La condamnation et l'honneur perdu de Maryse Joissains !
Maintenant, avec la lourde condamnation de Maryse Joissains, les Aixois doivent se poser des questions. Le système familial et clanique a été mis au jour et puni. De surcroît, la maire d'Aix est non seulement une mauvaise gestionnaire mais elle est devenue aussi la maire des riches et des triches. Faisons le point et prenons le temps de tout lire...
A l'entendre, vous l'avez sans doute entendue, Maryse Joissains n'a rien fait de mal. Ce qu'on lui reproche ne serait que le fait d'un complot monté contre elle qu'elle affirme venir directement d'un prétendu cabinet noir de François Hollande ! Tiens, ça rappelle étrangement Sarkozy et Fillon… qui n'ont jamais pu apporter la moindre preuve. Non, les accusations dont elle est l'objet et qui lui ont valu finalement le 18 juillet un an de prison avec sursis et dix ans d'inéligibiilté sont parfaitement établies et relèvent de ses errements en tant que maire.
Lors de sa conférence de presse tenue le jour même, entourée d'une escouade de ses élus au visage endeuillé, elle n'a pas hésité à prendre un ton bravache pour revendiquer son innocence qu'elle dit pouvoir prouver en appel par sa relaxe pure et simple et à crâner en annonçant que rien ne la retiendra pour être de nouveau candidate. Il n'y a plus qu'à la croire. Peut-être un message adressé à ceux qui lui font allégeance aveuglément ou qui bénéficient de favoritisme ou de clientélisme.
Comme on dit familièrement, quand on est cuit, on n'est plus cru. Et je le dis comme je le pense : je ne trouve pas indécent de me réjouir parce que ce qui est indécent c'est d'avoir commis des actes passibles des tribunaux. Hélas pour elle, le gros arbre cache une immense forêt. La défense de Maryse Joissains est extraordinaire. Ses justifications sont en carton. La promotion de son chauffeur aurait été validée par les syndicats. Rien n'est plus faux. Ces derniers avaient seulement fait droit à son inscription sur la liste des employés promouvables. En aucun cas, il n'ont cautionné la décision de faire passer son chauffeur de la 43e place à la première, par favoritisme. C'est ce qu'avait établi le jugement du Tribunal administratitf qui avait annulé cette promotion et que le Conseil d'Etat a confirmé de manière cinglante.
Le recrutement d'une personne pour s'occuper des chats est aussi de son fait alors qu'il n'entrait pas dans les compétences de l'ex-Communauté d'agglomération de pourvoir à un tel poste. Belle défausse de sa part lorsque les faits la confondent !
Pour les Aixois, une autre question se pose. Qui va payer les frais d'avocats de Maryse Joissains ? A ma connaissance, aucune délibération du conseil municipal n'a été été présentée l'autorisant à bénéficier d'une prise en charge par le budget. Autre question : agit-elle encore en tant que maire, puisqu'elle est condamnée à ce titre, ou en tant que personne privée ? Mystère, qui sera à clarifier.
Mauvaise gestionnaire, Maryse Joissains est aussi la Maire des riches et des triches
Comme je ne cesse de le répéter désormais, le procès qui vient d'avoir lieu n'est pas un moment isolé. Les pratiques de la famille Joissains remontent à loin. J'ai été parmi les premiers lanceurs d'alerte en 2005 au sujet du contrat illégal annulé d'Alain Joissains. Un cas figure inédit à Aix qui a mis en cause deux maires, un ancien et l'actuelle qui avaient signé ensemble les arrêtés de nomination. Belle prise illégale d'intérêts ! Par pure plaisanterie, parce qu'il faut sourire de temps en temps, je dis qu'il faudra attendre au moins mille ans pour qu'un cas semblable puisse se reproduire !
La condamnation d'Alain Joissains lorsqu'il était maire entre 1978 et 1983 ainsi que l'affaire du contrat auraient pu leur servir d'exemple. Eh bien non, ils ont bel et bien récidivé. Cela montre qu'il s'agit bien d'un système de ce que je n'hésite pas à appeler un clan.
