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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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14 juin 2008

Match de repêchage : Irlande 1 - Europe 0

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Tiens, prenons deux nouvelles bien fraîches au hasard : l'Irlande et le football.

L'Irlande vient de voter non au Traité de Lisbonne. Même si, au bout du processus, – avec ses 3 millions habitants contre 500 millions d'Européens – elle reste le seul pays à l'avoir fait, peut-on considérer légitimement sa décision comme étant moins démocratique que celle des pays qui l'ont ratifié ou s'apprêtent à le faire par la voie parlementaire ? La condition pour valider le traité était un vote à l'unanimité des 27 pays. C'en est donc fait du document.

Absents de l'Euro 2008, les Irlandais, pure coïncidence de l'actualité, auront sans doute voulu marquer un but historique et se faire remarquer par le résultat de cette consultation qui, admettons-le, passionne beaucoup moins les foules que celui de la compétition qui se déroule en ce moment. Le ballon est plus vendeur que le bulletin. Il n'y a qu'à voir la place respective faite à chacune des deux informations en une de la presse pour s'en convaincre.

Alors que les enjeux politiques européens concernent l'avenir à long terme, les rencontres footballistiques relèvent de l'éphèmère où les victoires et les défaites éprouvées par le public ne le sont que par procuration. L'engouement pour le défi sportif européen, monté en épingle grâce au matraquage orchestré par tous ceux qui y ont des intérêts échappant totalement aux supporters qui les financent à longueur d'année et au prix fort dans les stades ou devant les écrans de télévision, trouve sa raison d'être dans la simplicité même de la règle du jeu. Est déclarée championne l'équipe qui aura réussi à évincer toutes les autres.

C'est un peu comme dans ces programmes à épisodes interminables où le gogo de téléspectateur paie de sa personne, en même temps qu'il verse sa redevance, engraisse la publicité et alourdit sa facture de téléphone. Tout ça parce qu'il a le sentiment de détenir enfin au moins une parcelle de pouvoir, celui d'éliminer tous les concurrents prétendant au titre artificiel de "star". Le temps dévolu à ce type d'événement, que l'on nomme divertissement (divertir, c'est faire diversion), est inversement proportionnel à son influence directe sur le destin des peuples.

L'Europe, c'est l'exact contraire. Tous les pays sont censés jouer ensemble sur le même terrain pour prendre part à une même communauté et chacun peut y obtenir sa part de récompense à proportion de ses besoins. Le temps octroyé au débat sur la construction nécessaire et pacifique de l'Europe est minuté au sablier des "experts" et décourage ainsi la curiosité et l'adhésion populaires.

Pour faire dans les formules, disons que le football pratique l'antagonisme, l'Europe tente d'organiser la solidarité. Le football exarcerbe le nationalisme, l'Europe prône l'universalisme. Le football sert les intérêts de quelques-uns, l'Europe a vocation à partager le bien commun. La liste serait longue à dresser de tout ce qui différencie les deux concepts.

Cela ne veut en aucun cas dire "supprimons le football et l'Europe se fera". Non, ce qui manque aux autorités politiques, c'est de proposer une règle du jeu intelligible et comprise par tous. Or, ce qui s'est passé en France et aux Pays-Bas en 2005, et qui vient de se reproduire en Irlande, c'est l'absence d'un discours simple, audible, accessible à tous et permettant la participation éclairée de chacun. En un mot, démocratique.

En football, la partie se joue entièrement devant le supporter. En Europe, le citoyen est pris pour un ballon, qui ignore le nom des donneurs de coups de pied et des arbitres !

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12 juin 2008

De la bonne presse pleine d'infos et d'humour

Hier, j'ai pris du temps pour lire, j'en ai donc moins pour écrire. Mais c'est pour la bonne cause. Voilà trois journaux sans publicité, bien écrits, intelligents, libres et indépendants. Il y a des infos et des dessins à chaque page et c'est hautement réjouissant. Total des cadeaux : 6€. On en a pour son argent et on ne s'ennuie pas une seconde.

