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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO

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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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14 mars 2012

Les Guérini, Medvedowsky, Mennucci et Muselier

guerini medve arbois bakchich

Cette fois-ci, que va bien pouvoir déterrer le juge Charles Duchaine du plateau de l'europôle de l'Arbois ?
Il a déjà beaucoup enquêté à Marseille. Il a biné les terrains de la décharge de La Ciotat. Il a humé les pestilences de l'Etang de Berre. Et il a récemment fouillé dans les autorisations de créations de maisons de retraite en Pays d'Aix. Avec tous les résultats que l'on sait, dont des dizaines de mises en examen.
Voilà maintenant qu'il entreprend d'aller défricher un nouveau gros morceau, celui du technopôle d'Aix. En cause dans ce dossier, un autre marché public pour lequel Alexandre Guérini aurait eu une influence décisive.
Alexandre Guérini, Alexandre Medvedowsky, Jean-Louis Aubert, Olivier Sana
Après une série de perquisitions menées en février, le juge passe cette semaine à l'étape au-dessus, les auditions de témoins.
Trois viennent d'être annoncées. Aujourd'hui même, celle de Jean-Louis Jaubert, directeur de l'établissement de 2006 à 2010. Jeudi, celle d'Olivier Sana, directeur actuel. Et, vendredi, celle d'Alexandre Medvedowsky, président depuis 1998.
Et alors ? Et bien, le juge Duchaine veut comprendre comment une société liée au banditisme a pu remporter un marché de travaux publics sur le site en 2007. Le magistrat est convaincu qu'Alexandre Guérini a fait pression pour que le contrat de l'ancien directeur soit prolongé d'une année alors qu'Alexandre Medvedowsky avait décidé de le licencier.
Quel intérêt pouvait avoir Alexandre Guérini à conserver l'homme en place ?
Ce blog a déjà relaté cette affaire en décembre dernier. J'avais tenté de montrer que les influences sur les marchés pouvaient avoir eu un certain rapport avec des contreparties visant à soutenir des ambitions politiques. Les détails sont dans l'article en lien ci-dessous.
Maintenant, poursuivons avec d'autres éléments récents eux aussi en relation avec les affaires.
Jean-Noël Guérini
Toujours dans sa nouvelle stratégie de risposte, Jean-Noël Guérini a publié coup sur coup deux communiqués.
Le premier, la semaine dernière, en forme de lettre ouverte intitulée "Je demande des comptes !". Sa teneur est la même que celle de sa dernière conférence presse.
Le second date d'hier et s'intitule "Que la vérité éclate !". Il y reproduit trois courriers adressés respectivement au ministre de la justice, au ministre de l'intérieur et au directeur général de la gendarmerie nationale. Ces trois lettres reprennent les questions qu'il dit se poser sur les dysfonctionnements des services de l'Etat enquêtant sur son cas. Il dit attendre des réponses claires de leur part. Pas sûr qu'ils les obtiennent. Mais il aura essayé.
Bernard Squarcini
Suites aux informations parues dans la presse et le concernant, Bernard Squarcini a lui aussi réagi pour nier les accusations portées contre lui. Le directeur de la DCRI rejette en bloc toute idée de favoritisme à l'égard d'un de ses fils qui aurait bénéficié d'une conséquente augmentation de salaire par l'entremise de Jean Noël Guérini. Des écoutes téléphoniques semblent pourtant démontrer l'inverse. La justice fera le tri.
Patrick Mennucci
Un autre cas commence à faire parler de lui, celui de Patrick Mennucci au sujet des conditions d'accès à un emploi au sein de Treize Développement dont il a été le salarié pendant plusieurs années. Evidemment, sa réaction n'a pas tardé. Contacté par Bakchich, Patrick Mennucci a répondu : "Mais j'ai fait acte auprès du président de la SEM, Antoine Rouzaud et de Jean-Marc Nabitz. J'ai les diplômes qu'il faut pour occuper ce genre d'emploi. Si on me demande des explications je les donnerai avec plaisir." Là encore, seul le juge, s'il le décide, pourra l'interroger.
Renaud Muselier
Enfin, sans doute motivé lui aussi par la tactique de la contre-attaque face aux soupçons liés aux activités d'avocate de son épouse au sein de Habitat Marseille Provence, c'est au tour de Renaud Muselier de se fendre d'une lettre ouverte au ton ironique publiée hier et adressée à François Hollande, et, hasard des hasards, à quelques heures du meeting de ce dernier au Dôme à Marseille, à quelques mètres du conseil général. Sur quoi ? Sur les affaires Guérini et le laisser-faire du parti socialiste. A le lire, on laverait plus blanc à l'UMP, histoire peut-être de chasser les mauvaises odeurs à tout prix. 
Comme les astronomes, les juges n'ont certainement pas fini de découvrir de nouvelles galaxies, qu'elles soient géantes ou naines. 

