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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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16 octobre 2008

La Marseillaise, c'est pas fait pour les stades !

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Attention, article mal élevé !

Mais que viennent faire les hymnes nationaux dans les stades ?

Amer constat. Les gros clubs sportifs sont devenus de bien cyniques machineries à fric destinées à dépouiller de braves gens pour engraisser les sponsors, les joueurs et les médias. Tous les moyens sont bons, y compris jusqu'à usurper des valeurs républicaines censées conférer aux matches un décorum martial signifiant que la survie de l'espèce est en jeu.

Qui ne voit à quel point on conditionne les esprits pour échauffer les sens ? Dès lors, que peut-on attendre de pire que l'irrespect ?

Il y en a marre de ces "unes" quotidiennes, racoleuses et tyranniques des médias. Marre de l'exploitation des foules. Marre de l'abêtissement provoqué des supporters. Marre des interviews crétines à ras de pelouse des dirigeants, des joueurs et des fanas. Marre des commentaires psychotiques sur la tendinite de machin ou les crampons de truc-chose quand on laisse tant de gens crever de faim et de froid sur les trottoirs.

Marre de ces compétitions encadrées par des centaines ou des milliers de policiers. Marre du dopage sous toutes ses formes. Marre des joueurs achetés et vendus comme des marchandises. Marre de ceux qui prétendent représenter leur pays ou leur ville mais s'en vont jouer de longues saisons dans des équipes extérieures (le marseillais Zidane n'a jamais fait partie de l'OM).

Marre de leurs extases à deux balles. Marre de les voir cracher par terre. Marre de leurs trois mots de vocabulaire plein d'insultes. Marre de les entendre parler de "mental" quand ils sont rémunérés jusqu'à point honte. Marre du clinquant de leurs bagnoles et de leur bling-bling. Marre de les voir vampiriser les écrans de pub avec leur air benêt.

Marre de la traite organisée des gamins et des mirages qu'on leur fout dans la tête. Marre qu'on confonde tout avec tout et qu'on fasse lire la lettre de Guy Môquet à ces ombres de combattants. Marre de la Légion d'honneur sacralisant le type qui donne le moindre coup de pied dans un ballon. Marre qu'on glorifie ces héros de pacotille à pied d'égalité avec ceux qui sont morts sur d'autres terrains, pour notre liberté, sans Marseillaise, sans décoration, ni sépulture.

Stop les hymnes dans les stades ! Qu'on leur fasse chanter la danse des canards (et je reste poli, en tout cas, plus que le président de la République) !

Ouf, ça soulage !

Sur le même thème, voir l'article "La peste sportive" : http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/10/07/10856164.html

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7 octobre 2008

La peste sportive

gif_nageur

Bon, aujourd'hui, je me jette à l'eau. Je sens que je prends le risque de perdre des lecteurs mais, tant pis, je n'ai pas envie de me gêner.

Une nageuse vient mêler ses larmes dans les eaux de Marseille et voilà qu'on nous bassine de flots de commentaires dégoulinants d'admiration béate. Elle vient, dit-elle, d'avoir un "coup de foudre" pour les ondes méditerranéennes – aïe, gare, s'il se termine comme tous ceux qu'elle a eus avant – mais celui-ci est assorti d'une bouée avec rémunération anticipée. Bien sûr, devant tant d'amour déclaré, on a envie de boire ses paroles.

Pourtant, là, on sent que beaucoup ont à y gagner et que le sport dans tout ça, c'est secondaire. Les prédateurs ont monté l'affaire. Ils ont guetté la proie, une qui génère beaucoup de remous sur sa personne, et l'ont prise dans leur cercle. Il y a donc du fric à se faire et du papier à vendre. Pas un seul mal de genou (le claquage de cerveau, c'est plus difficile) qui ne sera exploité, comme pour les footballeurs. Pas un seul moment de déprime qui ne sera filmé, comme pour certains artistes qui viennent pleurnicher sur leur passé d'alcoolo ou de camé.

En une semaine, avec l'arrivée de la naïade olympique, oui, oui, à Marseille tout doit être olympique, on sait déjà ce qui nous attend chaque jour : une bonne rasade d'infos futiles et d'interviews ras-le-bonnet, et puis la tasse jusqu'à la nausée. Une vraie tyrannie, quoi.

Mauvaise coïncidence, ce même jour, on apprend que deux nouveaux cas de dopage ont été détectés au Tour de France. Pendant ce temps, les petits sportifs amateurs rêveront sur le banc de touche et oublieront qu'on leur mégote les moyens pour pratiquer sainement leur activité préférée. Le message politique est clair : il faut des machines à fantasmes, des élites qui écrasent tout. Les miséreux peuvent retourner dans leurs vestiaires, quand ils en ont, et noyer leur chagrin dans leurs larmes, s'il leur en reste.

