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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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9 juillet 2008

20% de logements sociaux : La loi encore contournée

Un article de Bertrand Bissuel, paru dans Le Monde du 3 juillet 2008, fait le point.

45% des communes restent encore à la traîne

par rapport à leurs obligations légales

Le logement social a-t-il retrouvé des couleurs dans les communes qui en avaient peu ou pas assez ? Oui, d'après Christine Boutin. La ministre du logement a dévoilé, mercredi 2 juillet, un bilan de l'application de la loi SRU ("solidarité et renouvellement urbains") sur la "période triennale" 2005-2007. C'est la première fois que l'Etat donne une vision d'ensemble de l'impact de ce dispositif combattu par de nombreux élus de droite lors de sa discussion au Parlement il y a huit ans.

Promulgué fin 2000, le texte oblige quelque 730 communes à atteindre le quota de 20% logements sociaux en vingt ans, selon un "programme de rattrapage" précis. De 2005 à 2007, 93.000 logements "ont été créés" (c'est-à-dire financés ou construits) dans les municipalités soumises à la loi SRU alors qu'elles étaient tenues d'en réaliser 63.000, selon Mme Boutin. Une majorité de maires ont respecté leur plan de rattrapage (400 sur 730). Ce "résultat positif" constitue une "surprise", a commenté la ministre. Il mérite toutefois d'être relativisé.

330 communes (soit 45% des "villes dites SRU") n'ont pas atteint leurs objectifs entre 2005 et 2007. Elles étaient plus nombreuses lors de la période 2002-2004 (363). Surtout, de fortes disparités persistent. Des municipalités comme Bordeaux, Lyon, Marseille ou Paris vont au-delà de leurs obligations ; souvent, elles sont proches du seuil des 20%. A l'inverse, de nombreuses collectivités locales restent à la traîne ; dans la plupart des cas, leur taux de logement social est faible (par exemple, 3,2% à Neuilly-sur-Seine, qui n'a réalisé que la moitié de ses objectifs). 37 communes n'ont même strictement rien construit en trois ans !

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, environ 80% des municipalités affichent des scores inférieurs à leurs objectifs. Cette région s'était déjà distinguée par de piètres résultats sur 2002-2004. Les villes sous la barre des 20% sont pourtant assujetties à une ponction financière dont le montant varie en fonction du déficit de logements sociaux. Si elles ne suivent pas leur plan de rattrapage, ce prélèvement peut être majoré par le préfet - ce qui a été fait à l'encontre d'environ 150 villes, à l'issue de la première "période triennale".

Visiblement, ce mécanisme n'a produit aucun effet chez certains élus locaux, qui agissent comme s'ils préféraient payer l'amende plutôt que de bâtir des logements sociaux. Le cas des "retardataires" va être examiné par des commissions départementales ; à charge pour elles de proposer des solutions en fonction des difficultés rencontrées (rareté et cherté du foncier, servitudes particulières, multiplication des recours de riverains, etc.). Si des problèmes subsistent, une commission nationale sera saisie.

En théorie, les préfets peuvent se substituer aux maires récalcitrants pour engager la construction de logements sociaux. Mais cette disposition de la loi SRU n'a jamais été appliquée. Elle pourrait l'être à l'avenir, notamment pour les situations "aberrantes", a laissé entendre Mme Boutin. Enfin, la loi en préparation sur le logement, qui doit être présentée fin juillet en conseil des ministres, pourrait instaurer de nouvelles procédures visant à faire respecter la règle des 20% ; un droit de préemption donné au préfet est évoqué.

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9 juillet 2008

Bouclier fiscal : si c'est Le Figaro qui le dit…

C'est ce qui dit un article de Anne Rovan, paru dans Le Figaro le 4 juillet 2008.

Bouclier fiscal à 60 % : qui a touché quoi ?