"Les Guérini, Medvedowsky et les dessous de l'Arbois" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2011/12/14/22961146.html

"L'Arbois qui cache la forêt" :
http://www.bakchich.info/L-Arbois-qui-cache-la-foret,13142.html

Les trois lettres de Jean-Noël Guérini : "Que la vérité éclate !"
http://www.jn-guerini.fr/2012/03/13/jean-noel-guerini-%C2%AB-que-la-verite-eclate-%C2%BB/

La contre-attaque des Squarcini :
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/contre-attaque-des-squarcini-dans-laffaire-guerini

Bakchich évoque le cas de Patrick Mennucci :
http://www.bakchich.info/france/2012/03/12/les-recommandes-de-guerini-61217

La lettre ouverte de Renaud Muselier à François Hollande :
http://www.renaudmuselier.fr/lesite/index.php/accueil/item/378-lettre-ouverte-%C3%A0-m-fran%C3%A7ois-hollande

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12 mars 2012

"Aidez-moi !" : Sarkozy a appris... à implorer

sarko villepinte baudry 1

Me croirez-vous cette fois encore ? Hier, je me suis re-re-forcé à regarder tout le meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte. J'ai choisi la chaîne parlementaire car il n'y a pas de publicités et c'est quand même plus sérieux que les chaînes dites d'info qui vous salissent l'écran avec des incrustations toujours bourrées de fautes rédigées par des illettrés.
Bon, ça c'est fait mais là n'est pas l'essentiel.
Je dis toujours à ceux qui ne vont pas ou jamais voter qu'ils perdent alors le droit d'ouvrir leur bouche pour critiquer. Pour ma part, je ne rate jamais un scrutin. Et c'est la raison pour laquelle je me gave d'informations. Autant savoir à quelle sauce on pourrait être mangé.  
Hier, donc, affluence gigantesque pour ce meeting, avec, ne chipotons pas plus, au moins un million de personnes, selon le modeste Jean-François Copé, dans une salle qui ne peut contenir qu'un maximum de 30.000 places assises et 10.000 debout, selon les chiffres de la police du modéré Claude Guéant.
On se serait cru à l'une de ces facétieuses assemblées générales d'actionnaires d'entreprises du CAC 40 qui votent les yeux fermés pour l'augmentation des revenus et des bonus de leurs dirigeants dont ils n'ont pas encore découvert le hold-up, Nicolas Sarkozy étant bien le seul à s'en être comiquement étonné il y a à peine quelques jours.
Aux premiers rangs, juste à portée de l'estrade, les caméras estampillées UMP ont régalé les téléspectateurs d'une enfilade de têtes (trop) connues parmi lesquelles un chanteur laï-laï-laï, un acteur menhirien, une guitariste susurreuse et l'épouse reconnaissante d'un ex-président condamné.
Avant le discours du principal orateur, l'organisation avait poussé sur la scène quelques soutiens exemplaires du candidat. Et d'abord, les trois rebelles en carton qui ont ravalé leurs bombes pour regagner la niche à coups de laisse, Christine Boutin, Hervé Morin et Frédéric Nihous, suivis par un condamné bordelais, Alain Juppé.
Un grand moment fut celui de l'homme qui tique du visage autant que son maître, qui lui écrit des discours, qu'on voit tout le temps à la télé et qui pète les plombs quand on n'est pas d'accord avec lui, le rampant Henri Guaino. Le gag du jour lui revient. Déjà discrédité en voulant jouer les Malraux des hommages aux morts, il commit un lapsus linguae d'une force coluchienne, confondant l'usine Photowatt avec Photoshop. Nul doute qu'il pourra maintenant s'enorgueillir enfin d'une postérité bien méritée qui fera le bonheur des bêtisiers de fin d'année pendant un siècle.
Ce dimanche, l'élément de langage à l'ordre du jour était le rassemblement de la famille droitière. Et pas mal extrême droitière. Bon, il manquait bien un Jean-Louis Borloo pas encore remis de ses prétentions fracassées et une Rama Yade pas invitée à cause du déclenchement récent de son neurone de lucidité.
Oublions les fantômes, ils finissent toujours par revenir. Sous les lumières très tricolores du cercle blanc central, on a vu défiler les trois meilleurs amis du monde, les ambitieux Jean-François Copé, Alain Juppé et François Fillon qui se haïssent au carré et qui s'entredéchireront encore plus au lendemain de la raclée du 6 mai pour prendre la place du chef.
Enfin, est apparu le matamore, qui cette fois n'aurait pas changé mais aurait appris et compris, nous a-t-il répété. Dur à croire. Pas la peine de raconter le reste tout en haine et invectives, oui, tout ça pour ça, vous le trouverez dans la presse.
Dans tout ce bla-bla, il y a eu deux petits joyaux quand même. Nicolas Sarkozy a commencé son discours avec un nostalgique "Je me souviens de ce mois de mai où les Français m'ont choisi". Il l'a conclu en lançant ce misérable appel au secours : "J'ai besoin de vous ! Aidez-moi !" sous-entendant sans doute "sinon je me souviendrai de ce mois de mai où les Français ne m'auront pas choisi".
Quant à moi, dimanche prochain, j'irai sûrement humer un air moins rance. 

sarko villepinte chimulus

sarko villepinte chimulus 2

sarko villepinte

sarko villepinte baudry 2

sarko impasse sarkozy

8 mars 2012

Sarkozy dans la tempête, Hollande dans la conquête

sarko pinocchio

L'artillerie lourde est de sortie. La campagne électorale est lancée, rythmée par le matraquage de sondages quotidiens. Dans 59 jours, la France aura son nouveau président de la République.
Les candidats sont partout, dans les médias, dans les meetings et sur le terrain. Mais il n'est pas toujours aisé de trier le vrai du faux dans leurs déclarations. Les coups d'esbroufe ne sont jamais loin. La vigilance est donc de mise pour qui veut se faire l'idée la plus juste sur les propositions et les actes.
Pour le sortant Nicolas Sarkozy, c'est l'heure tragique du bilan. Pour le postulant François Hollande, c'est le temps attendu de la conquête. Pour les autres candidats, c'est le moment espéré d'un score honorable ou redouté d'un score minable.
En l'état des tendances actuelles, il semble bien se profiler un duel final classique droite gauche. Mais à ce stade, rien n'est encore joué, une élection présidentielle réservant souvent son lot de surprises imprévisibles.
Sans mystère, ce blog se veut résolument de gauche et n'a jamais revendiqué une fausse neutralité. Aujourd'hui encore, l'auteur propose d'aller jeter un œil sur des éléments concernant le quinquennat finissant, des éléments qui peuvent avoir leur importance pour cerner les enjeux de l'élection. Ensuite, à chacun le soin de se forger son propre jugement sur ce qu'il conviendrait d'en déduire.

