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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO

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26 octobre 2012

Les frères Guérini et le vaisseau bleu mal embarqués

guerini maisons retraite

Le changement d'heure, c'est ce weekend. C'est aussi l'heure du congrès national qui se tient à Toulouse, ville totem s'il en est pour le parti socialiste. Les surprises seront rares. Tout semblé plié, comme on dit. Pourtant, dans les coulisses, hors micro, les congressistes en mal de conflits pourraient s'adonner à de passionnants échanges sur les affaires et autres joyeusetés qui touchent certaines fédérations. Au premier rang desquelles évidemment celle de nos Bouches-du-Rhône, toujours aussi féconde en discordes.
En arrière-plan du congrès, c'est une autre actualité qui se charge de remettre les projecteurs sur des rebondissements en tous genres. Et, en particulier, sur ceux qui mêlent les combines et le rôle indirect ou occulte que l'on prête à Alexandre Guérini dans certaines affaires et les imputations d'influence ou de complaisance que l'on attribue à Jean-Noël Guérini agissant au conseil général et à la fédération socialiste du 13.
Après le dossier des maisons de retraite, et rien que ces dix derniers jours, les épisodes tant affairistes que politiques n'ont pas manqué d'être rapportés par la presse. On a reparlé de marchés publics concernant plusieurs collèges avec la garde à vue de deux cadres du CG13. Ces marchés auraient bénéficié de coups de main d'Alexandre Guérini, ce que laissent supposer des écoutes téléphoniques.
Dans la même veine, six autres gardes à vue de cadres du CG13 et de 13 Habitat ont été menées par les gendarmes au sujet de marchés de gardiennage et de sécurité attribués sous la surveillance du même Guérini. Réaction de Jean-Noël Guérini, s'abritant derrière son administration : "Je tranche mais je ne gère jamais les dossiers en direct".
Et, comme si cela ne suffisait pas au tangage du "vaisseau bleu" du département, une autre enquête prometteuse risque de charger la barque déjà bien lourde des déconvenues. On a en effet appris que, suite à une perquisition au CG13, la justice avait ouvert une enquête préliminaire sur la gestion d'espaces nautiques gérés par le conseil général. En cause, des soupçons de favoritisme et de trafic d'influence concernant des délégations de service public.
Côté saga politique, Jean-Noël Guérini déclare à qui veut encore l'entendre qu'il est redevenu un simple "militant de base". On l'a d'ailleurs vu voter en tant que tel dans sa section à l'occasion du vote sur les motions pour la désignation du premier secrétaire national du PS. En revanche, il ne s'est pas montré au congrès fédéral de samedi dernier aux Pennes-Mirabeau.
"Je ne veux plus de responsabilité, je ne serai même pas au conseil fédéral ni au bureau, je reviens à la base." Or, certains persistent à dénoncer le faux retrait de Jean-Noël Guérini qui continuerait à tirer les ficelles, en particulier auprès d'élus encore dans son giron et de certains militants redevables de services désintéressés tels que subventions, emplois ou logements.
A ce rythme, la fin du système Guérini ne semble pas encore devoir toucher à sa fin.
Une prochaine fois, je vous parlerai du gros numéro de cirque de "Coco et Fifi" de l'
UMP, dignes descendants du maître Sarko. On rigolera peut-être plus. Et puis non finalement, ils ne méritent pas d'être à l'honneur sur ce blog.

Une sélection de très bons articles

guerini ports canard 24

logo libe marseille

Jean-Noël Guérini : "Je serai sans états d'âme"
http://www.libemarseille.fr/henry/2012/10/jean-no%C3%ABl-gu%C3%A9rini-je-serai-sans-%C3%A9tats-d%C3%A2me.html

L’affaire Guérini met le cap sur les ports
http://www.libemarseille.fr/henry/2012/10/laffaire-gu%C3%A9rini-met-le-cap-sur-les-ports.html

logo bakchich

Guérini la sardine qui bouche le port
http://www.bakchich.info/france/2012/10/24/guerini-la-sardine-qui-bouche-les-ports-61867

logo marsactu new

Mignard : "C'est l'heure de vérité pour Jean-David Ciot"
http://www.marsactu.fr/politique/jp-mignard-cest-lheure-de-verite-pour-jean-david-ciot-29173.html

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24 octobre 2012

Les baïonnettes d'Obama contre Romney

obama romney caricature(Clic sur l'image pour agrandir)

Les débats télévisés sont clos, place aux derniers meetings.
La troisième confrontation entre Barack Obama et Mitt Romney s'est déroulée à l'Université de Lynn à Boca Raton en Floride. Et elle a été assez rude pour le candidat républicain. Le président sortant ne l'a aucunement épargné sur le thème de la politique étrangère (disons plutôt la façon très américaine de la voir comme, par exemple, avec une absence totale de mention de l'Europe) où il a l'avantage de l'expérience engrangée en quatre ans de mandat.
Les thèmes officiels du débat portaient sur le rôle des États-Unis dans le monde, la guerre en Afghanistan et la relation avec le Pakistan, les changements au Proche-Orient et le nouveau visage du terrorisme et les relations avec la Chine.
A vrai dire, ce dernier débat de 96 minutes n'a pas toujours été à la hauteur avec une redondance de lieux communs, des explications imprécises et des passages hors sujet lorsque les candidats sont revenus sur des questions économiques déjà traitées dans les précédents débats.
Les échanges ont cependant permis à Barack Obama de ne pas mâcher ses mots. Il a présenté son adversaire comme étant incompétent et indécis en politique étrangère, n'hésitant pas à dire que son adversaire est "nul" en ce domaine. Il n'a pas manqué d'agiter son trophée de guerre, l'élimination de Ben Laden. Cela faisant, Barack Obama a tenté de peaufiner son image d’homme de paix, et de président économe qui a mis fin à la guerre d'Irak après une décennie de guerres coûteuses.
Et puis, il y a eu ce moment cinglant où, sans avoir l'air d'y toucher, il moque le côté vieillot de Mitt Romney en lui précisant que le temps "des chevaux et des baïonnettes" est fini, lorsque celui-ci s'attaque aux baisses d'effectifs et de moyens de l'armée américaine. Le président n'est pas allé jusqu'à lui parler de flèches, de catapultes ou de gourdins mais son attaque était déjà suffisamment ironique et assassine comme ça.
Ce débat sur la politique étrangère est une figure imposée à chaque élection présidentielle. Il arrive souvent en dernier à la veille du scrutin. Le sortant y trouve toujours un moyen habile de faire la différence avec un novice.