Tiens, la mécanique est si bien rodée que même le ministre de l'éducation a songé à offrir des médailles aux écoliers qui surnagent, les autres peuvent couler…

J'ai trouvé plus virulent que moi. Voyez plutôt cet article paru dans Siné Hebdo du 17 septembre 2008, signé Jean-Marie Brohm. Ça défoule…

"La peste sportive "

Depuis la coupe du monde de football gagnée en 1998 par les "Bleus", l'hystérie sportive n'a cessé de gagner du terrain en France. Hommes politiques et jour­nalistes, artistes de variétés et stars du show-biz, écrivains et "grands penseurs de notre temps", tous ont entamé le couplet mystificateur de la "France qui gagne", de la France qui "chante la Marseillaise", tous - socialistes en tête - ont succombé à l'idolâtrie d'un Zidane au salaire pharaonique, tous se sont faits les chantres extasiés des mercenaires en crampons, experts en coups de boule et tacles assassins, tous ont "vibré" avec les olas des meutes de supporters enragés.

Et tant pis pour le tribalisme, le nationalisme, le chauvinisme, la haine xénophobe, le racisme, pourvu qu'on ait l'ivresse du ballon rond ! Après l'horreur footballistique, on a eu droit à la crétinisation du rugby organisée par la bande à Sarkozy (Laporte and Co) lors de la coupe du monde en octobre 2007 où l'équipe française des néandertaliens, aurochs, béliers et mammouths a pris une bonne raclée de "caramels", "cravates" et "plaquages à retar­dement" devant les joueurs de Sa Gracieuse Majesté, eux aussi mons­trueux crânes d'obus.

Pendant les jeux de la honte à Pékin, en août 2008, un incessant matraquage médiatique a intensifié jusqu'à la nausée la massification totalitaire de l'espace public par la propagande sportive.

Impulsée par toutes les agences idéologiques du libéralisme, la seule question qui ouvrait les JT était : la France, combien de médailles ? Pour une poignée de quelques breloques d'or, d'argent ou de bronze, soigneu­sement comptabilisées, on a donc eu droit à l'indécente exhibition de quel­ques spécimens de cogneurs à la mine déconfite par la défaite, de squales humains ruisselants de "lar­mes de bonheur", de spadassins ahuris, de nageurs gonflés comme des canots pneumatiques ou de handballeurs abrutis par les beuglan­tes de la victoire.

Entre-temps, il a encore fallu subir la farce grotesque des dupés-dopés du Tour de France, les ahanements obscènes des joueurs de tennis à Roland-Garros et Wimbledon et, bien sûr, les tourni­quets de la Formule 1 sur TF1.

"La monstrueuse mécanique du divertissement", pour reprendre l'ex­pression de Theodor W. Adorno, a ainsi trouvé dans le sport-spectacle multinationalisé une inépuisable source de chloroformisation des consciences et de dépolitisation. Le "tous ensemble" des luttes socia­les tend maintenant à être confondu avec l'union sacrée autour de "nos champions" qui, bien évidemment, puisqu'ils le jurent, ne sont ni dopés ni adeptes de l'exploit tarifé, mais d'honorables citoyens que l'on accueille comme des légionnaires romains de retour de campagne et que Sarkozy, lui-même petit jogueur au style de hamster hargneux, décore à l'Ëlysée comme des "Français exemplaires".

A part cela, la peste sportive n'a rien à voir avec la politique !

10 septembre 2008

Quand l'info racole sans vergogne à coup d'émotions

emotion

Quelle que soit la nature de l'événement, grave ou léger, les médias ont pris la très fâcheuse habitude de travestir toute information en choc émotionnel. Cet été, un pas de plus a été franchi dans le sensationnalisme. Il y a là quelque chose de manipulateur et de malsain.

La guerre en Afghanistan, le coup de force en Géorgie, les deux faits majeurs qui ont fait la une, ont libéré tous les mauvais instincts des médias. Il n'y a quasiment plus aucune nouvelle qui ne soit présentée de la sorte. Betancourt, les enfants tués, les bébés morts de chaleur dans des voitures, les accidents, le foot, les J.O., les élections américaines, les saloperies des et sur les stars, les bandes annonces des programmes télé, le moindre fait divers, tout y passe et la liste est sans fin.

Tout est traité par le biais de l'émotion. D'ailleurs, les expressions ne manquent pas pour exploiter à fond le filon : "beaucoup d'émotion…, grande émotion…, riche en émotions…, que d'émotion…". Autrement dit, nul n'est censé comprendre une information sans être en état de secousse tellurique à faire sortir les tripes.

Les journalistes et les commentateurs ne sont plus seulement ceux qui rapportent les faits mais aussi ceux qui tentent de vendre la marchandise en nous prenant par les sentiments. On scénarise, on met en scène, on théâtralise, on dramatise. Emotion sur commande, émotion imposée, obligation d'émotion.

On nous dit ce qu'il faut ressentir sur l'instant, on nous assène le type formaté de réaction que nous devons avoir. On nous intime l'ordre de pleurer avant de comprendre ou pour éviter de se poser trop de questions. Il ne manque plus que les pleurs enregistrés comme les fous rires factices des émissions télé. Tout est transformé en piège à gogo, histoire de faire de l'audimat, de la vente et bien sûr du fric. Mais ce n'est pas tout.

