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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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18 février 2007

Mort, mais pas dans un charnier

papon

Je me souviens de son long procès diffusé sur la chaîne Histoire. Comme un effroi. Le bougre, froid, raide, hautain, cynique, vindicatif, n'adressait pas le moindre regard vers le cortège des témoins venus lui rappeler la douleur endurée et jamais finie.

Il y avait pire, c'était l'absence des morts et des disparus dont les ombres innocentes planaient lourdement sur la cour.

Papon est mort d'une insuffisance cardiaque. Il avait donc un cœur aussi ? Peut-être, mais certainement pas une conscience.

Papon, Pinochet, Saddam. Ajoutons Barbie, Touvier, Bousquet et, plus loin, quelques autres, Ceaucescu, Hitler, Staline… Morts, mais pas dans un charnier.

Liste impressionnante. Liste de la honte et de l'indignité.

Que la mémoire collective n'efface jamais les crimes contre l'humanité.

Qu'elle efface encore moins le souvenir de chaque victime tombée pour nous.

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18 février 2007

Loi de 1905 : Questions à un certain candidat

timbre_loi_1905

Henri Pena-Ruiz, philosophe, écrivain, dont le dernier livre paru est "Leçons de bonheur" (Flammarion), était venu à Aix en juin 2005 et à Vitrolles en juin 2006. Ses conférences ont attiré beaucoup de monde. Sa personnalité, la rigueur de sa pensée et ses talents d'orateur ne laissent personne indifférent. Ses écrits et ses propos font autorité. Très pointu sur le thème de la laïcité, il vient de publier (Le Monde 16 février) une contribution éclatante au débat adressée à Sarkozy. Ci-après, quelques extraits.

Monsieur le Ministre, la religion n'est pas un service public.

Voici cinq questions devenues cruciales qui vous permettront, je l'espère, d'en convenir.

Les humanistes athées doivent-ils jouir des mêmes droits que les croyants ?

Dans votre livre "La République et les religions" (Cerf, 2004) vous accordez un privilège à l'option religieuse. […] Ne pensez-vous pas que celui qui ne croit pas au ciel puisse être blessé par votre préférence, aujourd'hui transposée en une politique discriminatoire ?

Quelle égalité s'agit-il de promouvoir ?

[…] Etes-vous donc partisan de la discrimination entre les citoyens selon les options spirituelles dans lesquelles ils se reconnaissent ? L'égalité républicaine se réduirait-elle pour vous à l'égalité des divers croyants, à l'exclusion des humanistes athées ou agnostiques ? Parler de "toilettage" de la loi de séparation de 1905 est un euphémisme trompeur. […]  Renoncer au principe "La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte", c'est plus que toiletter la loi. C'est l'abolir. […]

Quelle priorité pour les pouvoirs publics ?

[…] En République, seul l'intérêt général, commun à tous, portant sur les biens et besoins de portée universelle, mérite financement public. Or, la religion n'est pas un service public, comme l'instruction, la culture ou la santé. Elle n'engage en effet que les fidèles, c'est-à-dire une partie des citoyens seulement. La puissance publique, dont les fonds résultent des impôts payés par des athées autant que par des croyants, n'a donc pas à financer les cultes, pas plus qu'elle n'aurait à financer la diffusion de l'athéisme. En convenez-vous ? L'Etat, jugé trop pauvre pour assurer les finalités sociales des services publics qui concernent tous les citoyens, serait donc assez riche pour financer l'option religieuse, qui pourtant n'en concerne que certains. Révoltant paradoxe : briser la laïcité en même temps que les services publics. […]

Quelle conception de la lutte contre le fanatisme ?

Vous dites vouloir éviter les interventions étrangères, notamment les financements venus de pays peu respectueux des valeurs républicaines et démocratiques. Et vous affirmez qu'en payant, on pourra mieux contrôler. Fausse évidence. Car enfin, quel lien juridique y a-t-il entre le financement et un droit de regard sur les propos des responsables religieux dans les lieux de culte ? […] Ne nous trompons pas de combat. Ce n'est pas l'étranger comme tel qui pose problème à la République, mais celui qui entend s'affranchir de la loi commune pour lui substituer sa loi particulière, qu'elle soit religieuse ou coutumière. […] Seul vaut l'Etat de droit.

Enfin, que resterait-il de la laïcité ?