obama sondage CNN 22(Clic sur l'image pour agrandir)

De plus, comme le montrent les sondages réalisés à chaud, Barack Obama a marqué des points et cela peut jouer en termes de dynamique finale.
CBS News indique que 53% des téléspectateurs estiment qu'Obama a remporté le débat, 23% que c'est Romney qui l'a remporté, les 24 % restants estiment qu'il y a match nul. CNN donne Obama gagnant avec 48% contre 40% pour Romney. Un sondage Public Policy Polling auprès des électeurs de 11 Etats susceptibles de basculer donne l'avantage au président, 53% contre 42% pour Romney.

obama mots utilisés

Au premier débat, les deux candidats étaient cantonnés debout derrière un pupitre. Au deuxième, on leur avait fourni des tabourets avec une totale liberté de mouvements. Lundi, on leur a donné l'occasion d'être assis dans de confortables fauteuils placés dans la courbe d'une table en forme de demi-lune face à l'unique journaliste chargé de poser les questions et d'animer la soirée.
Pour cet ultime débat, diffusé sur 11 chaînes américaines, toujours en présence d'un public trié sur le volet et sommé de ne pas manifester la moindre réaction, Barack Obama avait choisi de porter une cravate bleue et Mitt Romney une cravate rouge, les couleurs de leurs partis respectifs comme lors du premier débat.
Certains médias, soucieux de pousser l'analyse formelle et technique des trois confrontations, sont allés jusqu'à calculer le nombre total de mots prononcés : 17.177 le 3 octobre, 18.979 le 16 et 17.908 le 22. Voilà des statistiques qui, même si elles sont fiables et font la joie de leurs initiateurs, n'apportent strictement rien à la campagne électorale et n'auront aucun impact sur le résultat final de l'élection qui se jouera le 6 novembre. Une élection qui, selon mon petit doigt, verra la réélection de Barack Obama.

Moment d'ironie cinglante (sous-titré en français)

L'intégralité du débat en anglais

La transcription intégrale du débat en français
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2012/10/23/verbatim-la-transcription-du-troisieme-debat-obama-romney_1779488_829254.html

22 octobre 2012

Tant que le PS n'est ni délivré ni guéri de Guérini...

iznogoud

Enièmes bisbilles et nouveaux remous au parti socialiste alors que les réunions en vue de son congrès, qui se tiendra en fin de cette semaine à Toulouse, se multiplient tant au niveau national que local.
Par la force des choses et les soubresauts récurrents dans les Bouches-du-Rhône, tout est plus compliqué par ici.
Il y a d'abord les graves dysfonctionnements de la fédération départementale dus jusqu'ici à l'omnipotence de Jean-Noël Guérini.
Après l'énorme coup de projecteur jeté sur les graves accusations portées par Arnaud Montebourg, avec, en parallèle, les dizaines d'enquêtes toujours en cours du juge Charles Duchaine sur les affaires mêlant les noms des deux frères Guérini, le rapport Richard préconisait une méthode pour une remise en ordre des pratiques au sein de la fédération. Qu'en est-il aujourd'hui ?
                Mardi 23 octobre : Voir plus bas nouvelle actualisation
D'un côté, il y a tous ceux qui estiment que la rénovation est en marche et jugent que les mesures du rapport ont déjà été majoritairement appliquées. De l'autre, il y a les contestataires qui persistent à dire que tout cela n'est que simulacre au point de réclamer une mise sous tutelle complète de la fédération.
Entre-temps, le calendrier des phases du congrès national devant être respecté, les sections ont été appelées à se prononcer sur les motions qui constitueront la nouvelle direction nationale du PS. Dans les Bouches-du-Rhône, pas de surprise, c'est celle d'Harlem Désir qui sort vainqueur.
Par ailleurs, les sections touchées par l'obligation de partition en raison du nombre de leurs adhérents, comme celle d'Aix par exemple, ont été amenées à voter pour élire leurs secrétaires respectifs. A noter que, après le congrès national, les adhérents de ces sections devront repasser par les urnes pour pouvoir désigner leurs instances et leurs secrétaires comme toutes les sections du pays.
Selon ce qu'on peut en lire dans la presse et même selon les divers propos qui me sont fidèlement rapportés sous le sceau de la confidence, ici, les batailles ne sont pas tout à fait sereines. Pourquoi ?
D'abord à cause du contexte délétère résumé ci-dessus. Ensuite, parce que les ambitions des postulants de maintenant laissent découvrir qu'elles seront aussi celles des candidats déclarés ou non de demain aux municipales. Les calculs valent aussi bien pour Aix que pour Marseille.
Tenir les rênes d'une section, d'une fédération ou du parti, c'est s'assurer des moyens stratégiques pour tenter de faire la pluie et le beau temps lorsqu'il s'agira d'obtenir les investitures. La chose n'est pas nouvelle, tous les partis fonctionnent peu ou prou sur ce mode.
La différence pour notre département, c'est que son cas est assez singulier à plus d'un titre. Il a déjà fait l'objet d'un traitement spécifique au niveau national après la dénonciation de certaines pratiques irrégulières de la fédération. Cela avait d'ailleurs entraîné la désignation des candidats aux législatives par la direction nationale et non par les militants. L'autre aspect compliquant la donne est le non-dit ou le pas-tout-à-fait-dit au sujet du rôle plus ou moins occulte que continuerait à jouer Jean-Noël Guérini, toujours président du conseil général, mais redevenu, selon ses propres mots, "militant de base".
Ces soupçons d'influence sont au cœur de pas mal de discussions tant au sein du CG qu'à la fédération. C'est sans doute le sens caché de la polémique qui a surgi ce weekend, au moment même où se tenait le congrès fédéral aux Pennes-Mirabeau, après la courte lettre adressée à Jean-David Ciot, candidat au poste de secrétaire fédéral qu'il occupe déjà, par Alain Fontanel, secrétaire national aux fédérations, exprimant le point de vue d'Harlem Désir.
En gros, les délégués au congrès seront là aussi désignés par le siège national et non pas par la fédération elle-même. Certains ont vite interprété cette décision comme étant une mise sous tutelle générale de la fédération. Face à la confusion ainsi créée, le même Alain Fontanel a fait marche arrière et a précisé que cela ne concernait que la désignation et la validation des délégués, une démarche censée protéger la fédération en préservant l'objectivité des choix.
Il n'empêche, et quelle que soit la version défendue, cela montre que tout n'est pas encore clair dans le fonctionnement de la fédération.
 