A eux trois, ils nous en apprennent plus que 100 heures de petit écran ne peuvent le faire et c'est franchement à mille lieux de la soupe que nous servent certaines chaînes de télévision, les radios crétinisantes et les médias qui ne hiérarchisent plus rien.

(Clic sur les images pour agrandir)

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Le Canard enchaîné raconte en détail les manœuvres du pouvoir pour s'assurer le parfait contôle des médias.

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Charlie Hebdo nous régale à l'artillerie lourde de ses caricatures sur l'omnipotence de TF1, nous livre un article féroce sur le football (à mourir de rire) et dégonfle la baudruche des plaques d'immatriculation des voitures. Une vraie fête.

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Le Ravi de juin passe l'armée de notre région en revue, une excellente enquête. On y trouve aussi un compte-rendu surréaliste du conseil municipal de Plan de Cuques où l'on voit que la démocratie a encore des progrès à faire. Dans une interview, Bruno Gilles, le suppléant de Renaud Muselier, balance à mort, entre autres, sur ses copains UMP. Et puis, il y a le portrait de l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani qu'il vaut mieux ne pas fréquenter. Ce mois-ci, la cerise sur le gâteau est un article humoristique au scalpel sur la malfaisance de "nos amies les bêtes". Un bonheur d'écriture à découvrir avec gourmandise.

11 juin 2008

Des retours de bâton qui font mal…

Il y a des vérités qui mettent du temps à percer. Mais, convenons-en, ce n'est que pure justice pour ceux qui les font éclater. En revanche, pour ceux qui doivent les entendre, elles font parfois mal. Illustrations.

Rendons à…

C'est à Cyril di Méo, en tant qu'élu, et aux Verts du mandat précédent, que l'on doit l'annulation juridique par le tribunal administratif du Plan de déplacements urbains voté trois ans avant. A plusieurs reprises, il avait averti la Communauté du Pays d'Aix que le document n'était pas ambitieux et qu'il ne correspondait pas à certaines obligations de la loi. Je le dis ici, je me réjouis que son travail d'élu ait payé, même si c'est avec retard.

Si l'on me permet, dans le même ordre d'idée, j'avais moi-même contesté devant le tribunal administratif le lourd dossier du régime indemnitaire des personnels municipaux. C'est aussi après une lutte acharnée de trois ans que j'avais ainsi pu faire modifier près des trois-quarts des dispositions illégales ou inéquitables.

Loin des batailles…

A mon tour, je souhaite réagir à la surprenante réaction d'Alexandre Medvedowsky à l'annonce de l'annulation du PDU. Il se réjouit de la décision. Pourquoi pas ? Mais a-t-il joué le moindre rôle pour qu'il en soit ainsi ? Je le dis ici aussi, la réponse est négative.

D'ailleurs, que peut-il revendiquer ? Son absence se poursuit. Depuis le mois de mars, et quelles que soient les explications alambiquées qu'il veuille en donner, il n'a assisté qu'à un seul conseil municipal, le premier. Cela commence à ressembler au mandat précédent, en pire.

Enfariné deux fois…

Dans sa profession de foi de l'élection cantonale Aix-Centre, Bruno Genzana s'était targué, une fois réélu conseiller général, "d'organiser une rencontre entre le président du Conseil général, le futur maire d'Aix et le futur président de la CPA afin de donner une nouvelle dynamique aux relations entre Aix, le pays d'Aix et le département. Cette nouvelle "donne" devrait permettre au Conseil général d'être un partenaire encore plus engagé pour la Ville d'Aix."

On sait ce qu'il en est maintenant. Au conseil municipal de mai, il semble bien qu'il se soit fait rouler deux fois dans la farine par Maryse Joissains qui n'a inscrit aucune proposition de travaux de proximité (habituellement financés par le Conseil général) à Encagnane. Elle en a remis une pincée en ne faisant pas voter l'aide de la Ville au comité d'animation local dont la présidente a été choisie par Genzana pour être sa suppléante.