[…] Dès lors, la République doit-elle renoncer à la laïcité pour satisfaire une minorité ou concentrer les deniers publics sur la redistribution par les services publics, la gratuité des soins, le logement social ou la lutte contre l'échec scolaire, qui concernent tous les hommes, sans distinction de nationalité ou de choix spirituels ? […] Il est évidemment essentiel de permettre aux croyants l'acquisition des terrains qu'ils financeront, et toute discrimination foncière doit être combattue. Si l'on brouille la frontière pourtant nette entre le culturel et le cultuel, on parachève le démantèlement de la loi. Les mots ont un sens, et tout glissement visant à confondre ce qui est distinct est une malhonnêteté. Cela s'appelle du détournement des deniers publics.

Nulle polémique dans de telles interrogations, mais l'inquiétude vive d'un républicain qui n'est pas décidé à admettre de nouveaux empiétements programmés contre la laïcité, à contre-courant des grandes conquêtes de l'esprit de liberté. La conscience citoyenne ne peut que s'insurger.

17 février 2007

Roland Castro, le citoyen au nom cousin

Roland_CastroJe ne peux résister à la tentation d'adresser un clin d'œil d'amitié à Roland Castro, ne serait-ce que par cousinage de patronymes. D'autant que, il y a une quinzaine d'années, il avait fait un petit tour à Aix pour nous parler de politique de la ville.

C'est dans le cadre d'activités associatives que nous l'avions invité à venir bousculer nos idées un peu reçues dans un domaine qu'il connaît bien en tant qu'architecte urbaniste.

Personne n'a oublié qu'il est à l'origine des programmes "Banlieues 89" que François Mitterrand l'avait chargé de mettre en œuvre.

Homme de conviction à la langue imaginative, homme original à l'humour grinçant, il avait apporté toute son expertise pour éclairer nos envies de projets pour certains quartiers de la ville.

Ce fut un privilège de le rencontrer. Il ne pouvait s'empêcher de tracer des traits sur des feuilles comme un prolongement de lui-même. Il m'avait aimablement offert le plus beau dessin qu'il avait griffonné sur son bloc-notes.

Il se déclare aujourd'hui candidat à la présidence de la République pour défendre les mêmes utopies concrètes de démocratie, de dignité humaine et de bonheur partagé. Je lui souhaite bonne chance pour faire entendre ses coups de gueule dans le tourbillon échevelé de la campagne qui s'ouvre.

On peut visiter le site du citoyen Castro en un clic

utopiesconcretes.org

17 février 2007

La laïcité, force gagnante de la République

CHARLIEDepuis quelques années, le débat sur la laïcité retrouve une vigueur qui exprime que rien n'est jamais acquis et que le combat doit demeurer intransigeant.

La Loi de 1905 fait de la France un pays précurseur et elle est reconnue par les Français comme un facteur de paix.

Elle est la référence essentielle qui distingue ce qui relève de la vie publique et la part qui est liée à la liberté de la sphère privée. Il ne s'agit pas de neutralité.

C'est le régime de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

En fin de compte, le procès intenté à Charlie Hebdo sur la base de comportements confus (on y a parlé de blasphème, de racisme…) aura été un moyen de réaffirmer les principes qui régissent notre droit.

Il aura aussi été un révélateur du degré de confiance que la République accorde à ses citoyens pour s'exprimer librement sur tout ce que la loi autorise, y compris donc les religions.

Le procès aura montré que la critique n'a pas de limites sauf celles qui que la loi générale élaborée par tous peut fixer pour éviter toutes les dérives, l'injure, la discrimination ou encore l'appel à la destruction. Une croyance ou une idéologie ne peuvent souffrir de ces contraintes.

La Procureure a fait un réquisitoire politique, au sens noble du terme, qui a conclu au rejet de la plainte – mais il faudra attendre le jugement – en s'appuyant sur le socle républicain de la liberté d'expression, partie prenante de la liberté de conscience, qui renvoie à l'acte fondateur de la Loi de 1905.

A travers ce procès et les réactions en chaîne qu'il a suscitées, c’est la conception même de l'organisation et du fonctionnement de notre société qui était en jeu.

Ce sont des principes intangibles qui ne peuvent être remis en cause pas plus que les principes d’égalité en droits des individus et de chacun face à ses droits et devoirs ou de la réservation à l’espace public de la ressource publique.

16 février 2007

L'oracle Hulot à Marseille : le pacte et le pactole

dechargeNicolas Hulot à Marseille, c'est comme si Tintin rencontrait Pinocchio. Mais, défense de rire. L'intrépide au cœur vert est venu pour un acte symbolique : recueillir la vertueuse signature de Gaudin au bas de son pactole écologique.

En effet, le cas étant exemplaire, il fallait primer Marseille, via sa Communauté urbaine, pour son obstination à construire un incinérateur au bord de Fos qui, comme chacun sait, avait un urgent besoin de ce nouveau trophée polluant.

