Affaire Guérini : Un magot de 13 M€ saisi par le juge
En fin de semaine, l'affaire Alexandre Guérini n'a pu échapper à deux nouveaux rebondissements. Et pas n'importe lesquels.
Il y a eu d'abord le volet crucial concernant le terrain de la décharge du Mentaure de La Ciotat. Deux élus ont apporté des explications sur la passation des marchés publics.
Le maire UMP de La Ciotat, Patrick Boré, a indiqué qu'il avait cherché à obtenir la fermeture du site qui arrivait à saturation. Il tente de s'opposer à son extension sur une parcelle voisine. Peine perdue, le Conseil général use de son droit de préemption sous le prétexte de protection environnementale et le tour est joué. Alexandre Guérini peut se frotter les mains.
Le second élu PCF, mis en examen et démissionnaire depuis, à confirmer ses dires est Alain Belviso qui présidait l'Agglo d'Aubagne. "Le Conseil général a décidé de préempter dans l'intention de nous revendre le terrain. De mémoire, il a lui-même offert de nous revendre ce terrain qui entrait dans le cadre du Plan départemental des déchets." Cela ouvrait la voie à une extension de la décharge. Et au revoir la défense de l'environnement.
L'autre volet est encore plus spectaculaire. L'obstination méthodique du juge Charles Duchaine pour faire saisir et récupérer des fonds évanouis dans des banques étrangères enregistre un premier gros succès. La prise est belle. Les sommes évoquées s'élèvent à 13,7 millions d'euros placés au Luxembourg et en Suisse. Elles sont assimilées à des actes d'évasion fiscale et de blanchiment.
Selon La Provence, "si une partie provient de marchés publics, obtenus dans les Bouches-du-Rhône et en Haute-Corse dans des conditions parfois douteuses, une autre a été obtenue grâce à des détournements et à des opérations occultes". C'est grâce à des commissions rogatoires internationales et à des perquisitions lancées par le juge que ces sommes ont été mises au jour. Ces fonds sont très largement liés aux décharges, celle de La Ciotat et celle de la Fare, marchés publics obtenus par des sociétés contrôlées par Alexandre Guérini.
Enfin, un autre compte a trait à une activité parallèle. A ce sujet, La Provence rapporte ceci : "Dernier compte bloqué, celui d'un certain David Adda. Si celui-ci fait pour la première fois son apparition dans l'affaire Alexandre Guérini, il affiche un long passé judiciaire : il a déjà été condamné pour des escroqueries aux encarts publicitaires, qui portaient sur plusieurs millions d'euros. Dans les années 90, il a géré des marchés de communication pour le PS 13. Selon nos informations, il est depuis un an en fuite en Israël".
Le juge explore aussi d'autres pistes sur des comptes en Espagne, en Angleterre, au Panama, en Israël et en Asie du Sud-Est. On n'évoque pas encore la Lune ou Mars, mais sait-on jamais.