La Fonction publique se retrouve à la rue
A la rentrée 2007, à l'Education nationale, le gouvernement prévoit de supprimer 5516 emplois dont 3058 par la modification des décrets de 1950 et 2458 au titre de la baisse démographique.
Ce jeudi, la Fonction publique d'Etat, territoriale et hospitalière est encore une fois dans la rue pour exprimer son refus de la casse mise en œuvre par le gouvernement. L'exemple de l'Education nationale est très significatif. Beaucoup de familles peuvent le comprendre car l'avenir de leurs enfants est jeu.
La dégradation alarmante des conditions de travail, la multiplication des attaques contre le service public, les réductions massives d'emplois et de recrutements publics ont un retentissement sur la qualité des études. Ces coupes se traduisent par la disparition de milliers de postes et de 300 000 heures de cours.
Sans compter le mépris du ministère pour la fonction même des enseignants, une fonction qu'il précarise depuis des années en tapant sur leur pouvoir d'achat, une perte de 6% depuis 2000, et aujourd'hui en modifiant des décrets pour amoindrir le nombre de professeurs sans tenir compte des besoins réels.
Ces mêmes décrets veulent instituer une bivalence (enseignement généralisé de deux matières), une modification des modalités de passage des examens nationaux à un niveau local inégalitaire, une affectation sur deux ou trois établissements et, cerise pourrie sur le gâteau avarié, une perte annuelle de salaire de 500 euros.
La réussite des enfants, des jeunes et des étudiants dépend du sort qui sera fait à l'enseignement et au service public. Les enseignants refusent le démembrement de l'Ecole et exigent l'ouverture de véritables négociations globales sur la politique éducative, y compris sur la formation et la recherche. Les enjeux de l'Ecole doivent être au cœur du débat de l'élection présidentielle. Personne ne pourra y échapper.