A l'occasion de la visite du premier écologiste du monde, un collectif d’associations de défense de l’environnement a dénoncé l'hypocrisie du maire et la caution tacite de notre populaire évangélisateur télé. On ne voit vraiment pas pourquoi. Gaudin a des excuses.

Il s'est tellement battu qu'il n'a même pas eu le temps de lire le "pacte écologique" qui prône la concertation et la consultation de la population. C'est donc tout naturellement qu'il a pris sa décision unilatérale de construire l'incinérateur, mettant en danger l'environnement et la santé des habitants tout en leur pourrissant la vie.

Peu importe que les populations de Fos-sur-Mer et de Port-Saint-Louis, consultées par leurs maires respectifs sur le précieux cadeau, se soient déclarées contre à 97%.

Interrogé par la presse, l'oracle Hulot, toujours mi-oui mi-non, a rendu sa sentence : "Ce qui m'intéresse, ce n'est pas ce qui a été fait mais ce qui sera fait demain et si ce sera cohérent avec la signature du pacte. Les associations sont mieux placées que moi pour juger de la cohérence et de la pertinence de cela. Si elles ont ces réserves, j'ai tendance à penser qu'elles ont de bonnes raisons de les avoir. Je comprends la réaction des habitants de Fos et je la partage. Ils auront payé tous les tributs environnementaux de France et de Navarre !"

Ce qu'il a résumé ainsi à la radio : "C'était peut-être la solution de la facilité, mais ce n'est pas la meilleure réponse."

Ces propos d'un courage inouï montrent bien que Hulot se fiche quand même un peu de ce qui se passe. Il veut simplement qu'on lui signe sa bouillie pour sa bouille.

Et qu'on n'aille pas lui chercher querelle dans les informations du jour. Il n'y est pour rien si Total, l'un des principaux financeurs de sa fondation, a engrangé un bénéfice record de 12,6 milliards en 2006. Et si l'annonce est faite au moment même où cette société philanthropique doit faire face à la justice pour les dégâts causés par l'Erika.

Allez, cessons d'être aussi mesquins. C'est vrai, quoi. Ce qui est fait est fait, l'écologie ne commence que demain…

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15 février 2007

Prochain conseil municipal : 19 février

Hotel_de_VilleLa prochaine séance publique

du conseil municipal

se tiendra

Lundi 19 février à 18h30

à l'Hôtel de Ville d'Aix

Avec 80 rapports à l'ordre du jour de cette séance, on pourrait croire que la municipalité fourmille de projets. En réalité, les trois quarts sont des décisions très courantes qui ne changeront pas le visage d'Aix. Pour le reste, il s'agit de sujets qui vont et reviennent au gré des étapes des procédures.

On trouve quand même pêle-mêle des rapports concernant l'OPAC, l'urbanisme, le carnaval et la vidéosurveillance. Mais aussi des décisions de justice et l'annulation par le tribunal administratif de la délibération accordant la signalisation touristique à Decaux.

Et puis, une absence à relever, celle du dossier sur les antennes relais. Lors du dernier conseil municipal, le maire avait quitté la séance et le premier adjoint avait décidé de reporter le dossier à… février. Pourquoi ne l'a-t-on inscrit à ce conseil ? Mystère.

Pourtant, la situation est préoccupante pour les habitants soumis à la proximité immédiate de ces installations. Nous ne nous contenterons pas des habituelles contorsions destinées à évacuer les questions sans explications sérieuses. Nous voulons connaître toute la vérité sur les raisons de cette dérobade.

15 février 2007

Marseille sur la paille : l'herbe n'y est pas plus verte

logo_MarseilleIl est toujours très instructif d'aller voir si l'herbe est plus verte chez le voisin. Grâce à la séance du conseil municipal diffusée en direct le 5 février, j'ai découvert que Marseille est aussi sur la paille. En 4h22 pour quelque 130 dossiers, deux sujets ont dominé les débats : la vente de bâtiments communaux et les orientations budgétaires.

Le rapport 128 (1h), étrangement avancé en 11e position, annonçait la cession de l'Hôtel Dieu, acheté par la Ville 9,9 M€, cédé pour 7,5 M€ au groupe AXA. Censée renflouer les fins de mois difficiles de la commune, elle a provoqué un tollé. Ce bijou de famille va être transformé en hôtel 4 étoiles et en 75 logements, mettant le mètre carré à 0,48€ par mois !