Ce qu'il y a de plus redoutable, lorsque l'émotion se substitue au raisonnement, c'est que tout se brouille, le détail noie le contexte, les liens de cause à effet s'estompent et l'information perd du sens. On attend de nous des réflexes, pas de la réflexion.

Voulez-vous que je vous dise ? Cela ressemble aux méthodes de bourrage de crâne de la pub : occuper tout l'espace pour susciter la réaction pavlovienne. La pub crée des chocs. Elle n'a que faire de notre discernement. L'info lui emboîte désormais le pas pour suivre sa pente racoleuse… Le porno n'est pas loin !

17 juillet 2008

Le Canard aussi se farcit Betancourt

canard_saga_betancourt

(Clic sur l'image pour agrandir)

Le Canard Enchaîné du 16 juillet 2008

15 juillet 2008

Betancourt : Ça tourne à la Farc…

Avertissement

Au risque d'aller carrément à contre-courant, voire de choquer,  ce qui suit n'a rien à voir avec la soupe médiatique déversée depuis six ans et plus particulièrement depuis le 2 juillet.

Est-il encore possible de parler méchamment contre l’air unanimiste de l’époque ? Difficile, dans un temps où l’on s’est persuadé que l’Histoire devait être morale et même gentille.

C’est cependant le défi que relève un journaliste de Montréal, sympathisant du Parti Québécois Radical (le PQR), obligé par les rigueurs de la censure canadienne d'écrire sous le pseudonyme de Laurent Jacques (comme celui de l'auteur "Caroline chérie"). Et puis, Claude-Marie Vadrot qui met au clair la scénarisation de la libération d'Ingrid Betancourt. Deux articles à lire assis, de préférence.

Lecteur

L'article de Laurent Jacques

Un journaliste qui aurait eu de l’humour, il en existe, aurait pu titrer, le 3 juillet au matin, "1211ème jour de liberté pour Florence Aubenas". Sans oublier, bien sûr, le nom de son chauffeur (quelque chose comme Saddam Hussein, mais ce n’était pas exactement cela), un nom que les journaux bien-pensants l’ayant publié mille fois ne se rappellent absolument plus.

Que n’avons-nous pas vu et entendu sur la libération d’Ingrid Betancourt, entre le 2 juillet vers 23h et le 5 juillet, date de l’interruption provisoire du tsunami compassionnel avant une très probable et très imminente résurgence ?

D’abord sur la nationalité de l’intéressée. Elle est à la fois colombienne et française, ce qui serait une assez plate réalité juridique, puisque les groupies de la belle otage ressuscitée ne semblent pas se demander comment de grands bourgeois peuvent vivre à la fois à Bogotá et à Paris avec, pour le faire, des moyens que leurs admirateurs ne soupçonnent même pas, assez plate double nationalité donc si ne se posait le problème du dosage.

Française ou colombienne ?

Plus ou moins française ? Plus ou moins colombienne ? A l’image de Mary Pierce, qui arbore une superbe natte elle aussi et qui se trouve être plutôt française lorsqu’elle gagne des tournois mais que le commentaire juge plutôt américaine si elle vient à perdre (le coup droit est français assurément, et le revers américain…), Ingrid Betancourt est d’autant plus française que son soleil monte vers le zénith. Sur ce sujet, elle a, au demeurant, le sens de l’opportunité. A sa sortie très spectaculaire de l’avion militaire qui la ramène de la jungle épouvantable, elle doit TOUT aux forces armées colombiennes ("une opération parfaite"), au pésident colombien (son pire ennemi politique) et à la Colombie ("mon pays").

A la sortie, moins spectaculaire mais convenablement médiatisée, de l’Airbus spécial qui la dépose à Villacoublay, elle doit TOUT à la France (qui a tout fait pour décourager l’opération militaire parfaite), aux Français ("vous êtes dans mon sang") et à Nicolas Sarkozy ("cet homme extraordinaire (que) je prends dans ma main", et qui ne fait rire personne…)

Que les présidents Uribe et Sarkozy restent cependant modestes. Aussi bien sur le tarmac de Catam que dans les innombrables entretiens qu’elle accorde à la presse (on commence à comprendre comment une personne capable de tenir tête pendant trois jours à une telle faune a pu résister dans la jungle pendant six ans), Ingrid la miraculée précise qu’elle doit TOUT à dieu. Même si le pésident français est disposé à croire qu’on parle encore de lui, il faut bien reconnaître que, sauf dans les micro-sectes, dieu n’a pas de nationalité.

Foin du chauvinisme, Madame Betancourt est citoyenne du monde et enfant de dieu ! Et nous avons pu voir, au nom de cet universalisme de pacotille, un ministre de gauche d’une république laïque, jouer des coudes pour figurer sur la photographie inoubliable d’un double hommage à dieu et à l’armée colombienne, laquelle avait déjà prêté à son otage un très seyant treillis kaki sobrement décoré d’un chapelet.

Elle embrasse tout le monde

En réalité, outre qu’elle nous invite à partager son sang, la christique Ingrid ne ménage pas son corps. Elle embrasse tout le monde, surtout sa maman, les généraux, sa maman, son mari du moment, et puis sa maman, les autres otages libérés, et encore sa maman. A la fin, se reconnaissant elle-même, elle embrasse le crucifix pendu à son chapelet.