(Clic sur les images pour agrandir)
PS bilan sarko dettes part 1PS bilan sarko dettes part 2

D'autres infographies tout aussi intéressantes
et notamment celle sur "5 ans de scandales" :
http://www.parti-socialiste.fr/riposte/infographies

Le bilan de Nicolas Sarkozy vu par L'Express :
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/dossier-nicolas-sarkozy-le-vrai-bilan-2007-2012_1075283.html

sarko pole emploi
 

6 mars 2012

Guérini crie haro sur la justice et sur Muselier

guerini canard 29"Avec tout ce que vous m'avez mis sur la gueule ! Depuis deux ans et demi, j'en prends plein la gueule !" Ainsi Jean-Noël Guérini a-t-il répondu aux journalistes présents à la longue conférence de presse qu'il a tenue hier après-midi à Marseille, une sorte de séance d'explication qu'il avait lui-même annoncée vendredi dès la fin de son audition par le juge Charles Duchaine.
Dans un premier temps, Jean-Noël Guérini s'est appliqué à faire une lecture quasi scolaire de 14 feuillets par lesquels il s'est attaché à tout contester tout en rappelant qu'il n'a fait l'objet d'aucune accusation d'enrichissement personnel.
En gros, comme pour retourner maintenant la situation à son avantage, il demande des comptes à la justice qu'il estime atteinte de graves dysfonctionnements.
A cette occasion, il dit avoir réitéré sa requête de dépaysement de l’enquête. Pour compléter sa défense, son avocat, Dominique Mattéi, assis à côté de lui, a fourni des explications sur les aspects juridiques de la procédure en cours. Notamment à propos de la décharge du Mentaure, une affaire qui serait désormais sous le coup de la prescription. Belle bravade mais peut-être pas forcément concluante.
Sur la demande de levée de son immunité parlementaire, Guérini a déclaré qu'"elle n'a désormais plus de sens" et qu'elle est donc devenue sans objet et puisqu'il s'est finalement rendu à la convocation fixée par le juge. On verra le 15 mars s'il aura convaincu le bureau du Sénat.
Puis, Guérini s'en est pris avec insistance à ceux qui, selon lui, lui veulent du mal. "Je suis face à un complot politique. Je veux savoir qui est à la manœuvre." Tout le monde comprend, même s'il ne prononce pas son nom, qu'il soupçonne fortement Renaud Muselier d'avoir manigancé contre lui. Attendons la réaction de celui qu'il appelle "mon adversaire politique".
Dans un second temps, les médias locaux et nationaux présents ont pu poser des questions, Mattéi assurant les réponses juridiques sur la procédure en cours, Guérini apportant les réponses politiques.
Interrogé sur une éventuelle mise en minorité lors du vote du budget du conseil général le 23 mars, Guérini a assuré que sa "majorité est solide et il ne manquera pas une voix sur ce vote".
Enfin, à propos d'un sondage réalisé à la demande même du conseil général "en novembre en pleine crise" (Guérini dixit) mais dévoilé récemment, on a appris que, en un an, les "bonnes intentions" sur l'image de Guérini avaient chuté de 60 à 28% avec 61% de "mauvaises opinions". "Moi, je me félicite de ce sondage, je croyais que je devais avoir 2% ou 1% comme Villepin."
Selon La Provence, concernant la gestion de "l'argent confié au Département", le total des "bien géré" n'était plus que de 37% en novembre, deux fois moins qu'en 2008. Conséquence : pour la première fois depuis 1998, une majorité des sondés (55%) considère "qu'il faut, pour les prochaines années, changer en profondeur l'action du CG13".
Conclusion : hier, Jean-Noël Guérini a voulu passer à la contre-attaque médiatique en essayant de démonter les accusations qui lui ont valu une mise en examen, tout en cherchant à renverser la vapeur en évoquant une manipulation et un complot politiques ourdis contre lui et dont le seul but serait de le dégager.
C'était le millième épisode du feuilleton...

logo marsactu
Lire l'excellent article de Pierre Boucaud
(avec des vidéos)
http://www.marsactu.fr/politique/guerini-sonne-la-contre-attaque-au-radisson-27362.html

logo bakchich
Et aussi l'article du moins excellent Xavier Monnier : 
http://www.bakchich.info/france/2012/03/02/guerini-finie-la-bouderie-61195

Le texte intégral de la déclaration de Jean-Noël Guérini :
(Pour un meilleur confort de lecture, clic sur le bouton plein écran en bas à droite)

5 mars 2012

Nicolas Sarkozy candidat du peuple vu par "Groland"

 hollande sarko

Comment un président des riches peut-il se muer en candidat du peuple sans en avoir l'air ? Nicolas Sarkozy tente de le faire croire en simulant un mode de vie qui aurait été sa marque de fabrique sans qu'on ne s'en aperçoive.
Pour en démontrer toute l'inanité, plutôt que mille discours, rien ne vaut une bonne parodie. Groland, summum des farces et attrapes, s'est mis en quatre pour faire œuvre utile de pédagogie (voir la vidéo).
Alors, rions de bon cœur mais en nous posant les bonnes questions.
Après ça, restera-t-il encore des crédules dans la salle ?

