Joissains aime la démocratie mais... avec un bâillon
Il y a deux semaines, salle Ughetti, le CIQ Luynois avait lancé une invitation aux quatre têtes de liste de l'élection municipale.
Interrogés à tour de rôle sur quatre grands thèmes dont la démocratie de proximité, tous ont répondu. Trois candidats se sont même accordés, à quelques nuances près, pour dire qu'il fallait mettre en place des instances de concertation afin que les habitants puissent exprimer leurs avis sur tous les projets qui les concernent. Ils sont même allés plus loin en annonçant qu'ils donneraient de vrais moyens, y compris budgétaires, aux élus de quartiers pour pouvoir agir localement sans délai pour tous les besoins immédiats.
Mais quel est le quatrième qui a osé déclarer que les conseils de quartiers ne servaient à rien et qu'ils ne seraient pas mis en place car il existe déjà des comités d'intérêt de quartier ? Sauf que... dans d'immenses quartiers comme le Jas de Bouffan ou Encagnane par exemple, il n'y en a pas et qu'on ne voit pas comment les gens pourraient avoir leur mot à dire.
Pour ma part, je n'ai pas été surpris d'entendre Maryse Joissains refuser tout de go d'appliquer la loi sur la démocratie de proximité de 2002.
En 2004, en séance publique du conseil municipal, elle avait fait semblant de décider l'expérimentation d'un conseil de quartier à Pont de Béraud. Elle avait juré qu'un livre blanc serait publié pour faire le point après six mois de pratique. Le livre n'a jamais vu le jour car elle a jugé que les interventions des habitants étaient trop critiques sur sa politique.
Elle s'attendait à quoi ? Qu'il n'y ait que des flatteries ? L'adjoint du quartier a été prié de se taire et de faire le dos rond. Malgré nos relances, Joissains a coupé court à toute initiative. Il faut dire que nous ne nous étions jamais fait aucune illusion sur ses intentions.
Pour mémoire, en 2001, à peine élue, simulant une volonté, elle avait confié une "délégation à la démocratie locale" à un de ses adjoints. Jamais nous n'avons eu droit au moindre bilan ou commentaire sur l'activité de cette délégation. Mieux, dépité, ledit adjoint est allé rejoindre une autre liste et l'adjoint de Pont de Béraud a été débarqué de la liste Joissains.
Ainsi, la boucle est bouclée et le simulacre est complet. Joissains a toujours le mot démocratie à la bouche. Elle est donc pour la démocratie mais… avec un gros bâillon sur celle des autres.