Rognes, Cabriès, Meyrargues, Venelles… ça va mal
Quelle démocratie en Pays d'Aix ?
La loupe de l'actualité est souvent focalisée sur Aix à cause de la taille et de la place centrale de notre ville dans le paysage de la région. Mais, à y regarder de plus près, la vie politique locale n'y est pas moins houleuse dans le pays d'Aix qu'ici. Ces dernières semaines, dans certaines communes voisines, le climat s'est envenimé et les polémiques ont enflé au sein des conseils municipaux.
Aux dires de certains élus, voire des habitants, ces mouvements ne sont pas de circonstance. Ils ne font que s'ajouter, avec une acuité plus grande que d'habitude, aux mauvaises pratiques qui se perpétuent depuis longtemps à cause de maires qui se prennent pour des Napoléon, qui n'en font qu'à leur tête et qui gouvernent comme des potentats. Pour eux, les élus minoritaires n'ont pas leur mot à dire, les associations sont quantité négligeable et la population n'a qu'à obéir. Etrange conception de la démocratie.
On apprend qu'à Rognes, le maire a refusé de communiquer des dossiers préparatoires, droit prévu par la loi, et, lorsqu'il a consenti à le faire pour quelques élus, lesdits dossiers étaient scandaleusement vides. C'est ce genre d'incident qui a amené les élus de l'opposition à décider de quitter la séance publique du conseil municipal de mars. Bonjour, la transparence. Etonnons-nous ensuite que les séances se déroulent dans une atmosphère électrique.
A Cabriès, c'est le CIQ, réuni en assemblée générale annuelle, qui dénonce les décisions prises par le maire dans l'urgence, sans concertation, ni respect du bien public, ni étude préalable pour les projets de la commune et notamment au sujet du plan global d'aménagement qu'ils réclament à cor et à cri.
A Meyrargues, on ne compte plus le nombre de séances publiques annulées ou reportées. Quorum insuffisant, maire ne réussissant pas à mettre tout le monde d'accord, la coupe déborde.
Quant à Venelles, il semble bien que tous les records soient battus. Si l'on en croit, et pourquoi ne pas les croire, les témoignages des élus et de la population qui participent ou assistent témérairement au conseil municipal, quasiment chaque séance voit l'opposition et le maire s'affronter sans répit. Jugé autocratique, le maire joue de tous les tours possibles pour s'affranchir d'une nécessaire vie démocratique et pour créer des rebondissements sans fin.
Les exemples fourmillent : disparition de l'Office municipal de la culture et de la jeunesse (OMCJ), carence de logements publics sociaux, polémique sur la régie de l'eau, pouvoir personnel, méthodes expéditives, dérives de langage, entorses au protocole, absence d'information des élus, procès contre certains d'entre eux, annulation de conseils. La sérénité du débat fait défaut et les esprits s'enflamment. Ubu a un roitelet de fils et les Venellois n'ont qu'à porter sa chaise.
Triste spectacle que ces frasques qui n'honorent pas la politique. Je me dis que ces communes n'ont pas grand-chose à envier à Aix. Elles aussi ont droit à leurs bouffonneries à domicile. Espérons que ce sont là les dernières représentations et que bientôt viendra le temps de changer de pièce.