 sarko hollande le pre

sarko forte

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5 mars 2012

En mars, le Ravi nous met l'eau à la bouche

une ravi 94Cela va faire du bruit. En mars, deux forums mondiaux de l'eau, l'un in, l'autre off, vont se tenir simultanément à Marseille, ville de mer hautement concernée.
Le Ravi plonge sa tête dans ce dossier vital pour les décennies à venir.
Les élections n'étant plus très loin, le mensuel leur consacre plusieurs articles qui feront réfléchir. On trouvera aussi diverses autres rubriques sur la politique et des sujets locaux sur Aix, Pertuis, Istres, Gap et Avignon.
A ne pas rater non plus une riche enquête sur les influences plus ou moins occultes du syndicat FO dans les institutions que sont la Ville de Marseille et sa communauté urbaine.
Enfin, il serait dommage de se priver des autres ravissements du journal que sont les brèves et les dessins qui offrent de souriantes respirations, comme pour nous dire que c'est déjà le printemps avant le printemps.

Le sommaire du n° 94 de mars :
http://www.leravi.org/spip.php?article1260
Le site du Ravi :
http://www.leravi.org/

2 mars 2012

Jean-Noël Guérini face à Rémy Bargès chez le juge

guerini chez le juge12h00 : Lors de sa précédente convocation mi-février, Jean-Noël Guérini avait refusé de répondre aux questions du juge Charles Duchaine. Or, ce vendredi matin, il n'a pu faire autrement que de se rendre enfin au tribunal pour être confronté à Rémy Bargès, son directeur de cabinet.
Il valait mieux pour lui car la demande du juge de levée de son immunité parlementaire désormais sur le bureau du président du Sénat aurait signifié pour lui d'y être contraint par un mandat d'amener encadré par les gendarmes.
Quelle grosse perte pour les archives photographiques !
  
13h00 : L'audition de Guérini seul reprendra dans l'après-midi. Il s'est dit serein. "Vous voyez que j'aime bien quand la justice est sereine, c'est un vrai plaisir de répondre aux questions de monsieur le juge." Interrogé sur la prochaine mise en examen de l'épouse de Renaud Muselier, il a déclaré : "Je pense à elle, ce doit être difficile à vivre. je suis très respectueux de l'institution et moi je ne vais pas écrire un livre pour commenter cela..."

2 mars 2012

Le Canard enchaîné étrille Muselier et sa fine équipe

 muselier canard 29

Le Canard enchaîné de mercredi y est allé lui aussi de sa grosse charge. Il étrille à son tour Renaud Muselier et toute sa fine équipe.
Un peu comme pour Jean-Noël Guérini, cette publicité fait sortir l'affaire des limites du seul département des Bouches-du-Rhône et lui confère un statut national.
On le sait, le PS a imposé au mis en examen Jean-Noël Guérini de se tenir à l'écart de la campagne de François Hollande. Même chose pour Renaud Muselier qui a été privé d'estrade par l'UMP dimanche dernier lors du meeting de Nicolas Sarkozy à Marseille.
C'est dire si les informations qui commencent à fuiter à propos de l'enquête sur les arrangements au sein de l'office Habitat Marseille Provence sont prises au sérieux.
Comme Jean-Noël Guérini pris dans le tourbillon des révélations, Renaud Muselier va certainement s'évertuer à organiser la contre-attaque pour réfuter en bloc de possibles accusations. Les contrefeux risquent de ne pas s'avérer suffisants pour éviter les soupçons qui pourraient éclabousser la campagne de Sarkozy déjà affecté par la nature des liens qui unissent Bernard Squarcini et son pote Guérini.
Les dénégations que le chef de la DCRI, mis par ailleurs en examen dans l'affaire des fadettes des journalistes, est quasi contraint de livrer à la presse (L'Express du 29 février) n'augurent rien de bon.
Parmi les quatre personnes qui ont été écoutées au sujet des marchés obtenus par l'épouse de Muselier et visés par une information judiciaire, le directeur de HMP, Jean-Luc Ivaldi, nie tout favoritisme. "Je suis ravi d'avoir appris par la presse que je suis sur écoute. Je regrette que des extraits soient retranscrits sans que l'on reprenne le fond de l'affaire, ni les propos dans leur intégralité, alors que le peu que je dis est plutôt à décharge de l'office, sur la transparence des marchés passés, dont on peut discuter le côté éthique mais pas la légalité".
Pour mémoire, une seule allumette a suffi pour propager durablement l'incendie autour des affaires des frères Guérini.
Si une enquête est ouverte sur les tenants et les aboutissants du dossier HMP, il n'est pas dit que certains veuillent endosser seuls les responsabilités ou servir de lampistes...

