Télé Sarko : Grand radotage avant qu'on le dégage ?
Deux présidents en sursis qui s'expriment à la télé au même moment, cela relevait de l'improbable. Pourtant, c'est arrivé hier soir. L'un avait mijoté son opération de com'. L'autre a été contraint par la foule en colère. L'un cherche désespérément à se faire réélire pour cinq ans. L'autre veut achever son mandat de trente ans. Point commun, les deux ont perdu toute crédibilité auprès de leurs bons peuples.
Tel un bateleur de foire bradant une unième fois la même marchandise à une clientèle prise sous le flot des paroles, Nicolas Sarkozy s'est livré à un indigeste monologue télévisuel fruit d'une mise en scène et d'une production consanguines entre l'Elysée et TF1.
Si notre parodie de président n'a pas eu besoin d'oreillette pour l'aider à se souvenir de débiter ses vieilles lunes, en revanche, l'animateur laquais qui lui passait les plats était bien branché à sa régie aux ordres.
Ce programme censé subjuguer l'électorat perdu s'est traîné sur 150 minutes où l'on avait sacrifié le juteux matraquage de la publicité commerciale pour celui plus connivent de la propagande politique.
Autour du chef de rayon, on avait installé une dizaine de figurants tombés dans le panel auxquels on avait pris la précaution d'ôter les chaussures pour déjouer toute vélléité de lancer en cas d'esprit de contradiction manifeste.
Comme je ne me sens ni le courage et surtout pas l'envie d'entamer mon précieux capital temps pour essayer de régurgiter la soupe grumeleuse que je me suis forcé à me farcir par devoir strictement républicain, j'invite mes chers lecteurs à se reporter avec empressement aux pertinentes interprétations psychanalitiques que les médias honnêtes ne manqueront pas de dégager au vu de la prestation d'hier soir.