Elle n’embrasse pas moins le lendemain. Ses enfants. Ah, les beaux enfants ! Elle s’y reconnaît à nouveau. Sa fille est magnifique évidemment. Et son garçon ! Splendide, malgré ses "chaussures un peu bizarres"… Et sa sœur. Et son mari d’avant. Et bien sûr, sa maman. Et Bernard Kouchner. Bref, elle embrasse la terre entière.

Notez qu’elle embrasse à répétition.  Car elle a déjà embrassé les mêmes à l’intérieur de l’avion sarkozien qui lui livrait sa famille parisienne. Et une journaliste de "France Info", pas excessivement gênée, de déplorer : "On nous a interdit d’entrer dans l’avion où Ingrid a rejoint ses enfants", tout en ajoutant aussitôt "il est bien naturel de respecter l’intimité d’une famille dans des circonstances aussi exceptionnelles". Intimité en mondovision du reste puisque toutes les caméras n’avaient pas été interdites d’accès à l’avion. Embrassades intimes pour journalistes privilégiés. Embrassades publiques l’instant d’après. Il doit bien exister quelque part un livre Guinness du record de baisers.

Une personne ordinaire serait lassée d’embrasser. Pas notre rescapée. A Villacoublay, elle embrasse encore de toutes ses forces N. Sarkozy qui avait pourtant avoué, dans un rare accès de modestie, ne pas la connaître du tout. Et elle embrasse Carla Bruni, mais qui ne rêve d’embrasser Carla Bruni ? Et à l’Hôtel de Ville de Paris, elle nous embrasse tous. Bertrand Delanoë se flatte discrètement : "Nous avons compris que sa liberté, c’était la nôtre". Il comprend tout, ce Bertrand. Toujours le mot ou le geste juste. Déjà lors du vrai tsunami, il avait fait apposer un petit crêpe noir sur les sapins de Noël enluminés aux Champs-Elysées. Quel tact ! Il a une spécialité : l’unanimisme. Et il avait bien compris que la sénatrice pariso-bogotienne était vouée à l’unanimité. Ou presque.

Ségolène fout tout en l'air

Il s’en est quand même trouvé une pour faire la fine bouche. Ségolène Royal, de passage à Montréal, ce qui ne manque pas de cohérence, a suggéré, sans toucher à l’icône Ingrid, à M. Sarkozy de ne pas trop faire le malin puisqu’il n’était absolument pour rien dans ce miracle militaro-divin. Au fond, chacun a bien vu que Ségolène était plutôt agacée par la star libérée. Normal, il n’y a pas de place pour deux Jeanne d’Arc dans un seul pays, surtout si la deuxième est une semi-immigrée. Soyons solidaires d’accord, mais sans excès.

Les réticences de Ségolène Royal étaient tellement choquantes qu’elle en a été rabrouée par Jack Lang qui trouvait là une occasion inespérée de se glisser dans la distribution de la super-production "Ingrid, les fauves et Dieu".

Bref, il est interdit de ne pas se prosterner devant la miraculée avant de la laisser nous relever pour nous embrasser tous. Nous tous et sa maman. Il reste à espérer que les exigences d’une vie familiale aussi télégénique permettent à Ingrid Betancourt de se reposer un peu. Pour notre repos, puisqu’elle nous aime. Quelle se repose, sinon c’est l’overdose.

Nous en étions là de notre réflexion et pensions en avoir, au moins provisoirement, terminé avec Sainte Ingrid puisque, après l’annonce de sa prochaine réception par le Pape en vue de sa très probable béatification, la madone franco-colombienne était admise à l’hôpital du Val-de-Grâce (cela ne s’invente pas, treillis et goupillon, une fois de plus) pour un bilan de santé à l’évidence très nécessaire.

Le samedi 5 juillet, la France entière et Nicolas Sarkozy, ce qui est tout un, étaient soulagés : les examens étaient parfaitement rassurants. Même si cette excellente nouvelle laisse à penser sur la férocité des geôliers FARC et des tarentules qui se rencontrent dans la jungle colombienne, tout le monde respirait : Ingrid allait enfin pouvoir se reposer. Au moins faire une pause.

Elle marche sur l'eau

Nous avions mal compris le sens du verbe re-poser. Il s’agissait de photographie.

Une ou deux petites conférences de presse et un plateau de télévision le samedi soir. Chacun croyait que la star avait fini de se mettre en scène et de jouer son rôle de miraculée. C’était mal la connaître. Nous avons eu en effet un dimanche d’enfer de la candidate au paradis. Elle s’est d’abord laissée filmer par une kyrielle de caméras pour un déjeuner "d’amitié et d’intimité" (d’intimité surtout) avec son ami Dominique de Villepin, avant d’aller, toujours en sa compagnie et toujours dans l’intimité télévisée, se recueillir de son meilleur profil à l’église Saint-Sulpice transformée en l’occurrence en annexe du Palais omnisports de Bercy. Villepin confiait d’ailleurs avec son sens de la formule : "Il n’y a pas de mots". De fait, les mots nous manquent.

