Municipale 2008 : Le pourquoi et le comment… (2)
Chez François-Xavier De Peretti
Depuis son entrée en politique dans les années 90, il n'a jamais caché ses ambitions. François-Xavier De Peretti a été candidat sur son propre nom, en cherchant à l'imposer régulièrement lors de plusieurs élections législatives, cantonales et municipales. Sa légitimité n'a pas émergé par un coup de baguette magique à la faveur de cette élection municipale. Sa notoriété, il l'a aussi acquise par une présence de tous les instants sur le terrain.
Cette année, il a donc estimé que le moment était venu pour lui d'aller à la bataille avec plus de chances que précédemment, conforté par l'idée que les résultats circonstanciels de François Bayrou le serviraient. Mais, avec un score compris entre 15 et 20%, la victoire ne pouvait aller de soi. Il fallait donc trouver des partenaires.
En juillet dernier, plusieurs rencontres ont eu lieu entre François-Xavier De Peretti, Michel Pezet, des socialistes, les élus Radicaux de gauche, les Verts et le Partit occitan pour envisager la possibilité d'une alliance de projet. Pour résumer, l'idée était de créer une dynamique autour d'un bloc de centre gauche et de centre droit positionné pour une triangulaire en cas d'union au premier tour ou une quadrangulaire en cas de listes distinctes.
Je me dois de le dire, les discussions ont toujours été franches et directes. L'accord sur la compatibilité des deux projets n'a pas posé de problème, puisque chacune des deux équipes partageait la même analyse sur l'état des lieux, les grandes orientations et les mesures à mettre en œuvre. La question du leadership n'a pas été éludée et plusieurs hypothèses ont été étudiées. L'entente devait nécessairement se réaliser sur une répartition équitable des responsabilités décisionnelles, notamment aux niveaux de la Ville et de la Communauté du Pays d'Aix.
Dans le cas d'une union de premier tour, il a été difficile de départager les deux têtes de liste, chacun raisonnant sur l'évaluation des chances de sa propre liste. Dans le cas d'une quadrangulaire, chaque partenaire savait que les scores respectifs obtenus au premier tour livreraient une clé de lecture.
La solution ne perçant pas, divers contacts entre les deux équipes se sont poursuivis même si les échanges se sont faits plus rares, entérinant de fait un statu quo. Dans les semaines suivantes, chaque équipe continua à mettre en avant l'idée que, la campagne avançant, une dynamique pouvait aussi bien jouer en faveur de l'une que de l'autre.
Mais trois événements firent irruption. Pour ne parler que de l'essentiel, on apprit que André Guinde, d'abord engagé aux côtés de Michel Pezet et de Jean-François Picheral, avait opéré un revirement et s'en était retourné auprès de Alexandre Medvedowsky. Les Verts annoncèrent leur ralliement à De Peretti et furent exclus de leur parti. Enfin, De Peretti officialisa l'arrivée de Genzana et de Salord dans sa liste.
Pour ce qui est de Guinde, je donnerai quelques explications demain. Pour ce qui concerne les deux élus rejetés de l'équipe Joissains, on saura peut-être avant peu, ouvertement, le rôle de cheval de Troie qu'a probablement fait jouer Jean-Claude Gaudin à ses éléments UMP dans cette stratégie d'intégration. Quoi qu'il en soit, la liste de l'équipe de Pezet décida de concourir sous ses propres couleurs car il était hors de question, et afin de ne laisser planer aucune ambiguïté, d'accepter une fusion de premier ou de second tour où figureraient des éléments UMP.
Au fil des jours, des électeurs, favorables au rapprochement des deux listes dans leurs premières configurations, nous ont fait part de leur étonnement et de leur touble au sujet de cette succession de changements autour de De Peretti. Les critiques n'ont pas manqué à son égard, notamment sur ses alliances, je cite, "hétéroclites", "surprenantes", voire contradictoires, qui le redroitisaient et faisaient perdre toute lisibilité à la démarche initiale de voie centrale. Je n'entrerai pas cette fois-ci sur tous les autres reproches qui lui ont été faits au cours de la campagne, certains même allant jusqu'à dire qu'il commettait faute sur faute.
Les conditions d'une triangulaire n'étaient plus remplies et l'on s'apprêtait à un autre scénario : une primaire à gauche et une primaire à droite.
En dépit des espérances de part et d'autre, le score de la liste De Peretti à 20% au premier tour montrait qu'une dynamique significative n'avait pas été enclanchée en sa faveur, pas plus d'ailleurs qu'en celle de la liste Pezet à 10%. L'addition des deux résultats n'aurait apporté aucun "plus" pour le second tour.
L'épreuve des faits l'a confirmé : les votes exprimés se sont avérés très volatils et De Peretti a perdu près de 8%. Le maintien de De Peretti au second tour l'a réduit à 12,77% des voix et les pôles de gauche et de droite se sont retrouvés quasiment face à face. C'est une des raisons pour lesquelles la liste Pezet a décidé de retirer sa candidature et a appelé à battre Joissains en votant pour la liste Medvedowsky.
Partie 1 : voir mercredi 26 mars. A suivre : chez Medvedowsky, chez Pezet