La rubrique risque de s'enrichir bientôt d'autres séries de coups de bâton.

10 juin 2008

A droite, ça recycle à fond !

De petites, mais toujours rageantes, contrariétés techniques ont peut-être affecté votre connexion à mon blog une bonne partie de la journée d'hier. En effet, mes outils de commande (statistiques et gestion des commentaires) à mon poste d'aministrateur étaient partiellement fantaisistes. C'est désormais réparé. Je laisse donc les éventuels visiteurs frustrés découvrir les pages d'hier et du week-end.

Alors, pourquoi ce titre ? Car il fait allusion aux deux informations que pourrez lire ci-dessous.

D'abord, le bras de fer gagné par Maryse Joissains contre Jean-Claude Gaudin. Je vous en ai déjà parlé ici même dans un article du 17 mai intitulé "Gaudin qui pleure, Joissains qui rit".

http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/05/17/index.html 

C'est maintenant confirmé : vu le résultat des élections, le maire d'Aix, en position de force face à celui de Marseille, a imposé la présence de Sophie en numéro deux sur la liste des sénatoriales de la droite. 

http://www.libemarseille.fr/henry/2008/06/snatoriales-mar.html

Puis, une autre joyeuse nouvelle qui risque d'avoir des suites aussi extravagantes que l'information qu'elle révèle : Stéphane Salord a été nommé premier consul honoraire des Comores à Marseille pour la région Paca. L'article comporte du son et des commentaires. Défense de rire !

http://www.rue89.com/marseille/a-marseille-le-consul-des-comores-est-francais-et-ump

Allez, on lève les verres !

9 juin 2008

Hôpital d'Aix : Le budget condamné à faire du yoyo ?

Revenons un peu sur ce qui se passe à l'hôpital d'Aix. La presse relate que, alors qu'un vote négatif était attendu, le budget prévisionnel pour 2008 (étrange moment que de faire passer ce genre de décision à la fin du premier semestre !) annoncé dans un premier temps en déficit de 2M€, a finalement été voté à la majorité.

La dernière trouvaille, après un double report du dossier, a été de dévoiler comme par enchantement une "bonne" nouvelle : des rentrées financières liées à l'activité en augmentation sur les quatre premiers mois.

Supposons que cela soit avéré. Est-il normal que le budget du centre hospitalier soit en permanence tributaire de l'évolution de l'activité au jour le jour ? On se croirait à la bourse où les valeurs font du yoyo ! Que se passera-t-il si l'activité baisse sur le reste de l'année ? Le vote acquis du budget aura-t-il encore un sens ?

Tout le monde sait que le vrai problème est d'ordre structurel et non conjoncturel.

C'est le sort fait à l'hôpital public et au système de santé qui porte l'entière responsabilité de la situation. On nous rétorquera que si l'année finit mal, on dégraissera encore les effectifs car l'Etat se désengage de plus en plus. Les personnels ont d'ailleurs évalué les risques de suppressions à 40 postes. Quoi qu'il arrive, ce sera moins de service public.

Pour finir, bien qu'habitué, je m'étonne du double langage de Maryse Joissains, maire et donc présidente de droit du centre hospitalier, qui s'est abstenue pour que le budget passe mais qui a demandé aux administrateurs de voter pour (les syndicats ont voté contre). Drôle de conception de la responsabilité qui est la sienne.

S'enfonçant dans la contradiction, elle a déclaré : "La baisse des remboursements de 3,2%, voulue par l'Etat, est injuste. Elle ne tient pas compte des efforts de gestion et frappe à l'aveugle. Je suis pour une restructuration intelligente." Les propos sont quand même un peu culottés de la part d'une députée qui vote toutes les lois anti-sociales du gouvernement sur la santé ! Il serait temps de s'en apercevoir ou… de ne plus faire semblant de compatir.