Le rapport 42 (1h40) concernait les orientations budgétaires pour 2007. Sans rire, l'adjoint aux finances y a vu la gestion rigoureuse (1,8 milliards de dettes !) et les miracles accomplis par le maire. On apprend même que ce dernier vient de se voir décerner une récompense de portée universelle, "L'Equerre d'argent" – si, si, ça existe – "pour une réalisation de grande qualité", à savoir la réfection de la place Bargemont opportunément située devant… l'Hôtel Dieu.

Au milieu des dossiers expédiés à tout vitesse, les élus de l'opposition mécontents, dont Antoine Rouzaud (PRG), fustigent la vente de 2600 logements pour 130 M€ à la Sogima pour les mêmes raisons de renflouement et l'élargissement vers le Nord d'Euromed. Puis, ils s'attaquent au canal de l'Huveaune qui ne serait pas si clair que ça. La majorité se vante du pôle culturel de la Belle de Mai où se tourne une série télévisée quotidienne à succès et qui ferait de Marseille la 2e ville de tournages en France avec 102 jours pour 2006. Aix n'a qu'à bien se tenir.

Patrick Mennucci (PS) fulmine contre les 180 caméras de vidéosurveillance, toutes en centre ville, qui ne résolvent rien car "elles ne couvrent que 1% de la superficie de Marseille, il manque 200 policiers et la délinquance ne baisse pas."

Guy Tessier (UMP) stigmatise la non intégration du dossier des Calanques dans le projet de la ville et de la Communauté urbaine. Il en rajoute une vague en prônant la révision à la hausse de la carte fiscale, ce qui finit par bien agacer Jean-Claude Gaudin, conscient des déficits de la Communauté (1 milliard de dettes !) et qui s'apprête à réduire la part reversée aux 18 communes membres. Piqué au vif, le maire l'asperge d'une remarque acide mais un peu tordue, "Mais cela n'a rien à voir avec la CUM", se plaignant quand même, une fois de plus, de l'adhésion des Pennes Mirabeau à la Communauté du Pays d'Aix qui l'a privé d'une forte taxe professionnelle.

Il est encore question du Frioul qui va être réaménagé, de la fermeture de l'Opéra pour travaux pendant deux ans avec transfert des spectacles au Silo, "si tout se passe bien".

En toute fin de séance, est traitée une question orale de l'opposition sur l'agrandissement d'un collège et le problème de la mise à disposition d'un terrain par la Ville au Conseil général. Gaudin, qui sait toujours tout sur tout (pas comme certaine maire…), narre dans le détail où est le nœud du problème, les obstacles levés, les points à régler et comment il a déjà tout envisagé. Pour les délais, il faut négocier avec l'Etat qui est maître du jeu, "alors, ne venez pas me chercher des hissetouares".

Terminons en signalant que Jean Bonat (PS) occupait étrangement le siège de Jean-Noël Guérini (PS) absent pour problème de santé, Gaudin lui souhaitant courtoisement prompt rétablissement. Jean-François Mattéi (UMP), pourtant rapporteur de plusieurs dossiers, n'était pas là.

Lucien Weygand (PS), silencieux comme à l'accoutumée, s'intéressait du bout des doigts à un magazine plein de photos. C'était la luxueuse revue de 60 pages éditée par le maire pour promouvoir son bilan (comme le fait aussi certaine maire…). Dans une intervention talentueuse (dans ce mot, il y a tueuse), Jean-Pierre Fouquet (Verts) a balancé ses quatre vérités caustiques au maire.

Enfin, fin du fin, une minute a suffi à Renaud Muselier (UMP, ancien "fils de Provence") pour confirmer la vacuité de ses propos qu'il a pris grand soin d'exprimer dans un français très approximatif. Il aura du mal à rivaliser avec Gaudin dont les idées sont aussi mauvaises mais la langue juste, même s'il estropie le mot "tran-oué" qui est bel et bien estranger.

Pour voir l'enregistrement

http://sportsat.mairie-marseille.fr/ArchWM/cm20070205.htm

14 février 2007

Sarkozy se prend les pieds dans la camisole

Maquiller un texte calamiteux sous couvert d'un projet de loi de "prévention de la délinquance", quand il ne s'agit que de mesures répressives totalement délirantes, faut déjà avoir un grain quelque part. Y inclure un volet psychiatrie avec des dispositions relatives aux hospitalisations d'office, faut au moins avoir deux grains. Enfin, faire celui qui écoute les craintes des professionnels et des familles qui n'ont cessé de critiquer cette aberration depuis plusieurs semaines et ont même fait grève pour obtenir le retrait de ce dispositif, faut être cynique ou… cinoque.

