Alexandre Guérini libéré… et le PS 13 en délibéré
Youpi ! Hier après-midi, les portes de la prison se sont ouvertes. Mais, contrairement au barnum américain, la sortie s'est faite sans images. Après six mois à l'ombre et plusieurs tentatives infructueuses, Alexandre Guérini a enfin obtenu sa levée d'écrou.
Il en a payé le prix, tout provisoire, celui d'une caution à 300.000 euros sans doute puisés directement dans sa propre cagnotte. Il aura cependant à respecter quelques obligations. Notamment, vu qu'il est privé de passeport, de ne pas s'aventurer à aller humer d'autres parfums que ceux de notre territoire.
Il ne pourra pas non plus entrer en contact avec les personnes concernées par les affaires liées aux siennes. Il reste également mis en examen et c'est évidemment ce qui est le plus fâcheux pour lui puisqu'il devra bien répondre un jour ou l'autre des chefs d'accusation que le juge Charles Duchaine lui a signifiés.
Des broutilles ? Que non. Il demeure soupçonné d'"abus de biens sociaux" commis au préjudice d'une de ses sociétés, de "détournement de biens publics", de "recel de détournement de fonds publics", de "corruption active", de"blanchiment en bande organisée des délits d'abus de biens sociaux et de détournement de fonds et biens publics" et de "détention illégale d'arme ou élément d'arme de la première catégorie" (un chargeur de pistolet automatique).
Mais ce n'est sans doute pas tout. Les écoutes opérées sur ses conversations téléphoniques ont révélé de multiples facettes de ses comportements dans divers dossiers dont certains ont déjà donné lieu à l'ouverture de procédures judiciaires.
Et puis, d'autres surprises pourraient encore alourdir son dossier : par exemple, transferts d'argent vers l'étranger, influences voire pressions sur des collectivités territoriales et des organismes institutionnels.
Pendant ce temps, la commission d'enquête interne du parti socialiste a poursuivi ses auditions au sujet du fonctionnement de la fédération des Bouches-du-Rhône. La Provence précise qu'Alain Richard a rencontré Michel Vauzelle en tête-à-tête.
A propos des tensions entre lui et Jean-Noël Guérini au moment des élections régionales, Michel Vauzelle a déclaré : "J'ai rappelé certaines méthodes que je n'ai pas comprises, le fait notamment que l'on décommande des bus de militants pour un meeting. J'ai également insisté sur le fait que tout le monde ne s'est pas exprimé dans les Bouches-du-Rhône, certains ayant peur de perdre un emploi ou une subvention du Conseil général". Cela a au moins le mérite d'être clair et contredit la position exposée par Jean-Noël Guérini dans son communiqué après sa propre audition à Paris.
D'autres socialistes ont aussi été auditionnés par la commission. Patrick Mennucci a ainsi résumé son entrevue mais il en a sans doute dit plus : "J'ai essayé de me projeter vers l'avenir. Dans la situation où est le PS après l'affaire DSK, il est évident que la fédération doit rentrer dans le rang en respectant un peu plus la diversité en interne."
Parmi les personnes qui se sont aussi rendues à Paris mardi et mercredi, La Provence précise : "l'Aixois Alexandre Medvedowsky et le Marseillais François-Noël Bernardi. Les questions, très précises, de la commission, portent pour beaucoup sur le poids anormal de certaines sections ou les bizarreries relevées lors de scrutins. D'autres entretiens sont prévus d'ici la fin du mois, avec le premier secrétaire fédéral par intérim Jean-David Ciot, le maire d'Allauch Roland Povinelli et le député Henri Jibrayel".
Patrick Mennucci a raison, il est grand temps de remettre un peu d'ordre.