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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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21 mai 2008

Qui croire ? Le gouvernement ou ma banque ?

qui_peut_vivre

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Dessin de Jul

Croissance, compétitivité, chômage… Nous sommes quotidiennement abreuvés de chiffres plus ou moins contradictoires. Chacun donne sa version : gouvernement, opposition, chefs d'entreprises, syndicats, experts, médias… Qui dit la vérité ? Bref, difficile de s'y retrouver.

En revanche, pas besoin d'être grand clerc pour voir la réalité qui nous éclate à la figure. Tous les jours, des entreprises ferment, des salariés sont licenciés, les emplois créés sont majoritairement précaires, les mouvements sociaux de plus en plus nombreux se durcissent, les prix s'envolent, le pouvoir d'achat baisse, la dette publique atteint des records historiques…

L'Etat social est en bas de l'échelle. La manifestation nationale de jeudi en sera une nouvelle illustration.

Alors, pourquoi le gouvernement balance-t-il sa propagande incantatoire ? Quels intérêts sert-il ? Il a beau tordre et retordre les chiffres, on ne le croit plus. Lisez les analyses de ma banque chérie. Pour le coup, j'ai plutôt tendance à penser que c'est elle qui est la plus objective.

             

C'est écrit dans le rapport annuel de ma banque

         

Ma banque, donc, me convoque à l'assemblée générale annuelle. Et sur six pages, elle m'expose, comme la loi l'y oblige, tous les éléments de son bilan économique et financier. Je vous épargne les détails les plus arides. En revanche, quelques infos générales ont attiré mon attention et je vous les livre. Vous allez voir, c'est facile à comprendre.

"L'économie mondiale a été gravement marquée en 2007 par l'approfondissement de la crise immobilière américaine. Elle fut le déclencheur de ce qu'on a appelé la crise des "subprimes". […] La crise de confiance (notez le côté irréfutablement scientifique de l'économie !) qui en est découlée s'est traduite par une très forte chute des marchés financiers et des niveaux de taux interbancaires exceptionnellement élevés. Une des autres conséquences de la crise immobilière aura été la dégringolade continue du dollar. […]"

Suit une belle analyse de la situation des pays émergents, de la hausse des prix des matières premières et du pétrole qui ont touché et touchent encore l'Europe.

"L'autre fait marquant en Europe a été la bonne tenue de la croissance, supérieure à 2,5% pour la 2e année consécutive, dans le sillage de l'économie allemande, qui a vu +9% d'exportations, +8% d'investissement productif, -1,5 million de chômeurs en deux ans et une croissance de 2,7% après 3,1% en 2006.

Du côté français, le bilan aura été, pour la 2e année consécutive, décevant au regard des performances de nos voisins européens. La croissance aura manqué d'un véritable moteur - l'investissement des entreprises a certes progressé mais beaucoup moins qu'en Allemagne - pour dépasser la barre des 2% prévus (en fait, 1,8%). En outre, dans un contexte marqué par une forte volatilité de la confiance des ménages - une progression marquée jusqu'à l'élection présidentielle, un recul spectaculaire depuis lors -, ces derniers auront eu tendance à stabiliser leur niveau de consommation et à augmenter significativement leur taux d'épargne.

La baisse du chômage (moins 1 point en 2007, environ 8%), perturbée par le débat sur la réalité des chiffres annoncés par l'Insee et les différentes mesures mises en place par le nouveau gouvernement n'auront pas suffi à redonner confiance aux consommateurs. 2007 laissera l'image d'une année décevante. […] Ce contexte n'est bien sûr pas favorable à une reprise de l'investissement et de la croissance en 2008."

Voilà, tout est dit... Eh bien, pleurons maintenant !

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19 mai 2008

Ça bouge dans les partis, au PRG aussi

Contrecoup évident du caractère inédit de la présidentielle de 2007, ça bouge dans tous les partis. A l'UMP, c'est plutôt la grogne contre Sarkozy. Au Nouveau centre, on fait semblant de se distinguer de la majorité pour mieux y rester. Au Parti socialiste, c'est la poursuite de la guerre des chefs avant un congrès.

