"Pollution et Santé", le débat enfin dépollué
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Michel Pezet, Danielle Rumani-Elbez et le Dr Patrice Halimi
Aix-en-Provence produit 40% de la pollution qu'elle subit. Les autres 60% ont pour origine principale les bords de l'Etang de Berre. Contrairement aux idées reçues, le mistral ne chasse pas l'air vicié aixois. Notre ville forme une cuvette où la pollution stagne durablement.
Ce sont quelques-uns des propos entendus hier soir au Jas de Bouffan où se tenait la première réunion thématique organisée par l'équipe de Michel Pezet.
Devant une salle pleine malgré le mauvais temps, Danielle Rumani-Elbez a animé cette rencontre et introduit le sujet de la soirée "Pollution et Santé". Elle a d'abord présenté les règles internationales et nationales qui s'appliquent aux antennes relais. Elle a ensuite cité quelques exemples de villes qui ont adopté des mesures liées au principe de précaution, notamment Paris.
Enfin, elle a rappelé comment nous avons porté sur la place publique le débat sur les dangers de la téléphonie mobile. La mairie a fait semblant de créer une commission, qui a mal fonctionné. Il n'en est rien sorti de positif car, à aucun moment, Maryse Joissains n'a manifesté la moindre volonté politique.
Prenant à son tour la parole, le Docteur Patrice Halimi, président de l'ASEP (Association Santé Environnement Provence, créée il y a à peine un an et qui compte déjà 300 médecins membres) a fait un brillant exposé insistant sur quatre points : transports publics, antennes relais, climat et pesticides.
Illustrant son argumentation à l'aide de cas concrets, dans un langage direct et non dénué d'humour, il a clairement signifié que nombre de ces problèmes ne relèvent pas de la fatalité. Il est possible d'agir pour peu qu'on le veuille et qu'on s'en donne la peine.
Selon lui, il faut écarter les mesures au coup par coup et traiter, sans faiblir et de manière globale, tous les risques et les dangers pour la santé, entre autres, les multiples pathologies liées aux difficultés respiratoires, aux diverses allergies, à certaines formes de cancers, et aux produits alimentaires pollués…
Ainsi a-t-il évoqué la qualité environnementale de l'habitat, la réduction de la voiture en centre ville, les modes propres de déplacements collectifs, la mise en réseau des acteurs de la vie publique et l'information permanente de la population.
En tant que pédiatre, le Dr Halimi a pu constater combien il était nécessaire de protéger l'ensemble de la population, notamment les enfants, premières victimes d'un environnement dégradé et néfaste.
Après un échange avec le public, Michel Pezet a formulé des propositions allant dans le sens des deux intervenants qui l'avaient précédé. Il a martelé qu'on ne peut plus attendre et qu'il inscrit ce combat comme une priorité.
Il a décidé de mettre en place tous les outils d'action et de contrôle pour que la qualité de la vie retrouve un sens. Pour lui, "le rôle d'une municipalité est essentiel, on ne peut pas tout le temps rejeter la faute sur les autres et s'en remettre uniquement à d'autres décideurs."
Au total, ce premier débat public aura eu l'avantage de poser les bonnes questions et de commencer à envisager enfin des réponses efficaces.
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