Près de 500 contribuables ont touché 246.000 euros en moyenne. Mais chacun avait au préalable payé près de 500.000 euros d'impôts. Qui sont les bénéficiaires du bouclier fiscal à 60% ? Quels sont leurs revenus et leur patrimoine ? Combien d'impôts avaient-ils réglé au fisc avant que le Trésor public ne leur en reverse une partie ?

Voici quelques-unes des questions auxquelles s'est attelé le ministère du Budget, avec la ferme intention de mettre un terme à la polémique sur le bouclier fiscal qui oppose à intervalle régulier la majorité et l'opposition. Résultat de ce travail : un tableau aride et bourré de chiffres que Le Figaro s'est procuré. Un document qui confirme en tout cas que ce dispositif profite évidemment aux contribuables très aisés, mais aussi aux foyers les plus modestes.

Sans surprise, les 12.300 bénéficiaires du bouclier fiscal "disséqués", ceux qui étaient recensés à fin février 2008, se concentrent en termes de nombre ou de montant de remboursement sur les niveaux de revenus et de patrimoine extrêmes. Parmi les 70 situations financières relevées par Bercy 10 tranches de revenus croisées à 7 tranches de patrimoine, deux catégories attirent plus particulièrement l'attention.

Première catégorie : les contribuables français ayant un revenu annuel supérieur à 42.000 euros et un patrimoine de plus de 15,5 millions. Ils sont 479 à avoir bénéficié du bouclier fiscal à 60% en 2007.

Le Trésor public leur a rendu plus de la moitié de l'enveloppe budgétaire consacrée au bouclier, soit un montant de 117 millions d'euros, ou encore 246.000 euros en moyenne pour chacun. Ce sont ces chèques exorbitants versés à quelques happy few que l'opposition montre systématiquement du doigt en évoquant "les cadeaux faits aux riches". Certes, ces remboursements peuvent sembler déplacés, alors que tant de Français peinent à boucler leurs fins de mois.

Pour autant, l'étude réalisée par Bercy montre aussi que ces contribuables avaient, avant de bénéficier du bouclier, réglé 232 millions d'euros d'impôt au total 486.000 euros chacun. Après avoir touché leur chèque de remboursement, ils laissent donc tout de même au fisc 240.000 euros net en moyenne.

Relancer les foyers modestes

Seconde catégorie de bénéficiaires : les 8.715 foyers très modestes qui ont un revenu fiscal inférieur à 3.750 euros et un patrimoine de moins de 750.000 euros. C'est dans cette catégorie que l'on trouve les RMistes propriétaires de leur résidence principale ou encore les veuves d'agriculteur qui, n'ayant pas ou très peu de revenus, se voient rembourser tout ou partie de leur taxe foncière. Combien le fisc leur a-t-il rendu ?

Six millions d'euros au total, soit 689 euros en moyenne pour chacun. Rien à voir bien sûr avec les 246.000 euros touchés par les contribuables les plus aisés, ne manqueront pas de souligner les opposants au bouclier fiscal. Dans la majorité, ces comparaisons commencent aussi à embarrasser. "Nous nous sommes très mal débrouillés fin 2005 lorsque nous avons modifié le bouclier fiscal afin qu'il profite aussi aux plus modestes, explique un membre de l'UMP. Nous aurions mieux fait de proposer d'emblée un dégrèvement de taxe foncière pour les foyers modestes. Nous n'avons pas fini d'être critiqués."

Bercy n'en a pas fini non plus avec cette catégorie de bénéficiaires, forcément moins au fait de la fiscalité que les ménages très aisés et qui ignore avoir droit au bouclier. À fin mars 2008, seuls 1.291 foyers fiscaux avaient adressé leur demande au fisc sur les 235.000 bénéficiaires potentiels du bouclier fiscal à 50%. Parmi eux, surtout des foyers aisés. Cet automne, les impôts enverront à nouveau une lettre de relance aux foyers modestes.