La seule décision qu'il aurait fallu prendre cette année était le rejet du budget. Cela aurait obligé l'Etat à s'expliquer et à assumer ses responsabilités. 

Voir mes articles sur le même sujet :

"Infarctus interdit à Aix" du 13 avril 2007 :

http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/04/13/index.html

et "L'hôpital public d'Aix va-t-il crever ?" du 23 mai 2008 :

http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/05/23/index.html

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7 juin 2008

Respect ! Monsieur le Président !

cotillonsCe week-end, profitons de ses déplacements à l'étranger pour lui rendre un hommage ému et reconnaissant. Avions-nous jamais eu la chance avant lui d'être représentés avec tant de finesse et d'élégance ? N'est-il pas le premier de tous les présidents de cette République à avoir inauguré un style à nul autre pareil, digne de rehausser pour longtemps le prestige de notre France ? Depuis l'avènement de notre bienfaiteur, notre pays est apaisé et nos concitoyens extatiques. Voici, résumés en 4 petites minutes les 10 meilleurs moments d'un an de vrai bonheur… qui en annonce tant d'autres !

Clic ici pour voir la vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/x58pn5_nicolas-sarkozy-le-top-10-de-sa-1-a_news

5 juin 2008

Aix : Enfin des nouvelles réjouissantes pour la gauche

Joissains en apesanteur

Comme je l'indiquais il y a peu, Maryse Joissains a resserré les rangs autour d'elle et assis son pouvoir à la mairie en s'appuyant sur un noyau dur d'élus du premier cercle qui ont encore sa confiance. Elle vient d'élargir cette stratégie à l'échelle de la CPA avec les mêmes. Ensuite, elle a distribué l'essentiel des autres délégations à un grand nombre d'élus de sa tendance, laissant à ceux de gauche ou aux sans étiquette des responsabilités qui ne devraient pas lui faire trop d'ombre.

On est loin des horreurs qui ont cours à Marseille où les partages se sont faits avec des couteaux de boucher. A vrai dire, la situation actuelle de Jean-Claude Gaudin a beaucoup à envier à celle de Maryse Joissains qui, disposant d'une très confortable majorité, a les coudées franches pour agir à sa guise. Les six ans qui viennent vont être passionnants… 

Agopian en tandem…

La dernière et unique fois que Maryse Joissains a inventé une illusoire délégation aux pistes cyclables, c'était pour l'attribuer à un conseiller municipal UDF, adepte de la dissidence à mi-temps, qui avait eu l'impudence de pédaler à contresens de son camp. L'humiliation avait été féroce puisque, pour ce faire, l'élu ne s'était vu octroyer ni bureau, ni secrétariat, ni budget, alors qu'il était auparavant chargé de la vie associative.

Autant dire que lui confier de cogiter sur ces pistes virtuelles n'avait pas pour objectif de le remettre en selle mais plutôt celui de lui signifier un encouragement à lui faire ronger son frein jusqu'à totale usure. Cependant, à force de rétropédaler en rond pendant six ans, les mollets défaits et toute salive ravalée, l'élu en question a fini par être réintégré dans l'équipe actuelle sous le label Nouveau centre.

La méthode lui ayant réussi, Maryse Joissains n'avait plus qu'à trouver une autre occasion de récidiver. Le parallèle est simple à faire et je vais m'y risquer. Jacques Agopian, grand amateur et champion de moto, vient de connaître quasiment le même sort à la Communauté du Pays d'Aix. Dans sa grande bonté, la présidente lui a demandé de rouler en tandem avec elle le temps d'un mandat.

