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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO

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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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6 juin 2011

Maryse Joissains fait sa pub mais où est l'opposition ?

 aix en dialogue dix ans

Un vrai flot de propagande ! Et pourtant il n'y a pas d'élection municipale en vue. Depuis le 15 mai, Maryse Joissains ne lésine pas à casser la baraque pour raconter sa vie de maire depuis dix ans et mettre en avant et, cela va de soi, à son avantage, ce qui lui apparaît être son bilan et ce qu'elle dit avoir l'intention de faire pour la ville et la communauté d'agglomération.
Pendant ce temps, face à cette déferlante, on a l'impression d'une invisibilité totale de l'opposition à part lorsque la presse locale fait des comptes-rendus de séance de conseil municipal.
Alors, reprenons un peu tout ça.
Cela a commencé dans La Provence avec une double page donnant la parole au maire pour les dix ans de son mandat. Maryse Joissains aborde de nombreux sujets en tant que femme politique : l'annulation de l'élection, ses batailles, la parité, l'assemblée, Sarkozy, Iter, la culture, le dispositif V'hello, sa seule erreur selon elle, et la réduction de la place de la voiture au centre ville.
Tout est de bon aloi et a déjà été entendu plusieurs fois. Mais c'est le genre même d'information qui est normalement traitée comme telle par la presse.
Et puis, on a aussi vu la publicité d'une pleine page annonçant le numéro estampillé "hors série" (68 pages au lieu de 44 habituellement) du magazine municipal Aix en dialogue vantant "une décennie de réalisations et de projets". Et aussi un supplément de 8 pages grand format consacré aux mêmes dix ans de la CPA, résumant les 32 pages du magazine intercommunal Pays d'Aix tiré à 150.000 exemplaires.
aix a la une LCM logoEn parallèle, et venant en complément de ces diverses productions papier, Maryse Joissains a passé un contrat payant pour un espace publicitaire institutionnel de 13 minutes sur la chaîne LCM qui diffuse chaque semaine un magazine sur un thème défini par la mairie, qui est rediffusé ensuite pendant quatre jours à des horaires très différents.
Pour être tout à fait juste, disons que certaines images ("d'Aixpinal") sont plutôt plaisantes. Mais le ton bisounours de ces cartes postales et des commentaires sur une ville où tout serait beau, tout serait joli, ressemble à ces slogans séguéliens où la montre de luxe est le signe de la réussite ou à ces publicités "non contractuelles" qui cachent les pires différences entre les produits présentés et leur triste réalité (la menteuse jolie maison-témoin, l'arnaqueuse super bonne affaire, le nauséeux succulent hachis parmentier, etc.). Gros effet d'un bombardement com' univoque qui tourne ainsi à plein régime.
Venons-en maintenant à l'opposition.
Comment les Aixois peuvent-ils savoir ce qu'elle fait ? Comme je l'ai dit, hormis les articles de la presse locale après les séances publiques du conseil municipal, on ignore presque tout de son rôle et de ses actes. Les deux ou trois blogs d'élus qui étaient censés tenir la population au courant de leurs activités se sont figés ou ne reprennent paresseusement que les articles scannés de la presse.
Aucun billet rédigé personnellement, aucun dialogue avec d'éventuels visiteurs, autrement dit, aucun compte-rendu assidu, même succinct, de mandat. Il y a bien quelques sujets traités tous les deux mois dans le magazine municipal mais c'est vite oublié. Et puis, choquant à mes yeux, plus aucune tribune produite dans le magazine de la CPA diffusé deux ou trois fois dans l'année.
Triste constat... même si l'on peut objecter qu'il émane ici du mordu (du tordu ?) de l'information que j'assume être. Toujours est-il que pas mal de personnes me demandent souvent s'il y a encore une opposition à Aix...  

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3 juin 2011

Selon Le Canard, Guérini s'en prend à La Provence

 guerini presse

Le Canard enchaîné de mercredi revient lui aussi sur la mise en examen de Rémy Bargès, directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini. Et conclut son article avec une info assez surprenante. 
La Provence va se voir privée des publicités du conseil général. La raison ? La liberté prise par le quotidien d'avoir fait son travail en relatant en long et en large toute l'affaire Guérini, sans oublier les aspects politiques liés au fonctionnement du conseil général, de la communauté urbaine et de la fédération du parti socialiste.
Ce n'est pas dit mais c'est ce qu'il faut comprendre.
Ce n'est pas la première fois que Jean-Noël Guérini use de menaces ou les met en pratique. Mais, si ce qu'affirme Le Canard enchaîné se vérifie - il suffit de surveiller au jour le jour - la preuve en aura été faite. 
Pourtant, on a souvent entendu Guérini exprimer son respect "d'une presse libre, indépendante et responsable".
Or, le mistral tournant, son appréciation a changé du tout au tout.
Ainsi, en décembre dernier, il dénonçait "cette manœuvre d'une petite presse en manque de sensationnel", se plaignant de l'étalage des frasques de son frère et "s'interrogeant sur cette tempête médiatique qui instrumentalise une enquête".
Fin 2009 déjà, il annonçait vouloir intenter des poursuites contre les organes de presse qui évoquaient les affaires de son frère.
Et lors de ses vœux de janvier 2010 au conseil général, il y a donc plus d'un an, Guérini avait consacré quelques minutes à sa vision de la liberté de la presse au moment précisément où les enquêtes judiciaires commençaient à prendre corps.
Désormais, son frère ayant été mis en examen tout étant passé par la case prison, lui-même ayant été réélu président du CG mais en attente des conclusions de la commission d'enquête interne du parti socialiste, il s'apprêterait, si ce n'est déjà fait, à exercer des représailles à l'encontre de La Provence. Affligeant.

(Clic sur l'image pour agrandir)
guerini canard 1

Liberté de la presse et enquêtes judiciaires

Lors d'une rencontre avec la presse, le 8 janvier 2010 au conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini a tenu "à saluer et honorer la démocratie et son corollaire fondamental : la liberté de la presse". Mais...

