Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO

le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Archives
2 mars 2007

Le "cas" Joissains : Ce qu'ils disent d'elle

La suite édifiante du dossier "Spécial Aix" publié par Le Nouvel Observateur en décembre 2004 (et non en 2005, comme je l'ai écrit par erreur lors du précédent article). La journaliste, Nathalie Funès, avait demandé à diverses personnalités de livrer leur opinion sur le "cas" Maryse Joissains. Florilège...

nouvelobs

Gérard Bramoullé, adjoint aux finances (UMP) : "C'est une superwoman."

Lucien-Alexandre Castronovo, conseiller municipal (PRG) : "Elle n'est pas à la tête d'une équipe politique mais d'un clan qui vit dans l'idée de revanche."

Jean Chorro, premier adjoint au maire (UMP) : "Elle n'a peur de rien, c'est une grande qualité pour un maire. Elle a toute ma loyauté : le pacte politique que nous avons signé ensemble au second tour des municipales est devenu un pacte d'amitié."

Henri Doglione, adjoint à l'urbanisme (UMP) : "C'est une acharnée, une obsédée, une pasionaria. Elle ne vit que pour la mairie."

Cyril di Méo, conseiller municipal (Verts) : "Elle n'a pas de contrôle, elle n'a pas de filtre, elle dit tout ce qui lui passe par la tête, elle est capable, au lendemain de l'attentat du World Trade Center, de pondre un communiqué sur notre civilisation qui est en danger. C'est délirant."

André Guinde, conseiller général (PS) : "Elle a la tchatche, comme on dit ici. Mais elle parle un peu tous azimuts et elle navigue à vue."

Un journaliste de "La Provence" : "C'est une hystéro à la méridionale. Un Tapie en jupons, mâtinée de Le Pen, sans l'imparfait du subjonctif, ça, c'est son mari. Elle scotche, elle a amené la "couillonnade" en politique."

Arinna Latz, conseillère municipale (Verts) : "Elle est totalement populiste. Comme Eva Perỏn, elle se fait appeler par son prénom, que l'on a vu inscrit en gros sur ses affiches de campagne électorale ou sur le site Internet de la mairie. Elle use et abuse du sentimentalisme au premier degré."

Alexandre Medvedowsky, conseiller général (PS) : "Elle est arrivée au pouvoir sans s'y être préparée, sans avoir de projet. Elle se contente aujourd'hui de faire de la politique politicienne, elle survole les dossiers, elle est incapable de mesurer l'ampleur de la dégradation de la vie des Aixois et d'y remédier."

François-Xavier de Peretti, adjoint privé de délégation (UDF), passé dans l'opposition : "Je trouve dommageable la façon dont ils utilisent un pouvoir qui ne leur appartient pas en totalité. Très vite après l'élection, les vieux démons sont revenus, avec une volonté d'accaparement du pouvoir et, surtout, de ses avantages, au profit d'un clan familial. Leur attitude envers les partenaires que nous étions, Jean Chorro et moi, a été de vouloir nous vassaliser. Ils ont assez bien réussi avec Chorro qui a été totalement domestiqué. Au bout de trois, je me demandais comment en sortir. Ils nous mènent à la catastrophe et, en plus, ils sont infréquentables. Aujourd'hui, je suis plutôt satisfait de ne pas partager leur bilan. Mon but n'est pas de nuire à cette majorité, elle le fait suffisamment elle-même."

Publicité
2 mars 2007

Vidéosurveillance : Picheral dénonce aussi la farce

A son tour, Jean-François Picheral, sénateur PS, ancien maire d'Aix, dénonce la grosse farce de la vidéosurveillance concoctée par Maryse Joissains : mauvaise production, coûts exorbitants, pastiche de sécurité, scénario inefficace et manipulation du public.

Il encourage les Aixois à exiger, lors des élections municipales, des comptes sur la gestion stupide de ce dispositif inadapté. Ayant moi-même critiqué à plusieurs reprises ce choix inepte, je partage entièrement sa réaction. C'est bien volontiers que je la relaie ici.

La cosmétique électorale de Joissains…

"Neuf mois après en avoir adopté le principe, puis lancé un appel d’offres, le conseil municipal d’Aix-en-Provence a autorisé le 19 février le déploiement d’un système de vidéosurveillance qui comprendra au total 38 caméras, dont 30 pour le centre-ville, 2 pour l’avenue Henri-Mauriat et 6 pour le pôle d’activités de La Pioline. Il est précisé que "les images seront enregistrées et visionnées le lendemain par du personnel de la police municipale spécialement affecté à cette tâche". Le coût d’équipement et d’installation du système est de plus de 600 000 € TTC.