La rude mais envoûtante tâche n'a nullement intimidé notre rouleur émérite qui l'a immédiatement acceptée. N'ayant pas peur de se prendre un mur, et donnant un gage instantané de son intérêt pour l'épreuve, il a aussitôt mis le grand braquet. Maryse Joissains l'a chargé, on ne rit pas, de mener "les études relatives à la mise en œuvre des pistes cyclables dans le cadre du Plan de déplacements urbains". Drôle d'idée, quand on sait que le PDU vient d'être annulé ! Et puis, est-ce un aveu, les études n'avaient donc pas été faites pour le plan recalé ?

Quoi qu'il en soit, Jacques Agopian est certainement l'homme de la situation. N'a-t-il pas longtemps eu l'habitude de faire trio à vélo avec deux de ses proches amis siégeant avec lui au conseil municipal et à la CPA ? Quant à moi, je ne vois que cette explication qui puisse justifier valablement sa nouvelle mission. Finalement, si cette délégation est assez logique, en revanche, il faudra veiller à ne pas trop pédaler dans la choucroute. Ne serait-ce que pour éviter de ne pas finir premier, encore une fois, à la prochaine course à la mairie.

…et des copains en supporters

Certains élus de l'opposition de gauche, que nous avons connus toujours prompts à fustiger la moindre connivence avec la droite, auraient-ils perdu la parole ? La présence d'une colistière UMP à leurs côtés les aurait-elle vaccinés contre tout sens critique ? L'absence de réaction et le silence de Rémy Jean, de Nathalie Leconte et d'Hervé Guerrera, aux convictions politiques affirmées et habituellement peu suspects de pactiser avec l'adversaire, sont bien étonnants.

N'ont-ils rien à dire sur la vice-présidence réclamée par Jacques Agopian à la CPA, maintenant doublée d'une délégation obtenue au prix d'un hochet ? Ne trouvent-ils pas qu'il y a confusion manifeste et grave des genres ? Ces reniements faisaient-ils partie de leur accord électoral pour figurer sur la liste ? Approuvent-ils ou non ces revirements en pleine contradiction avec leurs engagements politiques ?

Si ces actes ont été commis par opportunisme, ont-ils été préalablement consultés et les partagent-ils ? Le cas échéant, estiment-ils toujours remplies les conditions minimales de leur participation à la liste ? Vont-ils rester dans le groupe actuel ou envisagent-ils au contraire de constituer un groupe autonome ?

Enfin, ont-ils conscience que leurs combats antérieurs paraissent désormais comme entachés par ces consentements tacites ?

Une réponse claire suffirait à lever tant d'interrogations.

4 juin 2008

L’affichage publicitaire, pollution visuelle et mentale

liberation

Impossible d'y échapper. Affichage dans la rue, publicité dans la presse, à la radio et à la télévision… la liste n'est pas exhaustive. Il n'est pas le moindre programme de télé qui ne soit encadré par une annonce et présenté "avec la marque truc ou machin" sous un prétexte fallacieux de lien avec le contenu de l'émission. Rien d'innocent là-dedans.

J'ai trouvé cet article, lumineux, de Nicolas Hervé, doctorant, membre du "Collectif des déboulonneurs", en page Rebonds de Libération du 21 mai. A mon tour, de vous en faire profiter en lui en faisant la publicité… Deux minutes suffiront.

Elles s’imposent à nous en permanence, défigurant nos paysages, violant nos consciences, manipulant nos enfants : les affiches publicitaires sont incrustées dans nos villes, nos campagnes et nos transports. Tout le monde le constate, beaucoup le regrettent, certains le critiquent mais personne ne répond. Particularité française, notre pays est au premier rang mondial pour la proportion des dépenses publicitaires liées à l’affichage (environ 12 %, soit 2,5 milliards d’euros).

L’affichage est régi par une loi datant de 1979, extrêmement complexe, très permissive et qui est largement et régulièrement bafouée par les professionnels du secteur. Ceci est avéré et reconnu par les responsables politiques, toutes étiquettes confondues, et par la justice. A lui seul, ce fait mériterait que l’on s’interroge sur la loi actuelle, sur son application et plus largement sur sa légitimité.