 
Liberté de la presse et enquêtes judiciaires

1 juin 2011

Mise en examen de Rémy Bargès, dir'cab de Guérini

 guerini imperator - Copie (2)

Un fusible a fondu avec la mise en examen de son directeur de cabinet. Ce qui amène maintenant à se reposer la question de savoir si Jean-Noël Guérini n'est pas susceptible d'être lui aussi approché par le juge Charles Duchaine.
En décembre, parlant de son frère Alexandre, Jean-Noël avait déclaré "lui, c'est lui, et moi, c'est moi. Je ne suis concerné, ni de près ni de loin, par les affaires et les entreprises de mon frère". Il s'était même réjoui que "le conseil général n'est en aucun cas concerné par les affaires judiciaires" et que son collaborateur Rémy Bargès, entendu comme témoin, "est ressorti libre" après sa convocation chez le juge.
Ce lundi, après sa seconde audition, il en est également ressorti libre mais cette fois avec une mise en examen sur le dos. Voilà donc les déclarations de Jean-Noël Guérini écornées, et même contredites, par ce rebondissement auquel on pouvait toutefois s'attendre dans l'enquête des marchés publics présumés truqués puisque le directeur de cabinet s'entretenait régulièrement au téléphone avec son frère.
Les raisons sont les mêmes que celles divulguées en décembre par Le Point. A savoir, que les ordinateurs des secrétaires du cabinet de Jean-Noël Guérini et de Rémy Bargès lui-même avaient été remplacés à la veille d'une perquisition de locaux du conseil général alors même que Jean-Noël avait été mystérieusement averti en amont de l'existence d'une enquête sur les marchés publics.
Le juge estime qu'il y a soupçon de "destruction de preuves". Il n'a visiblement pas été convaincu par les explications que lui avait fournies Rémy Bargès, "Je pense que j'ai paniqué, dans la mesure où il y avait un certain nombre d'informations à caractère politique sur ces ordinateurs, notamment des notes sur les subventions d'associations", qui avait ajouté : "Jean-Noël n'a pas été informé de cette décision, que j'ai prise seul en demandant que ce soit effectué rapidement."
"Rémy Bargès, a fait savoir son avocat, a nié une quelconque entrave à la justice et destruction de preuves". Qui a raison ? Et jusqu'où, pour ne pas dire jusqu'à qui, peut remonter le fil des soupçons et des accusations ? Le suspense continue...
En attendant, il n'est pas superflu de lire le savoureux portrait que le Ravi de mai a tiré de Jean-Noël Guérini.

