudra scruter les sortants, mot sympa pour dire éjectés.
Dans la foulée, qu'il a burlesque, Nicolas Sarkozy viendra nous dire jeudi prochain à la télé, sur toutes les télés, qu'il lui fallait renouveler son équipe. Sa soif étant inextinguible, il nous présentera les nouveaux ministres qui ont accepté de se faire humilier. Et qui pourront prendre des cours auprès des anciens couverts de plaies et de bosses.
Personnellement, je n'attends rien de ce tour de passe-passe. En revanche, ce qui m'intéresse, c'est la tête que font faire les intrus, traîtres, vendus -adjectifs à compléter- qui ont usé jusqu'au dernier fil la doublure de leurs vestes.
En 2008, Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, avait quitté le gouvernement et s'est fait recaser comme président de l'Autorité des marchés financiers, un truc qui ne contrarie pas trop Sarkozy. Pour mémoire, ce Jouyet était issu de l'équipe de Lionel Jospin.
En mars 2010, c'est au tour de Martin Hirsch de quitter le rafiot qu'il a, qu'il le veuille ou non, rejoint et servi sans états d'âme sous le faux-nez de haut commissaire. Le voilà maintenant en train de squatter les médias pour tenter de se refaire une proue en publiant un livre chicanant ses ex-collègues. Tellement faux-cul. Mais il n'est pas le seul.
Il y a Bernard Kouchner qui a navigué tout essoufflé de l'humanitaire grandiloquent à un ministère d'apparence pour une poignée de riz… amer. Sarkozy n'en veut plus, il le jette comme un paillasson râpé souillé de rizotto rance.
Et puis, la bravache Fadela Amara, qui ne peut plus désormais ignorer le goût des couleuvres. Elle a bien, de temps en temps, fait connaître quelques états d'âme face aux crapuleries sarkoziennes. Mais son sort serait réglé le jour venu. Et ce jour semble bien être ce lundi. D'autant qu'elle a cru bon de traiter François Fillon de "bourgeois de la Sarthe" et d'encenser Jean-Louis Borloo, son "pote", a-t-elle dit, qui "est le meilleur", qui pense avec modestie avoir la crinière de grand chef prédestiné.
Pour éviter de se faire lourder, Fadela Amara a récemment fait la tournée frénétique (désespérée ?) des potes et des popotes, usant d'un planning plein de com' et de gags. Comme à Aix en septembre, on l'a vue ces derniers mois à Garges, à Toulouse, à Tourcoing, à Lille, à Polytechnique, à Asnières, à Bagneux (liste non exhaustive). Leur plan banlieues est en faillite. Leur plan Marshall est devenu un flan minimal.
Suite à son séjour écourté à Aix (voir lien en bas d'article), la pathétique Fadela Amara avait promis d'y revenir. On saura lundi si elle fera partie de la charrette des sortants.
Enfin, il y a le délicat Eric Besson, sans doute le traître absolu, qui a retourné son cerveau, ses gants, sa veste et ses pantalons. Lui semble avoir de bonnes chances de se voir confirmer dans son rôle de félon. Qui a trahi peut encore trahir. Il suffit d'y mettre le prix d'une allégeance encore plus zélée et d'accepter de s'asseoir sur une baïonnette. Pas d'inquiétude, le Besson est d'une espèce qui a de la ressource de ce côté-là.
Tout cela frise l'armée mexicaine. Pour parfaire le tableau de chasse, il ne reste plus à Sarkozy qu'à harponner l'anti-mammouth blagueur, Claude Allègre, déjà à genoux et grande gueule ouverte pour lutter peut-être contre le réchauffement du climat politique.
Lundi, comme à la cérémonie des César, merci de ne pas applaudir les disparus de l'année. De toute façon, Sarkozy s'en contrecarre. En tant que gouvernement à lui tout seul, il gratifiera le bon peuple d'un de ses ricanements nerveux qui signifie "désormais, quand il y a un remaniement en France, personne ne s'en aperçoit".
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Article dans Bakchich du 29 octobre 2010
"Fadela Amara à Aix : 99% com', 99% farce" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2010/09/21/19118976.html