Contrairement à tous les autres médias, l’affichage œuvre dans l’espace public. Il y occupe même une place privilégiée : il est impossible de s’y soustraire. Il ne s’agit pas de remettre en question la nécessité pour les acteurs économiques d’informer sur leurs activités. Mais qu’est-ce qui permet de justifier que les messages soient imposés aux usagers de l’espace public ? La liberté d’expression est fondamentale mais elle ne doit pas pour autant prendre le pas sur la liberté de réception. Tout individu doit avoir le choix de recevoir ou non un message, qu’il soit à caractère commercial ou non. Il est ainsi intéressant de noter que l’affichage politique et d’opinion est également réglementé, mais de façon beaucoup plus drastique tant dans les formats que dans la densité des dispositifs.

La dimension des affiches actuellement en vigueur, la généralisation des panneaux lumineux et déroulants, le déploiement toujours plus important des bâches sur les façades d’immeuble permettent de parler de pollution visuelle. Cette qualification est largement admise. Faut-il donc que les publicités aient un message extrêmement important à diffuser pour que collectivement notre société encadre et tolère ces débordements ? L’utilité sociale de cette activité est-elle si évidente pour qu’on ne s’interroge pas à son sujet ? La pollution visuelle et le non-respect des libertés individuelles seraient des contreparties acceptables devant les bienfaits miraculeux de l’affichage publicitaire ?

Quelles sont les réponses des responsables politiques ? Ils reconnaissent tous le problème, promettent d’y réfléchir, de travailler avec les associations sur le sujet, puis bottent en touche lorsqu’ils sont au pouvoir. Un exemple parmi tant d’autres concerne les réponses des différents ministres de l’Environnement aux questions des parlementaires qui les interpellent sur le sujet. Il est presque systématiquement fait référence au travail du Conseil national du paysage. Or ce fameux conseil ne s’est réuni qu’une fois, à sa création en 2001. Depuis, rien.

On nous parle actuellement d’une remise sur pied de cette structure. Avec quel périmètre ? Dans quels délais ? Là encore, c’est le flou artistique dans les couloirs du ministère de l’Ecologie. On parlait à l’UMP d’une refonte des lois sur le paysage pendant la campagne présidentielle. Ces questions ont été les grandes absentes du Grenelle et sont enterrées pour l’instant.

A travers l’affichage, d’autres questions liées au système publicitaire sont également soulevées. L’actualité a été plutôt riche de ce côté ces derniers mois. Le financement de services publics par la fameuse "manne publicitaire" a fait couler beaucoup d’encre en ce début d’année. Tout le monde semble d’accord pour dire que la suppression de la publicité est une bonne chose pour la qualité du service audiovisuel public. Cependant, à aucun moment la réflexion n’a été étendue à l’espace public dans son ensemble. Est-il normal que des services publics soient financés par une taxe privée ? Car, même si personne ne le rappelle, il est évident que l’argent de la publicité ne tombe pas du ciel. Les dépenses des entreprises pour leur communication extérieure sont de l’ordre de 30 milliards d’euros. C’est-à-dire 500 euros par personne et par an répercutés sur le prix des produits. Une nouvelle piste pour le pouvoir d’achat ?

Le système publicitaire prélève donc sa taxe, de façon beaucoup plus discrète que l’impôt public. L’homme politique est trop heureux de faire miroiter la gratuité d’un service et de s’enorgueillir de la stabilité des prélèvements fiscaux. Il s’agit là de la plus pure hypocrisie. Nous en avons récemment eu un bel exemple à Paris avec le marché des Vélib’ en échange de la concession des panneaux d’affichage sur le domaine public. Le règlement local de publicité voté par la suite est de la poudre aux yeux permettant au maire de justifier d’une action contre l’invasion publicitaire (preuve que le thème est porteur à quelques mois d’une échéance électorale) sans fondamentalement modifier le paysage urbain de la capitale.