logo ravi 2
Guérini imperator
Mai 2011 Par Rafi Hamal

La fédération attend, d'ici fin juin, les conclusions de la commission d'enquête interne au PS suite au rapport Montebourg. Si Jean-Noël Guérini n'est plus président de la "fédé 13", sa triomphale réélection à la tête du Conseil général le conforte comme l'homme fort des socialistes dans les Bouches-du-Rhône. Les dissidences se font discrètes ou sporadiques.
Une fois passé par le tamis des cantonales, "le nouveau Guérini est arrivé" tel un cautère sur une jambe de bois, écrémé de toute autocritique, avec l'aplomb de celui qui a survécu et qui a pansé ses plaies : "Je n'ai jamais douté de ma réélection." Adepte de la résilience, cette capacité à rebondir sur son malheur, le chef supposé naturel des socialistes des Bouches-du-Rhône, dégage une confiance, que la fâcherie avec certains camarades félons ne semble pas contrarier. "Je suis un gros cœur", sourit-il.
Le président du Conseil général sait causer dans le creux de l'oreille des élus. Et, il trouve les mots justes. Désormais, les socialistes du département, le trouillomètre à zéro, préfèrent s'immoler en citant Jaurès, plutôt que d'avouer publiquement qu'ils souhaitent la démission de JNG. "Dans cette affaire, il y a de quoi s'en mettre plein les semelles, estime un habitué du vaisseau bleu. Alors mieux vaut être prudent." Beaucoup étaient d'accord pour braver l'interdit et remettre en cause la légitimité de JNG. Cette conviction a masqué un élément essentiel : la division.
Le silence est d'or
"L'affaire était pliée d'avance, car plus que la détestation de Guérini, les opposants sont incapables de mettre un nom pour les représenter", glisse Franck Dumontel, ex-directeur de cabinet à la Communauté urbaine et au Conseil régional. Pierre Mendès France le martelait : "En démocratie, il faut convaincre." Alors, ça bachote dur autour de Jean-Noël Guérini. Objectif : normaliser les relations. "Maintenant, il faut qu'on ait une démarche d'apaisement", explique Gilbert Gaudin, directeur de la communication au CG13, proche parmi les proches de JNG.
Le président du Conseil général a décidé de joindre le geste à la parole en ouvrant la source aux cadeaux. Le député des quartiers nord, Henri Jibrayel, jusque-là en situation de quarantaine dans la fédé, hérite de la très médiatique délégation des sports. "Maintenant, ça va être plus difficile pour certains de témoigner contre un système qui les met en avant", analyse Jean-David Ciot, premier secrétaire par intérim de la fédération. Le sénateur Guérini a réactualisé le joli slogan de la gauche "l'imagination au pouvoir" en construisant un drôle de meccano après les cantonales.
Désormais, le silence est d'or et chacun cherche à monnayer son mutisme. "C'est la quittance du diable", ironise un élu PS à la solide culture littéraire. Il en est un qui n'a jamais caché sa fidélité à JNG, c'est Rébia Benarioua, conseiller général PS des quartiers nord de Marseille. A l'heure où le sénateur Guérini bégaye à coup de promesses, le fidèle grognard, indisposé par le peu de considération portée à son égard, tient à lui rappeler, aimablement, quelques vérités. "Je dirige désormais la troisième section la plus importante en nombre de militants encartés dans le département. Si certaines promesses ne sont pas tenues, comme mon investiture pour les législatives en 2012, et bien, je ferai parler les chiffres et j'exigerai un référendum interne." De quoi ajouter du trouble à une situation déjà vaseuse !
Fin des mamours
Fini les flagorneries, place aux mots qui fâchent. Ceux tenus par le président de la Communauté urbaine, Eugène Caselli, qui se dit "surpris par les mœurs et la bunkérisation de la fédé". L'ex-homme de confiance de Jean-Noël Guérini est resté pendant plus de 6 ans à la tête de la "fédé 13", avalant avec délectation toutes les couleuvres et faisant preuve d'un catéchisme quasiment pavlovien des directives "guériniennes" jusqu'à la "récompense", la présidence de la Communauté urbaine. Aujourd'hui, Eugène Caselli, qui a rejoint le chœur des amnésiques, a troqué sa vareuse de supplétif pour celle (trop large ?) d'opposant.
"On ne peut pas avoir géré tous les votes internes depuis 2004 et dire qu'aujourd'hui on découvre telle ou telle pratique, c'est de la mauvaise foi !", s'étonne, taquin, Jean-David Ciot. Lorsque la commission viendra auditionner les cadres locaux à Marseille, Eugène Caselli sera celui qui aura le plus à répondre." "Ne jamais injurier l'avenir", c'est dans cet état d'esprit que le président de MPM s'est rendu au domicile de Jean-Noël Guérini, pour un discret petit déjeuner de retrouvailles. Au programme : fin des mamours et mise en place d'un code strict de bonne conduite pour une coopération efficace de collectivité à collectivité. La vie politique est faite d'émouvantes réconciliations !
Quant à Patrick Mennucci, vice-président du Conseil régional, même à mots comptés, il étrille le chef du département : "On est au paroxysme du pouvoir personnel." "Patrick est un peu malhonnête dans cette affaire. Quand il s'agissait de faire élire Ségolène Royal, ce système qu'il dénonce, l'arrangeait bien", attaque Jean-David Ciot. Mais si l'événement a clairement un goût de guerre ouverte, le maire du 1er secteur n'entend pas faire de sa critique un tremplin pour la dissidence. "Je ne claque pas la porte", s'empresse-t-il de préciser à La Provence. "Patrick, c'est un perroquet, il est toujours sur l'épaule de celui qui monte", ironise, un brin vachard, Jean-David Ciot… (1)
Le fond... et la forme
La dissidence a essaimé son pollen jusque dans les dortoirs que sont les sections locales. Pierre Orsatelli, porte-parole d'un collectif de militants baptisé "Renouveau PS 13" qui se réclame de 250 adhérents, juge "qu'il faut changer les pratiques, mettre fin au règne corrupteur de JNG". "Pierre Orsatelli n'a pas eu l'idée tout seul de s'essuyer les pieds sur le Président du Conseil général, explique Jean-David Ciot. Son épouse, Fatima Orsatelli, récemment élue au Conseil régional, est une protégée de Patrick Mennucci." Tiens, tiens. "Jean-David Ciot n'a aucune légitimité, c'est un socialiste d'intérêt qui sert son maître", tonne Orsatelli.
Un cri qui trouve écho chez le sociologue Jean Viard, élu apparenté socialiste à la communauté urbaine qui jugeait "surréaliste que Jean-Noël Guérini se représente à la présidence du Conseil général". Furieux, ce dernier lui répond publiquement : "Viard a la mémoire courte, il a été élu grâce à moi. C'est d'ailleurs le seul qui ait gagné de l'argent durant la campagne des municipales, grâce au livre que nous avons fait ensemble (…). Il m'en veut peut-être, parce qu'il y a un an j'ai mis fin à sa subvention de 190.000 euros…"
Quand le fond se dérobe, il reste la forme ! Marie-Arlette Carlotti aussi a des griefs. Réélue dans le canton des Cinq-Avenues, elle a une crise d'introspection et "s'interroge sur la candidature Guérini". Puis, temporise et finit par voter docilement pour JNG, histoire de ne pas voir son avenir politique dans le rétro : "Martine Aubry nous demande de soutenir Jean-Noël Guérini, je ne vais pas aller contre notre première secrétaire." Désormais, à la fédé, son seul nom constitue un efficace repoussoir…
"Projet et dialogue", c'est le carburant de Jean-David Ciot. Tiré par ses rêves d'un parti meilleur. Le voilà plongé dans les clapotis d'une fédération dont les viscères trônent désormais à ciel ouvert. Avec pour feuille de route, l'ardente obligation de réussir un pari difficile, celui de maintenir la boutique à flot jusqu'au mois de juin et le rapport de la commission d'enquête (2). En attendant, le maire du Puy-Sainte-Réparade aboie et mord ceux qui, à défaut de brandir des idées, exhibent des figures à lapider : "Aujourd'hui, le débat est tronqué par des ambitions personnelles. Tous ceux qui visent des places se mettent à critiquer Guérini et un système dont ils ont bien profité." Renouveler perpétuellement l'espoir puis le décevoir, tel semble être le destin de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône…
(1) Entendu le 27 avril par la commission d'enquête, Jean-­Noël Guérini a chargé Patrick Mennucci, "homme à tout faire (…) écrasant les camarades par sa prétention, sa suffisance…", mais aussi Michel Vauzelle. En retour, le président de la Région a accusé celui du département "d'être au cœur d'un système qui risque de porter tort au candidat socialiste lors de l'élection présidentielle".
(2) La commission d'enquête, composée de huit membres représentant les différentes sensibilités au PS, présidée par l'ancien ministre Alain Richard, doit rendre ses travaux avant le 20 juin.

