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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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15 février 2007

Marseille sur la paille : l'herbe n'y est pas plus verte

logo_MarseilleIl est toujours très instructif d'aller voir si l'herbe est plus verte chez le voisin. Grâce à la séance du conseil municipal diffusée en direct le 5 février, j'ai découvert que Marseille est aussi sur la paille. En 4h22 pour quelque 130 dossiers, deux sujets ont dominé les débats : la vente de bâtiments communaux et les orientations budgétaires.

Le rapport 128 (1h), étrangement avancé en 11e position, annonçait la cession de l'Hôtel Dieu, acheté par la Ville 9,9 M€, cédé pour 7,5 M€ au groupe AXA. Censée renflouer les fins de mois difficiles de la commune, elle a provoqué un tollé. Ce bijou de famille va être transformé en hôtel 4 étoiles et en 75 logements, mettant le mètre carré à 0,48€ par mois !

Le rapport 42 (1h40) concernait les orientations budgétaires pour 2007. Sans rire, l'adjoint aux finances y a vu la gestion rigoureuse (1,8 milliards de dettes !) et les miracles accomplis par le maire. On apprend même que ce dernier vient de se voir décerner une récompense de portée universelle, "L'Equerre d'argent" – si, si, ça existe – "pour une réalisation de grande qualité", à savoir la réfection de la place Bargemont opportunément située devant… l'Hôtel Dieu.

Au milieu des dossiers expédiés à tout vitesse, les élus de l'opposition mécontents, dont Antoine Rouzaud (PRG), fustigent la vente de 2600 logements pour 130 M€ à la Sogima pour les mêmes raisons de renflouement et l'élargissement vers le Nord d'Euromed. Puis, ils s'attaquent au canal de l'Huveaune qui ne serait pas si clair que ça. La majorité se vante du pôle culturel de la Belle de Mai où se tourne une série télévisée quotidienne à succès et qui ferait de Marseille la 2e ville de tournages en France avec 102 jours pour 2006. Aix n'a qu'à bien se tenir.

Patrick Mennucci (PS) fulmine contre les 180 caméras de vidéosurveillance, toutes en centre ville, qui ne résolvent rien car "elles ne couvrent que 1% de la superficie de Marseille, il manque 200 policiers et la délinquance ne baisse pas."

Guy Tessier (UMP) stigmatise la non intégration du dossier des Calanques dans le projet de la ville et de la Communauté urbaine. Il en rajoute une vague en prônant la révision à la hausse de la carte fiscale, ce qui finit par bien agacer Jean-Claude Gaudin, conscient des déficits de la Communauté (1 milliard de dettes !) et qui s'apprête à réduire la part reversée aux 18 communes membres. Piqué au vif, le maire l'asperge d'une remarque acide mais un peu tordue, "Mais cela n'a rien à voir avec la CUM", se plaignant quand même, une fois de plus, de l'adhésion des Pennes Mirabeau à la Communauté du Pays d'Aix qui l'a privé d'une forte taxe professionnelle.

Il est encore question du Frioul qui va être réaménagé, de la fermeture de l'Opéra pour travaux pendant deux ans avec transfert des spectacles au Silo, "si tout se passe bien".

En toute fin de séance, est traitée une question orale de l'opposition sur l'agrandissement d'un collège et le problème de la mise à disposition d'un terrain par la Ville au Conseil général. Gaudin, qui sait toujours tout sur tout (pas comme certaine maire…), narre dans le détail où est le nœud du problème, les obstacles levés, les points à régler et comment il a déjà tout envisagé. Pour les délais, il faut négocier avec l'Etat qui est maître du jeu, "alors, ne venez pas me chercher des hissetouares".

Terminons en signalant que Jean Bonat (PS) occupait étrangement le siège de Jean-Noël Guérini (PS) absent pour problème de santé, Gaudin lui souhaitant courtoisement prompt rétablissement. Jean-François Mattéi (UMP), pourtant rapporteur de plusieurs dossiers, n'était pas là.

Lucien Weygand (PS), silencieux comme à l'accoutumée, s'intéressait du bout des doigts à un magazine plein de photos. C'était la luxueuse revue de 60 pages éditée par le maire pour promouvoir son bilan (comme le fait aussi certaine maire…). Dans une intervention talentueuse (dans ce mot, il y a tueuse), Jean-Pierre Fouquet (Verts) a balancé ses quatre vérités caustiques au maire.

Enfin, fin du fin, une minute a suffi à Renaud Muselier (UMP, ancien "fils de Provence") pour confirmer la vacuité de ses propos qu'il a pris grand soin d'exprimer dans un français très approximatif. Il aura du mal à rivaliser avec Gaudin dont les idées sont aussi mauvaises mais la langue juste, même s'il estropie le mot "tran-oué" qui est bel et bien estranger.

Pour voir l'enregistrement

http://sportsat.mairie-marseille.fr/ArchWM/cm20070205.htm

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