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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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9 avril 2009

On ne nous dit pas tout sur la vraie visite de Sarkozy

sarko_poisson_avril

Dessin de Bauer

Un article de l'Agence France Presque (source LAC, renvoyé spécial)

Le stratagème imaginé par les puissants communicants élyséens a marché à fond. Pendant qu'un sosie de Nicolas Sarkozy amusait la galerie des gogos avec son cirque habituel, le vrai président a effectué la tournée en pays d'Aix en toute tranquillité, loin des caméras. Ainsi, dès son arrivée à l'aéroport, son sosie a-t-il été pris en charge à sa place par les services de protection, escorté par un millier de gendarmes et de policiers pour se rendre à la Duranne, à Venelles et, enfin, à Bouc-Bel-Air.

Ce numéro, sophistiqué à souhait, a été mis au point suite aux visites de terrain de ces dernières semaines, Sarkozy ne supportant plus qu'on le conspue injustement chaque fois qu'il se déplace. Et que sa politique soit caricaturée et vilipendée avec la mauvaise foi qui caractérise les nostalgiques soixante-huitards. "Comme ça au moins, on pourra plus m'accuser de virer un préfet à chaque déplacement à cause du b… "

D'où le scénario plus vrai que nature, déployé avec tout le tralala sécuritaire pour parachever l'imitation : hélicos en ronde aérienne incessante, barrages des routes, chiens, tireurs d'élite, gardes du corps, contrôles, fouilles… Les groupies Umpistes adorent ça, paraît-il.

Cette fois-ci, chez nous donc, Sarkozy a parfaitement su éviter le piège de milliers de contestataires toujours prêts à verser dans la provocation contre les forces de l'ordre et à crier ensuite à la bavure. Le vrai Sarkozy n'est descendu de l'avion qu'à 11h10, soit dix minutes après son sosie afin de leurrer la presse, qui est tombée dans le panneau en embarquant à bord d'un minibus à la poursuite du convoi "officiel".

Le président avait un plan B dans sa poche, une authentique visite de proximité. "On me reproche tout le temps de ne pas aller au contact direct de la population, là, je les ais bien eus !", a-t-il lâché avec un tic dont il a le secret. "Allez, on y va !"

Sautant dans une Twingo d'occasion, il s'est rendu à Aix auprès d'une entreprise qui réussit grâce à sa capacité à multiplier sa clientèle par deux chaque année. Reconnaissants, les bénévoles des Restos du cœur ont bien sûr répondu aux questions compatissantes du président. Qui s'est engagé à leur donner un nouveau coup de pouce en défiscalisant un peu plus l'ISF des grosses boîtes qui mettent de plus en plus de salariés sur la paille. "J'ai pas été élu pour augmenter les impôts. Si j'ai été élu président, c'est pour faire des réformes et je les ferai".

Etape suivante, Sarkozy a tenu à aller saluer les salariés de l'usine Atmel située à Rousset. Mais il a prévenu qu'il emprunterait de petites routes. Hors de question d'être importuné à Gardanne par des manifestants, des agitateurs de toutes sortes, des enseignants-chercheurs ou des meutes baba-cool remontées contre les tracés de la LGV. "Rien d'urgent dans ce foutoir. De toute façon, rien ne se fera avant ma réélection", a-t-il ricané.

Afin de ne pas trop attirer l'attention, le président avait fixé son rendez-vous aux responsables derrière l'usine, dans le bungalow qui sert déjà d'abri précaire à quelques licenciés de la première charrette. "Approche-toi, rich' patron !", s'est-il parodié à la vue d'un dirigeant non séquestré accompagné de quelques employés qu'il avait lui-même fouillés au corps.

sarko_piedsHissé sur la pointe des pieds pour être la hauteur de sa fonction, il s'adressa à eux ainsi : "Vous voyez bien que j'ai pas peur de tenir mes promesses. J'ai fait pareil à Gandrange et à Continental. Eux ne sont pas ingrats, ils s'en souviennent et m'en remercient encore".

Il était déjà midi et demie. Pas chiens pour un smic, les heureux futurs virés le lui rappelèrent en forme de clin d'œil en lui offrant une Rolex de contrebande négociée à prix d'ami. Emu par un tel geste de gratitude, Sarkozy confia immédiatement le bijou à son aide de camp qui s'en débarassa en le laissant choir dans le plus proche conteneur.

"On file voir le peuple, maintenant !", poussa Sarkozy comme s'il lançait un cri d'amour à un mannequin. Aussitôt dit… En moins de quinze minutes, la Twingo était en pleine campagne, déserte, près de Bouc-Bel-Air. " J'ai assez vu de gens pour aujourd'hui. Faut pas déc… quand même ! J'ai pas été élu pour résoudre tous les problèmes à la fois. Allez, hop, l'aéroport. Il faut que j'arrive là-bas une demi-heure avant mon clone."