Au Parti radical de gauche, ce week-end à Paris, lors du Congrès statutaire, et en présence de quelque 400 délégués, on a fait un état des lieux, on a disserté et disséqué. Je n'y étais pas mais j'ai reçu tous les documents de sa préparation. La parole y a été libre. Nombre de militants se sont exprimés.

Les faits saillants

Des points forts ont émergé et ont donné lieu à des discussions plutôt animées.

Ÿ Les intervenants ont tous regretté l'échec de la gauche à la présidentielle de 2007 alors que les radicaux de gauche avaient défendu dès le premier tour Ségolène Royal.

Ÿ Jean-Michel Baylet, qui a initié depuis un an un dialogue avec le Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo, a estimé "possible" une alliance avec des centristes. "J'attends de voir comment vont se passer les discussions avec les uns et les autres".

Ÿ Au cœur des débats figuraient bien sûr les élections européennes de 2009. Pour cette échéance, Jean-Michel Baylet voit dans le parti "une forte volonté d'être présent" à ce scrutin car "nous sommes un parti engagé et militant de l'Europe". "De quelle manière, avec quelle alliance c'est une question que nous allons poser", a-t-il dit.

Ÿ Des militants ont insisté pour que le PRG continue ses alliances à gauche, "excluant totalement toute compromission ou alliances avec Nicolas Sarkozy ou un parti soutenant son gouvernement". "François Bayrou est dans l'impasse centriste" et le Parti radical valoisien "vote tous les textes" de Nicolas Sarkozy. D'autres ont estimé possibles des contacts avec les centristes en fonction des situations. Le cas des européennes a fait dire à certains que le PRG n'a aucune affinité avec l'extrême gauche, le PCF et les "nonistes du PS. "La porte des radicaux est ouverte, mais à condition de quitter la tutelle de la droite". Enfin, une autre variante a été proposée, "une alliance des radicaux de gauche avec des courants écologistes".

Ÿ Mais l'offre de service pour 2009 de Bernard Tapie - exclu du PRG suite à son soutien à Nicolas Sarkozy – a été balayée par Baylet : "Bernard Tapie n'est plus membre du PRG, ses déclarations n'engagent que lui". "Je pensais qu'il avait renoncé à la politique. Je peux toujours discuter avec lui, mais cela m'étonnerait qu'on discute de cela !".

Ÿ De son côté, question stratégie générale du parti, Christiane Taubira, figure phare du PRG, ne se prononce pas mais souligne que "les radicaux de gauche portent une audace sur la construction de l'Europe qui est singulière" et "avec l'ancienne UDF, c'est le seul parti à gauche qui est cohérent sur ses engagements européens".

Ÿ La ligne définitive sera débattue et tranchée lors d'une prochaine Convention consacrée aux européennes.

Ÿ Pour les régionales de 2010 et la présidentielle de 2012, le PRG devrait s'en tenir aux accords traditionnels à gauche.

Les autres questions en débat

            

Ÿ Allié, depuis sa fondation en 1972, du PS, au point d'être taxé de "satellite", le PRG a aujourd'hui des états d'âme après la défaite en 2007 de la candidate socialiste Ségolène Royal, qu'il soutenait dès le premier tour, et le score de François Bayrou qu'il voit sur ses plates-bandes.

Ÿ Quant aux annonces par Royal de sa candidature à la tête du PS et en 2012, Baylet a affirmé : "Je ne me mêle pas des problèmes internes du PS", mais "ce qui nous intéresse c'est de parler avec les socialistes de la manière dont nous choisirons, j'espère tous ensemble, notre candidat ou candidate pour la prochaine présidentielle. Cela ne peut pas se passer comme la dernière fois, a-t-il prévenu, où nous avons soutenu Royal dès le premier tour de 2007. Nous aurons notre mot à dire." Pour gagner la présidentielle, "il faut que la gauche et les radicaux fassent un grand travail doctrinal, et revenir à l'idéologie."