Le dimanche, même Dieu s’était reposé. Pas Ingrid. Et les télévisions du soir nous ont appris qu’elle allait se rendre à Lourdes, qu'elle était simultanément pressentie par le président Sarkozy pour recevoir la Légion d’Honneur et co-présider le défilé du 14 juillet, par Michelle Bachelet du Chili pour devenir Prix Nobel de la paix, par le président Uribe pour un grand ministère cumulant les affaires étrangères et les questions humanitaires, et par les responsables de l’opposition colombienne pour prendre la tête d’un front anti-Uribe. Rien que ça.

Entre deux missions planétaires et trois séances de prières, Ingrid ne pourrait-elle pas nous élucider l’affaire du petit Grégory ? Soyons juste. Ce n’est pas Ingrid Betancourt mais Lewis Hamilton qui a gagné le Grand Prix de Silverstone. Soyons optimiste aussi. Nous avons évoqué et redouté le tsunami qui semble l’accompagner. Rien à craindre : aux dernières nouvelles, Ingrid Betancourt marche sur l’eau. (reçu par mail le 7 juillet 2008)

      

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L'article de Claude-Marie Vadrot

Hollywood aura du mal à scénariser la libération de Betancourt. Le gouvernement colombien, avec l'aimable participation des Etats-Unis et d'anciens des services secrets israéliens, s'est déjà chargé de nous offrir un véritable conte de fées, prenant parfois les allures d'une bluette de série B. Les médias prennent leurs lecteurs et leurs téléspectateurs pour des imbéciles en persistant à raconter sans le moindre recul, sauf celui de notre confrère Gilles Perez, et avec des trémolos dans la voix, le succès de "l'opération militaire" réussie par l'armée colombienne.

Ce n'est pas remettre en cause le courage d'Ingrid Betancourt, le plaisir d'apprendre enfin sa libération, ni son extraordinaire volonté de surmonter ses souffrances. Ce n'est pas minimiser le soulagement de ses familles. Mais le gouvernement colombien tente de vendre au monde entier comme un fait d'armes, ce qui n'est qu'une reddition d'un groupe des FARC.

Car ce groupe, il y a un peu plus de trois mois, avait fait savoir aux autorités colombiennes, qui s'en firent officiellement l'écho plus tard, qu'il était prêt à se rendre. Et qu'il était prêt à rendre les otages sous son contrôle, en échange d'une immunité et d'un départ en exil pour la France.

C'est vers la fin du mois de mars, comme le quotidien El Tiempo s'en fit l'écho avec l'interview d'un prêtre, que le groupe chargé de la garde d'Ingrid Betancourt et des trois "militaires américains" (nul ne les a vus d'ailleurs depuis leur libération) a officialisé ses contacts avec le gouvernement colombien. Le marché proposé par quelques chefs fatigués et désorientés était clair : la livraison de la quinzaine d'otages contre de l'argent et l'immunité.

Les différents recoupements effectués auprès de journalistes de Radio Caracol, la radio qui diffuse tous les jours des messages à l'intention des otages, de l'agence de presse Anncol (réputée proche des FARC) et de journalistes colombiens qui ne veulent pas s'attirer les foudres de la présidence de leur pays, permettent de reconstituer l'histoire d'une reddition transformée en opération militaire. Succès militaire qui permet opportunément de renforcer l'image de l'armée et d'un président par ailleurs occupé à faire modifier la constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois à la prochaine élection présidentielle.

Dès le mois de mars, de premières indications sur l'opération engagée

Le 25 mai donc, le lendemain de l'annonce de la mort du vieux chef des FARC, Manuel Marulanda, le président Uribe, au cours d'une réunion informelle avec des citoyens, déclara officiellement que le groupe de guérilleros qui gardait Ingrid Betancourt et les trois Américains était prêt à les relâcher en échange de l'immunité et d'une récompense. Pour le président il s'agissait de prévenir les fuites dans la presse sur une opération de "retournement" déjà engagée depuis au moins deux mois.

C'est en effet le 27 mars, au lendemain de la mort du chef des FARC, que El Tiempo, journal proche du gouvernement, publie sa première allusion à cette manœuvre. Il s'agit alors de mettre à profit la lassitude de nombreux guérilleros désorientés par la mort de Raul Reyes. Le vieux chef a été liquidé le samedi 1er mars par un missile frappant son camp situé moins de deux kilomètres à l'intérieur du territoire de l'Equateur.

Dans l'un des trois ordinateurs de Raul Reyes, chargé habituellement de négocier avec divers intermédiaires, avec la Croix-Rouge, avec le président équatorien et Hugo Chavez, les services de renseignements de l'armée colombienne, aidés par leurs conseillers américains, ont rapidement découvert le moyen de contacter le groupe chargé d'Ingrid Betancourt et de localiser la zone où il se cachait. A ce moment, d'ailleurs, un premier mécanisme de libération de la Franco-Colombienne était en cours de réalisation. L'ambassadeur de France en Equateur l'a laissé entendre quelques jours après la mort de Raul Reyes. Paris savait alors que le négociateur des rebelles avait établi un camp provisoire en territoire équatorien. Il était en contact étroit avec la France et les gouvernements équatoriens et vénézuéliens. Le détachement présent sur le territoire équatorien, expressément autorisé par les émissaires du président Rafael Correa, avait pour mission d'organiser le transfert des otages, depuis cette zone frontière.

