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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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17 mai 2011

La justice suisse veut entendre Alexandre Guérini

argent_sale_blanchimentLes questions sont assez simples mais les réponses sont plutôt complexes. Où est passé le magot ? Comment a-t-il pu fuguer vers l'étranger ?
Hier, mon article portait sur les 13,7 millions d'euros que le juge Charles Duchaine, tel un moderne Sherlock Holmes, a réussi à faire saisir dans le cadre du trafic opéré via des sociétés contrôlées par Alexandre Guérini.
Cela tombe bien, Mediapart publie à son tour une enquête approfondie sur le sujet. Et y ajoute une information non ébruitée jusqu'ici : la justice suisse veut elle aussi entendre Alexandre Guérini. Voici donc ce complément d'information…

logo_mediapart_entier
La justice suisse veut entendre Alexandre Guérini
16 Mai 2011 Par Louise Fessard

L'affaire des marchés truqués des Bouches-du-Rhône et de Haute-Corse prend un tour international. On vient d'apprendre que le ministère public suisse a ainsi ouvert dès le 14 décembre 2010 une instruction pénale contre l'entrepreneur marseillais, pour soupçons de blanchiment d'argent. 
Les enquêteurs suisses ont repéré plusieurs "relations bancaires contrôlées par Alexandre Guérini et consorts (...) dont les avoirs déposés pourraient être d'origine criminelle". Dans une lettre du 14 avril 2011 au juge marseillais Charles Duchaine en charge de l'information judiciaire, le ministère public suisse demande à entendre Alexandre Guérini, ainsi que sept autres protagonistes du dossier. L'instruction suisse a notamment permis d'identifier quatre comptes ouverts, entre octobre 2005 et février 2007, par le patron de décharges auprès de l'Israel Discount Bank (filiale suisse de la troisième banque israélienne).
Un montant de 5,8 millions d'euros a été séquestré sur l'un d'eux. Fin septembre 2010, deux mois avant sa mise en examen et en détention provisoire, Alexandre Guérini aurait, selon l'enquête suisse, précipitamment cherché à transférer cette somme sur un compte au Liban au nom de sa compagne, Jeannie Peretti.
"Alexandre Guérini n'ayant pas pu apporter les clarifications nécessaires, l'opération n'a pas été exécutée par la banque", précisent les enquêteurs suisses. Ils ont relevé de nombreuses transactions entre les comptes contrôlés par Alexandre Guérini et quatre autres comptes ouverts à l'Israeli Discount Bank par plusieurs entrepreneurs marseillais. Parmi eux, Sylvain Benarouche, le PDG de Prodotec, une entreprise de reprographie soupçonnée par le juge Duchaine d'avoir remporté frauduleusement des marchés publics grâce à l'intervention d'Alexandre Guérini. 
Les enquêteurs suisses s'interrogent sur la provenance des 1,7 million d'euros séquestrés sur le compte de Sylvain Benarouche. Officiellement, selon le profil client du compte, ces fonds "auraient pour origine le salaire et les dividendes touchés par Sylvain Bennarouche (sic) notamment en lien avec ses sociétés Prodotec et Jegre et du revenu de ses sociétés de course". 
On retrouve aussi des transactions avec des comptes au nom du propriétaire marseillais d'une société en gros de vêtement de sport, ainsi que d'un éditeur marseillais, David Adda, condamné en 2010 à six ans de prison et 500.000 euros d'amende pour des escroqueries aux encarts publicitaires. David Adda a, selon La Provence, "géré des marchés de communication pour le PS 13" dans les années 1990.
Les comptes d'Alexandre Guérini étaient également en relation avec ceux, ouverts à Lugano (Suisse), par deux entrepreneurs liés au grand banditisme et mis en examen, Patrick Boudemaghe, extradé d'Espagne et écroué en France fin 2010, et Damien Amoretti qui a été remis en liberté.
Difficile de démêler l'imbroglio de ces transactions, mais les investigations de Tracfin, l'organisme chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, permettent de comprendre comment l'argent obtenu (de façon plus ou moins frauduleuse) grâce à des marchés publics rejoignait ensuite sous forme de généreux dividendes les comptes de sociétés étrangères. Le tout à des fins d'évasion fiscale et/ou de blanchiment.
SMA Développement et SMA Environnement, les sociétés d'Alexandre Guérini qui exploitent les décharges de La-Fare-les-Oliviers et de La Ciotat, étaient, à des niveaux divers, contrôlées par deux sociétés luxembourgeoises, Immo G Investissement et Sud Investissement, elle-même détenue à 100% par une société panaméenne (Satelite Astro Corporation). Ce sont ainsi plus de 2,7 millions d'euros de "dividendes", officiellement issus de l'exploitation de deux décharges, qui, entre 2007 et 2010, ont atterri sur les comptes luxembourgeois de ces deux sociétés.
Des dividendes qui "correspondent donc, en tout ou partie, à des fonds publics détournés" puisque "la SMA Environnement faisait supporter à la collectivité publique le coût du transport et du traitement de déchets d'origine privée par ailleurs déjà facturés à des particuliers ou à des entreprises", rappelle le juge Duchaine dans une lettre aux autorités judiciaires luxembourgeoises, lors de l'envoi en avril 2010 d'une commission rogatoire internationale. 
Parmi les ayants droit des sociétés panaméennes actionnaires de la SMA Développement (Tareo et Farman qui ont ensuite cédé leurs parts à Satelite Astro Corporation), les enquêteurs français sont tombés sur Patrick Boudemaghe, un proche d'Alexandre Guérini et gérant de l'entreprise de travaux publics ABT, elle aussi soupçonnée d'avoir remporté de façon frauduleuse plusieurs marchés publics.
Est également concernée une autre connaissance d'Alexandre Guérini, Jean-Marc Nabitz, l'ex-patron de Treize Développement, la société d'économie mixte du département qui a réalisé le plan départemental d'élimination de déchets ménagers. C'est-à-dire que le 30 janvier 2006, le conseil général des Bouches-du-Rhône a approuvé un document stratégique sur les déchets (emplacement des décharges, choix des techniques, etc.) réalisé par un proche d'Alexandre Guérini, qui, le 18 mai suivant, devenait bénéficiaire d'une société panaméenne actionnaire de l'entreprise qui exploite la décharge de La-Fare-les-Oliviers.
Entendu par le juge le 21 avril 2011, Alexandre Guérini ne s'"explique pas comment il (Jean-Marc Nabitz, ndlr) a pu être bénéficiaire économique de la société Taréo". Il ne comprend pas non plus pourquoi un de ses collaborateurs, Damien Amoretti, "a fait tout ce montage en vendant à Sud Investissement" ses parts de la SMA Développement.
"Ce n'est pas moi qui ai incité Damien Amoretti à réaliser un tel montage et je vous assure que je n'en suis pas le bénéficiaire, a-t-il affirmé au juge. Quel serait l'intérêt pour moi d'en être le bénéficiaire comme vous le pensez ?"
Interrogée par les services de la police luxembourgeoise, l'avocate administratrice luxembourgeoise d'Immo G Investissement et de Sud Investissement a mis en avant le respect du secret professionnel. A la suite de la découverte dans son cabinet d'une correspondance et d'une note d'honoraire adressées à un avocat marseillais, le cabinet de ce dernier a été perquisitionné le 18 mars 2011.

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Commentaires
U
Un gène dans la famille... Peut être... <br /> Mais en aucun cas Jean-No est concerné !<br /> Ca va de soi !
Répondre
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