Aix : Enfin des nouvelles réjouissantes pour la gauche
Joissains en apesanteur
Comme je l'indiquais il y a peu, Maryse Joissains a resserré les rangs autour d'elle et assis son pouvoir à la mairie en s'appuyant sur un noyau dur d'élus du premier cercle qui ont encore sa confiance. Elle vient d'élargir cette stratégie à l'échelle de la CPA avec les mêmes. Ensuite, elle a distribué l'essentiel des autres délégations à un grand nombre d'élus de sa tendance, laissant à ceux de gauche ou aux sans étiquette des responsabilités qui ne devraient pas lui faire trop d'ombre.
On est loin des horreurs qui ont cours à Marseille où les partages se sont faits avec des couteaux de boucher. A vrai dire, la situation actuelle de Jean-Claude Gaudin a beaucoup à envier à celle de Maryse Joissains qui, disposant d'une très confortable majorité, a les coudées franches pour agir à sa guise. Les six ans qui viennent vont être passionnants…
Agopian en tandem…
La dernière et unique fois que Maryse Joissains a inventé une illusoire délégation aux pistes cyclables, c'était pour l'attribuer à un conseiller municipal UDF, adepte de la dissidence à mi-temps, qui avait eu l'impudence de pédaler à contresens de son camp. L'humiliation avait été féroce puisque, pour ce faire, l'élu ne s'était vu octroyer ni bureau, ni secrétariat, ni budget, alors qu'il était auparavant chargé de la vie associative.
Autant dire que lui confier de cogiter sur ces pistes virtuelles n'avait pas pour objectif de le remettre en selle mais plutôt celui de lui signifier un encouragement à lui faire ronger son frein jusqu'à totale usure. Cependant, à force de rétropédaler en rond pendant six ans, les mollets défaits et toute salive ravalée, l'élu en question a fini par être réintégré dans l'équipe actuelle sous le label Nouveau centre.
La méthode lui ayant réussi, Maryse Joissains n'avait plus qu'à trouver une autre occasion de récidiver. Le parallèle est simple à faire et je vais m'y risquer. Jacques Agopian, grand amateur et champion de moto, vient de connaître quasiment le même sort à la Communauté du Pays d'Aix. Dans sa grande bonté, la présidente lui a demandé de rouler en tandem avec elle le temps d'un mandat.
La rude mais envoûtante tâche n'a nullement intimidé notre rouleur émérite qui l'a immédiatement acceptée. N'ayant pas peur de se prendre un mur, et donnant un gage instantané de son intérêt pour l'épreuve, il a aussitôt mis le grand braquet. Maryse Joissains l'a chargé, on ne rit pas, de mener "les études relatives à la mise en œuvre des pistes cyclables dans le cadre du Plan de déplacements urbains". Drôle d'idée, quand on sait que le PDU vient d'être annulé ! Et puis, est-ce un aveu, les études n'avaient donc pas été faites pour le plan recalé ?
Quoi qu'il en soit, Jacques Agopian est certainement l'homme de la situation. N'a-t-il pas longtemps eu l'habitude de faire trio à vélo avec deux de ses proches amis siégeant avec lui au conseil municipal et à la CPA ? Quant à moi, je ne vois que cette explication qui puisse justifier valablement sa nouvelle mission. Finalement, si cette délégation est assez logique, en revanche, il faudra veiller à ne pas trop pédaler dans la choucroute. Ne serait-ce que pour éviter de ne pas finir premier, encore une fois, à la prochaine course à la mairie.
…et des copains en supporters
Certains élus de l'opposition de gauche, que nous avons connus toujours prompts à fustiger la moindre connivence avec la droite, auraient-ils perdu la parole ? La présence d'une colistière UMP à leurs côtés les aurait-elle vaccinés contre tout sens critique ? L'absence de réaction et le silence de Rémy Jean, de Nathalie Leconte et d'Hervé Guerrera, aux convictions politiques affirmées et habituellement peu suspects de pactiser avec l'adversaire, sont bien étonnants.
N'ont-ils rien à dire sur la vice-présidence réclamée par Jacques Agopian à la CPA, maintenant doublée d'une délégation obtenue au prix d'un hochet ? Ne trouvent-ils pas qu'il y a confusion manifeste et grave des genres ? Ces reniements faisaient-ils partie de leur accord électoral pour figurer sur la liste ? Approuvent-ils ou non ces revirements en pleine contradiction avec leurs engagements politiques ?
Si ces actes ont été commis par opportunisme, ont-ils été préalablement consultés et les partagent-ils ? Le cas échéant, estiment-ils toujours remplies les conditions minimales de leur participation à la liste ? Vont-ils rester dans le groupe actuel ou envisagent-ils au contraire de constituer un groupe autonome ?
Enfin, ont-ils conscience que leurs combats antérieurs paraissent désormais comme entachés par ces consentements tacites ?
Une réponse claire suffirait à lever tant d'interrogations.