Elections, pièges à noms…
à Après son coup de force contre les élus de l'opposition, Maryse Joissains serait-elle en train de se raviser ? Ses déclarations à la CPA semblent le suggérer. "Avec de Peretti, je me suis fait un plaisir. Mais je vais discuter avec mes colistiers et les représentants de l'opposition. Je n'exclus pas d'enterrer cette hache de guéguerre". Ces propos de mercredi n'en restent pas moins un véritable aveu : elle admet ainsi avoir agi sous l'effet conjugué d'une pulsion toute personnelle et d'une vengeance stupide, sans consulter sa propre équipe.
à La séance de la CPA s'est tenue parce que le préfet l'a autorisée. Maintenant on aimerait bien savoir sur la base de quels textes il a fondé sa décision. Car, le Code général des collectivités territoriales stipule que l'élection de la présidence et des instances exécutives ne peut se faire que lorsque le conseil se trouve au complet. Or, la démission des six élus de l'opposition l'a rendu incomplet. Et ce n'est pas le simulacre des pancartes portant les six noms désignés par Joissains qui pouvait valider légitimement la présence des démissionnaires. Par ailleurs, répétons-le, les conditions de convocation liées au délai obligatoire n'ont pas été réunies (voir mon article du 28 juillet).
à Joissains n'est pas la seule à n'avoir pas recueilli le maximum de voix possibles, certains vice-présidents en ont également perdu quelques-unes. Comme quoi le vote secret donne parfois du courage.
à Dimanche dernier, au CM, deux anciens adjoints ont été rétrogradés au rang de conseillers, suite à la promotion de deux autres dont l'un est fraîchement arrivé sur la liste. Les deux élus concernés sont Catherine Rivet, ex-deuxième adjointe, déléguée à l'espace public, qui avait suscité des polémiques notamment à propos des emplacements des marchés, et Jacques Garçon, ex-onzième adjoint, délégué à la propreté urbaine, qui était le représentant du Nouveau centre. Pour ce dernier, l'explication pourrait être le gage donné à Bruno Genzana pour son ralliement au NC et à Joissains, une manière de lui débarrasser le plancher pour de futures ambitions. Pour la première, la compensation a été vite trouvée, elle devient vice-présidente à la CPA.
à Il faudra attendre la confirmation de la distribution des délégations pour savoir quelles autres "récompenses" ou "punitions" ont été décrétées dans cette équipe où tout le monde semble tant s'adorer.
à A signaler enfin que, à la faveur de cette nouvelle élection, un autre mouvement s'est produit qui pourrait n'être ni innocent ni inconséquent. Sophie Joissains, après être devenue sénatrice en septembre dernier, vient une fois de plus de monter en grade. Elle était huitième adjointe, elle est désormais sixième. Ne serait-ce pas là une façon de la rapprocher du fauteuil de maire avant la fin du mandat ? A mon avis, l'hypothèse n'est pas si saugrenue que cela.
à Histoire de conférer à mes observations le soupçon d'impartialité qui convient, une prochaine fois, je vous parlerai peut-être d'un phénomène que l'on constate malheureusement souvent en période estivale : l'abandon sur le côté gauche de la route d'une demi-douzaine d'anciens pensionnaires.
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Dans Le Canard enchaîné du 29 juillet 2009
L'article entier du Nouvel Observateur
Joissains : merci Mélenchon ?
Le front anti-Joissains a échoué. Dimanche, la maire sortante d'Aix-en-Provence, dont l'élection en mars 2008 avait été invalidée, a été réélue d'un cheveu : 187 petites voix. Un rassemblement aussi large qu'hétéroclite s'était pourtant constitué face à la députée-maire : son adversaire, Alexandre Medvedowsky (qui compte déposer un nouveau recours), conduisait une liste PS/Verts/MoDem, également soutenue par un candidat divers droite ! Seule la gauche radicale - la liste PCF-NPA-PG, qui avait recueilli 4,21% des voix au premier tour - n'avait pas donné de consigne de vote.
Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de Gauche, n'a aucun regret. Pas question de soutenir un accord PS-MoDem, expliquait-il dès le lendemain sur son blog. "Pourquoi aurait-il fallu faire une exception à notre refus de ce type d'alliance, ici, pour une partielle dans un quartier bourgeois de la Côte ? écrit le député européen. Pour l'entendre ensuite cent fois citée comme jurisprudence partout ailleurs en soutien à d'autres combines aussi calamiteuses ?"