Municipale 2020 d'Aix : Résultats du 2nd tour
LES URNES ET LES AUTRES. Voici les résultats définitifs du second tour du 28 juin de l'élection municipale d'Aix-en-Provence et mes premiers commentaires...

Actualisation mardi 30 juin, articles de presse (voir plus bas)
M'étant retiré du champ électoral après 37 ans de mandat, j'ai cependant regardé cette campagne en tant qu'observateur, sans interférer à aucun moment sur son déroulement, pour savoir ce qui sortirait des urnes et qui dirigerait la ville. Cette élection a été totalement inédite, à tous points de vue, dont on connaît tous les éléments du contexte qui ont pu influer tant sur les chamboulements chaotiques de l'organisation du scrutin que sur le pic jamais atteint auparavant de l'abstention.
En ce qui concerne les résultats proprement dits, je ne suis pas surpris de la continuité conférée par les électeurs à Maryse Joissains. Au moins pour deux raisons : son sens du combat entêté, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, et sa propagande visant à se blanchir de toutes ses turpitudes judiciaires alors qu'elle est bel et bien condamnée définitivement. Ce qui pose problème, c'est que les électeurs s'obstinent à ne pas vouloir tenir compte d'un système familial établi de longue date qui n'est pas conforme à l'éthique. Ils continuent donc à accorder leurs suffrages à des candidats qui ont fauté.
Son score la rend gagnante une fois de plus mais il est en recul par rapport à ceux des élections précédentes. Ce dimanche, elle aurait dû obtenir un pourcentage plus faible mais elle a bénéficié plus ou moins directement d'un report des voix de l'extrême droite qui ne s'était pas qualifiée au premier tour.
Pour ce qui est d'Anne-Laurence Petel, son score peut être considéré comme honorable malgré le reflux partout en France du parti du président de la République. Elle a certainement récolté des voix centristes voire écologistes qui ont déserté la gauche qui avait confiné sa liste contre le candidat Dominique Sassoon. Sa non réussite de conquête de l'Hôtel de Ville a un autre motif, un projet irréaliste concocté dans l'ignorance du fond des dossiers aixois.
Je n'en citerai qu'un seul qui me paraît significatif parmi d'autres Elle n'a aucune idée de ce que réprésenterait budgétairement son annonce de doublement des effectifs de la police municipale. Il y en a actuellement une centaine et en vouloir une centaine de plus coûterait au bas mot plus de vingt millions par an. Connaît-elle seulement la façon dont est structuré le budget aixois et quels sont les leviers qui permettraient de dégager des marges de manœuvre ? Je sais de quoi je parle, j'ai étudié et suivi depuis au moins vingt ans tous les ressorts qui constituent les choix budgétaires et la politique menée.
En dernier lieu, Marc Pena n'a pas obtenu un score à la hauteur de ses attentes. Si sa liste a été présentée comme étant le rassemblement inédit de la gauche, elle est en réalité formée d'une nébuleuse d'une douzaine d'organisations sans poids avec certains colistiers ne représentant qu'eux-mêmes et où l'extrême gauche tient les premières places, ce qui n'a jamais été porteur pour l'électorat aixois.
Par ailleurs, la confusion qui a régné dans sa composition, notamment avec l'inclusion des écologistes puis leur recherche d'une liste autonome menée par le suppléant de la députée Petel qui, n'ayant pas obtenu les 10% au premier tour, a compromis toute chance de fusionner avec la liste Pena.
Pour mémoire, en 2014, en triangulaire aussi, la liste d'Edouard Baldo avait obtenu 20% des voix au premier tour et 38% au second alors que l'extrême gauche n'en faisait pas partie. Je constate que Marc Pena est largement en dessous de ces scores aux deux tours malgré son affichage de rassemblement à gauche.
Enfin, le futur conseil municipal ne comptera plus aucun élu d'extrême droite, ce dont je me réjouis, mais également plus aucun élu estampillé EELV alors que les écologistes viennent de marquer des points dans plusieurs communes et pas des moindres.