30 mai 2011

A. Guérini : Des photocopieurs qui impressionnent !

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Au départ, on pourrait croire à une banale histoire de photocopieurs. Mais comme il s'agit d'un marché public conséquent, forcément, ça finit par impressionner.
Et c'est ce que nous raconte dans le détail cet article de Mediapart qui a fouillé et reconstitué les dessous du processus jusqu'à l'attribution du marché où circule le nom d'Alexandre Guérini.
C'est d'ailleurs précisément ce qui semble avoir motivé la perquisition d'un service de la mairie de Berre-l'Etang la semaine dernière par les gendarmes missionnés par le juge Charles Duchaine.
On a beau être presque rompu aux révélations et aux découvertes de cette affaire judiciaire et à ses ramifications politiques, voilà encore un recoin qui laisse bien perplexe. Et puis, en attente du 20 juin, date annoncée pour la publication des conclusions de la commission d'enquête sur la fédération des Bouches-du-Rhône, il est utile de lire ce qu'en dit le collectif Renouveau PS 13 dans la dernière livraison de sa lettre du 23 mai (voir extrait en fin d'article).

logo mediapart entier
Affaire Guérini :
les marchés de photocopieurs dans le viseur des gendarmes
27 Mai 2011 Par Pierre-Julien Bouniol et Louise Fessard

Dans le cadre de l'information judiciaire sur les marchés publics dans les Bouches-du-Rhône, les gendarmes de la section de recherche ont perquisitionné, mercredi 25 mai, dans les locaux de la mairie de Berre-l'Etang. Ce fief socialiste de 14.000 habitants (et quelque 400 cartes PS, d'après Gérard Frisoni, secrétaire de la section) a pour maire Serge Andréoni, sénateur PS proche du président du Conseil général, Jean-Noël Guérini.
Arrivés aux alentours de 9 heures, les gendarmes ont, selon Raymond Bartolini, adjoint au maire qui était présent, "demandé les documents relatifs aux marchés 2009, 2010 et 2011 passés avec Prodotec".
Prodotec est une société marseillaise de reprographie soupçonnée par le juge Duchaine d'avoir remporté frauduleusement des marchés publics grâce à l'intervention d'Alexandre Guérini.
Toujours selon cet élu, les gendarmes sont repartis les mains vides, car le dernier marché public passé par la Ville avec cette société spécialisée dans la commercialisation et l'entretien des photocopieurs remontait à 2008, pour un montant inférieur à 10.000 euros. "Je suis tout à fait tranquille, a de son côté réagi Gérard Frisoni, premier adjoint au maire. Les gendarmes peuvent venir quand ils veulent, on donnera tout ce qu'ils demandent."
Le 22 janvier 2010, le juge Duchaine, qui enquête depuis avril 2009 sur l'affaire Alexandre Guérini, avait demandé au procureur de la République d'être saisi de faits nouveaux "concernant la vente par la SA Prodotec de matériels de reprographie dans le cadre de l'obtention d'un marché public passé par la mairie de Berre ou l'Agglopole Provence (communauté d'agglomération qui coiffe la ville - ndlr)". Ces faits sont susceptibles, selon lui, d'être qualifiés de trafic d'influence, favoritisme, et corruption active et passive.
Les écoutes effectuées en 2009 ont effet permis aux gendarmes de surprendre de nombreuses conversations (plus de 53 contacts entre mai et début juillet 2009) entre Alexandre Guérini, frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, et Sylvain Benarouche, le PDG de Prodotec, surnommé "la Photocopieuse" par l'intéressé. Un fonctionnaire du conseil général était également de la partie.
Des conversations elliptiques ("Ne parle pas au téléphone", rappelle à plusieurs reprises Alexandre Guérini à ses interlocuteurs) et des SMS plus ou moins explicites : "Pour le photocopieur les chiffres sont bons", le 11 juin 2009, ou encore "Je gère au mieux mais dans les escadrilles de cons, la photocopieuse est pilote de la cupidité", le 29 juin 2009. Les gendarmes suspectent Alexandre Guérini et ce fonctionnaire d'avoir été rétribués par Sylvain Benarouche en raison de leurs interventions en sa faveur.
Le 11 juin 2009, Alexandre Guérini prévient ainsi le chef d'entreprise qu'un "ami" ("que je t'avais présenté à l'époque là et vous étiez deux sur l'affaire là...", précise-t-il), lui "a dit qu'il allait te faire gagner à toi, il m'a dit qu'il allait te faire gagner". "Moi je serais toi, je lui enverrais un Sms tu vois (...) et il te parlera de tes photocopieurs", conseille-t-il à Sylvain Benarouche. 
Le 23 juillet 2009, Alexandre Guérini informe cette fois le fonctionnaire du conseil général que le PDG de Prodotec vient "de lui en donner une partie et l'autre partie sera pour mercredi prochain".
Le 19 juin 2009, une rencontre, photographiée par les gendarmes, a même lieu sur le parking d'un hôtel Sofitel, à l'aéroport de Marignane, entre Sylvain Benarouche, Alexandre Guérini et une personne identifiée comme un élu de l'Agglopole Provence. Contacté par Mediapart, ce dernier ne se souvient plus de cet étrange rendez-vous sur un parking, mais affirme qu'à l'époque Sylvain Benarouche voulait acquérir un immeuble à Berre pour installer un supermarché Lidl et qu'il l'a peut-être rencontré "par hasard" à ce sujet. "Je n'ai pas de commentaires à faire", a déclaré quant à lui Sylvain Benarouche, joint jeudi soir au téléphone.
Si Berre-l'Etang n'a pas passé de marché avec Prodotec en 2009, en revanche l'entreprise était candidate à sa propre succession sur un marché de location et de maintenance des photocopieurs lancé le 7 mai 2009 par l'Agglopole Provence. Et elle l'a remporté pour 131.733 euros en décembre 2009 dans des conditions curieuses.
Une première procédure qui classait Prodotec troisième sur quatre candidats (Konica Minolta, Ricoh France et Aitec Bureautique) a été annulée, à la suite d'une observation de l'inspecteur de la DGCCRF selon qui aucun des candidats ne répondait à l'une des exigences techniques (un détail sur la vitesse de copie couleur).
Lors de la deuxième procédure lancée le 15 octobre 2009, trois entreprises déposent des offres mais, surprise, à part Prodotec, aucune des sociétés présentes au premier tour ne candidate, même Konica Minolta qui avait pourtant fait la meilleure offre. Prodotec remporte le marché en proposant un prix inférieur de 30.000 euros à sa précédente offre (et très proche de celui qu'avait fait Konica Minolta).
"Nous avons soupçonné que quelque chose s'était passé entre la première et la deuxième procédure, mais nous ne pouvons rien prouver", commente un fonctionnaire de l'Agglopole Provence, qui préfère rester anonyme.
Prodotec, société concessionnaire de Sharp au chiffre d'affaires de plus de 9 millions d'euros en 2008, a eu, ces dernières années, de nombreux marchés publics avec des collectivités de gauche du département (entre autres le conseil général, l'Agglopole Provence, la communauté urbaine de Marseille, le syndicat d'agglomération nouvelle de Ouest-Provence, Salon-de-Provence, Aubagne, Miramas, Rousset, Istres, etc.). L'entreprise a également équipé la fédération PS des Bouches-du-Rhône.
Après l'ouverture d'une instruction pénale en Suisse en décembre 2010, les enquêteurs avaient découvert, dans une filiale suisse de l'Israeli Discount Bank, un compte au nom de Sylvain Benarouche, sur lequel a été séquestré 1,7 million d'euros. Ils ont également relevé de nombreuses transactions avec quatre autres comptes ouverts dans la même banque par Alexandre Guérini.
Le 20 juillet 2009 dans une conversation avec Alexandre Guérini interceptée par les gendarmes, sa compagne Jeannie Peretti avait lancé à propos d'un dîner chez Sylvain Benarouche auquel ils n'étaient pas invités : "Je voulais te dire que Jean-Noël non plus n'était pas invité." Elle poursuit citant l'amie qui lui a donné cette information : "Comme ils n'ont pas invité Jeannie et Alexandre, donc ils en ont déduit qu'il choisissait un autre chemin pour (rires) avoir peut-être des marchés autres qu'au CG."
Questionné le 17 février 2011 par le juge sur cette phrase intrigante, Alexandre Guérini a répondu : "Ni moi ni Jeannie Peretti n'avons aucun pouvoir pour attribuer ou pour favoriser l'attribution d'un marché auprès du conseil général." Et ailleurs ?