En attendant, les ministres de Bercy Christine Lagarde et Éric Woerth vont devoir faire le dos rond à chaque fois qu'une indiscrétion fera état du montant moyen restitué. La dernière est venue du rapporteur général du Budget, Gilles Carrez qui, dans un rapport publié hier, indique que le fisc a rendu 47.000 euros en moyenne aux premiers bénéficiaires du bouclier fiscal à 50%. Un montant très supérieur aux 3.750 euros prévus par le gouvernement.

1 juillet 2008

Finances de la France : Trois sommes et un coup fin

La croissance en baisse

L'Insee a revu à la baisse de 0,1 point la croissance du PIB au premier trimestre, à +0,5%. Sur l'année, l'Institut prévoit une croissance de 1,6%, alors que le gouvernement s'en tient à sa prévision entre 1,7 et 2,0%. La révision à la baisse tient surtout à la consommation des ménages, encore plus faible qu'initialement annoncé, et aux investissements des entreprises non financières qui se sont révélés un peu moins vigoureux qu'escompté.

Le déficit budgétaire en 2007

Il s'élève à 38,4 milliards d'euros et représente une amélioration de 3,6 milliards d'euros par rapport à la loi de finances initiale, mais une dégradation par rapport à 2006, le déficit passant ainsi de 2,4% à 2,7% du PIB.

Les chiffres ont été livrés aux députés par le ministre du budget qui a déclaré sans rire que "le compte y est. Et ce, malgré toutes les incertitudes qui ont pu entourer les prévisions faites au moment du collectif de l'an dernier (fin 2007)", a-t-il souligné, en référence à l'environnement international (crise des subprimes, flambée des cours pétroliers…). "Ces risques n'ont pas pour autant disparu en 2008 - l'actualité récente nous le rappelle - mais les résultats que nous avons enregistrés à la fin de l'année 2007 doivent nous conduire à ne pas exagérer les craintes", selon le ministre !

Le déficit de la Sécu sous-estimé en 2007

Le déficit du régime général de la Sécurité sociale en 2007 a atteint 10,5 milliards d'euros et non 9,5 milliards, selon la Cour des comptes dans son rapport annuel de certification. Les magistrats ont refusé de certifier les comptes du recouvrement qui retracent l'ensemble des recettes du régime général et ceux de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss).

Trois désaccords avec le producteur des comptes ont été constatés. La Cour, qui certifie les comptes des organismes de sécurité sociale pour la deuxième année, s'est par ailleurs déclarée dans l'incapacité d'exprimer une opinion sur les comptes combinés de la branche famille et de la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF), comme cela avait été le cas en 2006.

La Cour a en revanche certifié, mais avec des réserves, les comptes combinés des trois branches maladie, accidents du travail - maladies professionnelles et retraite.

Le ministre du Budget a déclaré prendre acte de la décision de la Cour. Il a ajouté ne pas partager "pleinement le bien-fondé" de ses observations.

La contre pub de Séguin

box_moneyPhilippe Séguin n'y va pas par quatre chemins. Dans son  rapport sur les finances publiques, il estime que la charge des intérêts de la dette "réduit à néant nos marges de manœuvres" et que les perspectives de déficit pour 2008 et 2009 "ne sont guère encourageantes". Ci-après un article éclairant de Claire Guélaud paru dans Le Monde le 26 juin 2008.

Le président de la Cour des comptes n'a pas mâché ses mots mercredi 25 juin. En présentant le rapport sur les finances publiques préliminaire au débat d'orientation budgétaire du 10 juillet, Philippe Séguin s'est longuement attardé sur la position "tout à fait singulière" de la France en Europe et sur son incapacité à assainir ses comptes publics. Quasiment pas endettée en 1980, "la France a connu plus de vingt-cinq années de déficit sans interruption (…). Cette situation a provoqué une montée inexorable de la dette publique. Aujourd'hui, en France, tout actif occupé a sur ses épaules un endettement de 47.000 euros, s'est-il inquiété. Or la dette a un prix, un prix immédiat, celui des intérêts colossaux que la France doit payer : plus de 50 milliards en 2007" et "elle aura un coût pour l'avenir".

