Ce que nous allons payer en plus en 2015... grâce à Maryse Joissains !
Les budgets municipal et communautaire 2015 seront bien amers avec diverses hausses de tarifs et de taxes auxquelles personne n'échappera. Maryse Joissains avait fait sa campagne électorale sur la stabilité fiscale, oubliant de préciser, un hasard sans doute, que les impôts indirects seraient mis à contribution, et pas qu'un peu...
Séance publique à la CPA (Mais qui est cet élu qui a apporté son cartable ?)
12h00 : Actualisation (voir plus bas l'article de La Provence d'aujourd'hui)
La période de fin d'année est celle des constats, moment inéluctable de vérité où chaque collectivité se penche sur ses comptes. D'abord, au cours du débat d'orientations budgétaires (obligatoire), puis par le vote du budget primitif prévisionnel pour l'année suivante. En octobre, c'est la Communauté du Pays d'Aix qui s'y est collée la première. D'ici peu, ce sera au tour de la Ville d'Aix.
Grâce à une masse de documents comptables soumis aux élus, on peut se faire une idée assez précise des choix opérés par ceux qui ont obtenu la responsabilité de gérer l'argent public. Il n'est bien sûr pas question ici de commenter la multitude de données chiffrées qui nous sont fournies, ce serait long et fastidieux. Je souhaite seulement relever quelques éléments marqueurs (ou marquants, au choix) qui me semblent montrer diverses directions prises par nos exécutifs locaux et donc susceptibles d'intéresser tout un chacun dans sa vie quotidienne.
Ainsi, à la récente séance publique de la CPA, je suis intervenu sur quelques points qui m'ont paru particulièrement significatifs. Gérard Bramoullé, adjoint aux finances de la Ville et de la CPA, a indiqué que les collectivités vont devoir subir une diminution des dotations de l'Etat, le sous-entendu étant que c'est de la faute du gouvernement actuel. Or, pas de chance, et je l'ai fait remarquer, ces baisses ont commencé en 2008, sous une autre présidence.
Autre point, non moins important, au cours de 2015, les citoyens devront mettre un peu plus la main à la poche. En 2014, année électorale, Maryse Joissains avait bien caché son jeu aux électeurs en proclamant urbi et orbi qu'elle n'augmenterait pas les impôts. En fait, cet affichage sur les impôts directs faisait l'impasse sur les impôts indirects. Comme je l'ai souligné dans un article de la semaine dernière, divers domaines vont être touchés par des hausses, et pas qu'un peu !
Concernant les transports en commun, ce seront les entreprises et les usagers (donc aussi les contribuables) qui seront sollicités pour payer un peu plus cher les services rendus. Pour les premières, la taxe va générer 12M€ par an. Pour les seconds, fini le ticket à 1€, on passera à 1,10 ou 1,15€. Et même peine pour les abonnements de toutes sortes.
Autre décision qui fera plaisir à tout le monde sans exception, le taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) va grimper un peu plus, s'ajoutant aux augmentations régulières de ces dernières années, car il faut couvrir un déficit de 3,7M€. Les contribuables en feront la découverte lorsqu'ils recevront leurs feuilles d'imposition.
On le voit, les proclamations lors de la campagne électorale du maintien de la stabilité fiscale directe dissimulaient en fait une hausse des impôts indirects. Rien que ces deux mesures en apportent l'illustration.
Dernier point, moins perceptible pour la population mais ayant un très fort impact sur le budget, celui de la gestion des effectifs. Pour la CPA, les dépenses de fonctionnement (donc notamment de personnels) ont singulièrement augmenté ces dernières années.
Alors que le ratio représentatif en la matière, en l'occurrence les dépenses réelles de fonctionnement en € par habitant, était stable entre 2008 et 2011 (entre 710 et 720 €) il a fortement augmenté en 2012 (749€) et en 2013 (791€). Et surtout, ce ratio qualifié pudiquement "d'élevé par rapport à la moyenne nationale" (c'est dit dans le rapport) est en réalité supérieur de 43% à la moyenne nationale de la strate (551€ pour la même année). Ces chiffres doivent nous interpeller car ils concernent, en partie certes mais ce n'est pas négligeable, les sureffectifs de la CPA.
Il y a quelques années, dans un rapport sévère de la Cour des comptes, Philippe Seguin, alors premier président en titre, avait fait apparaître, démonstration à l'appui, que les transferts de personnels d'une commune vers une intercommunalité avaient pour conséquence de provoquer une dérive aboutissant à de nouveaux recrutements. En moyenne, et très concrètement, pour un transfert, on recrutait ½ poste en plus. Ce n'était plus 1 = 1 mais 1 = 1,5.
Alors, un conseil, chers amis lecteurs, dès aujourd'hui, comptez bien vos sous jusqu'au dernier pour ne pas vous retrouver sans d'ici peu…
Mon précédent article sur ce thème :
"Aix en bus toujours pas au point… mais les tarifs vont augmenter !" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2014/10/17/30782169.html