Bus : Joissains nous prend pour des buses ou quoi ?
Vu le fiasco du nouveau réseau de transports en commun, comme par hasard, voilà encore une pleine page de communication de rattrapage dans la presse locale de samedi ! C'est donc bien de panique à bord qu'il convient de parler.
Alors, refaisons un tour en bus.
Malgré les réunions publiques organisées en catastrophe par Maryse Joissains - il en reste encore trois à tenir en octobre - et les annonces de la reprise de zéro de l'ensemble du réseau, les usagers, toujours autant décontenancés, continuent de protester. Ils se demandent bien comment et quand les numéros et les itinéraires initiaux des lignes vont pouvoir retrouver leur place. Nouvelle homérique pagaille en perspective.
De quels moyens miraculeux la société Keolis et la Communauté du Pays d'Aix vont-ils encore pouvoir jouer pour ramener un semblant de sérénité alors même que le maire a annoncé elle-même la date butoir du "20 octobre pour un retour à la normale" avec l'ancienne formule (Maryse Joissains dixit : "j'espère que ce sera réglé pour le 24") ?
Même les quinze jours de vacances scolaires de la fin du mois n'y suffiront pas. Et comme les scolaires ne sont pas les seuls concernés, il est à parier qu'une grande majorité d'usagers va se sentir désorientée pour un bon bout de temps. Il y aura forcément encore des tâtonnements et des ajustements au coup par coup. Ce qui finalement ressemble fort à la façon dont le dossier entier a été traité par la CPA et la mairie d'Aix.
En consultant le site de Keolis, je suis tombé sur cette phrase cocasse publiée le 14 septembre 2011, par laquelle l'entreprise expliquait sa démarche liée au cahier des charges : "Dans l’objectif de proposer un réseau plus simple et plus lisible, Keolis va entièrement restructurer l’offre de transport." Mauvaise pioche, non ? Vu le bazar, ce n'est pas gagné.
Dans le même texte, une prévision chiffrée m'a aussi bien intrigué. "Cette nouvelle offre permet à Keolis de s’engager sur une progression de la fréquentation, qui devrait atteindre 22,5 millions de voyages en 2019, soit +19,2% sur la durée du contrat." Mais, qui croire finalement dans cette embrouille ? Maryse Joissains ne cesse de répéter que la fréquentation serait passée de 13 à 20 millions en dix ans. Mais on peut légitimement en douter.
En effet, si le taux de progression fixé par Keolis dans le cahier des charges est estimé à 19,2%, et si la base de calcul est celle annoncée par le maire, la fréquentation devrait se situer autour de 24 millions dans huit ans.
Mais il y a pire dans la voltige des chiffres. En juillet, Jean Chorro, responsable des transports ville et CPA, claironnait, lui, que le nouveau délégataire s'était engagé à atteindre "27 millions de voyageurs par an contre 23 aujourd'hui". Parle à ma calculette, j'ai mal à la tête ! Prendrait-on les citoyens pour des buses ?
Et puis, comme à Aix on aime bien se compliquer les méninges, d'autres grosses migraines sont à redouter incessamment. Ce sera du côté de la gare routière. On apprend en effet par le site d'Aix en bus que des travaux démarrent cette semaine et que les arrêts à cet endroit ne pourront pas être desservis pendant la durée du chantier.
Un lecteur me signale d'ailleurs que le permis de construire a été signé fin juin mais qu'il n'a été affiché qu'en plein mois d'août, ce qui n'est pas très légal en termes d'information et de voies éventuelles de recours. Sans compter qu'on n'a pas non plus entendu parler d'enquête publique, pourtant obligatoire pour ce gros dossier, pas plus que d'une autorisation de travaux de voirie à la rue Lapierre. Un nouveau scandale en perspective ?
Mon précédent article sur le fiasco des bus :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2012/09/17/25120763.html