SDF : Le maire d'Aix devient la honte de la France
Aix-en-Provence, place de la Rotonde, vendredi après-midi. Malgré le froid, 200 personnes de tous âges, avec une majorité de jeunes, ont participé pendant une heure et demie au rassemblement de soutien aux SDF qui campent depuis plus d'un mois devant l'office de tourisme.
L'appel a été lancé par une quinzaine d'organisations, avec l'accord des sans-abri, sous la bannière des Enfants de Don Quichotte. Un cortège s'est formé avec des banderoles. On pouvait notamment lire : "Une ville qui refuse le dialogue est contre des humains qui sont à terre", "Arrêtons de déplacer les problèmes", "Une table ronde ??!!!??".
J'ai pu observer sur place que les choses se passent dans le calme. Pas de cris, pas de slogans, pas de musique. Escortés par de nombreux policiers, nous avons parcouru le cours Mirabeau pour nous rendre au palais de justice puis à l'hôtel de ville où nous avons fait des haltes.
Indignation, colère, incompréhension sont les sentiments les plus exprimés par les personnes présentes, toutes venues pour témoigner leur solidarité et soutenir la lutte des laissés-pour-compte, abandonnés par la société qui, pourtant, n'est pas avare de bons sentiments.
Pendant ce temps-là, une information courait dans les rangs des manifestants. Le maire se trouvait à une célébration à la cathédrale à la mémoire de l'abbé Pierre. Alors que le problème est criant, sous nos propres yeux, Mme Joissains persiste dans son refus de traiter la situation de manière digne et humaine.
Elle n'a donné aucune suite à une demande de médiation qui pourrait examiner sereinement toutes les hypothèses. Aix est la seule ville de France à agir ainsi. C'est une honte et un scandale.
Treize tentes se trouvent toujours installées au cœur de la ville. Le maire a osé aller en justice pour obtenir leur expulsion. Le tribunal a débouté le maire qui a aussitôt fait appel de la décision. Les SDF demandent une table ronde pour essayer de trouver des solutions durables.
Le texte de l'appel d'Aix
NON À L'EXPULSION DES ENFANTS DE DON QUICHOTTE
Après la mobilisation sur tout le territoire national des Enfants de Don Quichotte, le gouvernement a été obligé de réagir positivement. Il a promis l'instauration d'un droit au logement opposable.
Dans l'immédiat, les tentes des sans-abri sont enlevées du domaine public, mais seulement à chaque fois qu'une solution de relogement durable est retrouvée.
Malheureusement, la municipalité d'Aix-en-Provence n'a pas du tout l'intention de respecter les engagements nationaux. Bien au contraire, elle a pris le parti du déni de droit et de la répression.
Mardi 16 janvier 2007, sa demande d'expulsion des Don Quichotte aixois qui campent devant l'office de tourisme a été rejetée par le Tribunal de Grande Instance d'Aix-en-Provence.
Malgré cela, la commune d'Aix s'entête dans sa politique antisociale et a fait appel de cette décision de justice.
Madame Joissains, après avoir refusé toute médiation, n'envisage aucune solution de relogement. Elle ne veut rien faire contre la misère. Elle veut simplement la cacher à la population.
Les signataires estiment cette attitude parfaitement scandaleuse et refusent qu'Aix-en-Provence soit la ville de France championne de l'exclusion.
* Signataires :
Aix Solidarité, AEMA, ASTI d’Aix, ATTAC Pays d’Aix, ATMF, Cimade, CLCV du Pays d’Aix, DAL du Pays d'Aix, FSU Aix, LCR, LDH Aix, PCF Aix, Partit Occitan, PRG Aix, Verts Aix, PS Aix, SUD Education
* Elus municipaux présents :
Cyril di Méo (Verts), Lucien-Alexandre Castronovo (Parti Radical de Gauche)