(Clic sur les images pour agrandir)
muselier canard 29muselier canard 29

muselier canard 29

logo lexpress
Extraits de l'interview de Bernard Squarcini :

Le juge Charles Duchaine, qui enquête sur le président du conseil général (PS) des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, souhaiterait vous entendre en marge de ce dossier de corruption sur des emplois attribués à vos enfants...
Je n'aime vraiment pas qu'on s'attaque à ma famille. Je connais Jean-Noël Guérini. On a un handicap tous les deux, c'est de porter un nom en "i". Je l'ai d'abord connu comme élu lorsque j'étais préfet de police à Marseille, dans des réunions de quartier. Puis on s'est retrouvés tous les deux en rééducation après des problèmes de santé. Je ne lui dois rien. Il ne me doit rien. On m'a soupçonné de l'avoir prévenu de l'enquête judiciaire le visant. Je me souviens d'un coup de fil d'un conseiller de l'Elysée fin 2008. Il me dit : "Renaud Muselier [adjoint UMP du maire de Marseille] sort de la chancellerie. Il prétend que la plainte contre Guérini n'aboutira pas parce que tes enfants travaillent au conseil général." Je lui ai répondu : "C'est idiot, faites l'enquête normalement !"
Mais vos enfants ont bien été employés du conseil général ?
Mon fils a un bac+6 avec une spécialité sur l'environnement méditerranéen. A la suite d'un stage à 400 euros par mois, il a obtenu un CDD grâce à son directeur de stage. Je n'ai pas écrit de lettre, ni exercé de pression. Aujourd'hui, il a quitté le conseil général, ayant trouvé un nouvel emploi. Quant à ma fille, après un master de droit-médias-communication, elle a rejoint une cellule de communication de 80 personnes. J'aimerais bien qu'on se penche avec autant d'attention sur l'ensemble des stages ou emplois obtenus par les enfants des élus régionaux, ministres ou magistrats. 
Le livre "L'Espion du président" pointe vos relations avec le milieu corse et les cercles de jeux parisiens... 
"Je connais tous les chemins de mon pays" [référence à L'Enquête corse]. Il n'est pas anormal pour un policier de s'intéresser au grand banditisme insulaire, notamment lorsqu'il a été en poste en Corse. Je rappelle que nous avons rendu - à l'époque, j'étais aux renseignements généraux - de grands services à la police judiciaire dans ses enquêtes. Quant aux cercles de jeux, je n'ai plus mis les pieds au cercle Wagram depuis 2003... Je vous indique par ailleurs que j'ai porté plainte le 10 février pour diffamation contre les auteurs du livre. 

L'interview intégrale :
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/bernard-squarcini-il-n-y-a-pas-de-barbouze-chez-moi_1087923.html

Un autre article intéressant :
http://blogs.mediapart.fr/blog/rimbus/260212/guerini-squarcini-en-corse-la-famille-cest-sacre

29 février 2012

Renaud Muselier ciblé comme Jean-Noël Guérini ?

muselier par oliv dans bakchichRenaud Muselier aurait sans doute mieux fait d'être plus prudent avant de publier un livre sur "le système Guérini". Mais non.
Dans les cercles de son entourage, on commence sérieusement à s'affoler des remous suscités par une affaire qui pourrait bien le toucher de près à son tour. 
L'information court depuis déjà près de trois semaines. On évoque des soupçons sur les marchés publics réalisés à Habitat Marseille Provence qui ont donné lieu en janvier à l'audition de l'épouse de Muselier, l'avocate Stéphanie Clément, chargée des contentieux à l'office.
Les médias ont déployé leurs projecteurs. 
Le 17 février, Le Parisien écrivait : "Des avocats marseillais proches de la majorité municipale UMP, visés par une enquête sur les marchés publics de l'office HLM de la ville, sont convoqués en vue d'une mise en examen pour favoritisme. L'information judiciaire, ouverte fin 2011 pour atteinte à la liberté des marchés et détournement de fonds publics, concerne notamment l'épouse du député UMP Renaud Muselier, un adjoint au maire UMP de La Ciotat et le fils d'un ancien sénateur UMP des Bouches-du-Rhône. Ces trois avocats ont déjà été entendus comme témoins à la division économique et financière de la PJ de Marseille. Deux d'entre eux sont convoqués par le juge et un troisième le sera prochainement. La justice soupçonne aussi un trafic d'influence et une prise illégale d'intérêt, selon ces mêmes sources, qui évoquent d'autres convocations à venir.
"C'est un dossier qui va connaître d'importants développements", a assuré l'une d'elles."
Une conversation téléphonique de crise entre quatre proches de Muselier a été interceptée par les enquêteurs. La discussion est ponctuée de noms d'oiseaux, du "grand mou tout con" à "l'âne bâté", à l'adresse de plusieurs magistrats marseillais. Me Xavier Cachard, avocat de Muselier, leur reproche de ne pas l'avoir prévenu de l'ouverture de l'information sur HMP fin 2011. Le signe, selon lui, d'une volonté d'équilibrer les "affaires" phocéennes à l'approche des élections.
Au fil des échanges, apparaît aussi un gendarme chargé de l'affaire Guérini. Me Cachard évoque "une demande très importante" concernant un neveu du militaire, qu'il s'agirait de faire passer au ministre de l'Education par l'intermédiaire de M. Muselier. "Pensez à dire à Renaud s'il peut appeler Chatel, parce que si on pouvait régler ça au moins de ce côté-là... Bon par contre maintenant il faut penser PJ de tous les côtés, je développe bien sûr une stratégie de ce côté-là", dit-il.
Le site Mediapart s'était aussi fait l'écho de la récente audition d'un général de gendarmerie racontant comment Jean-Noël Guérini lui aurait demandé, en 2010, d'écarter de l'enquête le militaire en question en dénonçant de nombreux contacts qu'il aurait eus avec Me Cachard.
Le journal de France 3 Provence Alpes d'hier est revenu sur d'autres détails en dévoilant des extraits de la conversation téléphonique. Les propos, dont on notera l'élégance du vocabulaire qui n'a rien à envier aux paroles fleuries d'un Alexandre Guérini, ne laissent pas de doute sur les craintes de voir un incendie embraser à son tour la droite marseillaise. Et au plus mauvais moment pour elle.
Cette affaire est partie d'un rapport de la Mission interministérielle d'inspection du logement social, rendu public en janvier 2011 sur Habitat Marseille Provence, le bailleur social de la ville. Ce document avait relevé des "irrégularités" en matière de commande publique "réalisée sans mise en concurrence", notamment pour les prestations d'assistance juridique comme la gestion des contentieux avec les locataires.
Pour se mettre en conformité avec la loi, HMP avait lancé des appels d'offres en 2009, durant la période d'enquête de la Miilos, et des marchés avaient été attribués en janvier 2010 à une douzaine d'avocats, dont ceux visés par l'enquête, selon un avis officiel paru alors.
Une source proche de l'enquête rapporte que celle-ci "révèle que ce marché a été pipé", Mme Muselier ayant récupéré au final 60% du contentieux locatif, assurant ainsi la "majeure partie" du chiffre d'affaires de son cabinet. "On est dans le clientélisme et le copinage", a-t-on souligné.
En défense, Renaud Muselier a tenu à rappeler que sa "femme travaillait avant qu'(il) ne l'épouse". "Je ne suis pas inquiet, mais ça ne fait jamais plaisir. J'ai des problèmes dans ma vie professionnelle, dans ma vie familiale, dans la vie professionnelle de ma femme depuis que j'ai parlé du système Guérini", a-t-il estimé.
Alors que Muselier s'était employé jusqu'ici à dégommer Guérini dans tous les médias, dans les meetings, à l'Assemblée nationale, et surtout dans son livre, il va devoir faire face à un retour de flamme dont il n'avait peut-être pas évalué la portée.
Certains journalistes locaux avaient d'ailleurs noté que, lors du meeting de Nicolas Sarkozy à Marseille, seul Jean-Claude Gaudin, avait été autorisé à prendre la parole en tant que régional de l'étape. De fait, Renaud Muselier devait lui aussi s'exprimer mais le soufre commençant à dégager des odeurs, il s'est vu refuser cette faveur d'accéder à l'estrade.
Est-ce le vrai début de ses déboires ? En attendant, il pourra peut-être se consoler de savoir que le président du Sénat a officiellement reçu lundi la demande de levée de l'immunité parlementaire de son meilleur ennemi Jean-Noël Guérini, en même temps que celle du sénateur de l'Hérault Robert Navarro, autre spécialiste en magouilles. Le bureau du Sénat devrait statuer sur ces deux demandes le 15 mars.
Le concours de la plus belle présomption d'innocence continue...