La seule charge des intérêts de la dette, que la Cour des comptes estime plus proche de 65% du PIB que des 63,9% officiels, "représente 2.000 euros par an et par Français employé" et "réduit à néant nos marges de manoeuvre", a prévenu le premier président.

Celui-ci a rappelé que les partenaires européens de la France "avaient fait ces dernières années les efforts d'ajustement nécessaires". "Notre pays ne peut s'isoler. Il est difficile de prétendre avoir quelque influence en Europe si nous n'en respectons pas certaines des règles les plus fondamentales", a martelé M. Séguin, à moins d'une semaine du début de la présidence française de l'Union. Le déficit est "structurel" et un affaiblissement de la conjoncture risquerait de le refaire passer au-delà des 3%, a-t-il dit.

Soulignant le dynamisme et le poids de la dépense publique (plus de 52% du PIB), M. Séguin a fait remarquer que sa progression en volume en 2007 avait "été supérieure à la moyenne constatée sur les dix dernières années". La réduction du déficit public à 2,5% du PIB en 2008, a-t-il relevé, repose sur une hypothèse "incertaine, pour ne pas dire davantage" de ralentissement des dépenses des collectivités locales.

Si la croissance française ne remontait pas à 2,5%-3%, "le déficit serait encore de 1,2% du PIB en 2012, cela même en supposant réalisé le freinage des dépenses", a-t-il prévenu. M. Séguin a plaidé pour l'"amplification" des réformes structurelles. "L'économie nette attendue en 2012 de la révision générale des politiques publiques ne sera que de 6 milliards, alors même que pour respecter le programme de stabilité, il faudrait 46 milliards d'économies. Il faut aller beaucoup plus loin", a-t-il asséné.

Jeudi, l'Insee a annoncé une nouvelle baisse du moral des ménages (-4 points en juin), au plus bas depuis 1987.

26 juin 2008

Allo Sarko hosto bobo…

hopital

Chaque jour apporte sa touche néfaste à la politique de la santé. Nul ne peut être dupe plus longtemps. On voit bien que cela finit par former un tout. Les hôpitaux publics sont les premiers à en faire les frais. Le financement des hôpitaux à l'activité et l'insuffisance des effectifs sanitaires sont les principales causes du malaise.

Le gouvernement décrète qu'il faut faire des économies. Il ne croit qu'à une vision comptable pour résoudre la crise. Le hic, c'est que la balance risque de pencher fortement dans le sens du privé. Il applique d'ailleurs le même modèle pour le déremboursement de certains médicaments et actes médicaux.

Dans notre région, plusieurs établissements hospitaliers sont en pointe pour tenter de médiatiser leurs problèmes. L'hôpital d'Aix a été l'un des premiers à dénoncer les déséquilibres qui lui portent préjudice. Il vient de choisir de couvrir le déficit de son budget, une mesure artificielle au petit cours qui ne manquera de se révéler vaine d'ici peu.

A Aubagne, à Marseille, à Digne, à Manosque, et aussi dans de nombreuses autres villes, les inquiétudes sont similaires. Les personnels aixois ont manifesté lundi dernier. Idem à Marseille. Au lieu de traiter globalement la carte sanitaire, l'Agence régionale hospitalière agit au coup par coup ou, pire, laisse faire.

En Bretagne, la colère s'est exprimée avec une certaine violence. L'ARH locale avait décidé de fermer les services de chirurgie et de maternité de l'hôpital de Carhaix. La population et les élus ont rejoint les professionnels hospitaliers pour s'opposer à la casse. Hier, le tribunal administratif de Rennes leur a donné raison en annulant les décisions de l'ARH.

Peut-on rester indifférent face à un procédé programmé de réduction de l'offre des soins de proximité ?

