Conseil municipal : La pitoyable sortie de scène
En direct de l'Hôtel de Ville comme si vous y étiez !
Je m'attendais à tout. Mais ce fut pire. Cette dernière séance du mandat du conseil municipal a atteint un niveau clownesque à nul autre pareil.
Trois heures durant, Maryse Joissains a voulu présenter au pas de charge la quasi totalité des 169 délibérations, prétextant "qu'il fallait s'assurer du quorum et que des élus pouvaient avoir envie de rentrer tôt chez eux".
Je vous prie de relire ces arguments pour en mesurer l'ineptie, et l'irrespect pour toutes les personnes présentes dans la salle des Etats de Provence : élus, fonctionnaires, presse et public.
Comme d'habitude, le maire ignore presque tout des dossiers mais s'entête à vouloir faire croire le contraire, appelant ses collaborateurs à la rescousse dès que surgit une épine. Heureusement, il y a un bon moment que cela ne trompe plus personne.
Voulant couper net toute "dérive électorale", elle a déclaré d'entrée qu'elle n'accepterait pas "les polémiques politiques". Mais elle a été la première à se vanter de son bilan ! De même, la moindre question n'a pas manqué de gratouiller certains élus visiblement à cran de ce qui reste de cette majorité.
Ainsi, l'une des adjointes, coutumière des leçons de morale à bon marché, a une fois de plus pété les plombs. Notamment lorsque je suis intervenu sur divers sujets liés à la carence de logements sociaux sur Aix. Considérant que je l'attaquais personnellement – ce qui n'était pas le cas – elle est donc partie dans des tirades outrancières qu'elle gueulait à en faire exploser le micro.
Maryse Joissains, elle aussi, a semé la confusion à propos du dossier sur la téléphonie mobile. Ma collègue Danielle Rumani-Elbez avait pourtant bien résumé l'historique de cette affaire, reprochant notamment au maire la mascarade et l'insuffisance de la charte sur le principe de précaution. Face au tollé, le maire a été contrainte de retirer le rapport.
Fin de règne
A mon tour, j'ai stigmatisé la politique budgétaire, l'absence de délibération prévoyant les mesures de rachat des RTT par les employés municipaux, la casse du carnaval traditionnel, la liquidation du CECDC ou encore le désintérêt des élus pour la politique de la ville en faveur des quartiers.
Chaque fois, piquée au vif, le maire a cherché à se justifier pour tenter de convaincre là où tout le monde sait qu'elle serait un peu courte.
Et puis, nous avons bien observé l'absence de l'adjoint à l'urbanisme, Henri Doglione, dont le nom ne figurait plus sur les rapports qu'il était censé défendre. Aucune explication n'a été fournie aux élus.
Le plus lamentable s'est produit au moment du vote sur le budget. Bruno Genzana et Stéphane Salord s'étaient fait porter pâle. Leurs sièges sont restés désespérément inoccupés. Vendredi, à la Communauté du Pays d'Aix, ils avaient pourtant voté pour le budget. Au conseil municipal d'hier soir, ils n'ont même pas fait savoir s'ils validaient celui du maire. La situation risquant d'être intenable, voire ridicule, pour eux, François-Xavier de Peretti leur a intimé l'ordre, "non sans mal", m'a-t-il confié, de ne pas venir.
En effet, un vote favorable de leur part aurait été interprété comme un dernier acte de soutien hypocrite au maire. Un vote négatif aurait signifié une opposition, certes, mais de la 36e heure. Ils ont donc opté pour la chaise vide, la pire des solutions : celle de la lâcheté.
Voilà, c'était l'ambiance de fin de règne pour cette équipe municipale et la pitoyable sortie de scène pour les clowns.
Je développerai les dossiers du conseil dans les prochains jours.