Municipale : L'énigme de l'échec enfin élucidée...
Quand La Provence joue à qui perd gagne
Hier, pour habiller son analyse du résultat du second tour de la municipale, La Provence s'est fendue de deux titres bien hardis, l'un à la une, "Pourquoi la gauche n'a pas reconquis Aix", et l'autre en page intérieure, "Quand Pezet et Picheral jouent à qui perd gagne". En gros, ils ont empêché Medvedowsky de "s'installer à la mairie" (je cite). Rien que ça !
Concession : il doit endosser la défaite, ouf ! Victimisation : mais, le pauvre, il n'y est pour rien ! Pour toutes ses autres défaites, notamment à trois législatives, l'enquête suit son cours et on trouvera les coupables.
En attendant, pour l'élection des 9 et 16 mars, désolé, ce n'est pas ce que j'entends. Et ce n'est pas ce que disent les Aixois. Croire qu'ils vont gober ça, c'est assurément les prendre pour des sots, dépourvus du moindre sens politique.
Vous l'imaginez bien, je continue à tout lire : la presse, les sites et les blogs. Je suis assez étonné d'ailleurs de remarquer que certains candidats n'ont affiché ni leurs scores, ni leurs remerciements aux électeurs qui ont voté pour eux. La courtoisie se perd…
On trouve des commentaires là où il y en avait déjà ces dernières semaines, en moindre nombre il est vrai, et il n'y en a aucun évidemment là où ils n'étaient pas autorisés, c'était plus commode. Chacun y va de ses réflexions, plus ou moins pertinentes, et plus ou moins subjectives selon le camp auquel il appartient.
On félicite, on critique, on regrette, on moque même. On cherche les raisons d'une victoire ou d'une défaite, on détaille les stratégies gagnantes ou perdantes, on compte les erreurs, on impute les fautes (surtout là où il y a eu échec). On ne peut que déplorer que certaines contributions frôlent parfois l'insulte.
Des internautes jouent les savants prétendant avoir "entendu dire", avoir été dans le secret des têtes de liste ou même avoir des preuves irréfutables – sans en livrer aucune, bien sûr – sur les coulisses de la campagne. Il m'arrive de me marrer à la lecture de certaines affirmations, voire sous-entendus ou ragots, concernant la liste "Aix à venir" à laquelle j'ai participé. Comme on dit familièrement, c'est un peu à côté de la plaque.
Qu'on m'excuse mais, ayant suivi toute la démarche de notre liste, j'en sais quand même un peu plus là-dessus. Je vous raconterai tout ça dans les jours qui viennent. Pour aujourd'hui, afin de donner un premier cadre au débat, je me contenterai de poser quelques questions.
Mes questions
Ÿ Comment peut-on imaginer gagner à gauche toute dans une ville à droite toute ?
Ÿ Peut-on citer un seul exemple depuis les années 60 où la chose a été possible à Aix ?
Ÿ Les deux grandes municipalités de gauche, de Félix Ciccolini et de Jean-François Picheral, auraient-elles pu gagner sans une ouverture au centre ?
Ÿ Comment se fait-il qu'avec une forte poussée à gauche pour ces élections municipales, des communes du Pays d'Aix aient rejeté la droite et qu'Aix soit restée la grande exception alors que les conditions d'une triangulaire étaient propices à la gauche ?
Ÿ N'y a-t-il pas un rapprochement à faire avec l'échec de la gauche, en duel certes, à Marseille alors que Lyon et Paris ont amplifié les victoires de la gauche ?
Ÿ Pourquoi les rassemblements prônés par Jean-Noël Guérini pour Marseille et pour Aix ont-ils été aussi incohérents ? A Marseille, il a osé confier la tête de liste d'un secteur à un UMP et passer un accord avec le MoDem. Pourquoi à Aix, Alexandre Medvedowsky, dont on sait qu'il est soutenu par Guérini, a-t-il refusé toute discussion avec le centre et toute fusion avec la liste de Michel Pezet (sans aucun UMP) alors qu'il ne s'est pas gêné pour prendre aussi une UMP en 4e place de sa liste ?
Ÿ Quand on voit le double échec, marseillais et aixois, prévisible au second tour, sans même parler du désaveu infligé à Guérini dans le cas de figure d'Istres, n'est-on pas en droit de s'interroger sur les raisons personnelles qui ont poussé Guérini et Medvedowsky réunis à mettre en œuvre un système de mauvais calculs politiciens et rétrogrades ? N'ont-ils pas perdu toute crédibilité pour incarner la rénovation indispensable et fondatrice d'une gauche enfin moderne et claire ?
Ÿ Enfin, Medvedowsky n'a-t-il pas semé la confusion dans une grande partie de l'électorat de gauche aixois pro-européen en faisant venir à Aix Ségolène Royal favorable aussi bien au Traité constitutionnel qu'à un rapprochement assumé avec le MoDem alors que lui-même a tout fait pour ne réunir que des partisans du Non et développer une stratégie de fermeture en direction du centre ?
A vos cogitations ! Je ramasse les copies dans un quart d'heure.
Lire le communiqué de presse de l'équipe "Aix à venir":