Encore une fois, la municipalité conduite par Maryse Joissains a fait tout faux et trompe les Aixois. Non seulement ces caméras ne vont pas couvrir les endroits où il y a le plus de délinquance à Aix mais, après de nombreuses années d’atermoiements et de gestion incompétente, Mme le Maire accouche, une fois de plus, d’une souris.

En effet, la vidéosurveillance du lendemain, celle qui consiste à enregistrer les images puis à les visionner en mode différé, ne sert qu’à faciliter les enquêtes menées après constat d’actes de délinquance sur la voie publique. Autrement dit, la police municipale est ainsi dégagée de toute responsabilité d’intervention en temps réel et peut dormir bien au chaud pendant que des voleurs attrapent les sacs de passants, des tagueurs laissent leurs sinistres signatures sur des façades ou portes d’immeubles, des dealers distribuent leur marchandise, des casseurs endommagent des voitures en stationnement et des femmes sont agressées le soir par des violeurs.

A qui servent donc en définitive les 38 caméras si l’on ne fait que constater les actes de délinquance ou de criminalité ? La réponse est à la fois claire et accablante : c’est de la pure cosmétique électorale, concoctée par Maryse Joissains avant les élections municipales de 2008. Ces dernières vont donner l’occasion aux Aixois de demander à la municipalité de rendre des comptes sur sa gestion de la sécurité dans sa zone de juridiction.

Investir une telle somme, sans compter le coût annuel d’entretien du matériel et celui du personnel de police municipale affecté à la vidéosurveillance, coûts sur lesquels la municipalité reste très discrète, c’est se moquer des électeurs quand le meilleur que l’on peut espérer obtenir, c’est d’identifier des délinquants et de les arrêter des semaines ou des mois après les faits.

Pour les connaisseurs de la vidéosurveillance, seule une surveillance en temps réel par du personnel capable de déclencher des interventions rapides sur le terrain et d’interpeller les délinquants pendant ou tout juste après leurs actes peut réduire le niveau d’insécurité sur la voie publique.

Si la méthode qui consiste à assurer une présence de personnel qualifié 24h/24 et 7j/7 devant les écrans de surveillance et à relier les postes de surveillance à des effectifs sur le terrain est évidemment plus coûteuse, surtout la nuit, que celle qui est associée à la vidéosurveillance en mode différé, elle présente au moins un avantage : son effet dissuasif est évident, sa productivité est réelle, ses résultats opérationnels sont garantis.

Si Maryse Joissains n’est pas capable de comprendre un raisonnement aussi simple, elle va devoir s’en expliquer. Surtout après la mise en place des 38 caméras quand les délinquants en auront pris acte pour agir autrement et ailleurs et que des constats d’actes de délinquance auront été effectués "le lendemain", en temps et argent perdus."

1 mars 2007

Procès perdu : Joissains doit rembourser les frais

J'ai demandé au maire, lors du conseil municipal de février, si elle comptait rembourser les frais occasionnés par son procès perdu contre Le Nouvel Observateur. Sa réponse n'en a pas été une. Elle a prétexté que je faisais des attaques personnelles, une façon de botter en touche. Je persiste à dire qu'elle a entraîné son équipe à l'autoriser à lancer une action en justice pour obtenir "réparation" d'une atteinte en son nom propre aux frais des Aixois. Nous l'avions mise en garde contre cette dérive. Le tribunal lui a récemment renvoyé le bâton. Voici le principal article du "Spécial Aix" de 12 pages publié en décembre 2005 par le magazine, qui n'a donc pas été condamné.

nouvelobs

Maryse Joissains est-elle à la hauteur ?

L’ascension de son mari, maire de la ville, avait été brisée net par une affaire d’abus de bien social. Vingt ans plus tard, elle – dans la lumière – et lui – dans l'ombre – sont revenus au pouvoir. Mais, entre l’inévitable rancœur qui a mûri deux décennies durant, la fusion-confusion familiale et la difficile gestion d’une ville dont la population a triplé en cinquante ans, Maryse Joissains-Masini a du mal à naviguer droit.

Le mari a pris l’habitude d’entrer sans frapper. Que madame soit seule assise derrière son bureau ou en compagnie d’un des plus gros notables de la ville, peu importe, le voilà qui surgit dans l’embrasure de la porte et se campe à côté de la photo géante du président Chirac. Après, c’est presque comme un rituel, elle le sermonne, histoire de ... : "Je t’ai déjà dit de ne pas entrer ainsi dans mon bureau quand je suis en rendez-vous". Lui prend l’air las du boss dont le petit personnel aurait des velléités d’insoumission. Il repart au bout de cinq minutes de chamailleries. Et cela dure comme ça depuis trois ans et demi.