Hier, en fin d'après-midi, une amie m'a dit qu'elle a appelé l'hôpital d'Aix pour y conduire son père très âgé victime d'une chute à domicile. On lui a signalé une longue attente aux urgences. Elle a ensuite téléphoné à deux cliniques privées. Chaque fois, on lui a répondu qu'il y fallait patienter entre trois et quatre heures. Le cas étant sérieux, elle a finalement été contrainte d'alerter le 15 pour recourir aux pompiers, qui interviennent prioritairement. 

Une pétition pour sauver hôpital public

Des médecins et des professionnels hospitaliers ont lancé une pétition pour sauver l'hôpital public d'une "privatisation progressive" qui entraînerait la "suppression d'activités médicales jugées peu ou pas rentables". Chacun peut signer cette pétition nationale à l'initiative de personnels de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris.

www.appel-sauver-hopital.fr 

21 juin 2008

Badinter se fâche contre le cumul des mandats

badinter_congresBeau coup de gueule de Robert Badinter ! C'était hier au Sénat, lors de la défense d'un amendement proposé par la gauche dans le cadre de la discussion du projet de loi constitutionnelle sur la réforme des institutions. Dans son style inimitable, il a pourfendu le cumul des mandats et notamment pour les membres du gouvernement. L'échange a été vif avec certains sénateurs de la majorité qui ponctuaient chacune de ses phrases pour tenter de l'interrompre. Il a alors élevé la voix… Mais ce qui était prévu est quand même arrivé, la droite, pas masochiste, a repoussé l'amendement.

"Quand on est ministre de la République, ce qui est un grand honneur, les citoyens considèrent avec raison que l'on doit tout son temps au Gouvernement de la France et que l'on ne peut pas se consacrer, en même temps, à une fraction du territoire national. Le cumul est un mal français. Admettre qu'un ministre en exercice, qui devrait s'employer sans discontinuer, surtout en un temps où l'Europe se construit, à remplir ses fonctions, consacre une partie de son temps à gérer une collectivité locale, c'est leur jeter le gant à la face.

Voulez-vous que je vous dise ce qu'ils pensent ? Que la seule chose qui intéresse ceux qui occupent des responsabilités nationales, c'est leur carrière, qui se joue sur le terrain ! Ce n'est pas sans raison que tous les comités ont préconisé l'interdiction. Je le répète, c'est un défi que vous lancez aux citoyens ! Ils considèrent qu'un ministre doit s'atteler à sa tâche matin, midi et soir ! Ils ne croient pas au surhomme ! Jamais je n'ai cumulé les fonctions ! Écoutez bien le nom que donnent les Français à ceux qui se livrent à cette double activité : des cumulards ! Je vous les laisse !"

L'ensemble du débat d'hier au Sénat :

http://www.senat.fr/cra/s20080620/s20080620_2.html#par_20

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18 juin 2008

Debré veut réformer la carte électorale, mais...

conseil_constitutionnel

Alors que le débat sur la réforme des institutions fait rage, un autre grand chantier se profile à l'horizon. Mais à pas feutrés. Il concerne pourtant la refonte de la carte électorale des circonscriptions, celles de l'Assemblée nationale. C'est Jean-Louis Debré, président en titre du Conseil constitutionnel, qui s'y est collé. Résultat : une réflexion pertinente. En revanche, pour le Sénat, c'est le sur place.

En effet, de l'autre côté, le gouvernement met de gros verrous à toute avancée sur la nécessaire réforme du mode de représentation au Sénat. Et s'obstine ainsi, en dépit du bon sens mais dans son intérêt bien compris, à vouloir maintenir une forte réprésentation de la campagne, une campagne qui s'est pourtant dépeuplée en migrant inexorablement vers la ville.

Le principe démocratique de l'alternance politique n'est donc pas possible tant que les sénateurs ruraux seront plus nombreux que leurs collègues urbains.

