Gaudin et Guérini pacifistes... jusqu'à la tuerie de 14
A une semaine d'intervalle, La Provence a auditionné, euh… interviewé Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini. C'est fou comme tous les deux aiment Marseille ! Et pas d'une passion style amour d'été, non, un grand amour façon Gyptis et Protis. Bref, l'amour éternel ou rien !
Oh, bien sûr, il y a bien quelques bisbilles ici et là, mais pas question de se laisser embarquer dans de très basses et vaines querelles entretenues par des jaloux qui font rien que les embêter.
D'ailleurs, l'un et l'autre sont prêts à faire front, et côte à côte s'il vous plaît, pour sauver leur ville de Marseille autant de temps qu'il le faudra, c'est-à-dire jusqu'à la tuerie municipale de 2014.
Gaudin aura été maire pendant 19 ans, Guérini guigne la place pour au moins aussi longtemps.
D'ici là, ils distilleront encore aux Marseillais de sages paroles sur leur nécessaire entente ou leur intelligente collaboration. Et même, tiens, on va faire compte joint, surtout que c'est Guérini qui alimente le pot commun.
Alors, s'il y en a qui cherchent à nous traîner dans la boue, à critiquer nos projets ou, pire, à nous virer pour piquer notre fauteuil (Muselier ? Mennucci ?), qu'ils y réfléchissent à deux mille six cent fois, c'est nous qui avons le code secret.
Morceaux choisis des deux interviews
Jean-Claude Gaudin :
Ÿ Redevenir ministre : "Je préfère rester à Marseille."
Ÿ Les chantiers de Marseille capitale européenne de la culture : "Malgré nos différences politiques, il faut arriver à se mettre d'accord. Le temps de la confrontation électorale reviendra. Mais d'ici là, il faut que nous avancions ensemble."
Ÿ Le nouveau stade vélodrome : "Je pense obtenir un peu plus que les 10% que l'Etat a promis, la Ville donnera 40M€, le département 30 et la Communauté urbaine 20. Il serait normal que la Région donne autant que le Conseil général."
Ÿ L'avenir de la ville : "Je suis chargé de la développer et de la faire avancer pour la faire entrer dans le Top 20 des grandes villes européennes. Je continuerai à travailler pour propulser Marseille vers le haut."
Ÿ Les affaires politico-financières : "Je me refuse à tout commentaire. Ma conception, c'est qu'on ne se mêle pas des affaires de justice."
Ÿ L'entente avec Guérini : "Nous nous sommes opposés plus que durement lors des municipales et des sénatoriales. Il est probable que nous opposerons encore car je serai toujours là pour faire gagner mon camp. Pour autant, il est de ma responsabilité de parler à tout le monde. Les Marseillais ne comprendraient pas que je ne parle pas avec ceux qui, comme moi, détiennent une partie de l'autorité et surtout les financements."
Ÿ Renaud Muselier en 2014 : "Il a parfaitement le droit d'envisager l'avenir. Mais comment répondre, en ce qui me concerne, à une question dont l'échéance est aussi éloignée ? L'essentiel de ma vie politique est consacré à notre ville. Si tout se déroule normalement, je prendrai ma décision en 2013. Aujourd'hui, je ne m'interdis rien."
Jean-Noël Guérini :
Ÿ Les affaires en cours : "Je suis d'une sérénité totale. Je me garderai bien de commenter les affaires judiciaires."
Ÿ Un système Guérini clientéliste : "Que certains balaient devant leur porte. Si on me critique tant, c'est que je gêne politiquement. Je sais que certains veulent m'abattre par rapport à de futurs rendez-vous électoraux. Ils peuvent penser profiter de cette situation."
Ÿ La fédération du PS : "Elle n'a jamais autant travaillé qu'en ce moment. Nous sommes rassemblés et en ordre de bataille."
Ÿ Son boycott au second tour des élections régionales : "Michel Vauzelle a été élu président grâce à son résultat dans les Bouches-du-Rhône. Il a pris la responsabilité de ne pas respecter au premier tour la liste votée à l'unanimité par les militants et a évincé plusieurs personnalités. Je n'ai pas compris ces évictions. Mais il n'y pas eu de boycott. Aujourd'hui, l'heure n'est plus à ressasser mais plutôt au travail. C'est à cela que Vauzelle doit s'attacher."
Ÿ Le choix sur le non cumul des mandats : "Je prendrai ma décision le moment venu. Quant à la circonscription du centre-ville, tout est possible, elle n'appartient à personne."
Ÿ Le plan quinquennal du Conseil général : "Il permet d'engager 500M€, la moitié pour MPM et l'autre pour le département. Je fais confiance au maire de Marseille pour avoir des crédits supplémentaires au niveau de l'Etat. Les élus, de droite et de gauche, doivent travailler pour Marseille et les Marseillais."
Ÿ Des tensions politiques dans le cadre de Marseille 2013 : "Est-ce qu'exprimer un point de vue, c'est créer des tensions ? Je ne le pense pas. Nous sommes une force de proposition."
Ÿ L'accord avec Gaudin : "Il veut faire gagner son camp et moi le mien. Pour autant, en dehors du temps des élections, allions-nous nous faire une guéguerre permanente ? J'ai du respect pour l'homme et la fonction. Il aime Marseille autant que moi. Nous devons travailler ensemble. Pour le reste, rien n'est impossible. Quant à ma candidature aux municipales de 2014, j'espère être comme le bon vin et laisser mûrir ma réflexion."