Ÿ Baylet a affirmé que le projet de réforme de la Constitution "va dans le bon sens" et que les parlementaires radicaux de gauche le voteront si certains de leurs amendements sont acceptés. "Nous nous prononcerons à l'aune du texte présenté, il est clair qu'il va dans le bon sens. Notre a priori est favorable", a-t-il ajouté. Selon lui, "il y a beaucoup de choses dans ce texte qui étaient réclamées depuis longtemps par la gauche, et par les radicaux en particulier, ne serait-ce que l'ordre du jour partagé par l'Assemblée". "Nous avons préparé un certain nombre d'amendements". "Si après des négociations, que nous sommes en train de mener, nous obtenons un certain nombre de réponses favorables, il est clair que nous voterons ce texte, qui a globalement notre assentiment", a affirmé Baylet.

Ÿ Le député Gérard Charasse a indiqué que les parlementaires PRG réclament notamment "la reconnaissance du principe de la laïcité" et de "la loi de 1905 qui en est le socle". Ils demandent aussi une "dose de proportionnelle aux législatives", "le droit de vote des étrangers aux élections locales", "l'encadrement de la venue du président de la République devant les deux assemblées", la "soumission du pouvoir de nomination du président à l'accord et non à l'avis des parlementaires à une majorité qualifiée". Rappelant que la ratification de la réforme constitutionnelle nécessite une majorité des trois cinquièmes, il a souligné que "les voix des parlementaires radicaux sont largement convoitées par le gouvernement". "Nous avons bien l'intention de peser dans ce débat" et "notre vote dépendra du sort réservé à ces amendements", a conclu Charasse.

Ÿ A l'issue des trois jours du Congrès, Jean-Michel Baylet, président du parti depuis 1996, a été réélu dimanche sans problème, étant seul candidat en lice (3 votes contre et 1 abstention). Il a réaffirmé l'appartenance du PRG au camp de la gauche : "Nous voulons être et nous sommes à gauche", il faut "rechercher encore et toujours l'union de la gauche, à laquelle il faut une doctrine adaptée au siècle. Je mènerai combat pour l'union", s'est-il engagé.

15 mai 2008

Sarkozy va-t-il dissoudre l'Assemblée nationale ?

OGM_3

(Clic sur l'image pour agrandir)

Certains députés UMP auraient-ils bouffé des OGM ? Depuis quelques temps, on ne les reconnaît plus. On nous les a modifiés sans nous le dire. Mardi, beaucoup d'entre eux n'étaient pas là pour voter le projet de loi. Hier, une autre bande de parlementaires a semé la panique sur un autre dossier.

Nicolas Sarkozy ferait-il école ? Lui qui s'est tant engagé avant les élections et qui marche maintenant avec des talonnettes de plomb. Ses députés se lâchent, n'assurent même plus le service mimimum et vont jusqu'à être aussi grossiers que lui (voir fin de cet article).

Et voilà donc qu'une nouvelle crise pointe du nez entre notre bienfaiteur président et sa majorité. Au lendemain de l'adoption d'une motion de procédure contre le projet de loi sur les OGM, la commission des affaires étrangères de l'Assemblée a rejeté mercredi la réforme des institutions.

En somme, plus un jour sans couac !

"Pas ensemble, tout devient possible"

Evénement rarissime, la commission, saisie pour avis, a purement et simplement dit non au texte. Les UMP Hervé de Charette, Jacques Myard et Roland Blum ont joint leurs voix à celle de l'unique député de l'opposition présent, un communiste. Ils entendaient protester notamment contre la suppression de l'obligation d'un référendum sur tout nouvel élargissement de l'Union européenne, instituée par Jacques Chirac en 2005. Beau camouflet !

Autre provocation, deux amendements socialistes au même texte ont été adoptés en commission des lois avec le concours de députés UMP qui ont de nouveau montré leurs états d'âme. Le premier enlève de la réforme le principe d'un nombre maximum de ministres, cher à Nicolas Sarkozy. Le deuxième interdit aux membres du gouvernement d'être en même temps maires d'une commune de plus de 20.000 habitants et président de conseil général ou régional.

Le gouvernement a minimisé ces nouveaux incidents, comme celui de la veille sur les OGM, en niant tout désordre dans la majorité. La commission des affaires étrangères n'a fait que rendre un avis et n'a étudié que les articles la concernant, a fait valoir Roger Karoutchi. Le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement a rappelé la disponibilité du gouvernement à accepter des amendements de la majorité sur la question du référendum.