Pour l'Assemblée, le Conseil constitutionnel a rappelé l'impératif de ce redécoupage (*). Après dix mois et quelque 1.100 réclamations ou saisines jugées, il a arrêté les "observations relatives aux élections législatives de juin 2007". Revenant sur le déroulement du scrutin et les règles qui le conditionnent, les Sages préconisent aussi une clarification des règles de financement des campagnes.

L'observation la plus contraignante concerne le redécoupage des circonscriptions. "L'Assemblée nationale, rappellent-ils, doit être élue sur des bases essentiellement démographiques". Or, l'actuelle carte électorale repose sur les données du recensement de 1982. L'évolution de la démographie française "a mis en lumière des disparités de représentation peu compatibles" avec le principe d'égalité des citoyens.

"Il est désormais impératif de procéder à ce découpage", conclut le Conseil. Pour preuve de cette urgence, Debré et les Sages relèvent que 461 arbitrages examinés après le scrutin 2007 concernent le découpage. Ces dossiers ont d'ailleurs fait exploser le nombre de réclamations, qui passe de 162 en 2002 à 592 en 2007. Tous les contentieux relatifs au découpage ont été rejetés, y compris quand l'écart de population des circonscriptions au sein d'un département approche du simple au double.

Mais le législateur est prévenu : le Conseil ne pourra pas transiger plus longtemps avec le principe d'égalité devant le suffrage. Jean-Louis Debré s'est également montré attentif à l'impact des nouvelles technologies sur les scrutins. Les Sages demandent que le démarchage téléphonique, les SMS et MMS, Internet soient encadrés par la loi électorale. Le Conseil met par ailleurs en garde contre les incidents qui ont émaillé l'utilisation des machines à voter électroniques : leur répétition peut "accroître la réticence psychologique des électeurs".

Le Conseil constitutionnel profite enfin du 20e anniversaire de la loi sur les comptes de campagne pour accorder un large satisfecit au dispositif "qui a pleinement atteint (ses) objectifs". Peut-être trop bien, puisque les Sages demandent quelques assouplissements.

A l'examen des 507 saisines de la commission nationale des comptes de campagne, le Conseil s'interroge sur "la nécessité des sanctions" contre un candidat qui aurait réglé directement de menues dépenses quand la loi prévoit que seul son mandataire peut le faire. Les Sages jugent par ailleurs disproportionnée l'inéligibilité qui frappe les manquements aux règles de financement : "Cette sanction est beaucoup plus sévère que celle qui s'applique à un candidat dont l'élection a été annulée à la suite d'une fraude ou d'une manœuvre condamnable."

A cet égard, le Conseil cite en exemple le cas de Georges Fenech, député UMP du Rhône, frappé d'inéligibilité : les Sages, qui ont confirmé l'infraction, ne remettent en cause ni sa "bonne foi" ni sa "sincérité". Il y a deux semaines, c'est Raymond Durand, son suppléant qui a été élu au second tour de la législative partielle.

(*) Source : Le Figaro du 30 mai 2008

Pour y voir plus clair sur les enjeux de la réforme des institutions,

Une excellente analyse du projet sur les institutions :

http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2008/05/gouverner-cest.html 

Les principaux points du texte adopté : http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/06/04/reforme-des-institutions-les-principaux-points-du-texte-adopte-par-les-deputes_1053435_823448.html 

5 bonnes raisons d'être contre :

http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2008/06/rforme-des-inst.html

17 juin 2008

C'est grève, docteur ?

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Voilà des mois que la contestation occupe la rue et les esprits. Il doit quand même bien y avoir quelques sérieux motifs. Car, on ne peut imaginer un instant que les manifestants, les grévistes ou les défilés ne seraient qu'un complot savamment organisé pour perdre des journées de salaire, prendre des congés à l'œil ou simplement protester pour protester.

La diversité même de ceux qui composent les cohortes montre qu'il y a problème. Si les revendications ne sont pas toutes du même ordre, elles tendent quasiment toutes à mettre en avant un malaise croissant, celui du niveau du pouvoir d'achat.

