Silence, conscience et résistance, nos armes contre la barbarie
Les minutes de silence peuvent-elles faire le poids, réparer le bruit des armes ou éradiquer la folie des hommes ? Hélas, non. Mais chérissons-les encore et toujours comme des symboles d'appel permanent à nos consciences pour résister impitoyablement face aux obscurantismes et aux actes mortifères qui cherchent à briser nos libertés...
La minute de silence au conseil municipal de lundi : étrange impression de voir que, dans le cadre des mesures de sécurité, des policiers sont désormais postés aux entrées de l'Hôtel de Ville et de la salle des Etats de Provence pour protéger la vie démocratique
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(Merci à BB pour la photo)
Ces derniers jours de pause soudaine de mon blog ne sont le fait d'aucune paresse de ma part, ni même à vrai dire d'un manque de temps. Non, comme on peut le constater dans le bandeau en tête de page, cela fait maintenant neuf ans que j'ai plaisir à écrire régulièrement ici ce que je vois. Et qui inspire mes chroniques qui viennent de dépasser le nombre de 2.000.
Non, aucune lassitude. Juste une forme de sidération depuis vendredi soir et hier encore qui a assiégé mon esprit comme le ressentent des millions de citoyens de France et d'ailleurs.
Comme chaque année, le 11 novembre, j'étais présent aux manifestations de commémoration à Aix, et plutôt à deux qu'à une seule. Le veille, place des Martyrs de la Résistance, et le lendemain place Jeanne d'Arc. Ces moments solennels et poignants sont faits pour ne rien oublier du sacrifice des hommes et des femmes qui ont donné ou perdu leur vie pour notre liberté d'aujourd'hui.
A ces instants, l'on se dit et l'on espère toujours que cela soit médité et serve d'exemple. Mais l'homme n'étant jamais définitivement guéri de ses instincts primaires imprévisibles qui peuvent le rendre bestial et criminel, de nouvelles tragédies surgissent à travers des massacres sans nom.
Et nous voilà de nouveau anéantis, cherchant la voie de secours et de réconfort. Nous voilà pris dans l'étau de l'émotion, tentant de comprendre l'irrationnel. Puis à protester en restant dignes et à nous unir pour faire face et clamer au monde entier que, mille fois non, la barbarie n'est pas l'avenir de l'homme. Et que nous défendrons toutes nos libertés chèrement acquises pour fonder une société de progrès, de solidarité et de bien-être, quitte à nous transformer en guerriers luttant contre tous les obscurantismes et leurs folies destructrices.
Lundi à midi pile, j'ai tenu à être sur la place de l'Hôtel de Ville pour me joindre à la minute de silence de la population. Et l'après-midi, à la seconde séquence, officielle et tout aussi impressionnante, celle du conseil municipal. Dans ces marques de respect pour toutes les personnes lâchement assassinées dans leur innocence, je ressens toujours une forte envie de hurler pour déchirer ce pesant silence qui nous anesthésie de la haine envahissante mais qu'il faut réprimer pour nous élever au-dessus de nos fragiles destinées.
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La cérémonie du 11 novembre avec les élus du groupe Démocratie pour Aix : Edouard Baldo, Lucien-Alexandre Castronovo, Souad Hammal, Noëlle Ciccolini-Jouffret, Gaëlle Lenfant...
...et aussi Charlotte de Busschère et Hervé Guerrera