Mardi 23 octobre : Nouvelle actualisation
http://www.marsactu.fr/politique/guerre-epistolaire-a-la-federation-ps-des-bouches-du-rhone-29138.html

Lundi 22 octobre 12h00 : Actualisition

logo france bleu provence(Clic sur l'image pour agrandir)
edito jean laurent bernard 22

logo liberationhttp://www.liberation.fr/politiques/2012/10/19/a-peine-elu-desir-repart-a-l-assaut-de-guerini_854503

logo marsactu newhttp://www.marsactu.fr/politique/la-federation-ps-13-nest-bien-evidemment-pas-mise-sous-tutelle-29133.html
http://www.marsactu.fr/politique/guerini-nest-plus-au-ps-mais-il-vote-encore-29121.html

Le point de vue de Renouveau PS13 :

logo renouveau PS 13http://renouveaups13.blogspot.fr/

19 octobre 2012

Fiasco des bus : Comment Joissains nous roule…

aix en bus nouveau réseau

"Mais moi je ne suis pas une spécialiste des transports. S'ils sont mauvais ces pseudo experts, j'y suis pour rien."
Maryse Joissains n'est pas une spécialiste des transports, ça on s'en doutait un peu beaucoup, non ? Mais oser chercher à se dédouaner sur le compte des techniciens, voire sur celui de la direction de Keolis, pour une décision qui a été validée par la maire d'Aix et présidente de la Communauté du Pays d'Aix, c'est un peu lâche. Surtout venant d'elle qui s'était vantée quelques mois avant d'avoir conclu un bon contrat de délégation de service public, moins cher, plus performant avec plus de services et même plus écologique.
On connaît bien cette méthode : le succès c'est moi, l'échec c'est les autres. Mais dans cette affaire de restructuration ratée du réseau de bus, ça ne marche pas. Ce qui fait dire à certains : "Pourquoi avoir changé un modèle qui fonctionnait ?" D'où la persistance de la colère exprimée dès la mise route à l'essai du nouveau réseau en juillet. Et qui s'est amplifiée à la rentrée de septembre, notamment lors de la première réunion publique tenue à l'Hôtel de Ville en présence de Maryse Joissains.
Même scénario à celles de Puyricard mi-septembre et début octobre. Et, même forte rouspétance lors de la réunion qui s'est déroulée aux Milles il y a trois jours. Le constat est là, il ne s'agit en aucune façon de sautes d'humeur sporadiques ou de protestations minoritaires mais bel et bien d'une insatisfaction profonde et d'un mécontentement généralisé.
Alors, comment pourrait-on croire un instant que la concertation avait été menée suffisamment et avec sérieux avant le démarrage du nouveau réseau ? C'est ce qu'avait pourtant prétendu Maryse Joissains. En fait, il ne s'agissait tout au plus que d'une simple enquête effectuée par un institut de sondage à la demande de Keolis. Là encore, les faits sont têtus. Puisqu'il a fallu que le maire lance ces réunions publiques à la rentrée pour écouter ce que les usagers et les comités d'intérêts de quartiers avaient besoin d'exprimer.

(Clic sur l'image pour agrandir)

aix en bus courrier daix 13

On apprend que plus de 50 CIQ ont été rencontrés en quelques semaines et qu'ils seront encore consultés pour prendre leur avis sur le projet reformulé qui sera rendu public le 20 octobre. Maryse Joissains avait fixé cette date-butoir pour la fin des perturbations, "J'espère que ce sera réglé pour le 24". Elle va la dépasser. Elle précise maintenant : "J'espère que tout sera mis en place dans les trois semaines. Mais s'il faut plus de temps, je prendrai plus de temps…" Pas trop quand même car ça urge.
Selon Maryse Joissains, la dernière réunion publique qui était prévue le 24 octobre au Jas de Bouffan sera reportée au 30 octobre. C'est à ce moment-là que seront présentés les détails du projet retouché immédiatement applicable.
Il faudra beaucoup de pédagogie, même en période de vacances scolaires, pour faire ingurgiter les énièmes changements de numéros de lignes, de trajets, d'arrêts et d'horaires de bus aux milliers de voyageurs qui ont déjà suffisamment perdu leurs repères.
Dernier point, Maryse Joissains avance que les modifications ne surcoûteront pas un euro à la CPA. Cela reste à vérifier. C'est sans doute exact pour les embauches supplémentaires qui renforceront le personnel des chauffeurs.
En revanche, juridiquement parlant, la délégation de service public fixait un cahier des charges précis sur l'application de la refonte du réseau. Ce qu'a accompli
Keolis est donc conforme aux dispositions signées. Or, c'est Maryse Joissains elle-même, en tant que présidente de la CPA, qui demande de chambouler le contrat convenu initialement. Normalement, le délégataire aurait tout lieu de contester qu'on lui fasse supporter toute dépense ne correspondant pas aux clauses prévues.
Aux Milles, avec son habituel sens de la modestie, Maryse Joissains a minimisé la portée de ce qu'il faut bien appeler un autre fiasco pour se glorifier ainsi :
"C'est le seul bug en dix ans, on a tout réussi".
Les Aixois en général et les lecteurs de ce blog en particulier savent depuis un bon moment déjà que le catalogue de ses "réussites ratées" déborde malheureusement d'exemples.

