"Allées provençales" : Petits fours au cornichon
Encore un beau ratage pour l'équipe municipale. Les nouveaux commerces de Sextius-Mirabeau se font du souci à défaut de se faire des sous. La commission de sécurité n'a pas autorisé leur ouverture totale, malgré une inauguration de la Fnac avec Pdg, invités, "people", petits fours et mais aussi… four complet. Les explications lues ou entendues ici et là font état de l'inachèvement des travaux des sorties de secours.
Problème de calendrier ou imprévoyance ?
Les enseignes accusent la mairie et la Semepa de n'avoir pas été à la hauteur. Les élus municipaux, pas d'accord entre eux, et les responsables de la société d'économie mixte déclarent que les commerçants ont pris des risques en annonçant une ouverture prématurée. Pour comprendre ce qui a sans doute été à l'origine de ce couac, où plus de 200 employés se retrouvent quand même sur le carreau, il n'y a qu'à écouter les arguments de la mairie, révélateurs de l'absence de pilote.
Henri Doglione, adjoint à l'urbanisme, président de la Semepa faut-il le rappeler, lance : "Ils auraient dû repousser l'ouverture d'un mois ! C'est par volonté mercantile qu'ils ont tenté de forcer les décisions, ignorant les dangers pour les piétons." Dans la foulée, Stéphane Salord, adjoint à l'économie, en dissidence de majorité, réplique tout de go : "Tout est de notre faute, les commerçants n'y sont pour rien. Il fallait prévenir du retard à l'avance". (C'est sans doute ce genre de formule qui a poussé la presse à qualifier Salord d'excellent écrivain.)
Nouvelle salve de Doglione en direction de son collègue : "Salord est un irresponsable et un cornichon ! Tant que les travaux ne sont pas terminés, ça ne peut pas ouvrir. Il faut compter une semaine à dix jours." Et pour finir, l'élu Gérard Consani, membre de la commission de sécurité, d'y mettre sa goutte de vinaigre : "Nous avons 1.200 demandes de visites de sécurité par an à traiter". Autrement dit, le délai d'ouverture risque d'être rallongé au-delà.
Voilà résumé un nouvel épisode où l'on voit des élus qui passent leur temps à régler leurs comptes entre eux au lieu de régler les problèmes des Aixois.
Parlons un peu de la Fnac
Ce mois-ci, tous les syndicats de la Fnac sont sur les dents et se préparent à l’affrontement. Fin avril, la direction du premier disquaire-libraire de France lancera le premier plan social de son histoire. De source syndicale, on affirme que 320 salariés du "back-office" (services administratifs notamment) seront licenciés.
Dans le même temps, des postes sont supprimés dans les rayons disque et photos, mais les salariés sont reclassés : "La direction nous a expliqué qu’on pouvait faire passer des vendeurs d’un rayon à un autre, mais pas reclasser des agents administratifs en magasin parce que leurs métiers sont trop éloignés", a déclaré une déléguée syndicale.
En parallèle, les négociations salariales se sont terminées par une fin de non-recevoir de la direction pour toute augmentation générale. Et, pour la première fois de son histoire aussi, les salariés seront en partie rémunérés à la commission. Auparavant, pour garantir leur impartialité et leur crédibilité, ils recevaient un salaire fixe.
Des débrayages sporadiques ont eu lieu toute la semaine dernière. Une grève générale intersyndicale est annoncée pour le 4 mai.