Tapie : Voir ma tête dans La Provence non, être à sa tête oui !
Les journaux nationaux ont augmenté leur prix à l'unisson, toujours avec la litanie des mêmes raisons : prix du papier, hausse du coût de transport et du carburant, etc.
Pour l'instant, La Provence n'a appliqué dix centimes de plus qu'à son édition du samedi. Il faut donc s'attendre à la même peine pour le reste de la semaine d'ici peu. Et ce sera bien la seule chose qu'on ne pourra pas reprocher à Bernard Tapie.
Par ici pourtant, on le connaît bien, très bien, et même un peu trop bien sans doute. Car, pendant des années, on a vu le bonhomme tour à tour s'occuper du stade vélodrome, tourner autour de la mairie de Marseille, conquérir la circonscription de Gardanne, balader son yacht dans les eaux phocéennes, se faire incarcérer aux Baumettes et à la prison de Luynes et monter aussi sur les scènes de théâtres du coin.
Or, nul ne peut jamais ignorer ses coups d'éclat. Son dernier a été de s'offrir le groupe de presse du sud-est avec son titre phare La Provence. On espère pour lui qu'il n'a pas confondu avec un match acheté, le crédit d'une banque au nom lyonnais, le rachat d'une marque de chaussure ou de pile électrique qui faisait jadis "merveille". Non, non, même s'il n'y connaît rien en matière de presse, il sait très bien qu'il s'agit d'un journal qui rencontre certes des difficultés comme tous les journaux mais dont les journalistes sont circonspects quand débarque un tel patron.
Depuis cette annonce, les réactions politiques se sont multipliées. Et pour cause, l'événement tombe pile au moment où les candidats bataillent déjà pour l'élection municipale.
Pour le coup, alliés purement objectifs, ou pas, Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini ont salué la reprise de La Provence par Tapie. "Pour la liberté de la presse, je pense que c'est une bonne chose", a déclaré le premier. "Je préfère que ce soit un Français qui rentre largement dans le capital Hersant plutôt qu'un émir du Qatar ou même un Belge", a renchéri le second.
D'un autre côté, Eugène Caselli, jouant le commandeur, y est allé d'un "Je serai très vigilant sur l’emploi et l’indépendance de La Provence". A vrai dire, le plus opposé et aussi le plus offensif a été Patrick Mennucci qui a immédiatement réclamé une enquête et l'ouverture d'une commission parlementaire sur les conditions de la reprise du journal.
Que Bernard Tapie fasse peur ou pas, en tout cas, ce que les lecteurs ont compris dans tout ça, c'est que s'il ne veut plus voir sa tête dans les journaux il vaut mieux être à leur tête.
(Clic sur l'image pour agrandir)
La lettre de Patrick Mennucci
(Clic sur le rectangle en bas à droite pour une lecture plein écran)
(Clic sur l'image pour agrandir)
(Clic sur l'image pour agrandir)
Bande dessinée signée Yacine parue dans le Ravi de janvier
"Tapie au Milieu de Marseille" :
http://www.bakchich.info/france/2012/12/21/tapie-au-milieu-de-marseille-62056