Le site d'Aix en bus publie communiqué sur communiqué…
http://www.aixenbus.fr/

Petit historique des bus aixois, pour les Aixois et les nouveaux Aixois
http://aix.marseilletransports.com/?page_id=212

"Joissains nous prend pour des buses ou quoi ?" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2012/10/01/25223040.html

18 octobre 2012

Comme attendu, Barack Obama aplatit Mitt Romney

obama training(Clic sur l'image pour agrandir)

Mardi soir, Barack Obama et Mitt Romney se sont revus. Pendant 97 minutes.
Quelques jours avant, ce sont les candidats à la vice-présidence, Joe Biden et Paul Ryan, qui avaient croisé le fer. Ce fut là un face-à-face du genre féroce, le vice-président en titre ayant beaucoup houspillé et moqué son concurrent avec force sourires, franches rigolades et estocades à la hache.
Pour leur deuxième débat (combat ?), comme chacun pouvait s'y attendre, les prétendants au poste suprême ont révisé la batterie de leurs arguments et ajusté leurs comportements en fonction des observations qui avaient été adressées à l'un et à l'autre lors du premier débat.
Cette fois, dès la première minute, Barack Obama a pris les choses en main, y allant franco pour essayer de réduire dès le départ et avec beaucoup plus de pugnacité toute prétention de son adversaire. Les médias à l'affut attendaient cette montée en puissance pour lui accorder un avantage.
Face à la pression et aux propos précis de Barack Obama, Mitt Romney n'a pas vraiment pu fignoler l'image assez lisse qu'il avait voulu livrer de lui-même lors de la première confrontation. Le président sortant lui a renvoyé à la figure bon nombre de ses mensonges sur l'emploi, la fiscalité et la politique étrangère (traitée en seulement 20 mn en bout de la prestation) faisant ainsi nettement apparaître la superficialité et l'inconsistance des propositions de son interlocuteur.
Le troisième débat de lundi prochain en Floride risque fort d'être cruel pour celui qui se voit déjà à la Maison blanche.
Mais revenons à cette soirée de mardi. La retransmission était télévisée depuis l'université d'Hofstra, à Hempstead, près de New York, toujours selon une mise en scène soignée même si le décor a changé. Les deux candidats ne sont plus côte à côte derrière un pupitre mais peuvent évoluer sur l'estrade en s'interpellant, quasiment dans un corps à corps sportif, comme s'ils allaient échanger des coups à la manière de boxeurs disposant de leurs tabourets respectifs sur un ring placé face à l'œil arbitral et impartial de la présentatrice.
Vestimentairement, le seul détail qui a vraiment varié pour faire la distinction d'un débat à l'autre, c'est la stratégie affichée pour la couleur des cravates, rouge pour Barack Obama, bleue pour Mitt Romney, un choix inverse de celui de début octobre. C'est sûr, leurs équipes de conseillers s'espionnent !
Quant au public, qui n'avait pas le droit de réagir ou d'applaudir, il était installé sur des gradins encerclant de près les deux candidats. Les personnes, une dizaine en tout, qui ont posé des questions ciblées en lisant leurs notes, avaient forcément été sélectionnées avec l'accord des deux candidats.

obama sondage CNN 16 octobre(Clic sur l'image pour agrandir)

A l'issue du débat, les grandes chaînes de télévision ont rendu leur habituel verdict sondagier sur l'affrontement.
Hors les indécis, pour CNN, Obama obtient 46% et Romney 39%. Pour CBS, c'est 37% pour le premier et 30% pour le second. Mais, selon les lecteurs du Washington Post, Obama a gagné par un score de 71%. A signaler enfin que ce débat a suscité 7,2 millions de tweets contre 10,3 millions le 3 octobre. Le débat Biden / Ryan n'en avait généré que 4 petits millions.
La suite le 22 octobre avec en ligne de mire l'heure de vérité que sera l'élection du 6 novembre.

L'intégralité du débat

La transcription de larges extraits du débat en français
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2012/10/17/verbatim-la-transcription-du-deuxieme-debat-obama-romney_1776506_829254.html

"Alors, comme ça, Obama aurait déjà perdu ?"
http://castronovo.canalblog.com/archives/2012/10/05/25254475.html

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16 octobre 2012

Mieux s'informer grâce aux médias indépendants...

medias independants 13(Clic sur l'image pour agrandir)
Louise Fessard (Mediapart), Sabrina Torres (dijOnscOpe),
Sébastien Boistel (le Ravi) et Thierry Borde (Mediascitoyens)

