CPA : La convocation du 29 juillet est-elle légale ?
Le site internet de la mairie d'Aix annonce que la Communauté d'agglomération du Pays d'Aix est convoquée mercredi 29 juillet pour élire son président, ses vice-présidents et son bureau, ainsi que les membres de diverses commissions. On peut comprendre la hâte à remettre les institutions en ordre de marche. Seulement voilà, il me semble qu'un gros problème juridique risque de se poser.
Explications. Les élus aixois ont été désignés dimanche, et on sait par quel coup de force. Or, au moins deux conditions sont nécessaires pour que la séance de la CPA soit légalement valable. La première est que le contrôle de légalité ait pu être effectué par la sous-préfecture, ce qui demande en général quelques jours. La seconde est que le nom d'un élu aixois, en l'occurrence celui de François-Xavier De Peretti, a été rejeté et qu'un autre lui a été substitué.
Même en admettant ce tour de passe-passe, la CPA est soumise aux mêmes règles de convocation que le conseil municipal. Dans des conditions normales, hors le déclenchement d'une procédure d'urgence qu'on ne peut imaginer s'agissant de l'installation des organes de décision, et qui est donc à exclure, tous les élus communautaires et donc les Aixois doivent recevoir leur convocation dans un délai de cinq jours francs (entiers) non compris celui de l'envoi et celui de la séance (Article L.2121-12 du Code général des collectivités territoriales).
Alors, calculons. Pour une réunion mercredi 29 juillet, la convocation et l'ordre du jour doivent avoir été reçus par chaque élu jeudi 24 juillet. Or, à cette date, aucune décision du conseil municipal n'avait encore eu lieu pour désigner les délégués communautaires aixois. De plus, ce dimanche, un nom a même été changé.
Difficile par conséquent d'imaginer que la CPA puisse être en capacité de délibérer valablement en ayant envoyé une convocation hier lundi (une fois les noms connus) ou pire mardi, veille de la séance plénière, brûlant ainsi des étapes expressément prévues dans le Code général des collectivités territoriales (CGCT).
N'y a-t-il pas là un imbroglio juridique à éclaircir ? La question est posée… Mais, peut-être m'abusé-je moi-même.
Précisions
à La loi prévoit que, lors du renouvellement général des conseils municipaux (par exemple en mars 2008) ou lorsqu'un conseil municipal démissionne, est dissous ou invalidé, la première réunion du nouveau conseil municipal se tient de plein droit au plus tôt le vendredi et au plus tard le dimanche qui suit le tour de scrutin à l'issue duquel le conseil municipal a été élu au complet (cela a été le cas ce dimanche).
Partant de là, tous les nouveaux conseils municipaux sont convoqués dans un délai de cinq jours francs. Il en est de même pour les communautés intercommunales. Dans le cas de la CPA, 33 communes ont vu leurs représentants rester en place à l'exception des élus aixois invalidés. Depuis dimanche, seuls les Aixois ont été renouvelés.
Dans le cas présent, il ne s'agit donc aucunement d'une élection générale de la CPA qui a d'ailleurs continué à fonctionner a minima après l'annulation de l'élection aixoise. Le retour d'élus aixois est assimilé à un renouvellement partiel (1/3 des élus commmunautaires) et ne saurait se dérouler dans les conditions particulières appliquées dimanche au conseil municipal, ce qui reviendrait à élargir abusivement le cas d'Aix à toute la CPA. D'où la nécessité du délai de cinq jours francs.
à Pour mémoire, la ville de Fuveau, qui n'est certes pas la ville centre, a attendu le 16 mai pour réintégrer la CPA alors que l'élection a eu lieu les 29 mars et 5 avril suite à l'invalidation prononcée par le Conseil d'Etat le 13 février.