Surtout, Raul Reyes, responsable de la communication de la guérilla, souhaitait changer d'interlocuteur, les interventions bruyantes du Vénézuélien Hugo Chavez risquant de remettre en cause l'éventuelle libération des membres des FARC emprisonnés en Colombie. C'est en tous les cas ce qu'auraient rapporté aux services spéciaux équatoriens deux membres des FARC, rescapés de l'attaque du camp.

Ces deux membres ont confirmé que des éléments équatoriens armés avaient fourni une aide logistique permettant à la guérilla d'installer un poste de commandement et de communication provisoire. Ces deux rescapés ont depuis été mis en sûreté dans les environs de Quito, la capitale du pays.

La Colombie fait échouer un processus de libération via l'Equateur

Ces deux guérilleros ont décrit la précision de l'attaque qui a détruit ce camp, attaque à laquelle ils ont échappé parce qu'ils s'étaient éloignés de quelques centaines de mètres. Ils ont raconté que cinq bombes ont frappé simultanément la vingtaine d'hommes qui y vivaient depuis quelques jours. Selon plusieurs sources, ces bombes ou missiles n'ont pas été largués par des avions colombiens mais par des appareils américains volant à haute altitude. Ils ont été guidés par le faisceau d'ondes émis par l'un des téléphones satellites utilisés par Raul Reyes.

Ayant réussi à se procurer quelques jours auparavant le numéro de ce téléphone, et en accord avec le gouvernement colombien, les responsables américains ont estimé nécessaire de mettre un terme à la négociation qui était sur le point d'être finalisée. La libération d'Ingrid Betancourt était alors programmée pour le 8 mars, journée internationale de la femme.

L'objectif de cette attaque, toutes les informations et tous les indices l'indiquent, était de remettre en cause la libération d'une otage médiatique. Car, dans ces conditions, cette libération aurait redoré la réputation d'une guérilla en perte de vitesse; elle aurait été portée au crédit de l'Equateur, du Venezuela et de la France. La mort, dans des conditions mal éclaircies, le vendredi 7 mars, d'un autre dirigeant des FARC, Yvan Rios, ne pouvait qu'accentuer la tentation de rupture de tout processus de négociation.

Si ces deux opérations ont été concertées, il est évident qu'elles visaient à affaiblir la fraction des guérilleros désireuse de sortir de l'impasse et de négocier les libérations. Le président Correa de l'Equateur déclara alors publiquement : "Regardez la bassesse d'Alvaro Uribe, il savait qu'en mars douze otages allaient être libérés, parmi eux Ingrid Betancourt. Il le savait et il a utilisé ses contacts pour monter ce traquenard et faire croire au monde qu'il s'agissait de contacts politiques et pour lancer un écran de fumée sur son action injustifiable."

Une négociation directe avec le groupe détenant Ingrid Betancourt

Une autre partie de poker politique pouvait alors être engagée par les Colombiens. Elle consista à prendre contact directement avec le groupe identifié gardant Ingrid Betancourt, et à le convaincre que la reddition était la meilleure des solutions. L'armée se rapprocha d'eux; elle cessa de harceler ce groupe d'une centaine de personnes. Ce qui lui a permis de se procurer plus facilement des médicaments et des provisions, pour les guérilleros et pour les otages. D'où l'apparence de meilleure santé des otages libérés mercredi : ils ont eu le temps de reprendre des forces, même s'ils n'étaient évidemment pas conscients de ce qui se tramait.

Il n'y a eu, en dépit de la version officielle, aucune infiltration des services spéciaux militaires. Simplement, avec l'aide logistique (et notamment le support de drones) américaine, le groupe a été suivi jour après jour pendant que se préparait par radio, et par l'intermédiaire d'un émissaire, le scénario de reddition. Scénario reposant, comme l'a expliqué Ingrid Betancourt, sur une évacuation de sécurité par une ONG imaginaire. De quoi faire admettre, à ceux qui n'étaient pas dans le secret, l'arrivée de plusieurs hélicoptères, puisque les FARC ne disposent pas de ce type de moyens aériens.

Il a évidemment fallu plusieurs semaines pour qu'un maximum de chefs du groupe soient convaincus. La condition de ce groupe des FARC étant d'abord l'impunité promise et l'assurance qu'aucun coup de feu ne serait tiré. Le contrat a été respecté. Vers le 15 juin, le gouvernement colombien a fait demander à la France si l'offre d'accorder l'asile aux rebelles, offre faite tant par Nicolas Sarkozy que par François Fillon, tenait toujours. La réponse ayant été positive, la phase finale de l'opération a été mise en route sans que les rebelles aient à se déplacer, les otages étant à peu près désormais "présentables".