Toute la journée, les responsables de la majorité se sont employés à éteindre l'incendie allumé par le vote-surprise de mardi, qualifié "d'accident de parcours", et attribué à des problèmes d'organisation interne. On va croire ça, tiens !

Sarkozy pense-t-il à la cohabitation ?

Nicolas Sarkozy a rappelé en conseil des ministres l'importance de l'adoption du texte, et apporté son soutien au ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo. Preuve de cette détermination, le projet de loi sur les OGM était examiné en fin d'après-midi en commission mixte paritaire. Un "passage en force" unanimement dénoncé par la gauche.

"L'accident regrettable d'hier ne détournera pas le gouvernement et sa majorité de leurs responsabilités", a affirmé François Fillon lors d'une séance houleuse des questions au gouvernement. Assuré par le président du groupe UMP Jean-François Copé du "soutien sans faille" de la majorité, le Premier ministre a dénoncé le "coup politique" de la gauche sur les OGM.

Premier responsable de l'incident pour ne pas avoir mobilisé suffisamment les députés UMP, Copé - qui s'est entretenu (il a fermé sa gueule, oui !) mardi soir au téléphone avec Nicolas Sarkozy - a reçu le soutien de ses troupes qui l'ont applaudi debout. Fallait voir les mines hypocrites qui surjouaient le soutien au pendu ! Le même soutien unanime a été mesuré dans la matinée lors d'une réunion exceptionnelle des députés, où il a été décidé de créer un groupe de travail pour assurer une présence suffisante d'UMP dans l'hémicycle.

Reste que ces incidents accentuent le malaise entre le gouvernement et la majorité, perceptible depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Les députés se plaignent de ne pas être associés aux projets gouvernementaux. Le débat sur les OGM a cristallisé tous les mécontentements.

François Grosdidier a dit qu'il n'est pas question qu'il vote le projet. "Le projet initial du gouvernement était bon mais la loi a été transformée dans les débats parlementaires, y compris à l'Assemblée, et s'éloigne de ses objectifs. Globalement c'est un recul et un déséquilibre". Il a regretté notamment de "ne pas avoir obtenu la transparence totale pour tout ce qui concerne les effets des OGM sur l'homme ou sur l'environnement".

Et en réunion de groupe, suprême élégance, le distingué Claude Goasguen a fustigé les "connards" (sic) qui "parlent trop de l'autre côté de la Seine". En clair, les conseillers de Nicolas Sarkozy.

Alors, je hasarde une hypothèse : face à cette situation, Sarkozy va-t-il décider de dissoudre l'Assemblée nationale ? Après tout, qui sait s'il n'envisage pas finalement une cohabitation avec la gauche ?

Lire l'excellent article sur les pratiques scandaleuses des groupes de pression OGM,

sur le blog de Claude-Marie Vadrot

http://horreurecologique.blogspot.com/2008/05/ogm-aprs-la-rigolade-les-choses.html

14 mai 2008

Le gouvernement se fait faucher sur la loi OGM

OGM_2

(Clic sur l'image pour agrandir)

Hier donc, le gouvernement s'est pris une claque au bout d'une heure et demie de séance. Ne reprenons pas tout le débat. Ne rentrons pas dans les procédures parlementaires qui régissent le vote des lois.

Tout le monde a entendu parler des couacs entre les positions du gouvernement et ceux de Nathalie Kosciusko-Morizet, sans doute l'une des rares ministres à savoir de quoi elle parle (*). Et que, précisément, le gouvernement a voulu faire taire. Quant à certains députés UMP, au comportement ambigu, on peut se demander pourquoi ils n'étaient pas présents hier après-midi.

Or, voilà que le projet de loi sur les OGM arrive devant l'assemblée nationale pour y être voté définitivement. Croyait-on. Seul le premier article est en discussion, celui qui fait problème. Et c'est là que cela devient cocasse.

