Plan banlieues : Fadela Amara en… plan
Le 4 janvier, j'écrivais ici même que le plan banlieues de Fadela Amara était mal barré. Euh... comment dire... c'est encore plus grave qu'on ne pouvait l'imaginer. Alors que la présentation des grandes lignes devait avoir lieu le 22 janvier, Nicolas Sarkozy a annoncé son report à février, sans même en donner les raisons. Sa secrétaire d'Etat l'a appris lors de la conférence du président. Elle n'a rien vu venir. Cela faisant, il la laisse en plan, si j'ose le jeu de mots.
Initialement, le plan devait être dévoilé courant décembre, puis dans quinze jours. Les reports successifs du plan banlieues, vendu comme un acte fondateur, une rupture avec le passé, dénotent probablement une fébrilité dans le projet lui-même et son élaboration.
Quand on sait que le rapport de Nicolas Sarkozy avec les grandes cités est électrique et générateur de tensions extrêmes, on ne peut que s'étonner de cet énième retournement. Nul n'ignore que la banlieue est malade : chômage, ségrégation, discriminations, violences, manque de logements...
D'accord, le coût d'un plan efficace est sans doute élevé. Certes, l'Etat est en faillite. Mais on a vu le gouvernement faire de gros cadeaux à ceux qui n'en avaient pas vraiment besoin ! Des choix sociaux auraient pu être plus porteurs.
Je crains que les banlieues n'aient à se partager les miettes. Si cela devait être le cas, on verrait alors, une fois de plus, Sarkozy faire de la sécurité pour se donner le beau rôle. La matraque risque fort de lui revenir en pleine figure.
Lire aussi mon article du vendredi 4 janvier, ci-dessous.