Au cours de sa conférence, pour tenter de se refaire un blason, Maryse Joissains a aussi répété que sa gestion de la mairie était excellente. Elle a même exhibé des diplômes sur son bureau pour illustrer ses propos. Tout le monde sait que ces gratifications sont faites pour flatter les égos des maires qui les prennent pour des trophées alors qu'ils ne sont qu'en chocolat. C'est un peu comme ces enseignes ou ces médias qui s'autoproclament tous numéro un de quelque chose face à la concurrence.
Dernière information en date, sentant les effets catastrophiques de sa condamnation, Maryse Joissains vient d'adresser deux messages très sauve-qui-peut, un aux personnels de la mairie se parant de blanches vertus ("très chers salariés") et un autre à la population affirmant vouloir continuer sa mission dans "le respect du contribuable et de l’argent public". Y a-t-il quelqu'un qui pourrait me prêter des mouchoirs ?
Enfin, comment ne pas regarder de plus près quelques exemples du bilan de cette gestion qui dure depuis dix-sept ans ?
Pour mémoire,
* Aix ville de justice est devenue une ville de procès souvent perdus contre les syndicats lors du mouvement de intermittents, les SDF qui ne trouvent pas de places d'hébergement d'urgence, les personnels municipaux qui ne se plient pas aux ordres politiques, la presse (Le Nouvel Observateur) qui dénonce sa gestion de la Ville en 2007, l'annulation du contrat d'Alain Joissains pour dépassement de salaires, 475.778 euros au lieu de 307.972 euros, soit un bonus de 167.806€ (35,27% de trop).
* Une gestion familiale et clanique aggravée avec la promotion ahurissante du chauffeur en catégorie A, le recrutement des enfants du chauffeur et d'amis personnels, une lettre de Maryse Joissains sur papier à en-tête de la Ville aux élus de sa majorité pour soutenir une action privée de sa petite-fille, gratuité de location de salle (soit 5735 euros HT) accordée à Martine Vassal pour sa tournée de propagande politique à l'occasion du bilan de ses trois ans à la tête du département.
* OPAC Pays d'Aix Habitat : en 17 ans, Maryse Joissains a recruté pas moins de sept directeurs en en ayant licencié successivement six, une gestion catastrophique épinglée par la Mission interministérielle d'inspection du logement social (Miilos)) et l'obligation de rembourser 3,2M€ aux locataires au titre d'un trop perçu de charges, une insuffisance de construction de logements sociaux, pénalité de 1,1 M€ par an.
* Fiasco des V'hello : installation du système obligeant la Ville à payer une redevance à la société JCDecaux alors que dans toutes les autres communes c'est la société qui leur en verse une. Résultat : disparition des vélos par rupture unilatérale du contrat par la Ville et obligation de verser à JCDecaux 1,9M€.
* Surcoûts pour Aix en bus : mise en place du nouveau réseau de transports en commun suite au changement de délégataire qui a provoqué la colère des usagers qui n'ont pas supporté de voir leur réseau de lignes, d'arrêts, d'horaires et de fréquences complètement désorganisé et inadapté. Ce n'est qu'après coup et dans l'urgence que Maryse Joissains a tenté de consulter la population et les CIQ pour apporter des retouches. Réseau qui, à l'heure actuelle, n'est pas encore satisfaisant. Le surcoût des dysfonctionnements 28M€ a été contesté par un citoyen qui fait annuler par le Tribunal administratif cette compensation illégale qui aurait dû bénéficier à Keolis.
* Des coups politiques et des choix hasardeux : tentative avortée de vente des parkings publics aixois pour 65M€, tentative avortée de vente de l'Office Pays d'Aix Habitat à la Sacogiva pour 38M€, rapport sévère de la Chambre régionale des comptes en 2017 sur les "errements" de la Ville (Caumont, Office de tourisme, gestion des personnels municipaux), annulation de la part gratuite de l'eau fournie depuis plusieurs décennies par le Canal de Provence.
Moralité : il faudra bien qu'un jour ou l'autre on s'attaque à assainir cette mairie de fond en comble.
En attendant le verdict sur le sort de Maryse Joissains :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2018/07/16/36562174.html
Revue de presse