Jean-Louis Borloo, aussi vendeur de savonnettes que d'habitude, en fait des tonnes pour survendre son projet. "Le Gouvernement a renoncé à l’urgence, bien que le retard pris dans la transposition de la directive invitait à agir vite." […] " Mesdames et Messieurs les députés, vous avez désormais la possibilité de mettre fin à dix années de laisser-faire, dix années de déni démocratique sur l’un des plus grands sujets éthiques, économiques et scientifiques du XXIe siècle." […] "Ce projet de loi permettra aussi de combler notre retard dans la transposition des directives européennes, lequel nous exposait à de très lourdes pénalités financières (50M€)." […] "Ce projet n’est ni "pro" ni "anti" : il ne condamne pas, il n’est pas l’expression d’une opinion absolue."

Intervient ensuite Nathalie Kosciusko-Morizet, plus sobre. Un député lance "Elle a le droit de parler ?" Sourires. La ministre enchaîne, non sans malice : "Tous les arguments ont été entendus, chacun s’est forgé son opinion, nous avons bâti ensemble un compromis. Ce texte est devenu celui du Parlement, autant que celui du Gouvernement." […] "Puisque c’est un compromis, certains pourront avoir des regrets." Parlait-elle d'elle-même avec dérision ?

Puis, c'est le tour du rapporteur de la commission des affaires économiques et de l'environnement, qui, l'innocent, fait béatement son numéro de godillot : "Le débat reste vif au sein de la société civile, mais aussi à l’intérieur de notre assemblée. C’est le signe de la vitalité de notre démocratie, et je m’en réjouis."

            

La gauche perd la première manche...

               

Le député PS Germinal Peiro prend la parole pour exposer que la loi est loin d'être recevable, portant le fer là où il fait mal. "Il y a quelques semaines encore, je rappelais à quel point la question des OGM comptait. Les hésitations de la majorité l’ont bien montré depuis six ans : l’histoire législative des OGM n’est qu’une suite de faux semblants et de reculs destinés à mieux faire passer l’inacceptable.

Le symbole le plus frappant du malaise de la majorité et de l’incapacité du groupe UMP à faire régner l’ordre, date du 6 mai dernier, lorsque M. Copé a obtenu de la conférence des présidents qu’il n’y ait pas de vote solennel sur ce texte, alors que nous l’avions demandé." […] "Le vote aura lieu dans le brouillard de la nuit..." […] "M. Copé préconise une démocratie de caserne, où aucune tête ne doit dépasser." […] "Les citoyens ont le droit de savoir ce que chacun de leurs élus a voté." […]

"Le débat en première lecture a été marqué de graves accusations, venues des rangs mêmes de l’UMP, concernant l’indépendance de certains élus." […] "L'analyse du vote solennel du 8 avril dernier témoigne de cette faillite. 57 % des députés n'ont pas approuvé le projet de loi sur les OGM, soit en s'abstenant, soit en votant contre. Seuls 249 députés sur 577 ont voté pour, 328 manifestant leur opposition, à tout le moins leurs doutes. M. Copé peut vouloir jeter le voile sur cette réalité en organisant en deuxième lecture un vote en catimini, honteux sur un sujet d’une telle importance." […]

"Devant ce constat de faillite, le Premier ministre lui-même s’est égaré dans des sanctions disciplinaires au sein de son propre gouvernement, appliquant à l’UMP et à ses ministres la doctrine de la pédagogie de la sanction. Puisque l’on ne peut convaincre par l’exposé, forçons les consciences, obligeons au silence par la force."

Le groupe SRC (Socialiste, Radical et Citoyen) demande un vote public officiel. Après plusieurs prises de bec entre députés des deux bords, à la majorité de 114 voix contre 85 sur 200 votants et 199 suffrages exprimés, l’exception d’irrecevabilité n’est pas adoptée. La gauche perd la première manche.

            

Et gagne la seconde...

               

Le coup de théâtre intervient à partir de ce moment-là avec la demande de vote sur une "question préalable" (autrement dit, l'opportunité de débattre du texte) avec scrutin public par la voix du député communiste André Chassaigne, auteur de l'amendement à l'origine des couacs dans la majorité. "Le Sénat a introduit de nouvelles dispositions peu claires, qui nécessitent un examen supplémentaire. La discussion de ce texte doit donc être repoussée." […] "Quel est donc le sens véritable de l'amendement du Sénat ? Voilà ce qu’il nous faut éclaircir aujourd'hui. Le maintien de la formulation issue de notre Assemblée était-il une simple concession destinée à donner des gages à une opinion qui a montré son opposition aux OGM ? La compléter avait-il pour objectif de la neutraliser, de la siphonner en la vidant de sa substance ?"