Captures d'images du reportage
de France 3 Provence Alpes du 28 février 2012
muselier F3 paca 1amuselier F3 paca 1bmuselier F3 paca 1cmuselier F3 paca 1d
Xavier Cachard, ami de toujours et avocat de Muselier 
Laurent Simon, élu UMP à Plan-de-Cuques, conseiller en communication 
Yannick Lloret, collaborateur et conseiller technique de Muselier 
Jean-Luc Ivaldi, ancien directeur de cabinet de Muselier et actuel directeur de HMP 
   
L'article tiré du site de France 3 Provence Alpes du 28 février 2012  

Une enquête sur l'office HLM de Marseille inquiète des proches de Muselier

Des proches de Renaud Muselier s'inquiètent des conséquences pour le député UMP d'une affaire de favoritisme dans les marchés publics de l'office HLM de Marseille touchant la femme de l'élu, dans une écoute téléphonique dont l'AFP a consulté une retranscription mardi.
Enregistrée le 16 janvier, cette "réunion de crise", comme l'appellent les policiers en charge de l'enquête, rassemble au téléphone le directeur de l'office Habitat Marseille Provence (HMP), Jean-Luc Ivaldi, placé sur écoute, Me Xavier Cachard, avocat de M. Muselier, et deux proches collaborateurs du député UMP.
Durant une demi-heure, Me Cachard évoque l'ouverture de l'information judiciaire pour favoritisme dans les marchés publics de HMP, notamment pour les prestations juridiques de l'office, qui pourrait donner lieu prochainement à des mises en examen. Il s'inquiète, surtout, de ses implications pour M. Muselier dont l'épouse, avocate, est concernée pour avoir obtenu la majorité du contentieux locatif de l'office HLM.
"C'est plus du tout rigolo là (...) Le juge peut se la faire (...) La femme de Muselier mise en examen pour violation de marchés publics (...) Ah on n'est pas dans la merde", lâche Me Cachard. "Je t'explique pas ce qu'on va se prendre dans la tronche (...) Les autres vont nous vomir dessus en nous expliquant : 'super, le chevalier blanc', ajoute l'avocat, précisant que le député UMP est au courant "de tout" s'agissant de la procédure en cours.
M. Muselier dénonce sans relâche depuis deux ans ce qu'il appelle le "système mafieux et clientéliste" des frères Guérini, Alexandre le patron de décharges et Jean-Noël le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, tous deux mis en examen dans une affaire de marchés publics.
Interrogé par l'AFP le 17 février au sujet d'une prochaine convocation par le juge d'avocats, dont sa femme, le député avait répondu : "On n'est au courant de rien, cette information m'étonne et me surprend."

