Affaires de la Semepa : Doglione n'y est pour rien...
Par curiosité, j'ai lu les explications de l'ex-Pdg de la Semepa dans l'entretien qu'il a accordé à La Provence hier. Pour ma part, je n'y ai rien appris car il n'a rien dit sur le fond. Comment la magouille a pu aboutir jusqu'au conseil municipal, on ne le saura pas de sa bouche. Il affirme que tout lui est passé par dessus de la tête, qu'il était absent, que c'est Jean-Gilbert Zozor, son copain d'un millier d'années, qui a tout manigancé. Non, ne cherchez pas, Henri Doglione n'est qu'une victime : on l'a blousé.
Si vous avez suivi l'affaire en me faisant l'honneur de lire mes articles sur ce blog, vous en savez plus sur l'historique et les dessous de ce scandale que par ses "réponses" concédées au bout de six mois, qui ne sont pas des nouveautés.
Même s'il était à l'étranger au moment de la décision votée au conseil municipal, comment croire – moi, je n'en crois pas un mot – qu'il n'était pas tenu au courant ou, et c'est plus grave, qu'il n'ait pas cherché à savoir ce qui se tramait à la Semepa dont il était juridiquement et moralement le Pdg ! Le téléphone, les mails et... le tam-tam, ça existe !
Il n'ignorait pourtant pas qu'il y avait une séance publique puisqu'il avait donné son pouvoir à l'adjoint aux finances, qui a aussi présenté le dossier à sa place. Mais, Henri Doglione considère qu'il n'y est pour rien. Il dit avoir appris tout le manège "après coup", sauf pour la vente au footballeur Marcel Desailly, pour laquelle il était d'accord.
Sniff !
En passant, façon de régler leurs comptes à ses collègues, tout en prétendant le contraire, "je ne suis pas du genre à vouloir me venger à tout prix du manque de courage et de clairvoyance des uns et des autres", il tire sur ses "amis" : "Selon ce qu'on m'a dit après coup, des élus avaient néanmoins été mis au courant des ventes qu'on nous a reprochées par le directeur général de la Semepa avant le conseil d'administration qui a entériné ces opérations."
Et, d'un seul trait, il dézingue Jean-Gilbert Zozor, Jean Chorro, Bruno Genzana et Gérard Bramoullé, membres du conseil d'administration, présents lorsque la décision litigieuse a été prise à la Semepa.
Est-ce possible que Maryse Joissains ait été entourée de tant de silencieux, qui la tiennent à l'écart d'informations aussi "anodines" ? N'a-t-elle pas juré qu'elle n'a découvert le pot-aux-roses qu'à la lecture du premier article de La Provence sur ce sujet ? Autrement dit, un maire et un Pdg d'une société, délégué par le maire, peuvent donc être manipulés à ce point sans qu'ils n'y prennent garde. Ce n'est pas que regrettable, c'est extrêmement grave !
D'ailleurs, Henri Doglione tient un double langage à l'égard de Maryse Joissains. S'il rappelle qu'au début de la campagne électorale, le maire lui avait demandé de garder le silence, il dit quelques réponses plus loin : "J'aurais préféré que Maryse Joissains me soutienne plus franchement, alors que je me taisais pour ne pas nuire à sa réélection". Le maire aurait donc, elle aussi, été ingrate à son endroit, lui qui est "quelqu'un de loyal par nature", qui n'a "qu'une parole", qui lui avait "dit oui en 2001 pour l'aider".
Et pour parfaire le tout, il nous livre une conclusion à tirer des larmes à une pierre : "Si j'avais su dans quelles conditions ce mandat allait s'achever, je n'aurais sans doute pas accédé à sa demande". Sniff ! Mais certains ne pleurent pas : les mêmes Joissains, Chorro et Bramoullé ont été réélus et on attend toujours des explications plus sérieuses.
L'interview d'Henri Doglione dans La Provence du 2 juin :
Mon dernier article sur le sujet du 29 mai :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/05/29/index.html
Lire aussi l'historique du dossier, mes articles :
du 21 déc. : http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/12/21/index.html
du 22 déc. : http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/12/22/index.html
du 27 déc. : http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/12/27/index.html
du 8 janvier : http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/01/08/index.html
du 9 janvier : http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/01/09/index.html