Après quelques ultimes escarmouches, le vote a lieu : à la majorité de 136 voix contre 135 sur 273 votants et 271 suffrages exprimés, la question préalable est adoptée. Et le projet de loi sur les OGM est donc rejeté ! Tous les députés de gauche se lèvent et applaudissent longuement. La gauche a quasiment fait le plein de ses voix. La doite a bien tenté de mobiliser les siens mais en vain (voir la différence sur le nombre des présents entre les deux votes consécutifs).

Rappel des potentiels : Droite : 338, Gauche : 229, Non inscrits : 8

(*) Evoquant les membres de la majorité, Nathalie Kosciusko-Morizet avait déclaré en avoir "marre d'être confrontée à une bande de lâches". [...] "Il y a un concours de lâcheté et d'inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l'attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo, qui se contente d'assurer le minimum", avait rajouté la secrétaire d'Etat à l'Ecologie.

Lire le compte-rendu analytique officiel de la séance (un régal)

(le débat sur les OGM se trouve à la moitié du compte-rendu) :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cra/2007-2008/155.asp

9 mai 2008

Pour travailler plus, Rachida Dati ne fout rien...

"Travailler plus…" Le doute n'est plus permis, le slogan sent de plus en plus l'escroquerie. Même au gouvernement, on semble en être convaincu. Car vouloir cumuler plusieurs fonctions à la fois montre que l'enthousiasme atteint vite des limites. Dans le genre, la palme revient incontestablement à l'acharnée Rachida Dati qui vient de s'illustrer en affichant un comportement exemplaire.

Canal + a surpris la ministre de la justice, maire du 7e arrondissement, très motivée au labeur, en pleine séance du premier conseil municipal de Paris le 29 avril. Maintenant, chacun peut en juger en son âme et conscience, si l'on ose dire, grâce à cette séquence de 1mn33, à voir et à revoir en boucle.

A toutes fins utiles, rappelons que le fou rire n'est encore passible d'aucune sanction…

http://www.dailymotion.com/video/x58wa1_rachida-dati-fout-rien_news

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7 mai 2008

L'Elysée favorable aux secondes carrières…

Désormais, c'est sûr, tous les espoirs sont permis ! 

Enfin de bonnes nouvelles ! Le chômage baisse. On le sait, Nicolas Sarkozy en a fait une affaire personnelle. En moins d'un mois, il vient encore de trouver des emplois à deux pauvres malheureux au bord de la disette ! C'est tout à son honneur, surtout comme ancien maire de Neuilly. D'ailleurs, pour montrer l'exemple à tous les gueux qui ne sont jamais contents de ce que leur propose l'Anpe, les deux bénéficiaires se sont courageusement dévoués pour jouer les cobayes de la future loi en acceptant leurs petits boulots à la première offre raisonnable.

David Martinon, viré de son bureau de l'Elysée par Claude Guéant sur ordre impératif et vengeur du chef et à peine remis à disposition du Quai d'Orsay, son administration d'origine, a été délocalisé le 17 avril et nommé le plus simplement du monde consul général de France à Los Angeles.

Et puis, par décret daté du 2 mai, Arnaud Teullé, ancien candidat à la mairie de Neuilly, qui avait perturbé la campagne électorale avant de rentrer dans le rang, a été nommé inspecteur d'académie à Paris (rien que ça !). Au passage, on est content de voir qu'il reste encore un peu de marge dans les emplois à l'éducation nationale… L'annonce officielle est ici :

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018744248&dateTexte 

Rien à objecter, ni pour l'un, ni pour l'autre. Ces deux mesures à caractère hautement humanitaire sont justifiées, compte tenu, d'une part, des services rendus à la France, d'autre part, de leurs pedigrees respectifs. Même si l'on se réjouit de savoir que Martinon va enfin pouvoir améliorer son anglais, c'est la nomination de Teullé qui semble, sans conteste, être la plus judicieuse.