Salaires qui baissent ou stagnent, minimas sociaux qui toisent le seuil de pauvreté, emplois que l'on supprime, embauches précaires, augmentation du coût de la vie – le prix des carburants en étant l'étendard –, et avenir des retraités forment le tronc commun d'une profonde inquiétude qui touche aussi bien la fonction publique que le secteur privé. Sans parler des vives réactions face aux réformes de la justice, de la politique de la santé ou du commerce.

La situation dramatique des finances de la France avec déficit historique du budget et commerce extérieur en capilotade tissent la grande toile de fond de la perte de confiance et du moral en berne des Français.

Notre département en creuset représentatif

Pour couronner le tout, les profits exorbitants enregistrés par les entreprises du CAC 40 et l'explosion à la hausse des salaires de gros patrons ne sont pas pour refreiner le sentiment de scandale qui envahit les classes sociales moyennes ou les plus fragiles.

Le mot qui vient à la bouche est celui de crise, une crise qui touche des millions de personnes et qui est ressentie comme un spectre pour des millions d'autres. Et il est de plus en plus difficile de faire croire qu'il n'y aurait que des privilégiés qui se paieraient le luxe de ronchonner pour défendre leurs acquis ou pour contrarier le gouvernement par idéologie.

Les mouvements de révolte entamés depuis près d'un an ont grossi par additions successives de mécontentements. Si leurs origines sont hétéroclites, le désespoir qu'ils expriment est homogène.

A lui seul, notre département semble être le creuset représentatif concentrant tous les ingrédients de la fronde. Du port de Marseille (avez-vous vu cette pub obscène et coûteuse d'une pleine page des organisations patronales dans la presse?) aux installations industrielles de l'Etang de Berre, de l'hôpital d'Aix à ceux de Marseille ou d'Aubagne, des services publics comme celui du système scolaire aux statuts privés comme ceux des transporteurs ou des pêcheurs (liste non exhaustive), la colère et la frustration n'ont pas de limites.

Que la vague s'arrête par usure ou enfle un peu plus, qu'elle dégénère ou soit matée, le gouvernement ne semble pas disposé à répondre à tous ces cris. La partie ne sera que remise à plus tard. Et c'est là le pire de tous les dangers.

14 juin 2008

Match de repêchage : Irlande 1 - Europe 0

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Tiens, prenons deux nouvelles bien fraîches au hasard : l'Irlande et le football.

L'Irlande vient de voter non au Traité de Lisbonne. Même si, au bout du processus, – avec ses 3 millions habitants contre 500 millions d'Européens – elle reste le seul pays à l'avoir fait, peut-on considérer légitimement sa décision comme étant moins démocratique que celle des pays qui l'ont ratifié ou s'apprêtent à le faire par la voie parlementaire ? La condition pour valider le traité était un vote à l'unanimité des 27 pays. C'en est donc fait du document.

Absents de l'Euro 2008, les Irlandais, pure coïncidence de l'actualité, auront sans doute voulu marquer un but historique et se faire remarquer par le résultat de cette consultation qui, admettons-le, passionne beaucoup moins les foules que celui de la compétition qui se déroule en ce moment. Le ballon est plus vendeur que le bulletin. Il n'y a qu'à voir la place respective faite à chacune des deux informations en une de la presse pour s'en convaincre.

Alors que les enjeux politiques européens concernent l'avenir à long terme, les rencontres footballistiques relèvent de l'éphèmère où les victoires et les défaites éprouvées par le public ne le sont que par procuration. L'engouement pour le défi sportif européen, monté en épingle grâce au matraquage orchestré par tous ceux qui y ont des intérêts échappant totalement aux supporters qui les financent à longueur d'année et au prix fort dans les stades ou devant les écrans de télévision, trouve sa raison d'être dans la simplicité même de la règle du jeu. Est déclarée championne l'équipe qui aura réussi à évincer toutes les autres.