A Aix-en-Provence, 25e ville de France, la mairie, c’est d’abord une histoire de famille. Avec, donc, Maryse Joissains-Masini, 62 ans, député-maire UMP, très brune dans sa jeunesse, très blonde aujourd’hui, croix scintillante qui jure avec le décolleté, Alain, le mari, 62 ans lui aussi, qui occupe le bureau juste à côté en tant que directeur de cabinet, indice de salaire 1272, le plus élevé de tout l’Hôtel de ville, Sophie, la fille, 35 ans, installée, elle, à quelques pâtés de maison de là, comme chef de cabinet à la Communauté d’agglomération du Pays d’Aix, dont maman est présidente. Et, le chien, Cendrillon, bâtard beigeâtre, trouvé errant un soir de Noël à Paris, et qui, désormais, garde le bureau du premier magistrat de la ville. "C’est sûr, il n’est pas très standing, mais vous savez, ce n’était pas dans mon plan de carrière de devenir maire". Un plan de carrière ? Bien mieux que ça.

En mars 2001, personne n’aurait misé un copeck sur la victoire de la dame. Il y avait trois listes de droite en compétition et tous les sondages étaient formels : c’est le maire sortant, Jean-François Picheral, sénateur socialiste et médecin radiologue de son état, qui allait remporter les élections. Mais voilà, au 2e tour, les trois listes de droite ont fusionné, le candidat du Front National s’est désisté et Maryse Joissains a raflé 50,61% des voix à la surprise générale. Certes, le tout a donné une "équipe hétéroclite, faite de bric et de broc, et plutôt de broc" (dixit André Guinde, conseiller général PS) et l’unité a fait long feu (l’UDF François-Xavier de Peretti, une des trois têtes de liste, intronisé troisième adjoint, s’est assez vite vu retirer sa délégation). Mais le lendemain, lorsqu’elle réunit, pour la première fois son conseil municipal, dans la salle des Etats de Provence, au premier étage de l’Hôtel de ville, Maryse Joissains, juste avant d’envoyer l’air de la Marseillaise, peut résumer ainsi sa victoire : "Cette place, je l’ai payée par le sang".

Beaucoup d’Aixois (20 000 nouveaux arrivants en vingt ans) ne savent même pas alors de quoi elle parle. Mais parmi les 55 élus, tout le monde a bien évidemment en tête ce qu’on appelle, ici, l’affaire Joissains. Le couple l’a racontée à sa façon, en 1995, dans un livre écrit à quatre mains et baptisé "Sang et or" : "Depuis l’élection de François Mitterrand (...), nous n’étions plus dans un Etat de droit (...). Tout était possible, y compris la condamnation d’innocents pour justifier des stratégies".

Cela se passait au début des années 80. A l’époque, ce n’était pas Maryse qui était maire d’Aix-en-Provence, mais Alain. Il avait tout juste 40 ans. Fils d’un résistant du réseau Alliance, mousse dans sa jeunesse, engagé volontaire en Algérie à 17 ans, docker sur le port de Toulon pour payer sa capacité en droit, avocat inscrit au barreau d’Aix, jeune loup du Parti radical, un temps même attaché au cabinet de Jean-Jacques Servan-Schreiber, éphémère ministre de la Réforme sous Giscard...

L’ascension du maire d’Aix est brisée net un jour de janvier 1983, par un article du "Canard Enchaîné" où il est écrit noir sur blanc qu’il a fait construire une villa à son beau-père, Roger Charton, grâce aux fonds destinés au CES Saint-Eutrope, sur les hauteurs de Saint-Antonin-sur-Bayon, à quelques centaines de mètres de la propriété de Gaston Defferre. Alain Joissains sera finalement condamné en appel à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 150 000 francs d’amende pour complicité de recel d’abus de biens sociaux. Le père de Maryse se tirera une balle dans la tête. Adieu le pouvoir et la gloire, adieu la mairie, adieu aussi le barreau d’Aix-en-Provence, jamais réintégré par Joissains...

"La famille a vécu pendant vingt ans en rongeant son frein et avec une soif de revanche formidable, indique un opposant. Ils ont cru un moment pouvoir encore tirer les ficelles en faisant élire, à la mairie, au printemps 1983, un homme "à eux" : Jean-Pierre de Peretti della Rocca, un type un peu fada qui disait voir la Vierge et faisait entonner le "Coupo Santo", l’hymne provençal, en Conseil municipal. Mais "Judas", comme le couple l’a rebaptisé dans son livre, les a vite reniés et a même retiré à Maryse sa délégation de première adjointe. Ils ont été bafoués, meurtris, humiliés... "Alors, vous imaginez bien que lorsqu’ils sont revenus, par le plus grand des hasards, aux commandes de la ville, rien ne pouvait se passer de manière totalement sereine et professionnelle".

