Allo Sarko hosto bobo…
Chaque jour apporte sa touche néfaste à la politique de la santé. Nul ne peut être dupe plus longtemps. On voit bien que cela finit par former un tout. Les hôpitaux publics sont les premiers à en faire les frais. Le financement des hôpitaux à l'activité et l'insuffisance des effectifs sanitaires sont les principales causes du malaise.
Le gouvernement décrète qu'il faut faire des économies. Il ne croit qu'à une vision comptable pour résoudre la crise. Le hic, c'est que la balance risque de pencher fortement dans le sens du privé. Il applique d'ailleurs le même modèle pour le déremboursement de certains médicaments et actes médicaux.
Dans notre région, plusieurs établissements hospitaliers sont en pointe pour tenter de médiatiser leurs problèmes. L'hôpital d'Aix a été l'un des premiers à dénoncer les déséquilibres qui lui portent préjudice. Il vient de choisir de couvrir le déficit de son budget, une mesure artificielle au petit cours qui ne manquera de se révéler vaine d'ici peu.
A Aubagne, à Marseille, à Digne, à Manosque, et aussi dans de nombreuses autres villes, les inquiétudes sont similaires. Les personnels aixois ont manifesté lundi dernier. Idem à Marseille. Au lieu de traiter globalement la carte sanitaire, l'Agence régionale hospitalière agit au coup par coup ou, pire, laisse faire.
En Bretagne, la colère s'est exprimée avec une certaine violence. L'ARH locale avait décidé de fermer les services de chirurgie et de maternité de l'hôpital de Carhaix. La population et les élus ont rejoint les professionnels hospitaliers pour s'opposer à la casse. Hier, le tribunal administratif de Rennes leur a donné raison en annulant les décisions de l'ARH.
Peut-on rester indifférent face à un procédé programmé de réduction de l'offre des soins de proximité ?
Hier, en fin d'après-midi, une amie m'a dit qu'elle a appelé l'hôpital d'Aix pour y conduire son père très âgé victime d'une chute à domicile. On lui a signalé une longue attente aux urgences. Elle a ensuite téléphoné à deux cliniques privées. Chaque fois, on lui a répondu qu'il y fallait patienter entre trois et quatre heures. Le cas étant sérieux, elle a finalement été contrainte d'alerter le 15 pour recourir aux pompiers, qui interviennent prioritairement.
Une pétition pour sauver hôpital public
Des médecins et des professionnels hospitaliers ont lancé une pétition pour sauver l'hôpital public d'une "privatisation progressive" qui entraînerait la "suppression d'activités médicales jugées peu ou pas rentables". Chacun peut signer cette pétition nationale à l'initiative de personnels de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris.