Affaire Delpuech : Le maire renonce au procès...

 

Coup de théâtre à Peynier. Et gros coup d'éponge sur l'affaire du buste controversé dédié à Vincent Delpuech.
Après s'être obstiné dans une démarche aussi ahurissante qu'inconséquente au regard de faits historiques avérés sur des périodes du passé de Vincent Delpuech, le maire UMP, Christian Burle, vient d'abandonner le procès en diffamation contre l'Association Jean Zay en Provence - Pédagogie, Mémoire et Histoire.
Mais l'information ne figure pas sur le site de la mairie. Et c'est l'association qui en fait la diffusion par un communiqué.
Pour mémoire, l'audience initiale du 9 mai 2011 avait été purement et simplement reportée au 13 février 2012, avec, d'ici là, la tenue de trois audiences relais fixées aux 27 juin, 17 août et 14 novembre. C'est donc à cette dernière audience avant le vrai procès que la mairie a finalement battu en retraite en ravalant sa plainte.
Voici le communiqué :

La Commune de Peynier jette l'éponge

A l'audience du Tribunal Correctionnel d'Aix-en-Provence du 14 novembre 2011, la Commune de Peynier, en la personne de son maire Christian Burle, s'est désistée purement et simplement de son action en diffamation dirigée contre l'Association Jean Zay en Provence à qui elle reprochait d'avoir critiqué sa décision d'ériger en 2010 un buste à la mémoire de Vincent Delpuech.
Cet ancien maire de Peynier, incarcéré à la Libération, a été pendant toute l'occupation administrateur de différents journaux considérés comme ayant servi les intérêts de l'ennemi.
Manifestement, la Commune n'a pas voulu revenir sur une période obscure de l'histoire locale qui ne valorisait pas l'image de Vincent Delpuech. A la Libération, celui-ci avait été incarcéré et avait été frappé d'inéligibilité pendant deux ans.
L'Association Jean Zay en Provence qui défend la mémoire de la Résistance s'était opposée à ce que l'on élève une statue à Vincent Delpuech, en rappelant simplement son passif politique pendant l'occupation comme cela avait été publié au Journal Officiel par René Cassin, président du Jury d'Honneur.
En se désistant de son action pénale, la Commune reconnaît indirectement le bien-fondé des objections de l'Association Jean Zay en Provence. 
                                          Pour l’Association, Jacques Misguich, Président

Comme on peut l'imaginer, je me réjouis de cette victoire républicaine et félicite vivement l'association Jean Zay en Provence pour son courage et sa ténacité. J'ai donc grand plaisir à relayer cette information sur un sujet évoqué sur mon blog à plusieurs reprises.
J'invite chacun à relire les différents épisodes de cette affaire ainsi que l'excellent dossier publié sur le blog de mon collègue et ami Jean-Luc Gach. Car rien ne doit rester dans l'ombre. Toutes les vérités sont à (r)établir pour que jamais on n'oublie les forfaitures et les crapuleries de l'Histoire que certains s'évertuent à occulter pour s'en accommoder.

(Clic sur l'image pour agrandir)

"De Peynier à Aix, la droite extrême est à l'œuvre" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2010/12/21/19931415.html
"Droite extrême : Joissains, Gaudin et leurs copains" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2010/09/15/19066424.html
"Peynier : Procès en diffamation sur l'affaire Delpuech" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2011/05/10/21097858.html

"Mais qui était vraiment Vincent Delpuech ?" :
http://monpeynier.over-blog.com/article-mais-qui-etait-vraiment-v-delpuech-81987803.html

Comments

[Jerome]

Cher Lucien,
Cher JLG,

Lucien parle avec justesse de courroux. Mais il n'y a que Lucien, précisément, qui a agi pour ces affaires. N'as-tu pas songé, Lucien, que si elles étaient enterrées, c'était parce qu'elles gênaient même parmi tes alliés ? C'est ce que j'ai cru comprendre en enquêtant de mon côté.
Les dégâts dont je parlais sont aussi et avant tout ceux de la collectivité.

En ce qui concerne la liberté d'expression, j'y suis évidemment attaché, mais je persiste : il y a beau jeu de défendre les uns sans attaquer les autres. Cette dernière partie de la phrase est importante.

Nous connaissons les élus irresponsables et lâches que tu évoques, Lucien. Chacun peut lire leur nom dans tes différents articles. Il n'y en a qu'un pour rattraper les autres : c'est TOI.

Alors, effectivement, je précise : dégoûté par les politiciens, sauf un.

Amitiés

[CASTRONOVO]

@ Jérôme
Je comprends ton exaspération au sujet de ce qui te révolte, à savoir les dégâts que tu as injustement subis à cause de gens truqueurs et malhonnêtes.
En ayant eu connaissance, je t'ai apporté mon soutien et j'ai essayé de m'en faire l'écho plus d'une fois.
Mais il me semble que ta colère te conduit à faire un amalgame injustifié entre ta situation personnelle et l'affaire de Peynier qui sont deux choses très différentes qu'on ne peut pas hiérarchiser pour minorer la portée de la seconde.
Je partage le commentaire de JLG sans rien ôter à l'expression de ton dégoût de certains politiques. Cependant, s'agissant de Michel Pezet, il a pleinement assumé son rôle dans l'affaire de Peynier. Pour ce qui est de ton affaire, il y a bien d'autres élus, nous savons lesquels, irresponsables et lâches, qui mériteraient prioritairement ton courroux, à Aix et au CG13.
Amicalement.

[JLG]

@Jérôme

Vous ne semblez pas percevoir la portée de ce non jugement et du procès intenté à l'association Jean Zay en Provence et c'est fort regrettable. Si la lutte contre la corruption est importante, la lutte pour la liberté d'expression l'est encore plus car elle vient en amont de la première : impossible de lutter contre la corruption quand il est impossible de dénoncer les dérives.

La liberté d'expression est un droit constitutionnel hérité de haute lutte, et par le sang versé par nos ancêtres, notamment (mais pas seulement) en 1789 ou en 1945. Tout ceci n'est malheureusement pas un effet de manche comme vous dites mais un principe fondamental.

Heureusement que certains ne considérèrent pas la défense de la liberté d'expression comme futile (ce que je comprends de vos propos) car à terme vous ne pourriez même plus écrire de commentaires sur les blogs.

Vous auriez alors des élus non seulement corrompus, ce que vous reprochez fort justement à certains, mais aussi totalitaires, comme dans toute bonne dictature.

bien cordialement

[Jérôme]

Il est malheureux que Maître Pezet n'ait point jugé bon de mettre son nez justicier dans les affaires autrement plus graves de détournements de subventions publiques à Aix - la ville où par extraordinaire s'est déroulée cette audience mémorable au sujet d'une statue...

J'aurais bien aimé voir Maître Pezet dans une plaidoirie sanglante au sujet de formidables escroqueries aux fonds publics (plusieurs centaines de milliers d'euros). Mais bien entendu, ce ne sont pas des affaires qui intéressent les grands avocats de notre région - fussent-ils politiciens.

Trêve d'ironie : Pezet se déplace et fait son matamore quand il s'agit de faire des effets de manche politiciens. Quand il s'agit de mettre les élus (de gauche et de droite) devant des faits autrement plus scandaleux - dilapider l'argent public, il est taiseux ou tout penaud. Pour moi, qui l'ai soutenu jadis, ma religion est fait : FI-NI. Je laisse les guignols dans leur théâtre de bois. Ca commence à bien faire, ce cinéma perpétuel. Je me demande comment des gens intelligents peuvent encore croire à toutes ces fariboles. IL n'est besoin que de voir l'intervention de Maître Pezet au JT de France 3 l'autre soir : "On allait voir ce qu'on allait voir." Et on a vu : du bout des lèvres, de la gêne...

Tout ceci me dégoûte et j'espère bien une déculottée de nos édiles aux prochaines échéances, voire un mouvement de protestation général. A bon entendeur...

[JLG]

@Jérôme,

En effet, Maître Pezet ainsi que Maître Rancan ont bien voulu défendre l'association Jean Zay en Provence au nom de la liberté d'expression contre le sarkomaire de Peynier Christian Burle, suppléant à l'Assemblée Nationale de Maryse Joissains, qui aura voulu ce regrettable procès financé (sans qu'on leur en demande l'avis) par les contribuables Peyniérens (précision pour dinguo).

Le travail des deux avocats a été remarquable, dans l'histoire on ne peut que "regretter" (si l'on peut dire...) de n'avoir pas pu assister à la plaidoirie de Me Pezet qui s'annonçait "sanglante" et aurait sonné la déroute pour tous ceux qui se sont prêtés au jeu de cette lamentable inauguration de statue, dont de nombreux proches de la droite populaire (voir les archives des billets de LAC à ce sujet).

bien cordialement