Vouloir s'informer, garder son libre arbitre, pouvoir exercer son sens critique, faire confiance sans se sentir manipulé, qui n'est pas d'accord ?
Mais quels médias avons-nous ? Et quels médias voulons-nous ? Sont-ils totalement libres pour informer ? Comment faire vivre des médias indépendants ?
Ces questions et beaucoup d'autres ont été débattues pendant plus cinq heures samedi dans l'amphithéâtre du Creps à Aix-en-Provence. Cette première rencontre des médias régionaux et locaux, rassemblés sous le sigle un rien provocateur de FMI, a réuni une bonne dizaine de supports, télés, radios et journaux. Si les prises de parole et les échanges avec la centaine de personnes présentes ont été sérieux, la dimension festive n'a pas été oubliée. En fin d'après-midi, la chorale aixoise Les Polyphonies bourlingueuses (une vraie découverte !) a régalé le public avec une douzaine de chants traditionnels de tous les pays et l'ATMF d'Aix a préparé un buffet varié de cuisine "maison".
Les thèmes proposés étant tous passionnants, j'ai personnellement assisté de bout en bout aux tables rondes. Après la présentation détaillée de chacun des médias présents par leurs porte-paroles, les divers participants ont livré leurs témoignages sur les expériences multiples qu'ils mènent parfois non sans mal. Au cœur de toutes les interrogations, la notion d'indépendance dans toutes ses déclinaisons, donc de liberté sans entraves politiques, financières ou publicitaires, a dominé la journée.
Des analyses fines et complètes, loin de tout amateurisme, ont été fournies et illustrées par André Koulberg du site aixois Cent paroles, Sébastien Boistel, grand reporter au Ravi, Louise Fessard, journaliste à Mediapart, Alex Robin, Wladimir Cerda et Fabrice Eboli de Radio Zinzine, Marielle Gros d'Airelles vidéo, Antoine Dufour de O2zone, Thierry Borde de Mediascitoyens, Rémy Gilles du journal national CQFD et par une invitée venue de Bourgogne, Sabine Torres, créatrice du site dijOnscOpe.

(Clic sur l'image pour agrandir)

medias cent paroles

Tous ces médias, portés à bout de bras avec un volontarisme et un courage sans limites, fonctionnent essentiellement avec une poignée de journalistes rémunérés aux tarifs de base et des centaines de bénévoles qui s'investissent pour faire vivre une information locale libre et de qualité.
Beaucoup de ces supports doivent leurs recettes aux abonnés et aux acheteurs en kiosque ou dans les réseaux associatifs. Sans l'assurance de pouvoir compter sur des rentrées stables et régulières, ces combattants sont dans l'obligation d'être constamment sur la brêche pour fidéliser leurs lecteurs et aller en chercher de nouveaux qui consentent à leur tour à alimenter les budgets avec quelques euros.
Pour ce qui me concerne, comme on le sait ici, je suis un adepte obstiné et assidu de ces médias alternatifs au moins pour deux raisons : la liberté de ton que leur confère leur indépendance et l'absence de publicités commerciales racoleuses et abrutissantes qui nous cassent les neurones et je sais être distingué.
Du Canard enchaîné à Charlie Hebdo en passant par le Ravi, même si j'achète aussi La Provence et quelques autres publications, je ne regrette pas de savoir que mes dépenses vont à des gens qui luttent pour une information libre, qui est un droit de l'homme aussi important que le droit d'expression.
PS : A noter que le traitement et la diffusion de l'information par le biais de blogs personnels n'ont pas été évoqués, ce sujet n'entrant évidemment pas dans le cadre des débats retenus pour cette journée.

(Clic sur les images pour agrandir)

medias independants 13

medias independants affiche

Adresses de médias indépendants

==> Télévisions locales sur internet

logo anonymal tv Ahttp://www.anonymal.org/

logo O2zonehttp://www.o2zone.tv/

logo VDPQ proximitéhttp://vdpq.org/

==> Sites médias sur internet

logo cent paroles aixhttp://blogs.mediapart.fr/edition/cent-paroles-d-aix-journal-local-alternatif-1

logo mediascitoyenshttp://www.mediascitoyens.org/

logo acrimedhttp://www.acrimed.org/

logo dijonscopehttp://www.dijonscope.com/

Radio associative

logo radio zinzinehttp://radiozinzineaix.org/

==> Journaux papier et leurs sites

logo ravi bonhttp://www.leravi.org/

logo CQFDhttp://www.cqfd-journal.org/

12 octobre 2012

Aix : La sous-préfecture vaut bien un mess…

sous préfecture aix(Clic sur l'image pour agrandir)
La sous-préfecture dans l'Hôtel de Valbelle

Où donc la sous-préfecture de la rue Mignet va-t-elle être transférée ? Poser la question, c'est ouvrir une boîte à surprises dont il faut mesurer les conséquences. Pour loger ces services, un lieu a été avancé, celui de l'ancien cercle des officiers Saint-Exupéry situé à deux pas de la faculté de droit.
Mais d'abord, revenons un peu en arrière. La sous-préfecture occupe actuellement l'Hôtel de Valbelle, un bâtiment construit en 1655 et agrandi au 18e siècle. L'édifice est classé monument historique depuis 1983. En 2009, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, le sous-préfet d'alors avait évoqué le possible déménagement des services de l'Etat afin d'adapter les infrastructures à "la mission d'une sous-préfecture qui a vocation à s'agrandir".
Parmi les hypothèses, on avait envisagé un transfert au Tholonet. Mais cela avait été jugé trop excentré.
On ne le sait peut-être pas assez, l'établissement aixois couvre un arrondissement de 18 communes, soit un peu plus d'un demi-million d'habitants.

sous prefecture aix panneau

En 2010, l'Etat a songé à un autre site, celui du bâtiment et de la parcelle de l'ancien mess des officiers de l'Armée de l'air, rue de la Poudrière, propriété de l'Etat, qui a fermé en juillet de cette année-là, et dont la disparition était déjà envisagée en 2003, date de la dissolution de l'Etat-major de la Région aérienne Méditerranée de la base aérienne 114.
Au lieu de vendre cet équipement construit après la Seconde guerre mondiale, une étude de programmation devait être lancée afin de cerner les contours d'une relocalisation des services préfectoraux. Pour cela, il a été imaginé la destruction du bâtiment existant et son remplacement par un nouvel édifice beaucoup plus vaste. A l'heure actuelle, on en est pratiquement toujours à ce point d'étape.
L'ancienne université Paul-Cézanne (U3), avant la fusion Aix-Marseille Université, voyait d'un bon œil un projet d'extension de ses locaux sur le site dans le cadre du plan Campus. Un simple visite sur place montre que, avant même que la sous-préfecture ne s'y installe, quatre préfabriqués occupent déjà un autre site à proximité nommé Espace Poncet.

