BILAN 1 : La politique à la peine
Voici le premier volet d'une série consacrée aux bilans calamiteux de la municipalité.
Marianne sera d'un grand secours pour adoucir un peu nos peines.
Arrivée à la tête de la ville par effraction, l'équipe municipale de Mme Joissains s'est constituée sur la base – laquelle ? – de la fusion artificielle de trois listes hétéroclites qui n'avaient rassemblé que moins de 15% chacune au premier tour. Le vernis a vite craqué et partout. Candidate prétendument sans étiquette, pourfendant déjà de façon populiste les partis, Mme Joissains entre un an après à l'UMP, trompant ainsi les Aixois.
Au même moment, François-Xavier De Peretti, tête de la liste UDF ayant fusionné, devenu adjoint à la culture, claque la porte. Il ne peut déjà plus supporter l'ambiance et les méthodes qui se développent en mairie. Depuis lors, il s'est mué en opposant déterminé d'un système qui va en l'encontre de l'intérêt des Aixois.
L'opposition de gauche issue de l'équipe de Jean-François Picheral, maire sortant, l'avait précédé dans ces alertes qui n'ont fait que s'aggraver jusqu'à aujourd'hui. J'ai moi-même entrepris avec mes collègues cette bataille dès 2001.
Vraiment pas triste…
Alors, que constate-t-on ? L'équipe municipale n'a plus que la dernière apparence de l'unité. Les élus se surveillent et se critiquent les uns les autres, s'envoient des flèches meurtrières et vont finir par faire voler en éclats une fois pour toutes leur semblant de parade unie. Il faut dire qu'en fonction des gracieusetés que leur maire leur concède, il existe désormais pas moins de huit catégories d'élus. Les indemnités sont attribuées sans ordre logique. Il y a, par exemple, une adjointe de quartier qui reçoit plus que le premier adjoint qui a du mal à dire son mot. Mais bon. C'est leur problème.
Au-dessus, Mme Joissains cumule quasiment tous les pouvoirs au sein d'un cercle restreint d'affidés qui fait avec elle la pluie (surtout les orages) et le beau temps (c'est rare). Elle est députée, maire d'Aix, présidente de la Communauté d'Agglomération du Pays d'Aix, présidente du conseil d'administration de l'Hôpital, présidente de l'Office Public HLM, présidente de la société HLM SACOGIVA. Elle s'est mis en tête de conserver son pouvoir pour diriger le personnel municipal.
Et comme il n'y a que 24 heures par jour, elle ne peut pas tout faire. Pourtant, elle dit connaître ses dossiers. Pour qui assiste aux séances publiques du conseil municipal, il y a de quoi en douter et j'en doute. Il m'arrive souvent de la mettre en défaut. Et là, que dit-elle ? "Je peux pas tout savoir (sic)", "J'avais pas vu (re-sic)", "quelqu'un peut-il répondre ? (re-re-sic)", "je vais demander des explications (re-re-re-sic)". A-t-elle même appris à faire fonctionner une séance ? On peut se le demander au vu du nombre d'erreurs identiques qu'elle commet chaque fois. Ce serait drôle si ce n'était pas... triste !
On aura compris que le climat ambiant qui baigne les séances atteint rarement la sérénité minimale qui pourrait favoriser les débats. Confusion, désordre, cacophonie sont le lot commun. Même lorsque le maire tente de garder son calme ("ce soir, j'ai pas l'intention de m'énerver"), on peut s'interroger si elle y croit vraiment elle-même? Et hop, c'est reparti pour un tour !
Au couteau…
Quelle image cette équipe et son maire donnent-ils ainsi de la ville aux Aixois et, au-delà, à tous ceux qui aiment notre cité.
Avec les échéances qui approchent, les couteaux sont tirés. On voit des adjoints au verbe emphatique comploter presque secrètement pour se délier de leurs allégeances – toujours définitives et la main sur le cœur en public – pour jouer les chevaliers blancs dont tout le monde voit qu'ils sont gris et aigris.
Une telle manière générale de faire la politique n'est-elle pas symptomatique d'un manque de sérieux pour conduire des projets dans l'intérêt de la population et de la ville ? Car, à part les grands projets laissés par notre municipalité, et dont certains ont pu fort heureusement aboutir même s'ils ont subi les turpitudes de cette équipe, le reste est fait de coups politicards à la petite semaine. Une façon de faire croire à la marche des choses à grands renforts de propagande à la gloire du maire, histoire de donner le change sans doute.
Prochainement, et pour illustrer mes dires – la lucidité nous évitant d'avoir les idées noires – j'aborderai d'autres sujets. Notamment, la démocratie en panne, le bluff sur la sécurité, les finances bloquées de la ville, l'absence de politique du logement, l'urbanisme sans vision, les quartiers délaissés, la casse de la vie associative et culturelle, l'abandon des étudiants… et j'en passe. Tous sujets qui, une fois les constats établis, constitueront le point de démarrage pour un renouveau salutaire de notre Histoire commune.
Bref, de quoi alimenter les débats pendant des semaines. Evidemment vos réactions et vos témoignages seront, comme d'habitude, plus que les bienvenus.