Aix : On ne nous dit pas tout… sur nos élus (2)
A l'extérieur de la sphère municipale, d'autres événements se jouent, qui en disent plus sur la conduite de certains élus.
Quelques exemples tirés de l'actualité :
Ÿ Etonnant de voir Maryse Joissains défiler dans la rue pour pester contre le préfet qui veut imposer son propre tracé de la LGV Sud-Est en se fichant complètement de l'avis unanime des élus. Je dois dire que je partage la prise de position constante de Maryse Joissains pour le tracé par Marseille. A l'inverse, Jean-Claude Gaudin, qui s'était d'abord prononcé pour un passage par sa ville, s'est ensuite rangé au diktat du préfet.
Pour mémoire, c'est ce même préfet qui s'est assis plusieurs fois sur la loi pour autoriser l'ouverture dominicale des grandes enseignes de Plan de Campagne. Chaque fois, il a été désavoué par les tribunaux. Mais là, Maryse Joissains n'a jamais rien trouvé à redire sur les décisions illégales du préfet.
Ÿ Maryse Joissains clame souvent son appartenance au Parti radical dit valoisien (de droite). C'est son droit le plus absolu. Mais, à l'assemblée, son "centrisme" est sujet à des poussées centrifuges permanentes qui la font adhérer au groupe UMP et donc voter toute la politique du gouvernement.
Ÿ Hier après-midi, lors de l'élection du nouveau président du Sénat, Sophie Joissains, omniprésente à l'antenne de la chaîne parlementaire dans son rôle de benjamine de la haute assemblée, a été interrogée sur son appartenance. Elle a, elle aussi, revendiqué être membre du PRV. C'est son droit également. Mais, elle a immédiatement indiqué qu'elle s'était inscrite au groupe UMP. Pourtant, il y a au moins deux autres groupes de type central : l'Union centriste (à majorité de droite) et le Rassemblement démocratique (à majorité radicale de gauche). Sophie est donc bien la fille de sa maire. Difficile de ne pas remarquer leurs faux-nez.
Et puis, dire, avec aplomb, que c'est Gaudin qui lui a demandé d'être numéro deux sur sa liste, c'est à la fois maquiller la vérité et perdre toute crédibilité dès le début de son mandat (*).
Ÿ Certes, il ne faut pas commenter les décisions de justice. Mais rien n'empêche de les faire connaître. Mardi, trois élus ont comparu devant les tribunaux aixois.
Sur fond d'insultes, de harcèlement et de petits arrangements discrétionnaires avec les règles touchant à l'emploi des personnels, le maire Nouveau centre de Ventabren, Claude Filippi, était appelé à la barre pour une affaire sentimentale privée au sein de sa mairie avec débordements publics puisque les plaintes à son encontre émanaient d'employées municipales. Le tribunal a requis trois de prison avec sursis et 750€ d'amende. Décision le 28 octobre.
Le conseiller municipal socialiste aixois, Jacques Agopian, avait à répondre du chef d'outrage et rébellion, insanités verbales à l'appui, à l'endroit d'une fonctionnaire des douanes. Décision le 28 octobre.
Quant à la troisième prévenue convoquée devant les juges, l'ancienne conseillère municipale Verts d'Aix, Arinna Latz, elle était poursuivie pour non respect de règles du code d'urbanisme et de l'environnement sur sa propriété. Le tribunal a requis 4.000€ d'amende. Décision le 2 décembre.
Tiens, juste pour nous rassurer, allons vérifier dans le dictionnaire si les mots "morale" et "éthique" n'auraient pas disparu sans qu'on s'en aperçoive.
A suivre...
(*) Voir les explications dans mon article du 24 septembre 2008 :
"Aix et Marseille, ou les splendeurs de la politique"
http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/09/24/10694203.html