Maryse Joissains, elle-même, le reconnaît : "Oui, c’est une revanche d’être assise là aujourd’hui". Elle vous reçoit à la bonne franquette, dans son bureau au premier étage de l’Hôtel de Ville, qu’elle a fait repeindre de couleurs vives et où elle a installé le drapeau provençal, en plus du français et de l’européen. Elle vient se poser sur une petite chaise tout près de vous, en laissant vide son fauteuil de maire de l’autre côté du bureau ("c’est plus convivial"), le buste penché en avant, les mains posées sur les genoux, le gros mot toujours au bout de la langue... Maryse Joissains n’a pas été élevée cours Mirabeau, mais cours Lafayette, à Toulon.

Fille unique de militants communistes et sans le sous – son père a même été garde du corps occasionnel de Maurice Thorez –, c’est grâce à une bourse qu’elle a pu décrocher une capacité en droit et devenir plus tard avocate des parties civiles dans le procès du sang contaminé, mais elle a "gardé (son) franc-parler", comme elle dit. "En tant que femme politique, elle est complètement iconoclaste, reconnaît un journaliste de "La Provence". C’est un personnage à la Pagnol, une Madame sans gêne qui aurait pu être cantinière sous Napoléon, qui souhaite la bonne année à Jean-Louis Debré quand elle intervient à l’Assemblée, balance du "t’es couillon" au ministre de la Justice, Dominique Perben, et dit "je prends le taureau à bras le corps"... ".

Il y a eu aussi la fois, en décembre 2003, où elle a déclaré à "La Provence" : "Tout ça, ce sont des manœuvres de petits morpions qui me mordent les fesses". Les morpions en question : les quinze élus de l’opposition de gauche, mais aussi de droite, dont l’UDF François-Xavier de Peretti, qui venaient de réclamer une mission d’information sur le personnel municipal, après plusieurs vagues d’embauches jugées non nécessaires (150-200 personnes seraient concernées) et à des frais de personnel atteignant désormais le chiffre record de 56% du budget de fonctionnement. Le maire était rentrée ce jour là dans une colère noire et avait dit niet à la mission.

Parce que les coups de sang de Maryse Joissains-Masini font désormais partie de l’ordinaire du conseil municipal. Hurlements, insultes, micros coupés... "On baigne dans le chaos le plus total, soupire Cyril Di Meo, conseiller municipal et communautaire vert. Elle confond opposant et ennemi, elle ne supporte pas la contradiction et part tout de suite au quart de tour. Dès que l’un d’entre eux émet une critique ou pose une question qui la dérange, elle le traite d’incompétent et d’irresponsable. Et c’est la même chose avec le personnel de la mairie : on est avec elle ou contre elle".

Sans oublier, en coulisses, Alain Joissains – au côté duquel, sur le plan de la suspicion, Maryse serait une enfant de cœur – qui fait monter la moutarde. C’est lui qui se charge, dit-on, de constituer des dossiers sur les agents municipaux et d’intimider ceux qui ne marchent pas au pas. Lors d’une réunion de préparation pour la mise en place des conseils de quartier, qui a été plus que laborieuse, le suspicieux mari aurait même dit à un élu : "Tu ne veux pas qu’en plus du fusil, je te donne les cartouches ?".

Bref, depuis le retour du couple, l’ambiance est plutôt tendue dans les couloirs. La liste de ceux qui ont été poussés vers la sortie s’allonge de jour en jour : le directeur des ressources humaines, la directrice de l’Association des crèches de la ville, le directeur adjoint de l’Aupa (l’Agence d’urbanisme du Pays d’Aix), le directeur de la culture, plusieurs responsables du Centre communal d’action sociale... Et on a compté pas moins de cinq directeurs généraux successifs en trois ans à la tête de l’OPAC Pays d’Aix Habitat. C’est d’ailleurs ce que fustige un rapport de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (MILOS) de décembre 2003, qui pointe aussi, entre autres dysfonctionnements, les "anomalies et irrégularités" dans les dossiers d’attribution de logements (absence d’avis d’imposition, situation familiale non précisée... ) et les "multiples interventions" de la mairie dans l’octroi d’appartements comme dans la gestion du personnel "qui portent une atteinte grave aux modalités de fonctionnement". Avec, en annexes, une poignée de lettres signées du maire et qui réclament ni plus ni moins que l’embauche de Mr X pour le poste de contrôleur de gestion ou celle de Mme Y pour s’occuper des réclamation des locataires.