Son lieu de naissance, son parcours scolaire et, critère principal qui en fait un expert, ses qualifications professionnelles apportent la preuve formelle qu'il pouvait prétendre à cette seconde carrière. Voici ce qu'il dit de lui-même sur son site de campagne électorale :

"J’ai 41 ans et je suis né à Neuilly. J’ai suivi ma scolarité à Sainte Croix avant d’intégrer Dauphine puis une école de commerce (ISG). Ces études m’amenèrent naturellement à travailler dans une grande entreprise française pendant 6 ans. J’ai par la suite choisi de me consacrer totalement à la politique et tout particulièrement à Neuilly. En 2001, j’ai été nommé adjoint au maire chargé des affaires scolaires et de la jeunesse.

Dans le même temps, j’ai énormément appris auprès de Nicolas Sarkozy, en tant que conseiller pour les affaires réservées, que ce soit à Beauveau I, puis à Bercy, puis à Beauveau II et enfin au Conseil Général des Hauts de Seine. Depuis l’accession de Nicolas Sarkozy à la Présidence, j’ai gardé cette fonction qui me tient à coeur."

Petit rappel. Pour les municipales 2008, il a rejoint, contraint et forcé, la liste menée par David Martinon, soutenue par l'UMP. Mais, la candidature de ce dernier a tourné court. En sous-marin, Teullé n'a pas cessé de torpiller Martinon, qui ne faisait d'ailleurs pas l'unanimité chez les militants.

Puis, une fois Martinon hors course, le parti a investi le dissident UMP Jean-Christophe Fromantin. C'en est trop pour Teullé, qui annonce alors sa candidature, en parallèle à celle de Fromantin. Idem pour la cantonale de Neuilly Sud, où il laisse sa place à Jean Sarkozy, le fils de…, sous le coup d'un deal avec le papa.

5 mai 2008

Niches fiscales : Une députée UMP vend la mèche !

Assemblée nationale, questions orales au gouvernement, mercredi 16 avril 2008. Vient le tour de Chantal Brunel, députée UMP. Elle interroge Christine Lagarde, ministre de l'économie, sur les niches fiscales. Un régal !

M. le président. La parole est à Mme Chantal Brunel, pour le groupe UMP.

Chantal Brunel. Mme le ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, dans la conjoncture difficile actuelle où des efforts sont demandés aux Français, il est anormal que les plus hauts revenus échappent, grâce aux niches fiscales, …

Jean Glavany. Qui les a votées ?

Chantal Brunel. …à une juste contribution par le biais de l'impôt sur le revenu. (Exclamations et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

Des améliorations fiscales ont déjà été apportées aux bénéficiaires de revenus élevés (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine), telles que le bouclier fiscal et diverses mesures... (Mêmes mouvements)

M. le président. Poursuivez, madame Brunel, sinon vous n’aurez pas le temps de poser votre question !

Chantal Brunel. …destinées à maintenir l'emploi et l'investissement dans notre pays. (Rires sur les mêmes bancs.) Un rapport de l'Inspection générale des finances a montré certaines dérives de ces niches fiscales. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Un nouveau rapport est en attente, mais il me semble urgent d'agir.

Face à cette situation, trois solutions s’offrent à nous. La première consiste à plafonner les niches les plus inéquitables (Acclamations et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine) qui sont parfois très coûteuses pour la collectivité et qui peuvent aboutir à exonérer totalement d'impôt des contribuables fortunés. (Mêmes mouvements.)

La deuxième solution serait un plafonnement global des niches. (Mêmes mouvements.) La troisième serait un impôt minimum qui s'appliquerait aux contribuables dont les revenus atteignent, hors impact des réductions, les deux dernières tranches du barème. (Mêmes mouvements.)

Madame la ministre, nous, parlementaires UMP, sommes très attachés à la justice fiscale (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine) et sommes désireux de voir cette question aboutir. Que compte faire le Gouvernement ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire. Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicain se lèvent et applaudissement longuement.)

M. le président. Mesdames, messieurs de l’opposition, un peu de calme ! Je pense que Mme Brunel a compris votre message.

2 mai 2008

La nouvelle gueule de l'emploi

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En chantier depuis 2005, le nouveau code du travail est entré en vigueur ce 1er mai. Le nettoyage de printemps est loin d'être anodin. Les enjeux sont forts. Il n'y a qu'à voir les empoignades sur les retraites, la durée du travail, les licenciements massifs ou encore le pouvoir d'achat.