Il ne restait plus, au moment du dénouement, qu'à accréditer l'invraisemblable version d'une opération militaire surprise, résultat d'une opération d'infiltration. La réalité est moins glorieuse pour l'armée colombienne. Mais l'essentiel est la liberté d'Ingrid Betancourt et de ses quatorze compagnons de captivité. (4 juillet 2008)

L'article de Claude-Marie Vadrot (4 juillet 2008)

http://www.mediapart.fr/journal/france/040708/liberation-d-ingrid-betancourt-ce-que-ne-dit-pas-la-version-officielle 

Un autre article par Thomas Cantaloube (22 avril 2008)

http://www.mediapart.fr/journal/france/220408/affaire-betancourt-six-ans-de-non-dits-d-echecs-et-de-manipulations

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25 juin 2008

Le cri d'une ado à la tribune de l'ONU !

sommet_rio_1992

Le sommet de Rio en 1992

Le fait est assez rare pour ne pas le signaler. Cela s'est passé au sommet "Planète Terre" de l'ONU à Rio en 1992. Et c'est toujours actuel. Le thème de la rencontre était l'environnement. Devant une assemblée d'adultes, une adolescente de 13 ans lance un cri de vérité dont la pertinence devrait inciter tout un chacun à prêter une oreille attentive. Voix claire, discours bien construit, langage direct, la jeune fille interpelle les dirigeants du monde et fait sensation. Elle vient du Canada et s'exprime au nom de l'Organisation des Enfants en Défense de l'Environnement.

Une vidéo qu'il faut voir, écouter et diffuser largement :

(en anglais, sous-titré en français)

(merci à jpduf pour le lien)

http://www.youtube.com/watch?v=5JvVf1piHXg 

Pour en savoir plus sur le sommet de Rio de 1992 et les suivants :

http://www.un.org/french/events/rio92/rioround.htm 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_de_la_Terre

24 juin 2008

Etonnant, non ? On dirait du Desproges...

desproges

Pierre Desproges n'aurait pas dit mieux, lui qui cinglait la bêtise par l'absurde. Les exemples ne manquent pas pour prolonger ses paradoxes. Il n'y a qu'à puiser, pêle-mêle, dans l'actualité.

Comment expliquer :

Ÿ que le préfet de notre région ne respecte pas la loi pour la fermeture dominicale de Plan de Campagne, qu'il se fasse renvoyer dans les cordes par le tribunal administratif et qu'il critique la décision des juges ? De quel droit ce monsieur se permet-il de déroger à la neutralité de sa fonction et de donner des ordres aux élus ?

Ÿ que l'Insee, dont le métier est a priori de produire des statistiques fiables, soit mis en cause par la propagande du gouvernement quand les chiffres le dérangent ? Les Français seraient-ils stupides à ce point de ne pas faire le même constat que l'Insee sur la croissance en recul, l'inflation en hausse et le pouvoir d'achat en baisse ?

Ÿ que l'entrée de la Turquie dans l'Europe fasse politiquement débat alors qu'elle est admise à participer à l'Euro de foot et même à l'Eurovision de la chanson ? Ce qui serait cocasse, c'est qu'elle parvienne en finale face à la Russie qui, jusqu'à preuve du contraire, ne fait pas non plus partie de l'Union mais reste en lice en foot et a gagné le concours de la chanson !

Ÿ que des événements sportifs, comme l'Euro ou la Coupe du monde et les Jeux olympiques, censés être des fêtes pacifiques, nécessitent la mobilisation de milliers de policiers anti-émeutes ? La presse a révélé que la France a envoyé 1.500 agents en Suisse et a donc déboursé de l'argent lors des prestations de notre équipe.

On aimerait bien comprendre !

19 juin 2008

La pub, c'est pas si net !

vraiment_marre_de_la_pubLa publicité nuit gravement

à la santé mentale

et à celle de notre entourage

La publicité crée une forte dépendance

à la (sur)consommation

Pub ou pas pub pour la télévision publique ? Beau casse-tête, hein ? Mais les faits sont là : nous sommes tous encerclés, envahis, pilonnés et conditionnés par les messages commerciaux en tous genres. Pas un jour sans qu'un nouvel espace ne soit déniché par les publicitaires.

La publicité ne se tient jamais à distance. Elle a même réussi le tour de force de nous transformer en porteurs de marques à même le corps. Elle est notre seconde peau tel un sparadrap dont on ne peut plus se débarasser.

Elle use de tous les moyens pour nous atteindre et nous assigner l'ordre de plier à ses injonctions. Elle s'infiltre insidieusement dans notre cerveau même quand on croit ne pas la voir.

Après les vecteurs traditionnels que sont le cinéma, la télévision, la radio, la presse ou l'affichage, la publicité mise à fond sur le développement de l'Internet pour ne plus nous lâcher.

Internet étend sa Toile

         

Le seuil d'un Français sur deux est largement dépassé. Selon l'observatoire mis en place par Médiamétrie, 33,2 millions de personnes âgées de 11 ans et plus (soit 62,8% de la population) se sont connectées en avril, contre 29 millions un an plus tôt. Une telle progression, forcément, est payante : Internet représente 2,3% du marché français de la publicité (hors mailing). Pas très impressionnant ? Voire.