"La gestion de la ville a été confisquée par un clan familial, résume François-Xavier de Peretti. Maryse Joissains a fait beaucoup de promesses pendant sa campagne électorale qu’elle n’a finalement pas tenues, comme la gratuité des transports collectifs. La plupart des grands projets en cours, le Centre Chorégraphique National, la nouvelle salle de spectacle, la rénovation du Musée Granet, les constructions immobilières de Sextius-Mirabeau et de la Duranne datent de l’ancienne équipe municipale. Tandis que les problèmes qui obèrent gravement l’avenir de la ville, dont la population a triplé en un demi-siècle, comme celui du logement ou des transports ne sont pas pris à bras-le-corps. Tout cela témoigne quand même de beaucoup d’amateurisme". Quand il ne s’agit pas carrément de libertés avec la législation. C’est ainsi que le sous-préfet a demandé à l’équipe municipale de présenter à nouveau, au printemps dernier, le compte administratif 2003 qui, lors du précédent vote, ne contenait ni les bilans de l’Opac, ni ceux du Centre Hospitalier des trois dernières années. Il a aussi réclamé que la mairie revoie sa copie sur la question du régime indemnitaire des agents titulaires et stagiaires, adopté en juillet, et dont certains points (notamment les primes hors critères légaux) étaient en contradiction avec le statut de la fonction publique territoriale.

"Le problème, résume un journaliste local, c’est que Maryse Joissains est coincée de partout, comme on dit ici. Elle n’est pas reconnue par le monde politique, elle n’est pas acceptée par la bourgeoisie aixoise, elle ne dispose pas d’une majorité solide au sein de son conseil municipal et ne gouverne qu’avec une poignée de fidèles, son mari, Jean Chorro, Gérard Bramoullé, Henri Doglione, elle est de plus en plus en plus isolée à la Communauté d’agglomération où les petites communes lui reprochent de pomper les finances au profit de sa ville et doit en plus se coltiner un conseil général et un conseil régional de gauche. Du coup, on peut vraiment se demander si elle ne va pas exploser en vol."

Côté opposition, on commence effectivement à croiser les doigts au fur et à mesure que se rapprochent les municipales de 2007. Le socialiste Michel Pezet, ancien dauphin de Gaston Defferre, a même commencé à tester ici et là sa candidature. Il faut dire qu’aux dernières cantonales, en mars, la droite s’est pris une sévère raclée. Le socialiste André Guinde, conseiller général sortant (du canton Aix-en-Provence Sud-Ouest), a battu à plates coutures Stéphane Salord, deuxième adjoint et candidat officiel de la mairie. Idem pour Alexandre Medvedowsky, ancien adjoint de Jean-François Picheral, le précédent maire, qui se représentait, lui, dans le canton de Peyrolles, situé sur la Communauté d’agglomération. De mémoire d’Aixois, c’était la première fois depuis 1978 que la gauche remportait des élections dans le coin sans triangulaire.

Comment Maryse Joissains-Masini a-t-elle réagi ? Elle s’était déjà fait remarquer, dans le passé, par ses "perles" ultra-droitières : elle avait ainsi porté plainte contre X au moment du conflit des intermittents et de l’annulation du Festival international d’art lyrique, rédigé une loi qui mettait les demandeurs d’emplois et les RMIstes à disposition des communes pour des travaux d’intérêt général et co-signé une autre pour le rétablissement de la peine de mort dans les cas d’actes de terrorisme. Ce qui avait fait se dresser les cheveux de plus d’un Aixois... Mieux encore, cette fois, au lendemain des cantonales, elle aura ce mot dans la Provence : "Je constate que la droite est majoritaire si l’on englobe les voies du Front National". On dit, ici, que c’est son mari qui lui sert de professeur en politique...

Nathalie Funès

28 février 2007

Vers la fermeture de l'ouverture du dimanche ?

ouvert_ferme

L'idée avancerait-elle enfin ? La raison aurait-elle retrouvé la voie du droit ? Le rapport du Conseil économique et social présenté lundi a déconseillé l'autorisation de l'ouverture des magasins le dimanche, mais propose un aménagement des règles.

Celui-ci préconise de "maintenir le principe du repos dominical pour les salariés" tout en estimant des "aménagements" utiles, ceci pour éviter que cela n'implique, par ricochet, des “modifications substantielles dans l'organisation et le fonctionnement de la société en impliquant nombre d'autres professions (crèches, services de logistique et de maintenance...)".