Extrait de la lettre de Renouveau PS 13 du 23 mai :
(Clic sur l'image pour agrandir)
PS 13 extrait lettre
L'intégralité de la lettre :
https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=0ByEiYrMzRwvdZmVlMDlmNmYtY2U0ZS00ZWJkLTk1ODQtOGVhMTVkMzIzNTE4&hl=fr&pli=1

27 mai 2011

La fédération PS 13, un dilemme pour Martine Aubry

 guerini commission enquete fuites

Etonnante la réaction de Jean-David Ciot au sujet des fuites sur les conclusions de la commission d'enquête présidée par Alain Richard.
Comme on a pu le lire dans mon article d'hier, Europe 1 a eu connaissance de certains éléments à charge tombés du dossier sur les pratiques de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Le secrétaire fédéral par intérim les a qualifiés de "rumeurs". Et y a vu "une indiscrétion du camp François Hollande pour mettre la pression sur Martine Aubry". Mouais.
Or, si ces éléments sont avérés, on pourra peut-être parler de "fuites" mais pas forcément de "rumeurs".
De toute façon, si Martine Aubry confirme qu'elle sera candidate, elle sera bien obligée de trancher et de prendre la position la plus nette possible pour ne pas être accusée de laisser-faire. Elle ne peut valablement se retrancher derrière un écran de fumée sous prétexte de ne pas s'aliéner le soutien de Jean-Noël Guérini et de la fédé 13.
Car, si telle était son intention, elle pourrait renforcer le nombre de mécontents qui n'hésiteront pas à choisir François Hollande. Au contraire, si elle décide de faire toute la clarté en faisant preuve d'objectivité, elle aura vraisemblablement plus à gagner. Quoi qu'il en soit, il lui sera difficile d'échapper à son dilemme.

Ce qu'en a dit La Provence hier
(Clic sur l'image pour agrandir)
guerini provence 26

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26 mai 2011

Jean-Noël Guérini : Le PS parle d'un conflit d'intérêts

 jibrayel_canard_25

Fuite organisée ou confidences d'un trop bavard ?
Alors que les conclusions de la commission d'enquête interne du parti socialiste concernant la fédération des Bouches-du-Rhône ne doivent être rendues publiques que le 20 juin, le site internet d'Europe 1 a dévoilé hier quelques informations sur son contenu, parlant d'un possible "conflit d'intérêts" pour Jean-Noël Guérini.
Les indications ébruitées ressemblent beaucoup aux observations consignées par Arnaud Montebourg dans son rapport.
Si ces informations sont confirmées dans moins d'un mois, il apparaîtra qu'Alain Richard n'aura pu que se rendre à l'évidence de constats devenus inévitables.
Voici de larges extraits de l'article d'Europe 1 dont La Provence s'est également fait l'écho sur son site internet.

logo_europe1
Guérini : un clientélisme bien installé
Publié le 25 mai 2011

INFO E1 : Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône est à la fois employeur et chef de file politique.
Cela risque d'être une véritable bombe à retardement pour le PS. Après avoir bouclé ses auditions à Marseille et à Paris, et entendu Jean-Noël Guérini, la commission d'enquête du PS a recueilli de nombreux éléments attestant d'un clientélisme fréquent dans la fédération des Bouches-du-Rhône. Cela pourrait même aller jusqu'au conflit d'intérêts. [...]
Et le constat est sans appel. Selon les informations obtenues par Europe 1, plus de la moitié des militants de la section personnelle de Jean-Noël Guérini, dans le quartier du Panier, n'habitent pas son arrondissement.
Employeur et leader politique
Par ailleurs, de très nombreux cadres du PS marseillais sont aussi des employés du conseil général des Bouches-du-Rhône. Jean-Noël Guérini est donc à la fois leur employeur et leur chef de file politique. "Oui, la vie de la fédération n'est pas normale", ont d'ailleurs reconnu certains ténors politiques locaux.
Les pratiques du PS dans les Bouches-du-Rhône ont été pointées en mars dernier par le député PS Arnaud Montebourg qui a accusé Guérini de "clientélisme et de gestion de sa fédération par la peur", et réclamé sa destitution "au vu des menaces judiciaires" qui pèseraient sur lui.
Effet boomerang pour Aubry
C'est l'affaire Alexandre Guérini qui a commencé à créer des soupçons sur cette fédération du PS. Le frère du président socialiste du Conseil général des Bouches-du-Rhône a été mis en examen pour abus de biens sociaux, détournements de biens publics, recel de détournements de fonds publics et blanchiment en bande organisée. Il est soupçonné également d'avoir corrompu une fonctionnaire en charge de l'attribution des HLM.
Pour l'heure, c'est à la première secrétaire du PS de trancher sur le dossier Jean-Noël Guérini et sur les conclusions de ce rapport d'enquête dont le plan est déjà prêt. Le responsable de la commission, Alain Richard, doit rencontrer jeudi Martine Aubry. Le rapport doit être remis au siège du parti le 20 juin.
Mise sous tutelle ?
La commission est embarrassée : si elle préconise la mise sous tutelle de la fédération marseillaise, d'autres élus élus pourraient être mis sur la sellette, qui embauchent eux aussi leurs militants, dans les collectivités qu'ils dirigent. Et cela pourrait avoir un effet boomerang pour la probable candidate aux primaires socialistes.

