Ce 1er janvier, La Provence a publié une page sur les résolutions que l'on est censé prendre en général en début d'année. Pour ce qui me concerne, j'y ai bien retrouvé mes déclarations, rien à redire. Mon amusement vient du télescopage de mes propos avec ceux tenus par certains autres élus.
Ainsi, je relève que le maire a "le souci d'arriver à gérer face à des gens qui n'ont pas géré grand-chose et qui attendent la dernière année du mandat pour critiquer." Elle ajoute : "Je vais peut-être recommencer la parachutisme." Son premier adjoint, lui, veut "couper son portable pendant les réunions."
Un adjoint annonce : "Je vais me mettre résolument à l'anglais." "Il faudrait que je perde une dizaine de kilos" et souhaite passer "au tout numérique à la maison." Un autre adjoint s'est fixé de "se donner du temps pour plus de lecture et améliorer ma pratique de l'outil informatique avec comme objectif d'animer moi-même mon blog."
Un adjoint en rupture de majorité envisage de "lire La Provence dès le matin", "de ne plus m'endormir devant les émissions politiques d'Arlette Chabot, donc de ne plus regarder", "d'être plus aimable et plus indulgent avec mes élèves."
Un élu de gauche va s'efforcer "de privilégier le débat d'idées par rapport aux critiques personnelles qui sont souvent le ressort de mes petits camarades." Pas de doute, tout cela ne peut être que du parler-vrai. Bon, alors voilà, je ne voudrais pas être désobligeant envers quiconque mais je leur souhaite bon courage.
Pour ma part, il y a longtemps que ma seule personne a déjà accompli toutes ces prouesses réunies. En voici un florilège comparé.
J'ai fait quelques sauts en parachute, dont certains sur cible, sans jamais me fouler… la cheville ! Etant élu depuis plus de vingt ans, j'ai exercé des responsabilités qui m'ont permis d'agir pour le bien commun. Ces six dernières années, de la première à l'actuelle, je ne crois pas avoir été le moins présent ou le plus fainéant des élus, mais je ne revendique pas de médaille.
Je n'ai plus de portable depuis trois ans et donc plus d'insupportables non plus ! J'enseigne l'anglais mais j'essaie aussi de ne point écorcher la langue française qui m'a construit. Pour l'italien, je n'ai aucun mérite, c'est ma langue maternelle ! J'ai toujours été mince, il est vrai que c'est de naissance, pourtant je suis un ogre impénitent !
"Accro" depuis longtemps à l'ordinateur, j'ai toujours tapé moi-même sur un clavier, et, je peux bien l'avouer, parfois un peu plus fort sur les autres ! Pourquoi ferais-je animer mon blog par quelqu'un d'autre ?
Je lis La Provence dès 7 heures du matin avant de me rendre au travail. Je me procure aussi d'autres organes de presse, ce qui me permet de ne pas m'en laisser compter par le petit écran devenu grand, plasma et cata. J'ai toujours été aimable et indulgent avec mes élèves ou, plus exactement, sévère mais juste !
J'ai pour habitude de préférer les débats d'idées et, pour moi, mes camarades ne sont jamais petits ou cantonnés dans un quelconque ressort sauf si eux-mêmes se considèrent plus grands ! Voilà donc comment, peu à peu, je me suis forgé la conviction qu'il arrive parfois des choses extraordinaires aux gens les plus ordinaires.
Estimant ne pas être dépourvu de ces banales qualités, non moins que d'incorrigibles marottes, m'est venue l'idée que je pouvais, à mon tour, concourir loyalement. Ainsi ai-je déclaré : "Comme je vois qu'il y a beaucoup de candidats, beaucoup d'annonces prématurées, je décide, en paraphrasant un homme célèbre, de pas exclure de l'être."
N'ayant pas vraiment à m'imposer de me réformer par de nouveaux défis personnels et me semblant, soit dit sans prétention, assez bien armé, ai-je ajouté, "Les bonnes résolutions, je les fais prendre aux autres." Autrement dit, à ceux qui éprouveraient encore un soupçon de besoin de refaire quelques retards.
Et pour conclure dans l'humour, j'espère avoir déjà tenu parole en m'appliquant à faire… assez court, malgré un kilométrage dûment certifié à mon compteur non trafiqué. J'en connais qui vont s'inquiéter.