Toutefois, le rapport insiste sur la nécessité d'harmoniser des règles, qui, au fil du temps et des dérogations à répétition – le CES en a recensé 180 dont certaines seraient discrétionnaires (restauration, fleuristes...) – sont devenues illisibles et contradictoires.

A titre d'illustration, dans l'Hérault, seuls les magasins de moins de 300m2 ont le droit d'ouvrir le dimanche. Ainsi, les conseillers recommanderaient, par exemple d'autoriser 5 dimanches sur la base du volontariat, sauf dans les zones touristiques, où cette autorisation serait illimitée.

Ce rapport avait été demandé en pleine la bagarre juridique (centre commercial Usines Center des Vélizy, Yvelines, Plan de Campagne). En décembre, le ministre du Commerce Renaud Dutreil avait proposé une loi sur le commerce après l'élection présidentielle, assouplissant notamment les ouvertures de magasins le dimanche.

Mais dans le cas de Plan de Campagne, il avait d'abord annoncé qu'il ferait respecter le code du travail avant de faire trois grands pas en arrière et de laisser le Préfet de région prendre des décisions illégales.

Allez, plus que deux mois pour licencier ces hors-la-loi.

28 février 2007

ISF et ASSEDIC sont dans un bateau…

noyadesOn a beau maquiller les chiffres, on peut leur faire dire ce qu'on veut, la réalité finit toujours par s'imposer. Qui peut encore croire les annonces trafiquées du gouvernement ? Non, le chômage ne baisse pas. Non, tous les chômeurs ne sont pas bien traités. Les témoignages ne manquent pas autour de nous pour se rendre compte du désarroi profond des laissés-pour-compte.

Moins d'un chômeur sur deux serait indemnisé par l'assurance chômage (Unedic), selon le collectif "Les Autres chiffres du chômage" (ACDC), qui dénonce un recul de l'indemnisation depuis 2003.

Fin 2006, seuls 47,5% des chômeurs, toutes catégories confondues, étaient indemnisés par l'assurance chômage, contre 54% en novembre 2003, selon ACDC, qui cite des chiffres de l’Unedic corroborés par l'ANPE. Celle-ci, dans une note de conjoncture du 16 novembre 2006, indiquait aussi que moins de la moitié des demandeurs d'emploi étaient indemnisés par l'Unedic en juin 2006.

"Il serait normal que tous les chômeurs qui ont cotisé soient indemnisés. Or ce n'est pas le cas," affirme le Réseau d'alerte sur les inégalités et membre du collectif d'associations et de syndicats. Les jeunes, les femmes et les salariés les moins qualifiés sont les moins bien indemnisés, non en raison "d'une discrimination explicite", mais du fait qu'ils ont plus que les autres des emplois précaires et de courte durée, et cotisent donc moins.

Cette évolution est liée au tour de vis donné par l'Unedic en janvier 2003. L'indemnisation pour ceux qui ont travaillé moins de six mois a été supprimée et, pour les autres, la durée maximale d'indemnisation a été fortement réduite à 23 mois (sauf pour les 50 ans ou plus).

"Depuis 1979, pas moins de six réformes ont progressivement réduit les droits à indemnisation, et le RMI sert de plus en plus de voiture-balai", déplore le collectif, selon lequel l'indemnisation moyenne d'un demandeur d'emploi par les Assedics reste "faible, environ 80% du Smic". Pas de quoi tenir la tête hors de l'eau.

Publicité
27 février 2007

Les liens du sens

Pour les visiteurs curieux et avides d'en savoir toujours plus sur des sujets évoqués précédemment sur mon blog, voici des liens directs d'accès à des informations concernant :

Le rapport 2007 sur l'état du mal logement en France

deux versions : lecture rapide ou texte intégral

http://www.fondation-abbe-pierre.fr/rml.html

Le blog de Claude-Marie Vadrot

un blog décapant à la langue verte

http://horreurecologique.blogspot.com

Le site officiel de Christiane Taubira (PRG)

vidéos, interviews, textes, parcours, engagements

http://www.christiane-taubira.org

27 février 2007

Un César en forme de bâton

Pascale_FerranLe conflit des intermittents du spectacle terminé ? Pas vraiment. Samedi, à la remise des César, la gagnante du meilleur film a rappelé que leur statut fait toujours l'objet d'une polémique.

On s'en souvient, le conflit a connu son pic à l'été 2003 (bientôt un quinquennat !) avec l'annulation de plusieurs manifestations dont le Festival d'art lyrique d'Aix et le Festival d'Avignon.