(Clic les images pour agrandir)
aix 7
Aix-Marseille Université a installé quatre préfabriqués
aix 7
Les quatre filières qui y dispensent déjà leurs cours

En juillet 2012, une délibération du conseil municipal faisait état de discussions entre la Ville et le Conseil général pour un échange entre le bâtiment de la sous-préfecture (1849 m²), propriété du CG, et le bâtiment C du collège Mignet (1294 m²), propriété de la Ville, qui abrite une annexe du Conservatoire Darius-Milhaud, qui déménagera lorsque le nouveau conservatoire sera livré en 2013. Des discussions sont toujours en cours pour savoir si le CG validera ou non cette proposition de la Ville.
Revenons maintenant au projet d'implantation de la sous-préfecture à la rue de la Poudrière, un projet qui soulève pas mal de questions. En effet, comment peut-on imaginer un tel transfert dans ce quartier quand on sait que l'actuelle sous-préfecture connaît une très forte fréquentation ? Le secteur des facultés est complètement saturé de voitures, la circulation y est très problématique et décourageante, et on ne voit où et comment le très nombreux public sollicitant les services de la sous-préfecture pourra stationner.
Répétons-le ici. En l'absence d'un Plan de déplacements urbains et d'un Plan local d'urbanisme (qui aura du mal à voir le jour avant l'élection municipale de 2014), il est vain de parachuter un projet de cette taille sans en avoir mesuré tous les enjeux et toutes les conséquences.

cercle saint exupéry poudrière(Clic sur l'image pour agrandir) 
Le cercle Saint-Exupéry est situé rue de la Poudrière
entre l'avenue Pierre-Brossolette 
et l'avenue Henri-Poncet,
visible par l'avenue Winston-Churchill
(Suite aux précisions d'un lecteur,
cette carte remplace celle publiée précédemment)

Les 70 architectes de l'association Devenir se sont penchés sur le problème avec un regard plus poussé.
Pour eux, comme ils l'ont précisé dans des courriers adressés à divers ministres, "le site est proche du centre historique où le foncier est une denrée rare. Le projet est en totale contradiction avec une politique économe de l'espace urbain.
Il prévoit l'occupation sur 7.000 m² d'une réalisation de 2.000 m² de planchers – plus de 15.000 m² étaient réalisables en vertu du POS actuel. Un projet ambitieux pourrait même proposer le double dans le cadre du nouveau PLU. Ce programme de service public de proximité prendrait alors place en rez-de-chaussée dans une opération de mixité sociale et urbaine beaucoup plus créative. Nous déplorons ce gaspillage de l'espace urbain par l'Etat, demandons l'arrêt du projet et le lancement d'une étude exemplaire pour prendre en compte les enjeux et les besoins du site (logements étudiants, locaux d'enseignements universitaires…).
Une telle démarche rejoint les préoccupations d'économie d'énergie, de réduction des coûts d'équipement, de préservation de notre environnement, d'amélioration des déplacements, de mutualisation des services publics et d'embellisement des espaces urbains pour offrir aux habitants de ce quartier une meilleure qualité de vie"
.
On le voit, l'arrivée de la sous-préfecture près des facultés est une préoccupation de premier ordre car elle concerne énormément de monde. Elle risque d'avoir des conséquences désastreuses sur la vie du quartier et de provoquer des erreurs quasi irréversibles.

(Clic sur les images pour agrandir)
aix 7
L'espace Poncet : Entrée par l'avenue Henri-Poncet 
aix 7
Une vue de la cour intérieure

Le site Devenir :
http://grandaix.over-blog.com/

10 octobre 2012

Gare routière : Des déviations et plus de bouchons

aix 7(Clic sur l'image pour agrandir)
Le panneau de déviation au rond-point Brossolette/Giono
(Cliché pris dans le calme de dimanche matin)

Aix a perdu depuis longtemps les embouteillages de son eau mais s'est largement rattrapée avec ceux de ses rues. Pas de quoi brandir du champagne et faire péter les bouchons.
Les panneaux qui tuent ont fait leur apparition aux entrées des artères stratégiques qui cernent un large périmètre autour de la gare routière. Principale information : l'avenue de l'Europe est fermée à la circulation, hors transports en commun et véhicules autorisés. Nulle part il n'est précisé que c'est pour toujours. Les naïfs penseront donc que c'est seulement pour la durée des travaux d'aménagement de la gare.
Les automobilistes qui empruntaient l'avenue des Belges en venant de la Rotonde pour tourner à droite vers Encagnane et le Jas de Bouffan devront se débrouiller de passer par le boulevard de la République.
Idem pour ceux qui montaient par l'avenue Pierre-Brossolette pour tourner à gauche et qui devront anticiper leur itinéraire et leur détour à partir du rond-point de la Fourane et filer par l'avenue Jean-Giono pour remonter par l'avenue Henri-Mouret.
Et ceux qui venaient de l'Ouest pour atteindre le centre ville (ou le périphérique) devront slalomer à partir du commissariat de l'avenue de l'Europe. Mêmes tracas pour les automobilistes qui veulent accéder au parking Méjanes où il leur faut désormais passer par la petite rue des Allumettes.
La seule liaison proposée avec l'avenue des Belges sera dorénavant la rue Lapierre proche de la poste centrale et donc du cours Mirabeau. On notera que toutes les voies nommées sont celles qui connaissent déjà les plus gros engorgements aux heures de pointe.
Un document de la Communauté du Pays d'Aix avance que "la circulation automobile sur le périmètre immédiat de la gare sera détournée, ce qui aboutira à 500 véhicules/heure en moins subis par les riverains". Mais une estimation ponctuelle de ce type qui vise essentiellement à rassurer le seul voisinage n'est pas suffisante. En effet, a-t-on pensé à mesurer les flux prévisionnels pour savoir comment cette gare s'intégrera au schéma global et en tout cas limitrophe de circulation de la ville ? Non. Ce qui laisse penser que l'aménagement de la gare est en très grande partie opéré hors contexte général, en l'absence criante d'un document officiel de Plan de déplacements urbains.
Autrement dit, la CPA et la Ville traitent les dossiers de manière cavalière comme s'ils étaient indépendants les uns des autres et comme s'ils n'étaient pas les pièces articulées d'un tout.
A croire que nos institutions sont assez portées sur les usines à embouteillages.