Pendant ce temps, hier aussi, le juge Charles Duchaine a fait perquisitionner la mairie de Berre l'Etang, dirigée par le sénateur-maire Serge Andréoni, pour tenter de saisir des documents concernant un marché public litigieux de photocopieurs attribué à une société gérée par un proche d'Alexandre Guérini. 
Et comme pour ne rien arranger, Le Canard enchaîné d'hier a rajouté sa couche de goudron sur une drôle d'initiative en mer trouble du député Henri Jybrayel, copain puis ex-copain redevenu copain avec Jean-Noël Guérini.

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25 mai 2011

PS qui trie… ou PS qui leurre ?

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Pour savoir si les conclusions de la commission d'enquête sur les pratiques de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône donneront le signal d'un grand et salutaire ménage ou si elles subiront un honteux classement vertical au panier, il faudra attendre le 20 juin.
Nécessité d'unité plus ou moins de façade oblige après le scandale DSK, on se met cependant à douter un peu que la direction nationale sorte aspirateurs, balais, serpillères, détergents et autres produits décapants.
Pourtant, au moment où la gauche semble avoir sa chance de gouverner, ce serait là une utile occasion de se présenter propre et sans tâches pour ne pas avoir à gérer plus tard des problèmes qui peuvent être résolus maintenant. Cela aurait l'avantage indispensable de ne pas polluer l'exercice du pouvoir et de concentrer tous les efforts pour ne pas décevoir les attentes.
On a beau nous dire, une main sur le cœur et l'autre sur la rose, que tout le monde s'aime de nouveau au parti socialiste, que tout le monde sera derrière le (la) candidat(e) désigné(e), il manque encore de vraies preuves d'amour sincère.
Hier, on a vu Martine Aubry et Ségolène Royal (qui voulait prendre DSK comme premier ministre !) se rabibocher et pactiser côte à côte. Le non dit, c'est que c'est pour mieux flinguer François Hollande, l'une et l'autre ayant chacune ses raisons personnelles.
En marge, Arnaud Montebourg a jeté sa pelletée de boue sur Aubry et Hollande les accusant de les avoir fait perdre en 2002. Quant à Laurent Fabius, qui semble bien cette fois encore recalé pour postuler à la candidature, il a craché son venin haineux et condescendant à la figure de Hollande qu'il n'estime pas à la hauteur pour être président de la République.
Ah, ces bons camarades que voilà ! 
Au plan local, on avait cru comprendre que Jean-Noël Guérini et Eugène Caselli, qui ne se parlaient plus depuis plusieurs mois mais s'envoyaient mutuellement des boules puantes, s'étaient enfin rencontrés autour d'un repas pour formaliser un armistice et travailler en commun, mais sans effusions sentimentales.
Bing ! Mardi, à Salon-de-Provence, à l'occasion d'un débat sur les propositions du préfet relatives au schéma départemental des intercommunalités, ils se sont de nouveau copieusement emplâtrés au sujet du devenir de Marseille. Alors que le premier est favorable à un pôle métropolitain de coopération sur une sélection d'enjeux transversaux, le second préfère, lui, le statut de métropole aux pleins pouvoirs pour la communauté urbaine.
Bonjour l'acide, bye bye le calumet !

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23 mai 2011

Primaires : Intérêts croisés pour Aubry et le PS 13 ?

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Cet article est le 1500ème publié sur le blog ouvert en novembre 2006 !

La double singularité de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône et de l'affaire Alexandre Guérini en cours aura-t-elle un impact sur les candidatures aux primaires ?
Les déclarations de dimanche de Martine Aubry, qui sont déjà interprétées comme une pré-annonce indirecte qu'elle concourra finalement à l'investiture ("je prendrai mes responsabilités"), posent la question de l'issue de la commission d'enquête interne sur les dysfonctionnements de la fédé 13, issue qui sera connue le 20 juin, soit une semaine à peine avant l'ouverture du dépôt des candidatures.
Michel Vauzelle ne croit pas qu'il en sortira un grand chamboulement, autrement dit, il ne se fait guère d'illusion sur le résultat. "Le PS doit calmer le jeu et ça peut sans doute se terminer par un classement de l'affaire. La commission d’enquête aura beaucoup de mal à obtenir la vérité sur la situation réelle de la Fédération Socialiste des Bouches-du-Rhône parce que beaucoup de responsables, d’élus et de militants ont encore aujourd’hui peur d’un système qui risque cependant de porter tort au candidat socialiste lors des élections présidentielles." 
Un, le tumulte de l'affaire DSK a étouffé le travail de la commission. Deux, la fédé 13 avait fait savoir qu'elle soutenait DSK et Martine Aubry. On voit mal comment des sanctions pourraient venir de cette dernière.
Si le projet socialiste pour l'élection présidentielle, construit sous sa direction, vient d'être adopté à 95,14% avec une participation d'un tout petit peu moins de 50% des militants (dans le 13 : à 94,81% avec 65,84% de participation), Martine Aubry ne voudra certainement pas hypothéquer ses chances et décidera par conséquent de relativiser les conclusions de la commission.
Mais le long processus judiciaire de l'affaire Guérini continue. Avec notamment la demande de la justice suisse qui souhaite l'entendre sur des transferts douteux d'argent. Car, quoi qu'en pensent ou fassent le parti socialiste et Martine Aubry, l'atmosphère reste sulfureuse. Cela aura-t-il des conséquences ?
Les plus récents sondages semblent ne pas accabler le PS ni pour l'écroulement et l'effacement de DSK ni pour les affaires locales. On peut risquer l'hypothèse que les électeurs persistent à exprimer là plus une envie de chasser Nicolas Sarkozy qu'un vote d'adhésion en faveur du futur candidat socialiste.
Mais, sait-on jamais. Si les primaires ne donnent pas lieu à des règlements de compte entre les partisans de François Hollande et ceux de Martine Aubry, il ne peut être exclu qu'un vrai vote d'adhésion croisse au fil des jours.

