Mort, mais pas dans un charnier
Je me souviens de son long procès diffusé sur la chaîne Histoire. Comme un effroi. Le bougre, froid, raide, hautain, cynique, vindicatif, n'adressait pas le moindre regard vers le cortège des témoins venus lui rappeler la douleur endurée et jamais finie.
Il y avait pire, c'était l'absence des morts et des disparus dont les ombres innocentes planaient lourdement sur la cour.
Papon est mort d'une insuffisance cardiaque. Il avait donc un cœur aussi ? Peut-être, mais certainement pas une conscience.
Papon, Pinochet, Saddam. Ajoutons Barbie, Touvier, Bousquet et, plus loin, quelques autres, Ceaucescu, Hitler, Staline… Morts, mais pas dans un charnier.
Liste impressionnante. Liste de la honte et de l'indignité.
Que la mémoire collective n'efface jamais les crimes contre l'humanité.
Qu'elle efface encore moins le souvenir de chaque victime tombée pour nous.