gare routière projet(Clic sur l'image pour agrandir) 
L'emprise de la future gare routière

Le projet de gare routière :
http://transports.agglo-paysdaix.fr/actualite/gare-routiere-debut-travaux.html

La lettre d'info de la CPA :
Rien sur les déviations automobiles ! 
http://transports.agglo-paysdaix.fr/actualite/lettre-info-gare-routiereAix-1.pdf

"Aix : La gare routière bloquée à quai ?"
http://castronovo.canalblog.com/archives/2012/10/03/25238622.html

8 octobre 2012

Le Ravi d'octobre fait sa mue... sans faire la moue

une ravi 100

Maquette rénovée, couleur partout, foison de dossiers et supplément spécial de huit pages dans ce n°100 du Ravi d'octobre qui fait sa mue sans faire la moue au bout de neuf ans d'existence et de survie. Ça, pour un journal indépendant, c'est un exploit. La rédaction a d'ailleurs sauté sur ce thème pour consacrer sa grosse enquête aux médias. 
On le sait, j'ai plus qu'une préférence pour les médias libres, citoyens, sans publicités, qui rédigent leurs propres articles sans copier les agences du prêt-à-décerveler. Ce numéro en est une forte confirmation. 
Et le meilleur moyen de lui permettre de poursuivre son œuvre salutaire, c'est de le soutenir en l'achetant chaque mois. Il vaut largement pas mal de quotidiens qui, eux, exploitent les faits divers, nous gavent avec la starisation outrancière de faux héros et renoncent à hiérarchiser les informations. 
Alors, qu'y a-t-il dans ce n°100 ? On y trouve de la politique, avec les dessous de la fédération du PS13. Et des soupçons de favoritisme au CG13. Une série de sujets sur le monde du travail, à travers la vision patronale, et le harcèlement dans l'entreprise. En dernière page, ça secoue avec un portrait satirique du pittoresque casinotier Bernard Laporte. Et puis, beaucoup de chroniques et de brèves que l'humour réussit à rendre piquantes. 
Autre mention spéciale en plein dans l'actualité, le Ravi raconte le festival de la caricature auquel il a participé fin septembre à l'Estaque. Le mensuel organise d'ailleurs une exposition de dessins à l'Alcazar de Marseille jusqu'au 13 octobre. Ce qui a permis à Charb, le directeur du Charlie Hebdo de prendre part ce samedi à une table ronde, le Ravi ayant su développer des partenariats avec le journal satirique mais aussi avec Mediapart
Enfin, à signaler qu'une ribambelle de médias indépendants fera la fête samedi 13 octobre de 14 à 22 heures au Creps d'Aix. On y sera.

Le sommaire du n°100 :
http://www.leravi.org/spip.php?article1353
Le site du Ravi :
http://www.leravi.org/

(Clic sur l'image pour agrandir)

ravi médias n°100

5 octobre 2012

Alors, comme ça, Obama aurait donc déjà perdu ?

obama 3(Clic sur l'image pour agrandir)
Ma capture d'écran

Un débat électoral, c'est d'abord de l'image. Et c'est ce qu'ont malheureusement retenu les commentateurs des médias dont on peut se demander s'ils ont tous veillé jusqu'à cinq heures du matin pour se faire leur propre idée. Au lieu de quoi, hier, attitude moutonnière s'il en est, une certaine paresse les a tous fait se soumettre au premier qui a dégainé son point de vue. Un Mitt Romney très en verve aurait écrasé un Barack Obama méconnaissable.
Et, pour ne pas rater le cliché unique à imposer, tous ont repris le score "Romney 1 - Obama 0". A la place, ils auraient pu dire Romney 15 - Obama 12, par exemple. Mais non, à leurs yeux, un score simplificateur fait toujours mieux l'affaire pour assurer une titraille de marchands.
Autres chiffres, tous ont relayé les résultats d'un sondage effectué à chaud par les télévisions américaines, appréciation censée désigner "le plus convaincant", "le vainqueur", et pourquoi pas le futur président tant qu'on y est ! Selon ces résultats, Romney a gagné à 67% et Obama s'est fait écraser à 25%. Pour CBS News, c'était 46% pour Romney et 22% Obama. Le drame, quoi.
Comme en 2008, j'ai pris sur mon sommeil pour suivre en direct la retransmission intégrale sur CNN de 3 à 5 heures du matin. Je ne le regrette pas. Car il vaut mieux aller à la source avant de se faire polluer par les copiés-collés de la grande majorité des médias. Je n'ai donc pas vu exactement la même chose que ce dont on nous bassinés en boucle toute la journée.
D'abord, c'est le premier débat d'une série de trois (hors un débat entre le vice-président en titre et l'autre candidat à la vice-présidence). Autrement dit, les scores déjà sous-entendus et même parfois interprétés comme définitifs ne veulent rien dire à ce stade. Ensuite, personne n'est allé s'aviser de rechercher et encore moins de préciser que ces sondages ont été obtenus sur la base loufoque de 430 sondés pour CNN et de 523 pour CBS News.

obama sondage CNN(Clic sur l'image pour agrandir)