logo_france_bleu_provence_2Pour compléter ce point de vue, je vous propose de lire cet éditorial de Jean-Laurent Bernard diffusé sur France Bleu Provence. Il me semble que son analyse résume bien les enjeux à venir à partir du contexte actuel.

(Clic sur l'image pour agrandir)
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19 mai 2011

Alexandre Guérini libéré… et le PS 13 en délibéré

guerini_alex_boulet___CopieYoupi ! Hier après-midi, les portes de la prison se sont ouvertes. Mais, contrairement au barnum américain, la sortie s'est faite sans images. Après six mois à l'ombre et plusieurs tentatives infructueuses, Alexandre Guérini a enfin obtenu sa levée d'écrou.
Il en a payé le prix, tout provisoire, celui d'une caution à 300.000 euros sans doute puisés directement dans sa propre cagnotte. Il aura cependant à respecter quelques obligations. Notamment, vu qu'il est privé de passeport, de ne pas s'aventurer à aller humer d'autres parfums que ceux de notre territoire.
Il ne pourra pas non plus entrer en contact avec les personnes concernées par les affaires liées aux siennes. Il reste également mis en examen et c'est évidemment ce qui est le plus fâcheux pour lui puisqu'il devra bien répondre un jour ou l'autre des chefs d'accusation que le juge Charles Duchaine lui a signifiés.
Des broutilles ? Que non. Il demeure soupçonné d'"abus de biens sociaux" commis au préjudice d'une de ses sociétés, de "détournement de biens publics", de "recel de détournement de fonds publics", de "corruption active", de"blanchiment en bande organisée des délits d'abus de biens sociaux et de détournement de fonds et biens publics" et de "détention illégale d'arme ou élément d'arme de la première catégorie" (un chargeur de pistolet automatique).
Mais ce n'est sans doute pas tout. Les écoutes opérées sur ses conversations téléphoniques ont révélé de multiples facettes de ses comportements dans divers dossiers dont certains ont déjà donné lieu à l'ouverture de procédures judiciaires.
Et puis, d'autres surprises pourraient encore alourdir son dossier : par exemple, transferts d'argent vers l'étranger, influences voire pressions sur des collectivités territoriales et des organismes institutionnels.
logo_PS_13_federationPendant ce temps, la commission d'enquête interne du parti socialiste a poursuivi ses auditions au sujet du fonctionnement de la fédération des Bouches-du-Rhône. La Provence précise qu'Alain Richard a rencontré Michel Vauzelle en tête-à-tête.
A propos des tensions entre lui et Jean-Noël Guérini au moment des élections régionales, Michel Vauzelle a déclaré : "J'ai rappelé certaines méthodes que je n'ai pas comprises, le fait notamment que l'on décommande des bus de militants pour un meeting. J'ai également insisté sur le fait que tout le monde ne s'est pas exprimé dans les Bouches-du-Rhône, certains ayant peur de perdre un emploi ou une subvention du Conseil général". Cela a au moins le mérite d'être clair et contredit la position exposée par Jean-Noël Guérini dans son communiqué après sa propre audition à Paris.
D'autres socialistes ont aussi été auditionnés par la commission. Patrick Mennucci a ainsi résumé son entrevue mais il en a sans doute dit plus : "J'ai essayé de me projeter vers l'avenir. Dans la situation où est le PS après l'affaire DSK, il est évident que la fédération doit rentrer dans le rang en respectant un peu plus la diversité en interne."
Parmi les personnes qui se sont aussi rendues à Paris mardi et mercredi, La Provence précise : "l'Aixois Alexandre Medvedowsky et le Marseillais François-Noël Bernardi. Les questions, très précises, de la commission, portent pour beaucoup sur le poids anormal de certaines sections ou les bizarreries relevées lors de scrutins. D'autres entretiens sont prévus d'ici la fin du mois, avec le premier secrétaire fédéral par intérim Jean-David Ciot, le maire d'Allauch Roland Povinelli et le député Henri Jibrayel".
Patrick Mennucci a raison, il est grand temps de remettre un peu d'ordre. 

17 mai 2011

La justice suisse veut entendre Alexandre Guérini

argent_sale_blanchimentLes questions sont assez simples mais les réponses sont plutôt complexes. Où est passé le magot ? Comment a-t-il pu fuguer vers l'étranger ?
Hier, mon article portait sur les 13,7 millions d'euros que le juge Charles Duchaine, tel un moderne Sherlock Holmes, a réussi à faire saisir dans le cadre du trafic opéré via des sociétés contrôlées par Alexandre Guérini.
Cela tombe bien, Mediapart publie à son tour une enquête approfondie sur le sujet. Et y ajoute une information non ébruitée jusqu'ici : la justice suisse veut elle aussi entendre Alexandre Guérini. Voici donc ce complément d'information…

logo_mediapart_entier
La justice suisse veut entendre Alexandre Guérini
16 Mai 2011 Par Louise Fessard