De report en report, de fausses concertations en coups tordus, le gouvernement s'est laissé dicter sa loi par les exigences du Medef. Sa "réforme" n'est évidemment pas satisfaisante.

Ce n'est pas un cas isolé. Comment ne pas y voir clairement la même "logique" que pour le CPE, les gros accrocs au Code du travail pour y introduire la flexibilité et la précarité et, cynisme jusqu'au-boutiste, la casse programmée du Code lui-même.

Mettant en avant la douloureuse situation des intermittents, Pascale Ferran s'est lancée dans une défense de la spécificité française. Le statut des intermittents "unique au monde et pendant longtemps remarquable (...) permettait d'atténuer un peu la très grande disparité des revenus dans les métiers artistiques", a dit la cinéaste. Or il est en train de "passer d'un système mutualisé à un système capitalisé", ce qui "change tout".

La lauréate en a profité pour élargir le débat aux enjeux publics de la culture et notamment pour le cinéma. D'une voix posée mais ferme, elle a poursuivi par une attaque du mode de financement des films et plaidé pour une politique active en faveur de la culture.

Elle a incriminé la "fracture récente" qui s'insinue entre "des films de plus en plus riches, et des films extrêmement pauvres". Ce décalage croissant "trahit l'héritage des plus grands cinéastes français".

"Peut-être est-il temps de se battre méthodiquement pour refonder les systèmes de solidarité mis à mal et restaurer les conditions de production et de distribution de films qui, tout en donnant à voir la complexité du monde, allient ambition artistique et plaisir du spectacle", a-t-elle poursuivi.

"Nous n'y arriverons pas sans une forme de volonté politique, d'où qu'elle vienne", concluant avec ironie : "Rassurons-nous, il reste 55 jours aux candidats à l'élection présidentielle pour oser prononcer le mot “culture".

Son intervention a été très applaudie.

27 février 2007

Accès à l'emploi : les préjugés font la vie dure

Acte_citoyen

"C'était pour un stage de mécanique. J'ai d'abord amené un jeune black. Il n'a pas été pris. Puis, j'ai accompagné un blanc et ça a fonctionné", confie un travailleur social. "La discrimination existe à Aix, même pour trouver un stage".

A défaut de résoudre les problèmes, le colloque organisé vendredi par l'association L'Acte Citoyen a au moins permis de mettre en lumière la face cachée et hypocrite, pour ne pas dire plus, de l'injuste réalité vécue par de nombreuses catégories de personnes.

Tout est bon pour les rejeter : on stigmatise la couleur de leur peau, leur patronyme, leur handicap ou leur âge. Les préjugés ont la vie dure. Que dire des difficultés administratives et techniques rencontrées par les initiateurs eux-mêmes pour mettre en œuvre cette première journée de débats intitulée "Osmos 2007" à laquelle ont participé environ 150 personnes.

Les échanges du matin ont fait apparaître les obstacles concrets racontés par ceux qui les vivent. Hélas, les moyens existants pour les combattre, présentés par la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations à l'emploi et pour l'égalité), semblent bien insuffisants pour les éradiquer.

Le public a eu l'embarras du choix pour se forger une idée. Des courts métrages ont montré la force désespérée de certains témoignages enregistrés à Marseille auxquels se sont ajoutées les prises de parole concordantes, courageuses et dignes de jeunes s'exprimant à partir des gradins sur leurs propres expériences.

Il est regrettable que l'après-midi un seul représentant de société soit venu débattre, en présence d'une seule représentante syndicale, alors qu'une "charte de la diversité dans l'entreprise" a été signée par une centaine d'entreprises.

Pour enfoncer le clou, la journée s'est achevée sur une scène surprenante de théâtre dansé. Sur fond musical, des voix égrenaient des articles du Code du travail… en rupture totale avec les droits bafoués au quotidien.

L'association L'Acte citoyen ne semble pas découragée. Les responsables ont annoncé qu'ils allaient poursuivre leur travail de terrain et donner une suite à cette initiative en 2008.

26 février 2007

Les coups lisses de Sarkopolis

Avec Henri IV, le dimanche, c'était poule au pot. Avec Sarkozy, chaque jour, c'est poulets plein pot. Il aime tellement ça qu'il en fait même une cure à très haute dose. Comme ministre, il ne se déplace jamais sans deux ou trois gardes du corps et des escadrons entiers de policiers. En tant que candidat, il reste ministre. Pourquoi se priverait-il des moyens de l'Etat quand ce dernier est entre ses mains ? Ainsi, depuis quelques semaines, le quartier de la rue d'Enghien connaît un impressionnant déploiement censé protéger le siège du candidat au n° 18.