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Bakchich
en a parlé dès le 9 février...
http://www.bakchich.info/france/2012/02/09/marseille-la-justice-enquete-sur-les-hlm-de-la-droite-61139

 Le premier reportage de France 3 Provence Alpes du 17 février 2012

27 février 2012

Guérini et Squarcini concurrencent-ils "Le Parrain" ?

guerini padrino
(Montage LAC)

A observer le scénario des affaires Guérini, est-il exagéré de songer à la saga du Parrain ?
Car, hormis les pétarades, les mitraillages et les trafics de stupéfiants, nombreux sont les ingrédients qui pourraient le laisser croire : écoutes secrètes, espionnage, surveillance, traquenards, mensonges, trahisons, petits et grands arrangements entre amis, contrôle des marchés, bakchich, et on en passe.
Parions qu'un de ces jours un cinéaste s'avisera d'en tirer un juteux film à Oscar.
Avec l'excellent résumé de l'épisode en cours fait par la journaliste Louise Fessard pour Mediapart sur les suspicions d'intérêts croisés entre Jean-Noël Guérini et Bernard Squarcini (lire ci-après), on peut se faire une bonne idée du temps passé par les protagonistes à manœuvrer et à s'occuper de leurs affaires, et du temps nécessaire à la gendarmerie et à la justice pour démêler le vrai du faux.
Si ça continue comme ça, il n'est pas vraiment surprenant que la réalisation d'un premier long métrage rencontrerait un réel succès et serait suivi au minimum par deux autres épisodes comme le Parrain II et le Parrain III.