Sarkozy a donc fini par annoncer mardi à l'Assemblée nationale le retrait du très décrié volet santé mentale, ajoutant "Je crois que c'est sage" (véridique), alors qu'il défendait pour la deuxième fois son texte devant les députés sous le chahut de la gauche. Oser parler de sagesse, il ne nous l'avait pas encore faite celle-là. Aliénant, non ?

14 février 2007

De Robien ne mérite pas de doubler sa... casse

de_robien

De Robien ne manque pas de culot pour se ficher du monde. Ce mardi, à l'assemblée nationale, à un député UMP posant une question téléphonée sur les remplacements d'absences de courte durée des professeurs, il répond par une flatterie qu'une langue d'hypocrite professionnel ne renierait pas : "On le voit, lorsqu'on fait appel au sens du service public des enseignants, on n'est jamais déçu !" Le ministre a sûrement des choses à se faire pardonner.

La grosse grève du 8 février a dû tinter à ses oreilles. Dans la foulée, un peu partout en France, des mouvements sont en train de s'amplifier dans les établissements avec le soutien des parents. Car les coupes dans le budget de l'Education nationale vont signifier la suppression de 5516 postes d'enseignants et la disparition de 300 000 heures de cours.

Ce même mardi, de Robien en a remis une autre couche en officialisant un décret qui casse une partie du statut des enseignants. A partir de septembre, leurs horaires seront alourdis et peu importe si les effectifs sont pléthoriques. Ils devront, le cas échéant, enseigner dans deux matières alors qu'ils n'ont passé leur concours que pour une. Ils pourront aussi, mais cela existe déjà et va donc s'aggraver, être nommés sur deux ou trois établissements de la même commune ou d'une autre commune.

Ultime perfidie qui annonce bien d'autres catastrophes, le décret va jusqu'à substituer le terme d'"enseignant" à celui de "professeur". Cela n'a rien d'anodin. En effet, depuis cinq ans, de plus en plus de contractuels, issus de secteurs divers, sont recrutés dans les établissements scolaires pour des périodes allant de six à neuf mois, mais pas pour une année entière. Le but de la manœuvre est prémédité. Le non renouvellement de leur contrat vise bien sûr à limiter leurs droits à indemnisation. On les autorise donc à "enseigner" sans avoir le titre de professeur.

S'il ne s'agit pas là de rabaisser les exigences du métier et d'avoir en tête la précarisation des personnels, on ne voit pas très bien ce que cela peut être d'autre. Le tout, pour les titulaires et les auxiliaires actuels, avec une perte du pouvoir d'achat de 6% depuis 2000 et la disparition de 500 euros annuels de leur fiche de salaire. On comprend bien alors la phrase citée plus haut.

Lors de sa nomination, le même ministre déclarait ne rien connaître à l'Education nationale mais qu'il allait essayer d'apprendre. Peine perdue. Non seulement il n'a rien appris mais il s'est aussi permis de se comporter comme un petit saccageur. Il ne lui reste plus qu'à quitter le ministère sans avoir réussi son examen. J'espère qu'en mai les Français ne l'autoriseront pas à doubler sa casse.

13 février 2007

Pour un saut qualitatif de l'éducation

ordre_lettres

Une récente étude portant sur des jeunes de cours moyen à la troisième indique que les élèves actuels font deux fois plus de fautes que ceux d'il y a vingt ans. Les alarmistes disent qu'il y a recul. Les optimistes font observer qu'il y a quarante ans peu d'enfants pouvaient poursuivre des études au-delà de 14 ans. Autrement dit, de plus en plus de jeunes accèdent à un niveau largement supérieur à celui de leurs parents et a fortiori de leurs grands-parents.

A bien y regarder, les fautes ne sont que le fil d'une pelote. Derrière cela, se cache la vaste question de la formation et de l'épanouissement des individus. Comparer le niveau du Bac actuel à celui d'il y a quarante ans n'a pas grand sens car ceux qui s'y présentaient à cette époque étaient triés sur le volet.

A mon avis, ce qu'il faut retenir c'est que l'école est désormais ouverte à tous et que les analphabètes ne représentent plus qu'une infime partie de la population. Après ce grand bond quantitatif, la vraie question qui se pose concerne le saut qualitatif. C'est là que les évaluations régulières doivent porter le fer.

Car, on le sait, les conditions d'accueil et d'enseignement ainsi que l'environnement socio-économique des familles jouent un rôle primordial dans les résultats scolaires des enfants. Il y a donc urgence à investir fortement dans l'éducation pour que chaque élève puisse recevoir toute sa part, apprendre le plus et le mieux et se construire une personnalité digne de soi.

Ne pas voir cela, c'est sacrifier l'avenir de millions de personnes et gâcher les chances mêmes d'un pays.

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