Chapeau bas, monsieur le président ! Après Londres, Paris, Strasbourg et Kehl, avec les grands de ce monde, cette visite à la rencontre des "petits" du coin, cela doit être encore plus éprouvant pour vous.

"Ah, au fait, si vous croisez Maryse Joissains, dites-lui que j'ai bien reçu sa au moins vingtième lettre d'alerte pour Atmel. Il n'y a plus de problème puisque l'usine va disparaître. C'est bien la faute d'un groupe industrlel américain, non ? Alors, qu'elle écrive à Obama, lui qui se croit plus grand et plus fort que moi !"

Le portable sonne : "Scusez-moi… c'est ma femme… oui, j'te promets, ce soir on va à Disneyland."

sarko_obama_pieds

Le mauvais esprit du Daily Mail (faire défiler jusqu'à la 7e photo) :

http://www.dailymail.co.uk/news/worldnews/article-1166637/Has-Carla-Bruni-turned-shy-French-First-Lady-dodges-kiss-Barack-Obama.html

logo_france_bleu_provenceL'édito de Jean-Laurent Bernard diffusé mercredi 8 avril 2009 sur France Bleu Provence

Bonjour.

Si par hasard vous aviez l'ombre d'une envie d'aller voir le président de la République en visite hier en Provence, c'était inutile, l'homme est inapprochable. A moins de faire partie de la tribu des élus ou de l'aréopage qui l'accompagnait dans ce déplacement éclair. En 4 ou 5 heures maximum, tout devait être bouclé, depuis Aix jusqu'à Venelles avec une bise aux militants certifiés à Bouc Bel-Air, quelques petits fours, deux bisous devant les caméras et un discours forcément historique sur le thème de la croissance par la recherche et l'innovation.

Le petit monde de la sécurité publique au bord de la rupture d'anévrisme avec ce voyage aseptisé au cœur de la France. L'armada envoyée pour l'occasion n'a sans doute pas encore le label de l'OTAN, il n'empêche, 1.000 policiers et gendarmes en période de crise, ça fait quand même cher pour quelques images dans les journaux de 20h. S'il suffisait de déplacer un cirque pour expliquer aux Français que l'avenir du pays se fera via la recherche et l'innovation, très honnêtement, on aurait supporté d'écouter religieusement l'homélie présidentielle depuis un salon doré de l'Elysée.

Déjà l'autre jour, le voyage du premier ministre était plus proche du marathon, dont il est un adepte, que de la rencontre entre un gouvernement et le peuple. Montre en main, François Fillon est reste un quart d'heure sur la ZAC du Rouet à Marseille. S'il n'est évidemment pas contestable, loin s'en faut, que le président des Français est partout chez lui et que le respect de l'homme et de la fonction ne sont pas négociables, comment peut-on croire une seconde à l'utilité de cet aller-retour express Paris-Provence ? La parole présidentielle circule parfaitement via internet et les écrans plats satellitaires. Purs produits de la recherche et de l'innovation.

On avait bien compris l'utilité de la chose, Monsieur le Président. Avant même votre venue. La prochaine fois, posez-vous devant un verre de rosé. Le vrai. De Provence, pas celui de Bruxelles. Le nôtre est aussi le fruit de la recherche et de l'innovation. Au service d'une certaine idée de la vie et du temps qui passe.

Bonne journée.

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Commentaires
C
Bien envoyé LAC ! On est vraiment dans la schizophrénie ambiante du pouvoir actuel...
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B
Et dire que le Pays d'Aix a été choisi pour etre une étape du "Sarko-show" permanent (soupir de désespoir)... et quelle étape ! Une occasion de plus pour Nicolas Ier de répandre son discours néo-conservateur dans les médias (cf. mon article sur la "tirade de Venelles").<br /> <br /> Vite, oublions toute cette histoire... Que les noms de notre Ville et de nos villages ne soient plus, à l'avenir, associés à ce type de discours...
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H
En voyant de nombreuses voitures de police et de gendarmerie stationnées sur les zébras à la sortie de l'A8 vers Les Milles, j'ai pensé tout à coup au radar racketteur bien caché qui peut être m'avait épinglé pour un ou deux kilomètres de plus non autorisés au compteur. <br /> Ouf ! Ce n'était qu'un modeste échantillon de nos forces de l'ordre, tout de même 5 ou 6 véhicules sans aucune protection, stationnés là sur les zébras dans un endroit particuliérement dangereux et sans les gilets fluos obligatoires comme pour les pauvres quidams que nous sommes.<br /> Pendant ce temps là, quelqu'un faisait de la présence médiatique tout simplement en toute sécurité !
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E
C'est beau ça. Faudrait pas que le Roi parle directement à un membre du Tiers Etat.<br /> Il risquerait de se salir.
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