L'affaire des marchés truqués des Bouches-du-Rhône et de Haute-Corse prend un tour international. On vient d'apprendre que le ministère public suisse a ainsi ouvert dès le 14 décembre 2010 une instruction pénale contre l'entrepreneur marseillais, pour soupçons de blanchiment d'argent. 
Les enquêteurs suisses ont repéré plusieurs "relations bancaires contrôlées par Alexandre Guérini et consorts (...) dont les avoirs déposés pourraient être d'origine criminelle". Dans une lettre du 14 avril 2011 au juge marseillais Charles Duchaine en charge de l'information judiciaire, le ministère public suisse demande à entendre Alexandre Guérini, ainsi que sept autres protagonistes du dossier. L'instruction suisse a notamment permis d'identifier quatre comptes ouverts, entre octobre 2005 et février 2007, par le patron de décharges auprès de l'Israel Discount Bank (filiale suisse de la troisième banque israélienne).
Un montant de 5,8 millions d'euros a été séquestré sur l'un d'eux. Fin septembre 2010, deux mois avant sa mise en examen et en détention provisoire, Alexandre Guérini aurait, selon l'enquête suisse, précipitamment cherché à transférer cette somme sur un compte au Liban au nom de sa compagne, Jeannie Peretti.
"Alexandre Guérini n'ayant pas pu apporter les clarifications nécessaires, l'opération n'a pas été exécutée par la banque", précisent les enquêteurs suisses. Ils ont relevé de nombreuses transactions entre les comptes contrôlés par Alexandre Guérini et quatre autres comptes ouverts à l'Israeli Discount Bank par plusieurs entrepreneurs marseillais. Parmi eux, Sylvain Benarouche, le PDG de Prodotec, une entreprise de reprographie soupçonnée par le juge Duchaine d'avoir remporté frauduleusement des marchés publics grâce à l'intervention d'Alexandre Guérini. 
Les enquêteurs suisses s'interrogent sur la provenance des 1,7 million d'euros séquestrés sur le compte de Sylvain Benarouche. Officiellement, selon le profil client du compte, ces fonds "auraient pour origine le salaire et les dividendes touchés par Sylvain Bennarouche (sic) notamment en lien avec ses sociétés Prodotec et Jegre et du revenu de ses sociétés de course". 
On retrouve aussi des transactions avec des comptes au nom du propriétaire marseillais d'une société en gros de vêtement de sport, ainsi que d'un éditeur marseillais, David Adda, condamné en 2010 à six ans de prison et 500.000 euros d'amende pour des escroqueries aux encarts publicitaires. David Adda a, selon La Provence, "géré des marchés de communication pour le PS 13" dans les années 1990.
Les comptes d'Alexandre Guérini étaient également en relation avec ceux, ouverts à Lugano (Suisse), par deux entrepreneurs liés au grand banditisme et mis en examen, Patrick Boudemaghe, extradé d'Espagne et écroué en France fin 2010, et Damien Amoretti qui a été remis en liberté.
Difficile de démêler l'imbroglio de ces transactions, mais les investigations de Tracfin, l'organisme chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, permettent de comprendre comment l'argent obtenu (de façon plus ou moins frauduleuse) grâce à des marchés publics rejoignait ensuite sous forme de généreux dividendes les comptes de sociétés étrangères. Le tout à des fins d'évasion fiscale et/ou de blanchiment.
SMA Développement et SMA Environnement, les sociétés d'Alexandre Guérini qui exploitent les décharges de La-Fare-les-Oliviers et de La Ciotat, étaient, à des niveaux divers, contrôlées par deux sociétés luxembourgeoises, Immo G Investissement et Sud Investissement, elle-même détenue à 100% par une société panaméenne (Satelite Astro Corporation). Ce sont ainsi plus de 2,7 millions d'euros de "dividendes", officiellement issus de l'exploitation de deux décharges, qui, entre 2007 et 2010, ont atterri sur les comptes luxembourgeois de ces deux sociétés.
Des dividendes qui "correspondent donc, en tout ou partie, à des fonds publics détournés" puisque "la SMA Environnement faisait supporter à la collectivité publique le coût du transport et du traitement de déchets d'origine privée par ailleurs déjà facturés à des particuliers ou à des entreprises", rappelle le juge Duchaine dans une lettre aux autorités judiciaires luxembourgeoises, lors de l'envoi en avril 2010 d'une commission rogatoire internationale. 
Parmi les ayants droit des sociétés panaméennes actionnaires de la SMA Développement (Tareo et Farman qui ont ensuite cédé leurs parts à Satelite Astro Corporation), les enquêteurs français sont tombés sur Patrick Boudemaghe, un proche d'Alexandre Guérini et gérant de l'entreprise de travaux publics ABT, elle aussi soupçonnée d'avoir remporté de façon frauduleuse plusieurs marchés publics.
Est également concernée une autre connaissance d'Alexandre Guérini, Jean-Marc Nabitz, l'ex-patron de Treize Développement, la société d'économie mixte du département qui a réalisé le plan départemental d'élimination de déchets ménagers. C'est-à-dire que le 30 janvier 2006, le conseil général des Bouches-du-Rhône a approuvé un document stratégique sur les déchets (emplacement des décharges, choix des techniques, etc.) réalisé par un proche d'Alexandre Guérini, qui, le 18 mai suivant, devenait bénéficiaire d'une société panaméenne actionnaire de l'entreprise qui exploite la décharge de La-Fare-les-Oliviers.
Entendu par le juge le 21 avril 2011, Alexandre Guérini ne s'"explique pas comment il (Jean-Marc Nabitz, ndlr) a pu être bénéficiaire économique de la société Taréo". Il ne comprend pas non plus pourquoi un de ses collaborateurs, Damien Amoretti, "a fait tout ce montage en vendant à Sud Investissement" ses parts de la SMA Développement.
"Ce n'est pas moi qui ai incité Damien Amoretti à réaliser un tel montage et je vous assure que je n'en suis pas le bénéficiaire, a-t-il affirmé au juge. Quel serait l'intérêt pour moi d'en être le bénéficiaire comme vous le pensez ?"
Interrogée par les services de la police luxembourgeoise, l'avocate administratrice luxembourgeoise d'Immo G Investissement et de Sud Investissement a mis en avant le respect du secret professionnel. A la suite de la découverte dans son cabinet d'une correspondance et d'une note d'honoraire adressées à un avocat marseillais, le cabinet de ce dernier a été perquisitionné le 18 mars 2011.

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