Et, sur le territoire de la Communauté du Pays d'Aix, la bataille qui continue de faire rage pour ou contre l'ouverture dominicale de Plan de Campagne. Le préfet se permet de prendre des décisions illégales aussitôt désavouées par le tribunal d'instance. Les salariés, dont 80% ont un emploi précaire, sont intimidés – sinon manipulés – par les employeurs.

Les enseignes, qui font d'énormes profits, persistent à ne pas respecter la loi et préfèrent payer des amendes de 50.000€ par jour et par employé. Ils réclament la banalisation du dimanche. Ce qui signifierait la perte des primes pour les volontaires actuels, qui ne le seraient plus, si une loi venait à considérer que le dimanche est un jour de semaine comme un autre.

Pour se faire une opinion sur la portée de la réforme du code du travail, lire l'article de Libération de Sonya Faure paru le 30 avril 2008.

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/323926.FR.php

5 avril 2008

Un entretien avec Victor Hugo, toujours d'actualité…

Victor_Hugo_eternelL'entretien qui suit n'est pas l'œuvre d'un esprit farceur. Ce n'est pas non plus une facétie à retardement de 1er avril. Il n'y a rien de plus véridique que cet ensemble de propos tenus par Victor Hugo. Plus de 150 ans après, la charge du cri républicain reste d'une vigueur implacable. Pertinence de la pensée, sens du portrait, force des mots, art du pamphlet, Hugo réveille les consciences. Et qu'on n'aille pas penser à quelqu'un d'autre...

Ÿ M. Hugo, vous semblez vous tenir très informé de l'actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

Victor Hugo : Depuis des mois, il s'étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c'est que dans toutes les qualités qu'on lui reconnaît, dans tous les éloges qu'on lui adresse, il n'y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui, il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Ÿ Derrière cette folle ambition personnelle, décelez-vous une vision politique de la France, telle qu'on est en droit de l'attendre d'un élu à la magistrature suprême ?

V. H. : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l'assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l'homme et qu'on le  trouve si petit, et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve si énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l'aventure et l'aventurier… On ne trouve au fond de l'homme et, de son procédé, que deux choses : la ruse et l'argent… Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n'est plus question d'être un grand peuple, d'être un puissant peuple, d'être une nation libre, d'être un foyer lumineux ; la France n'y voit plus clair. Voilà un succès.

Ÿ Que penser de cette fascination pour les hommes d'affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

V. H. : Il a pour lui désormais l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d'un bord à l'autre quand il n'y a à enjamber que la  honte… Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l'argent ; c'est ignoble, mais c'est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte… une foule de dévouements intrépides assiègent l'Elysée et se groupent autour de l'homme… C'est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d'industrie.

Ÿ Et la liberté de la presse dans tout ça ?

V. H. : (pouffant de rire) Et la liberté de la presse ! Qu'en dire ? N'est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l'esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?   
* Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage "Napoléon le Petit ",
le pamphlet républicain contre Napoléon III publié en 1852. Réédité en 2007 chez Actes Sud, 496 pages, 23€.

3 avril 2008

Vidéo : Comment Sarkozy file à l'anglaise

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(Clic sur l'image pour agrandir)

Dessin de Cabu dans Le Canard Enchaîné

Son  français laisse à désirer, et je n'évoque pas même pas l'impolitesse de certains de ses propos. En anglais, c'est pire. Il parle très très mal, si tant est que l'on puisse dire qu'il parle l'anglais : vocabulaire de CM2, grammaire déficiente, accent fortement français... Parole de linguiste ! Il prononce Brown comme... le nom d'une marque de rasoir ! Cela n'a pas empêché Nicolas Sarkozy de faire dans le visuel, pas seul évidemment, en effectuant une visite d'Etat au Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord les 26 et 27 mars 2008.

Une vidéo sympathique, et un peu coquine, en retrace les moments forts sur fond musical. Découvrez cette apothéose en 1mn21s par un simple clic.

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