Mes lecteurs ont de l'imagination, moi non plus…
Alors, comme ça, je prends cinq semaines, strictement légales, de pause et, pas même septembre advenu, mes lecteurs se mettent malicieusement à m'enjoindre de ramener ma fraise illico presto sur le blog. Les plus attentifs auront pourtant remarqué les délicates, bien que scalpélisées, précautions que j'avais signifiées dans mon message de départ. Une pause qui ferait "écran quelque temps" (au singulier, une litote diplomatique suggérant une durée crapuleuse) et des soleils censés faire "patienter jusqu'en septembre" (pas le 1er jour mais possiblement jusqu'à l'ultime du mois).
Or, si nous comptons identiquement, le dernier article est daté du 7 août et depuis se sont écoulées les cinq semaines. Nous y voilà. Pourtant, alors que des lecteurs ont glissé des commentaires et des mails (au demeurant gracieux) pour m'inciter à anticiper mon retour "oh hé, du bateau !", d'autres ont échafaudé des hypothèses sorties tout droit de leur féconde imagination.
Ainsi m'a-ton d'abord imaginé en Sicile, au village ancestral, que j'ai visité, portant le patronyme de ma famille. D'autres facétieux internautes ont lancé le postulat d'une étrange coïncidence, sinon connivence, entre le début de mes congés et celui de la réélue maire, nous expédiant sur une même plage ou sous un secret cocotier. Bel humour, faut le faire !
Septembre ayant progressé, un autre mutin lecteur a supputé que j'étais peut-être sujet à une perte de mémoire. Cocasse à mes yeux car il me semble bien être doté d'une hypermnésie non encore émoussée à ce jour. Sur un blog ami fuvelain, l'auteur a émis sa crainte de me voir abandonner la frénésie de mon clavier pour hiberner, ni plus ni moins. Ebahissement, personne n'a songé à me prendre en grippe de peur de me voir éternuer des chiffres par écran interposé comme à la télé. Enfin, une lectrice assidue a conclu que la blogosphère locale paraissait terne sans nouvel article de ma part.
Me voilà donc acculé à faire face. Au revoir mes verdures iséroises et ardéchoises, au revoir la frondaison de mon toit, au revoir la cascade près de mon gîte. Bonjour le lac noir de la vie aixoise. Mais merci de vos attentions. Vous avez patienté. Aujourd'hui, ça reprend en douceur. Qu'on se rassure, les paroles ne vont pas tarder à redevenir vipérines.