Concernant les contenus diffusés par ces publicités, un exemple récent illustre bien les enjeux. Les spots publicitaires sur les aliments gras et sucrés sont sur la sellette grâce au travail de plusieurs associations qui arrivent péniblement à faire prendre en compte les dangers qu’ils représentent pour la santé des enfants, notamment en ce qui concerne l’obésité. Ce type de publicité est-il moins dangereux lorsqu’il s’étale en 4x3 dans la rue ? La justice a depuis peu apporté un début de réponse à cette question lors du procès de membres du "Collectif des déboulonneurs" en reconnaissant que le "risque environnemental, social et sanitaire" de l’affichage publicitaire est "sous-évalué".

L’affichage publicitaire est-il intouchable en France ? Les relations entre nos dirigeants politiques et les publicitaires sont-elles si fortes pour que la chape de plomb soit encore maintenue longtemps sur le sujet ? Ces questions appellent une "rupture" avec la politique des trente dernières années.

3 juin 2008

Affaires de la Semepa : Doglione n'y est pour rien...

Par curiosité, j'ai lu les explications de l'ex-Pdg de la Semepa dans l'entretien qu'il a accordé à La Provence hier. Pour ma part, je n'y ai rien appris car il n'a rien dit sur le fond. Comment la magouille a pu aboutir jusqu'au conseil municipal, on ne le saura pas de sa bouche. Il affirme que tout lui est passé par dessus de la tête, qu'il était absent, que c'est Jean-Gilbert Zozor, son copain d'un millier d'années, qui a tout manigancé. Non, ne cherchez pas, Henri Doglione n'est qu'une victime : on l'a blousé.

Si vous avez suivi l'affaire en me faisant l'honneur de lire mes articles sur ce blog, vous en savez plus sur l'historique et les dessous de ce scandale que par ses "réponses" concédées au bout de six mois, qui ne sont pas des nouveautés.

Même s'il était à l'étranger au moment de la décision votée au conseil municipal, comment croire – moi, je n'en crois pas un mot – qu'il n'était pas tenu au courant ou, et c'est plus grave, qu'il n'ait pas cherché à savoir ce qui se tramait à la Semepa dont il était juridiquement et moralement le Pdg ! Le téléphone, les mails et... le tam-tam, ça existe !

Il n'ignorait pourtant pas qu'il y avait une séance publique puisqu'il avait donné son pouvoir à l'adjoint aux finances, qui a aussi présenté le dossier à sa place. Mais, Henri Doglione considère qu'il n'y est pour rien. Il dit avoir appris tout le manège "après coup", sauf pour la vente au footballeur Marcel Desailly, pour laquelle il était d'accord.

Sniff !

   

En passant, façon de régler leurs comptes à ses collègues, tout en prétendant le contraire, "je ne suis pas du genre à vouloir me venger à tout prix du manque de courage et de clairvoyance des uns et des autres", il tire sur ses "amis" : "Selon ce qu'on m'a dit après coup, des élus avaient néanmoins été mis au courant des ventes qu'on nous a reprochées par le directeur général de la Semepa avant le conseil d'administration qui a entériné ces opérations."

Et, d'un seul trait, il dézingue Jean-Gilbert Zozor, Jean Chorro, Bruno Genzana et Gérard Bramoullé, membres du conseil d'administration, présents lorsque la décision litigieuse a été prise à la Semepa.

Est-ce possible que Maryse Joissains ait été entourée de tant de silencieux, qui la tiennent à l'écart d'informations aussi "anodines" ? N'a-t-elle pas juré qu'elle n'a découvert le pot-aux-roses qu'à la lecture du premier article de La Provence sur ce sujet ? Autrement dit, un maire et un Pdg d'une société, délégué par le maire, peuvent donc être manipulés à ce point sans qu'ils n'y prennent garde. Ce n'est pas que regrettable, c'est extrêmement grave !