C'est un peu comme dans ces programmes à épisodes interminables où le gogo de téléspectateur paie de sa personne, en même temps qu'il verse sa redevance, engraisse la publicité et alourdit sa facture de téléphone. Tout ça parce qu'il a le sentiment de détenir enfin au moins une parcelle de pouvoir, celui d'éliminer tous les concurrents prétendant au titre artificiel de "star". Le temps dévolu à ce type d'événement, que l'on nomme divertissement (divertir, c'est faire diversion), est inversement proportionnel à son influence directe sur le destin des peuples.

L'Europe, c'est l'exact contraire. Tous les pays sont censés jouer ensemble sur le même terrain pour prendre part à une même communauté et chacun peut y obtenir sa part de récompense à proportion de ses besoins. Le temps octroyé au débat sur la construction nécessaire et pacifique de l'Europe est minuté au sablier des "experts" et décourage ainsi la curiosité et l'adhésion populaires.

Pour faire dans les formules, disons que le football pratique l'antagonisme, l'Europe tente d'organiser la solidarité. Le football exarcerbe le nationalisme, l'Europe prône l'universalisme. Le football sert les intérêts de quelques-uns, l'Europe a vocation à partager le bien commun. La liste serait longue à dresser de tout ce qui différencie les deux concepts.

Cela ne veut en aucun cas dire "supprimons le football et l'Europe se fera". Non, ce qui manque aux autorités politiques, c'est de proposer une règle du jeu intelligible et comprise par tous. Or, ce qui s'est passé en France et aux Pays-Bas en 2005, et qui vient de se reproduire en Irlande, c'est l'absence d'un discours simple, audible, accessible à tous et permettant la participation éclairée de chacun. En un mot, démocratique.

En football, la partie se joue entièrement devant le supporter. En Europe, le citoyen est pris pour un ballon, qui ignore le nom des donneurs de coups de pied et des arbitres !

7 juin 2008

Respect ! Monsieur le Président !

cotillonsCe week-end, profitons de ses déplacements à l'étranger pour lui rendre un hommage ému et reconnaissant. Avions-nous jamais eu la chance avant lui d'être représentés avec tant de finesse et d'élégance ? N'est-il pas le premier de tous les présidents de cette République à avoir inauguré un style à nul autre pareil, digne de rehausser pour longtemps le prestige de notre France ? Depuis l'avènement de notre bienfaiteur, notre pays est apaisé et nos concitoyens extatiques. Voici, résumés en 4 petites minutes les 10 meilleurs moments d'un an de vrai bonheur… qui en annonce tant d'autres !

Clic ici pour voir la vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/x58pn5_nicolas-sarkozy-le-top-10-de-sa-1-a_news

28 mai 2008

Poubelle pour les gueux, gros lot pour les patrons

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Dessin de Châtelain

Pendant que de plus en plus de retraités, de pères et mères de famille, de jeunes, de smicards, de rmistes et de SDF ramassent les miettes en faisant les poubelles à la fermeture des marchés, des grandes surfaces et des restaurants, une poignée d'exploiteurs se gave au vu et au su de tous.

En 2007, les grands patrons du CAC 40 ont gagné 58% de plus en une année, soit 161 millions d'euros contre 102 en 2006. Ils n'hésitent pas à arrondir leurs grosses fins de mois de salaire fixe par une augmentation de nombreux avantages : bonus, stock-options, dividendes et jetons de présence.

Les trois premiers du CAC 40 en ont tiré l’essentiel de leurs revenus en 2007 : Pierre Verluca (Vallourec) avec 18 millions d’euros, Gérard Mestrallet (Suez) avec 15 millions et Xavier Huillard (Vinci) avec 13 millions. Eux travaillent moins pour gagner plus sur le dos de ceux qui ont contribué à créer les richesses. Ils battent des records et ont de quoi se préserver de l’inflation. Leurs profits sans nom font vomir.

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