En France, on se plaint de la fiabilité des sondages établis à partir de panels de 1.000 personnes pour une population de 66 millions de Français. Imaginez ce que peut valoir la farce outre-Atlantique au regard de plus de 316 millions d'Etats-Uniens. Et même si CNN prend la précaution de signaler des critères et notamment la marge d'erreur de + ou – 4,50%, que valent ces simulacres de consultation ?
Comme on le peut le voir sur ma capture d'écran du débat, au moment où chacun des candidats s'exprime, des mesures défilent en bas de l'image indiquant le niveau de réaction des téléspectateurs sélectionnés par la chaîne. Le débat se déroulant à Denver, Colorado, devant un public sommé d'être neutre et silencieux, ce sont des habitants de cet état qui ont été appelés à juger instantanément les propos de chaque intervenant.
Pour mémoire, cet état vote plutôt républicain mais il a accordé une bonne majorité à Obama en 2008.
D'un bout à l'autre du débat, les courbes n'ont quasiment jamais franchi la partie inférieure de la ligne médiane pour Obama alors qu'elles fléchissaient plus souvent en-dessous pour Romney.
Au-delà de ces détails peu rapportés dans les médias, la plupart des commentaires médiatisés ont surtout tourné autour des postures des candidats et des réactions suscitées par l'écume d'un spectacle typiquement américain. Pour ceux qui font profession d'informer, une fois encore, la forme a pris le dessus sur le fond, le style sur la substance.
Mais il ne fallait pas que regarder. Il fallait aussi écouter.
Certes, il est indéniable que Romney a fait des efforts pour tenter d'améliorer son image et paraître un peu moins ce qu'il est. Certes aussi, Obama a paru moins spectaculaire. Après tout, le premier est un concurrent qui veut la place tandis que le second est le président qui veut la conserver. Si l'on avait seulement suivi le débat à la radio, sûr que les impressions auraient eu une autre saveur. Pour moi, Romney a joué la forme car sur le fond il n'est pas crédible. Obama a misé sur le fond car la carrure tout le monde la connaît déjà.

truman dewey 1948

(Clic sur l'image pour agrandir)
En 1948, Harry Truman réélu montrant la une du Chicago Daily Tribune
qui annonçait la victoire de Thomas E. Dewey

Et, précisément, qu'ont-ils dit et aussi que n'ont-ils pas dit ? Romney a essayé de gommer toutes ses gaffes et déclarations rétrogrades proches de l'extrême-droite tout en assénant ses principes d'un libéralisme échevelé. Obama s'en est tenu au rappel de sa politique économique et sociale en portant un regard humaniste sur les plus déshérités. Et là, selon moi, il n'y a ni image ni photo entre les deux.
D'ailleurs, les sondages faits cette fois à l'échelle du pays donnent au président sortant un avantage confortable. Et c'est ce qui compte pour pouvoir l'emporter le 6 novembre.
Incidemment, vraie première, des sites d'information américains ont publié les réactions collectées sur des réseaux sociaux. Le débat a généré plus de 10 millions de tweets en 90 minutes, avec une majorité favorable à Obama. Mais là encore, la prudence s'impose, car toute précipitation à y entrevoir un résultat électoral serait hasardeux, pour ne pas dire imprudent. Il suffit d'ailleurs de se rappeler deux cas particulèrement significatifs de plantages des instituts de sondages.
En 1948, le président démocrate sortant Harry Truman était donné perdant face au candidat républicain Thomas E. Dewey, au point que le Chicago Daily Tribune avait fait sa une dans la nuit en anticipant le résultat, qui fut infirmé quelques heures après. Plus près de nous, c'est le démocrate John Kerry qui avait fait les frais de sondages approximatifs puisqu'il fut battu et le républicain George W. Bush réélu.
Je ne voudrais pas finir cet article sans pointer quelques différences et similitudes sur les débats présidentiels diffusés en direct à la télévision.
Aux USA, un seul journaliste pose les questions, assis face aux candidats. En tant que modérateur impartial, il est également chargé de conduire les prises de parole des concurrents se tenant côte à côte debout devant un pupitre sans qu'ils puissent réellement discuter entre eux.
En France, les journalistes sont assis à la même table que les deux candidats et font plutôt penser à des potiches qu'à des interviewers. Les deux finalistes sont face à face et échangent les coups quasiment sans intermédiaire.
Ce qui est commun aux deux dispositifs, c'est que les candidats préparent leurs prestations et s'entraînent préalablement face à des interlocuteurs jouant le rôle du concurrent. Tout est millimétré comme dans une pièce de théâtre. Les seules surprises sont celles qui peuvent jaillir soudainement par la tension de la situation, par la rugosité de certaines attaques, par la mise à l'index des failles ou encore la lourdeur ou la finesse d'esprit de chaque candidat.
Et, hélas, comme aux Etats-Unis, le lendemain, le gros des médias reprend à l'unisson ce que l'AFP A dit qu'il fallait en dire.

L'intégralité du débat

La transcription du débat en français :
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2012/10/04/verbatim-la-transcription-du-debat-obama-romney_1769785_829254.html

Le débat sur CNN tel que je l'ai suivi :
http://edition.cnn.com/election/2012/debates/first-presidential-debate?hpt=hp_c2

Infographie
Comment se financent les campagnes électorales
 :
http://www.lemonde.fr/ameriques/infographie/2012/03/13/comprendre-le-financement-des-campagnes-electorales-americaines-en-3-minutes_1649185_3222.html

Les prochains débats de l'élection présidentielle américaine auront lieu :
Le 11 octobre, entre le vice-président Joe Biden (démocrate) et Paul Ryan (républicain), le colistier de Mitt Romney. Thématique : la politique intérieure et internationale.
Le 16 octobre, entre Obama et Romney. Thématique : la politique intérieure et internationale.
Le 22 octobre, entre Obama et Romney. Thématique : la politique internationale.

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