Affichage sauvage : Le communiqué, ça colle pas…
L'affichage sauvage en période électorale, c'est toujours la même rengaine. Tout le monde est contre mais presque tout le monde le pratique. D'accord, ce n'est pas bien. La loi a fixé des règles. L'affichage ne doit commencer qu'avec l'ouverture officielle de la campagne. Les mairies doivent alors avoir installé des panneaux en nombre suffisant pour tous les candidats.
Mais, bien sûr, comme tous les postulants piaffent d'impatience, la bataille du papier commence avant même le premier coup de sifflet. Cela fait donc déjà plusieurs semaines que les panneaux d'affichage libre sont recouverts de binettes et de slogans. Nombre de concurrents passent même jour et nuit pour rafraîchir les surfaces et être les derniers à avoir collé. Pris d'une frénésie addictive, certains font dans l'escalade et débordent allègrement les espaces autorisés ou tolérés. Là encore, ce n'est pas bien.
Alors, voulant se donner le beau rôle, des candidats poussent soudain des "halte-là !" à vous arracher vos dernières larmes. Ainsi, vient-on de voir Maryse Joissains et Alexandre Medvedowsky, parés d'une vertu que chaque passant peut contredire sans être contredit à son tour, signer un communiqué de presse commun pour condamner le massacre avec de belles envolées.
Moi, cela me donne envie de faire la méchante langue. Joissains, qui détient le pouvoir d'installer les panneaux officiels, a elle-même commencé au moment des vœux dans les quartiers par montrer son portrait sur papier aux abords des lieux qu'elle visitait. Elle a aussi envahi les espaces libres où se livre la guéguerre des affiches. Medvedowsky n'a pas été en reste pour se signaler à tous les coins de rue en recouvrant parfois d'autres copains.
Maintenant, je vais vous raconter d'où est venue l'idée du communiqué. Il y a trois semaines, Alain Joissains, ci-devant directeur de cabinet du maire, a demandé à certains d'entre nous si nous étions d'accord pour apposer ensemble nos signatures au bas d'un pacte. Initiative surprenante alors que je venais de lui faire remarquer les outrances auxquelles se livrait son équipe au point que le maire m'a donné raison... tout en laissant faire.
Je l'ai menacé de faire constater ces débordements par huissier. Je n'allais pas valider à ses côtés une démarche contraire à sa propre (mot impropre, d'ailleurs !) pratique ! Cherchant sans doute à m'attendrir une dernière fois, il m'a confié que Medvedowsky était déjà d'accord pour parapher le contrat. On voit ce que cela a donné. Ceux qui hurlent au loup sont parfois eux-mêmes les loups…