Elections régionales : Calculs et tumultes...
Alors que les deux élections les plus récentes - européennes et municipale - ont provoqué pas mal de calculs et de tumultes avec des positionnements inédits et des résultats surprenants, se profilent pour mars prochain les élections régionales qui ne seront pas, elles non plus, exemptes de comparables surprises. Les décompositions patentes et les recompositions envisagées ou forcées sont loin d'avoir clarifié les enjeux, les projets et les équipes politiques qui s'opposeront.
Pour notre région, à gauche, au sens large, on risque de voir plusieurs listes faire campagnes séparées, extrême gauche, socialistes et partenaires, écologistes et MoDem. Le seul espoir possible est que trois de ces listes fusionnent au second tour, en essayant d'éviter de perdre de 187 voix ! A droite, il y aura le nouveau conglomérat à la dernière mode présidentielle et l'extrême droite.
Si, à gauche, le candidat légitime est Michel Vauzelle, à droite, la rouste de Renaud Muselier en 2004 semble refroidir les ardeurs de tout candidat. Hubert Falco, dit-on, devrait enfin faire connaître son choix dans les heures qui viennent. Mais quelle que soit sa décision, par ses tergiversations, intéressées par des calculs sur son avenir politique personnel, il aura déjà hypothéqué les chances de sa propre candidature ou de celle d'un remplaçant d'équipe B quel qu'il soit. C'est peut-être là un atout qui servira la gauche.
Si Hubert Falco n'y va pas, je doute que Maryse Joissains se lance, ce n'est pas son truc. Même si elle est passée de justesse à Aix (si la justice n'invalide pas son élection ou ne la déclare pas inéligible), elle est sans doute loin de plaire dans les cinq autres départements de la région. Car, malgré les apparences affichées d'unité, les stratégies à droite sont meurtrières.
Il n'est que de se souvenir des clans qui s'étaient formés au moment du choix du tracé de la LGV, une vrai galop d'essai et une partie d'influence préparatoires précisément à ces régionales. Christian Estrosi et Bernard Deflesselles avaient tenté de prendre le contrepied de Maryse Joissains. Quant à Hubert Falco et Jean-Claude Gaudin, ils ont retourné leurs vestes plus d'une fois.
A gauche, le charivari au sein de parti socialiste pourrait être sauvé par le fait que Michel Vauzelle n'aura pas de concurrent à l'investiture. Comme la gauche détient à l'heure actuelle 21 régions, on peut imaginer qu'elle en perdra quelques-unes. Cependant, rien n'est moins sûr car les élections locales lui réussissent mieux en général pour exercer un contre-pouvoir à la politique nationale. Patientons.