guerini mediapart une 

Mis en examen dans une affaire de marchés publics truqués dans les Bouches-du-Rhône, le sénateur PS Jean-Noël Guérini a refusé le 15 février de répondre aux questions du juge Duchaine. Comme l'a révélé Libération, le juge a aussitôt enclenché la procédure pour demander la levée de son immunité parlementaire. Protégé par celle-ci, Jean-Noël Guérini avait en effet quitté le tribunal en arguant des nombreuses fuites dans la presse qui constituent selon lui, "une violation réitérée du secret de l’instruction".
En fait de fuites, il apparaît que Jean-Noël Guérini est particulièrement bien renseigné. En novembre 2010, le président du conseil général aurait demandé à Marc Mondoulet, commandant de la région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d'Azur, d'écarter un de ses enquêteurs, qu'il jugeait... trop bavard.
Entendu par le juge Duchaine le 17 novembre 2011, le général de division explique avoir rencontré Jean-Noël Guérini le 20 novembre 2010, au sortir de l'inauguration de la nouvelle gendarmerie du Rousset, financée par le département. Un entretien qui "s'est déroulé dans une intimité "lourde", (…) quasiment front contre front", décrit Marc Mondoulet face au juge.
Jean-Noël Guérini est méfiant. "La première question que m'a posée le président en s'asseyant a été de me demander si le bureau ne comprenait aucun micro", explique Marc Mondoulet. Rassuré sur ce point, le président du conseil général aurait affirmé au général qu'un de ses enquêteurs (nommé) "n'agit manifestement pas en toute indépendance".
Devant l'étonnement et les dénégations du général, Jean-Noël Guérini se fait plus précis. "Il me confirme d'un ton très affirmatif : "Je sais que cet officier a eu de nombreux contacts téléphoniques avec l'avocat de M. Muselier", relate Marc Mondoulet face au juge. Il m'affirme de façon très péremptoire que le lieutenant X a eu 47 contacts téléphoniques avec cet avocat et qu'il en a la preuve."
Avant de repartir, le président du conseil général lui aurait donc demandé d'écarter ce lieutenant, ne manquant pas au passage de rappeler au gendarme "l'effort financier que consentait déjà depuis plusieurs années le conseil général dans la construction de nouvelles casernes de gendarmerie".
Entendue en garde à vue le 29 novembre 2010, Jeannie Peretti, la compagne d'Alexandre Guérini, avait déjà affirmé détenir "les preuves qu'un gendarme a communiqué toute l'enquête à Me Cachard, avocat de M. Muselier, et ce par l'intermédiaire de M. Garosi, expert". Elle aussi s'était montrée très précise : "Il y a eu quand même 47 appels téléphoniques entre Monsieur Garosi et Me Cachard et ce, sur leurs portables."
Interloqué, un gendarme lui demande : "Savez-vous que l'obtention de telles informations concernant les appels téléphoniques est encadrée par des textes de loi ?" "Ben oui. A moins que ce soit des écoutes sauvages", répond benoîtement Jeannie Peretti, qui refuse de "dévoiler ses sources".
Ce qui pouvait, à l'époque, passer pour un coup de bluff devient plus troublant avec le récent témoignage du général Marc Mondoulet qui incrimine directement Jean-Noël Guérini. "Jean-Noël Guérini n'a pas eu d'information précise, il conteste les propos de ce gendarme avec qui il sera confronté", réagit Patrick Maisonneuve, l'un des avocats de l'homme fort du PS à Marseille.
Se demandant sans doute où les frères Guérini avait été pêcher des informations aussi détaillées (et illégales), les gendarmes de la section de recherche de Marseille ont prié courant novembre 2011 les trois principaux opérateurs téléphoniques de leur "faire parvenir la liste des services enquêteurs, y compris DCRI, ayant demandé la production des factures détaillées" de sept lignes téléphoniques "depuis avril 2009".
Parmi lesquelles, on retrouve le numéro de portable de Me Xavier Cachard, de l'expert financier Pierre Garosi, de deux gendarmes de la section de recherche de Marseille chargée de l'enquête sur les marchés truqués, et… du juge Duchaine lui-même.
En clair, les gendarmes suspectent la DCRI d'avoir fait leurs fadettes, ainsi que celles du juge d'instruction et de Me Xavier Cachard, un proche de Renaud Muselier, par ailleurs élu UMP à la communauté urbaine de Marseille. 
Les réponses d'Orange, Bouygues et SFR sont toutes négatives : aucune trace concernant une demande de production de fadettes pour les numéros listés…
Qui a informé Jean-Noël Guérini ?
Contacté, Pierre Garosi, expert judiciaire mandaté fin 2009 par le juge Duchaine pour retracer les montages financiers entre les différentes sociétés d'Alexandre Guérini, dément avoir jamais contacté Me Xavier Cachard, qu'il dit ne pas connaître. Mais il n'exclut pas d'avoir été écouté. "Ça se peut très bien, mais dans ce cas ils se sont trompés d'adresse car je pense qu'ils visaient plutôt le lieutenant en question", estime-t-il.
Autre fait troublant, en novembre 2010, son domicile avait été cambriolé. Son ordinateur personnel ainsi que des bijoux avaient été dérobés. "Il y avait une mise en scène impressionnante, ils avaient tout saccagé, explique Pierre Garosi. Je ne peux évidemment faire aucun lien avec le fait qu'on m'avait confié ce rapport, mais on ne fait habituellement pas ça pour un simple petit cambriolage."
Egalement contacté, Me Xavier Cachard a décliné tout commentaire.
Bien qu'il l'ait toujours démenti, le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, est soupçonné d'avoir informé les frères Guérini sur l'enquête en cours. Comme le rappelle le livre L'Espion du président, publié en janvier 2012, l'ancien préfet délégué pour la sécurité et la défense à Marseille est un proche de Jean-Noël Guérini.
Selon les auteurs, journalistes au Point et au Canard enchaîné, les deux hommes s'apprécient, ont partagé des parties de chasse et des séances de training cardiaque à l'hôpital.
D'après le Canard enchaîné à paraître demain (23 février), le juge Duchaine a d'ailleurs demandé au parquet d'étendre son enquête à des faits présumés de trafic d'influence visant Bernard Squarcini.
Le juge d'instruction avait en effet découvert l'embauche des deux enfants de Bernard Squarcini au département, l'une au service de communication du Conseil général, l'autre, entre 2005 et mars 2011, comme chargé de mission auprès de la société d'économie mixte Treize Développement (13D), le bras armé du département pour ses grands chantiers immobiliers.
Entendu le 8 novembre 2011 par les gendarmes, l'ancien directeur de 13D, Jean-Marc Nabitz, avait affirmé que Jean-Noël Guérini lui avait même "donné l'ordre d'augmenter le salaire de Jean-Baptiste Squarcini, fils de Bernard Squarcini".
Vérification faite par les gendarmes marseillais auprès de 13D, le salaire de l'intéressé a en effet été augmenté de près de 1000 euros en octobre 2007 sans "aucun document justifiant cette augmentation", constatent-ils.
"J'apporterai les preuves, les téléphones, les SMS"
Lorsque fin avril 2009 dans une conversation avec son frère Alexandre, Jean-Noël Guérini l'informe qu'un mystérieux "ami" "à Madrid" l'a averti de l'ouverture d'une enquête préliminaire le concernant, les regards s'étaient aussitôt tournés vers le patron de la DCRI, justement présent à Madrid lors d'une visite d'Etat de Nicolas Sarkozy, le 26 avril.
Plus fâcheux, le surnom de Bernard Squarcini apparaît ensuite dans une série de textos échangés le 8 octobre 2009 entre Alexandre Guérini et son avocat de l'époque, Me Olivier Grimaldi. "Message à effacer : Le Squale (surnom de Bernard Squarcini - ndlr) a dit que tout était écrasé et que des coups de fil avaient été passés. A effacer", écrit Alexandre Guérini.
"A qui il a dit ça ?" demande l'avocat. "A JCHP (Jean-Claude Hoang-Phu, un responsable marseillais du syndicat Unité SGP Police FO)", répond l'homme d'affaires.
Bernard Squarcini a toujours démenti avoir informé les frères Guérini. "Je connais l'existence d'une enquête sur Guérini depuis novembre 2008. Vous croyez que j'aurais attendu aussi longtemps si j'avais voulu prendre le risque fou de prévenir Jean-Noël ?", réplique-t-il dans L'Espion du président
Même stratégie des frères Guérini, qui jouent les ébahis face au juge Duchaine.
Interrogé le 14 mars 2011, sur ces fameux textos, Alexandre Guérini a prétendu ignorer que le Squale était le surnom de Bernard Squarcini ("Je ne savais pas qu'il avait un prénom de requin", s'étonne-t-il face au juge).
Tandis que Jean-Noël, auditionné le 8 septembre 2011, affirmait, lui, ne plus se souvenir qui lui avait communiqué les informations sur l'enquête, mais démentait que ce soit Bernard Squarcini.
Reste donc cette question : pourquoi le sénateur PS a-t-il prétendu avoir la preuve du nombre de coups de fils supposément échangés entre un gendarme et un élu ?
Lors d'une réunion socialiste marseillaise, en mars 2010, Jean-Noël Guérini avait déjà laissé entendre qu'il avait des "preuves"  sur ses camarades socialistes qui informaient la presse.
Ce qui disait Guérini sur un enregistrement fait à son insu :
"Moi, j'apporterai les preuves de A à Z, les téléphones, les SMS, tout, tout, tout, avait-il affirmé. Les échanges, les rencontres avec les uns, avec les autres. Que de surprises. Les rencontres avec les journalistes, les articles, comment ils ont été contactés, sur Internet, sur les sites que je vous ai indiqués. Là vous aurez de grandes surprises. (...) Et là, il va y avoir des grosses gouttes, que le Vieux-Port risque de déborder."

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