D'ailleurs, Henri Doglione tient un double langage à l'égard de Maryse Joissains. S'il rappelle qu'au début de la campagne électorale, le maire lui avait demandé de garder le silence, il dit quelques réponses plus loin : "J'aurais préféré que Maryse Joissains me soutienne plus franchement, alors que je me taisais pour ne pas nuire à sa réélection". Le maire aurait donc, elle aussi, été ingrate à son endroit, lui qui est "quelqu'un de loyal par nature", qui n'a "qu'une parole", qui lui avait "dit oui en 2001 pour l'aider".

Et pour parfaire le tout, il nous livre une conclusion à tirer des larmes à une pierre : "Si j'avais su dans quelles conditions ce mandat allait s'achever, je n'aurais sans doute pas accédé à sa demande". Sniff ! Mais certains ne pleurent pas : les mêmes Joissains, Chorro et Bramoullé ont été réélus et on attend toujours des explications plus sérieuses.

L'interview d'Henri Doglione dans La Provence du 2 juin :

http://www.laprovence.com/articles/2008/06/02/476142-AIX-La-verite-d-Henri-Doglione-sur-les-affaires-de-la-Semepa.php

Mon dernier article sur le sujet du 29 mai :

http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/05/29/index.html

Lire aussi l'historique du dossier, mes articles :

du 21 déc. : http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/12/21/index.html

du 22 déc. : http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/12/22/index.html

du 27 déc. : http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/12/27/index.html

du 8 janvier : http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/01/08/index.html

du 9 janvier : http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/01/09/index.html 

2 juin 2008

Marseille : Tambouille et carambouille

logo_MPM

Ce qui se passe à Marseille depuis deux mois est plus enthousiasmant que le train-train convenu aixois. Je n'ai pas dit plus sérieux qu'à Aix. La carambouille de la Communauté urbaine ne me plaît pas beaucoup. Bien sûr, il fallait bien trouver une porte de sortie. Les palabres ont été longues. Mais une tambouille concoctée dans la même marmite par plusieurs chefs ne fait jamais un bon plat.

En effet, comment ne pas constater que l'équilibre de façade annoncé ce week-end a d'abord et surtout été recherché à partir d'un partage des places ? Quand on regarde les noms des élus, on voit bien qu'il y avait du monde à caser, à recaser ou à récompenser. Du coup, les noms d'oiseaux que se sont échangés les deux côtés lors de l'élection surprise du nouveau président ont rejoint les volières pour s'assourdir jusqu'au silence.

Il y a six semaines, les projets et les intérêts étaient antagonistes. Mais à entendre les déclarations des uns et des autres, l'accord est maintenant (presque) parfait. Tout le monde est content.

Les UMP qui criaient "démission" à l'encontre du PS Eugène Caselli ont adopté un ton feutré pour sauver leurs plumes. Ceux qui avaient obtenu une petite majorité, aussitôt défaite dès le second vote (à main levée), ont été obligés de manger de gros morceaux de chapeau, les vestes retournées étant devenues indigestes. Désormais, tous les costumes seront confectionnés chez le même fournisseur et on aura beaucoup de mal à reconnaître la couleur distinctive des casaques.

Il faut dire que le troc des coloris avait déjà été testé pendant l'élection municipale elle-même. Jean-Noël Guérini avait trouvé un bon transfuge de l'UMP (François Franceschi) et Jean-Claude Gaudin avait recruté un ex-PS (Philippe Sanmarco). Il ne restait plus qu'à superposer tout ça pour obtenir un ton uniforme.

Comme les élus de MPM sont en très grande partie les mêmes que ceux du conseil municipal de Marseille et que les deux camps sont quasiment à égalité, les "compromis" seront du même tonneau dans l'une et l'autre des collectivités.

On va donc contempler une situation inédite. Caselli sera contraint de ramer en permanence contre vents et marées pendant que Gaudin sera tenu de naviguer à mairie basse. Si la Méditerranée ne se déchaîne pas sur un coup de folie…

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