Les Radicaux de gauche sont à... gauche
Face aux tumultes politiques déclenchés avant, pendant et après l'élection présidentielle, je pense que nous ne sommes pas au bout des surprises, des reclassements et de l'ardente obligation de revoir la manière de faire la politique.
La visite de Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, à l'Elysée a provoqué de nombreuses réactions dans les médias et au sein de mon parti. J'ai moi-même été interrogé sur ce qui se passait et on m'a demandé d'exprimer ma position. Il est toujours imprudent de réagir sans recul.
Pour ma part, et c'est ce qu'a aussi précisé Baylet, je considère sa visite comme un acte républicain. Que je sache, à sa sortie, il n'a pas déclaré qu'il avait accepté un poste ministériel, ni pour lui, ni pour un quelconque radical.
Je ne voudrais pas manquer d'élégance en redonnant les noms de tous ceux – des droites, du centre et malheureusement aussi de gauche – qui sont allés à la gamelle toute vergogne bue.
Je ne voudrais pas avoir à revenir sur le mauvais spectacle donné dès le soir de la défaite par des responsables socialistes et que les radicaux se sont dignement abstenus de commenter pour ne pas entacher la campagne loyale et sans ambiguïté qu'ils ont menée en faveur de Ségolène Royal.
Je ne voudrais pas non plus en rajouter sur les rumeurs, les ragots et les manipulations distillés dans la presse dont on a compris par certaines pressions récemment révélées qu'elle est entre les mains des amis de Sarkozy.
Hier, Jean-Michel Baylet a mis les choses au point : "Nous combattons Nicolas Sarkozy et nous ne changeons pas. Il n'y pas de virage du tout, il n'y a pas de changement du tout dans nos stratégies".
On a aussi parlé de Christiane Taubira comme partante pour un secrétariat d'Etat. C'est bien mal connaître sa personne et ignorer les racines de ses convictions et la force de ses combats. De Guyane, dans un communiqué, elle a formellement démenti les prétendues "informations" selon lesquelles elle aurait accepté un portefeuille ministériel.
Alors, sans reprendre toutes les péripéties de ces deux derniers jours, venons-en aux faits. Ci-après, des extraits de l'interview de Jean-Michel Baylet sur France Inter, ce mercredi.