D'abord, il s'agit d'une performance remarquable pour un média qui ne pesait à peu près rien dix ans plus tôt. Ensuite, à lui seul, il soutient un secteur économique qui serait près de sombrer sans lui : selon une étude de l'Institut de recherches et d'études publicitaires et de France Pub (groupe Hersant média), l'ensemble des dépenses de communication des annonceurs a progressé de 0,6% en 2007 par rapport à l'année précédente pour atteindre 32,7 milliards d'euros, tandis que dans le même temps celles d'Internet grimpaient de 36,5% (de 34,5% selon une autre étude TNS Sofres).

Le poids lourd du secteur reste le marketing direct (29,8% de part de marché), qui regroupe à la fois la distribution de prospectus, le démarchage par téléphone et… l'envoi de mails. Comparée aux recettes publicitaires des seuls médias classiques, la part du dernier-né passe à 4,2%, celle de la presse s'élève à 40,5%, la télévision : 29,4%, l'affichage : 9,4%, la radio : 6,5%, le cinéma : 0,8%, tandis que les annuaires papier et Internet représentent 9,2% de ces 11,7 milliards d'euros de recettes publicitaires. A ce rythme-là, l'ascension fulgurante du web pourrait lui permettre de doubler la radio et l'affichage prochainement.

Lire le très instructif article de Martine Valo publié dans Le Monde 2, le 13 juin 2008

http://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/06/13/comment-la-publicite-envahit-internet_1057365_1004868.html#ens_id=1057567

23 mai 2008

Ma colère contre les étudiants

Pendant la campagne des municipales, la situation des étudiants a été évoquée par la quasi-totalité des candidats. Le débat est d'autant plus crucial que se joue aussi le devenir des Universités de l'aire académique Aix-Marseille.

Mais, face à ces défis d'ordre majeur, où sont passés les étudiants ? Que font-ils ? N'ont-ils vraiment rien à dire ?

Par essence, ne choisissent-ils pas d'étudier pour s'ouvrir au monde et s'apprêter à être des citoyens responsables, à part entière ? Ne sont-ils pas censés s'intéresser vitalement à leur future place dans la société ?

Selon moi, il est à craindre que leur prise de conscience ne soit pas à la hauteur. Les étudiants semblent en effet se foutre en grande partie des décisions politiques et pratiques qui les concernent au premier chef.

Deux exemples pourront illustrer mon propos.

Primo, la semaine dernière, lors du scrutin organisé pour élire leurs représentants au conseil d'administration de l'Université de Provence, ils n'ont été que 7% à avoir voté. Ils n'avaient déjà été que 12% à le faire en 2005 et 2% en 2006. Autre hic, ces pourcentages sont à diviser par deux car à peine un peu plus de la moitié des 40.000 étudiants sont inscrits sur les listes électorales universitaires !

Secundo, en mars, même scénario lors des élections au Crous, qui gère les aides sociales, les bourses et les chambres en cité universitaire, où seulement 8,26% des étudiants ont voté. Ils étaient 6,1% à le faire en 2007.

Les comportements de tous ceux qui s'abstiennent de participer et qui se dénient donc le droit fondamental de s'exprimer me font redouter le pire pour l'exercice bien compris de la nécessité démocratique. Et ça me met en colère !

21 mai 2008

McDo paie une tournée gratuite aux enfants aixois...

Ce mercredi 21 mai, de 7h00 à 9h00, CanalBlog effectue la maintenance du site. L'accès au blog risque donc de connaître quelques perturbations passagères. Merci de votre compréhension.

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McDo_Kids_Iron_TourL'entrée est gratuite. Mais l'intention de l'événement ne l'est pas du tout. Ce mercredi, de 9h00 à 17h00, les enfants aixois de 5 à 12 ans vont enfin pouvoir faire du sport et s'initier à de multiples activités... sans avoir à se soucier de leur santé physique et mentale. J'exagère à peine.

La Ville d'Aix reçoit en effet aujourd'hui, sur ses terrains publics du Val de l'Arc, la visite privée d'une tournée à l'américaine.

De quoi s'agit-il ? Intitulée "McDo Kids Iron Tour", la journée est organisée à l'initiative du roi universel des fast-foods, cautionnée par la Gendarmerie nationale et parrainée par des marques. Le prétexte de l'étape est l'activité sportive.

Mais, il suffit de voir comment est aménagé le site pour comprendre qu'on a affaire à une redoutable démarche commerciale, faussement philantropique, de formatage et de dressage pour vivre et consommer McDo. La plaquette publicitaire de la visite n'en fait d'ailleurs pas mystère. Son slogan annonce ouvertement la couleur : "une journée inoubliable !" Et l'image de l'infrastructure d'accueil ne laisse aucun doute là-dessus.

Le réflexe sportif, éducatif et ludique associé à celui moins convaincant de la bouffe standardisée, moi, ça me donne mal au ventre !

Voir l'annonce sur le site de la mairie :

http://www.mairie-aixenprovence.fr/article.php3?id_article=4388

Voir la plaquette de présentation de la journée :

http://www.mairie-aixenprovence.fr/IMG/pdf/Presentation_kids_Iron_Tour.pdf

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