Voici ce qu'on voit à Sarkopolis :

SARKO1SARKO2SARKO3

                ça…                             plus ça…                   et puis aussi ça…

(Clic sur les images pour agrandir)

On dénombre 3 cars et 10 fourgonnettes de la police et des CRS. A ce dispositif léger, s'ajoutent quelques autres camionnettes (entre 2 et 4 selon les jours), aux extrémités de "sa" rue, et quelques voitures banalisées, reconnaissables lorsqu'elles arborent leur gyrophare bleu.

On y remarque aussi des hommes en bleu à tous les coins de rue, la circulation régulièrement bloquée pour que les voitures officielles puissent emprunter les sens interdits afin de gagner une minute ou deux et des concerts de sirènes lorsque le "grand" homme déplace son auguste personne. Combien sont-ils ? 100 ? 150 ? Est-on rassuré ? Non, la campagne présidentielle de Sarkozy ne coûtera pas une fortune à l'UMP. Le Ministère de l'Intérieur est là pour régler quelques factures !

Et que martèle "Monsieur-tout-devient-possible" qui, contrairement aux apparences, se soucie beaucoup des dépenses publiques et donc de nos portefeuilles ? "Nous ne pouvons rester le pays d'Europe où la part des dépenses publiques dans la richesse nationale est la plus importante. Il faut donc dépenser mieux et moins. (...) Le problème du nombre de fonctionnaires doit être posé." Dépenser mieux, c'est donc dépenser pour sa protection privée quand il ne fait pas son boulot de ministre.

"Dans un pays comme le nôtre, où les dépenses des pouvoirs publics représentent 54 % de la richesse nationale, l'échec économique et social est garanti si les dépenses sont mal orientées." A moins qu'il ne veuille repousser une insurrection généralisée, ce monstrueux attirail paraît légèrement disproportionné pour dissuader 3 sans-papiers de manifester devant son bureau. Espérons qu'il "orientera mieux les dépenses" s'il est élu.

"La France qui se lève tôt le matin, la France qui travaille, la France qui paie ses impôts, elle est aussi attachée à voir que l'argent public soit utilisé avec l'efficacité maximale." Pas d'inquiétude, c'est efficace : pas un seul vol de sac à mains sur le boulevard depuis l'arrivée de la "milice".

"On ne paie pas des fonctionnaires de police pour qu'ils jouent au basket avec des jeunes." Mieux vaut les payer à lanterner sur le trottoir à ne rien foutre. "Il faut en finir avec les pratiques monarchiques de Ve République." No comment. Qui parle ? Le ministre ou le candidat ? Sûr que s'il est élu, il cumulera aussi le rôle de Ministre de l'Intérieur.

Pour finir, ce petit bijou paru dans Le Nouvel Observateur :

"Dès le premier jour, la rue d'Enghien est mise sous haute surveillance policière. Dans la foulée, tous les habitants des trois immeubles qui font face au QG reçoivent une étrange enveloppe saumon, sans cachet de la Poste. A l'intérieur, une lettre, datée du 15 janvier, leur demande de répondre au plus vite à un recensement de sécurité. On leur communique un numéro de téléphone. Au bout du fil, un policier questionne : nom, prénom, date de naissance. Au cours de la conversation, le policier se fait plus précis. Il suggère à son interlocuteur de ne pas recevoir de paparazzi chez lui, évoque avec lui les dangers terroristes, la présence d'un éventuel sniper planqué sur les toits. En quelques minutes, l'habitant de la rue d'Enghien est mis sous pression. Le voilà devenu un riverain fiché par la police. En fait, le fonctionnaire est un agent du service Enquête des Renseignements Généraux de la préfecture de Police de Paris..."

Sarkozy, utiliser les RG à son compte ? Mais enfin, c'est ridicuuuuule !

(Merci aux correspondants qui m'ont fourni ces informations)

25 février 2007

Ni déprimé… ni comprimé…

Dans une brève teintée d'humour, La Provence cite en bas de page une de mes "petites phrases" comme on dit : "Je me suis payé le luxe de regarder quatre heures du conseil municipal de Marseille sur Internet".

Commentaire du journal : "Faut-il être déprimé pour s'adonner à une occupation pareille…"

Ben, non ! Rien ne vaut la primeur de l'actualité en direct intégral ! C'est quand même mieux que des infos partielles et comprimées le lendemain, quand ce n'est pas trois semaines après. Ou, pire, passées carrément... sous silence.

Publicité
Publicité
Suivre sur Twitter
Publicité