Maryse Joissains a mangé à la table... de Bernard Tapie !
Tout nouveau patron de presse, Bernard Tapie invite des élus à sa table pour parler affaires. Mal en point pour sa réélection, Maryse Joissains a accepté de partager un repas avec lui…
Se sont-ils fait la bise ? De quoi ont-ils parlé ? N'ont-ils abordé que les questions d'entrées publicitaires légales qu'apportent les collectivités locales à la presse régionale ?
Difficile d'imaginer que la politique ne s'est pas aussi invitée à la table lors des repas, qui n'ont pas dû durer que dix courtes minutes, que Bernard Tapie a partagés il y a une dizaine de jours en tête à tête et tour à tour avec Eugène Caselli, Jean-Claude Gaudin, Maryse Joissains et Jean-Noël Guérini.
Et d'abord, pourquoi ces quatre élus ? Là, l'explication paraît claire puisqu'ils dirigent tous des collectivités importantes qui font souvent appel aux médias pour annoncer divers marchés publics lancés en leur nom.
Les lecteurs des quotidiens locaux l'ignorent peut-être, parce que ces dépenses sont rarement publiées en détail, mais les collectivités engagent des sommes considérables pour faire paraître ces insertions obligatoires (environ 4 euros la ligne).
Bernard Tapie, dont le sens du commerce est bien connu, dit vouloir développer l'impact de La Provence et donner ainsi un coup de fouet à sa diffusion. On comprend donc pourquoi il a entrepris de rencontrer une à une les têtes politiques.
Mais, dans ce genre de discussions, on serait bien naïf de penser que les prises de contact ne reposent que sur la simple vérification que les collectivités continueront à alimenter les recettes. De manière tacite ou plus explicite, les parties abordent aussi le rôle que la presse peut jouer le cas échéant pour cajoler ou pour ménager les édiles surtout dans les périodes électorales.
Or, il faut le préciser, ce ne sont pas les journalistes qui sont en cause mais les lignes éditoriales définies par leurs hiérarchies placées sous l'influence des proprétaires des titres. Il suffit de voir, par exemple, le contenu rédactionnel du Figaro pour prendre la mesure de l'orientation politique qu'impose son patron Serge Dassault.
En acceptant de rencontrer Bernard Tapie, Maryse Joissains, se sachant en difficulté pour sa réélection, a sans doute voulu tester elle aussi les intentions du nouveau patron de La Provence à son égard. Consciente du péril qui la guette, elle avait d'ailleurs pris les devants en usant, et abusant, des moyens de communication de la Ville et du Pays d'Aix pour faire sa propagande pré-électorale aux frais des contribuables…
Tapie fait sa tournée des grands-ducs :
http://www.marsactu.fr/politique/guerini-gaudin-caselli-tapie-fait-sa-tournee-des-grands-ducs-30960.html