Le Carnaval d'Aix victime de la mouche tsé-tsé ?
S'adressant au maire et à l'assemblée, l'élu délégué au Carnaval a lancé : "Je n'ai été tenu au courant de rien. J'ai été mis à l'écart."
Autant dire que, vu les conditions de préparation de la manifestation, on est mal parti. Pourtant, le maire venait de faire de la gonflette en annonçant un Carnaval renouvelé, "une féerie urbaine", avec pour thème "les insectes" et qui allait en mettre plein les yeux aux Aixois.
Mal lui en a pris. J'ai rappelé quelques évidences qui l'ont un peu énervée.
"Puisqu'on parle d'insectes, je ne sais s'il y aura la mouche tsé-tsé. Mais on voit bien que vous essayez d'endormir tout le monde. Le Carnaval d'Aix existe depuis 1984. Cela marchait très bien jusqu'en 2004, si bien que vous avez voulu le réparer et vous l'avez cassé !
En 2005, vous l'avez retardé pour cause de décès du pape. En 2006, vous avez baissé la subvention. Il n'y avait pas de chars. Vous avez fait quelque chose qui ne correspondait pas à l'esprit de cette fête et le public a boudé.
Cette année, vous dites vouloir le relancer. Mais vous additionnez un certain nombre de gens qui ne se sont jamais vus, au risque de la cacophonie ! Vous additionnez des gens et des choses sans aucune coordination. Une structure va recevoir 20 000 €, une autre 5 000 € et le Comité officiel 12 000 €. Il n'est plus fait appel à d'autres communes de la Communauté du Pays d'Aix. Vous réduisez la somme totale de 8 000 € par rapport à l'an dernier et vous mettez le Comité en grande difficulté.
Au point que ses bénévoles sont obligés de faire de la récupération de vieux chars pour en construire de nouveaux. Ils n'ont même pas d'argent pour acheter les peintures. C'est ça votre nouveau Carnaval ? Dites au moins la vérité ! Vous voulez faire des économies parce que le budget de la ville ne vous permet plus rien. C'est de la supercherie ! Quelle mouche vous a piquée ?"
A l'évidence, le conseil municipal ne savait rien de ce qui se tramait. Les élus ont reçu ma déclaration en pleine figure, plus douloureusement qu'une poignée de confettis.
Contactés, les responsables du Comité sont dubitatifs. Pourront-ils boucler leur travail pour le 1er avril ? Les chars seront-ils terminés ? Pourront-ils les sortir sans avoir perçu un centime de la ridicule subvention qui ne leur sera versée au mieux qu'en mai ? En cas d'échec, le maire ne pourra plus se défiler.